Terre de l'homme

Terre de l'homme

Les cinq derniers articles


Niversac, un pivot à mieux connaître.

 

 

Jean-Louis Lévêque ©Radio France - Nicolas Peuch

 

Jean-Louis Lévêqueplume qui a participé à l'élaboration du Dictionnaire toponymique de la Dordogne de Jean Roux, nous éclaire un peu sur ce toponyme  qui, mis à part, ac, sa partie finale, qui appartient à, nous laisse interrogatif.

 

Jean-Louis écrivit dans une rubrique de toponymie destinée à La Dordogne Libre, le 12 mars 2017 :

 

" Avant l’arrivée du chemin de fer (1860), ce village n’était composé que d’une seule ferme, bâtie près du pont par lequel la route de Brive enjambe le ruisseau de Saint-Geyrac. L’actuel lieu-dit s’est donc développé autour de la station, le toponyme historique étant " Le Pont de Niversac ".

Au plan étymologique, Niversac peut procéder d’une villa gallo-romaine nommée *Nerviciacum (le domaine de Nervicius) ; selon Jacques Astor*, Nervicius serait formé sur l’ethnique Nervius (les Nerviens, peuple de la Belgique antique). Cette hypothèse suppose une métathèse Nervi- > Niver- semblable à celle qui s’est produite pour la ville antique de Nevirnum, devenue Nivernum (Nevers)."

 

* Jacques Astor est l'auteur d'un Dictionnaire des noms de familles et noms de lieux du midi de la France, 2002.

 

Suivons donc l'itinérance où l'on rencontre le Pont de Niversac. On trouve de multiples toponymes construits sur pont de. Citons le Pont de Neuilly, dans la ceinture ouest de Paris, Le Pont de La Maye, faubourg bordelais, formant un quartier situé au nord de la commune de Villenave-d'Ornon, et, plus proche de nous, Pont-de-Cause écart de Saint Cybranet. Beaucoup de ces lieudits sont devenus des localités plus ou moins importantes. La communauté humaine a toujours eu beaucoup de sympathie pour les ponts essentiellement -et surtout- car ces passages facilitaient et promouvaient les échanges. Les ponts sont devenus des moteurs dans la construction lexicographique des localités. Ils sont souvent appuyés d'un complément de nom, complément déterminatif : Pont de l'Isère, Pont de Vaux, Pont de l'Arche, etc.

Il est rare que le toponyme soit formé de son radical et d'un suffixe. Pontoise, qui se passe d'explication onomastique, fait pratiquement figure d'exception.

Les ponts, ouvrages de jonction, existent sur tous les continents.

 

En Allemagne, dans le Palatinat, Zweibrücken est la francisation de Deux-Ponts. Ponte dei sospiri, le Pont des soupirs, lui, exprime l'affliction des malheureux qui, à Venise, l'empruntaient en jetant un ultime regard sur la cité des doges.

 

Revenons à Niversac.

Niversac sait être un pivot humain. Là, l'histoire prit un important rendez-vous lors de l'arrivée du chemin de fer mais des recompositions Saint Geyrac, Manoire et Isle ; "Terre de l'homme" reparlera d'ici peu avec de spectaculaires images de ce carrefour où les édiles saint laurentais, aturiens et boulazacois, portés par la volonté assembleuse de Jean-Pierre Passerieux, tiens, un heureux symbolique hasard d'onomastique, passe rieux, passe ruisseau, un de plus, et de Jacques Auzou, l'assembleur incontournable et infatigable de Grand Périgueux, ont fait germer ce pôle Isle-Manoire. Ce carrefour a su, grâce à ses excellents atouts valorisants, prendre rang en hissant leur cercle vivifiant des portes pétrocoriennes au niveau du plus pertinent lieu d'échange du Périgord.

 
 

Ce texte est dû au référentiel de Jean-Louis Lévêque, aussi et surtout, grâce à la bienveillante complicité de mon ami le majoral Jean-Claude Dugros que je salue chaleureusement.

 

 

Pierre Fabre

 

 


28/04/2024
3 Poster un commentaire

Avec humilité, Antoine, un étudiant des Pays de Loire, découvre le Centre d'interprétation de la laine et les vestiges des moulins de la Nauze.

 

MONPLAISANT

 

 

20240416_104009

 

Antoine Bonnant et Clarianne Witzes autour d'une table de travail.

Photo  © Pierre Fabre

 

Depuis plus de 10 ans, le Moulin du Cros, à Fongauffier, site d'interprétation de la laine, au bord de la RD 710,  a vu défiler bien des étudiantes pour s'intéresser à ce site comptable d'une historicité lainière et ouvrière où la Nauze fut l'âme vivante du lieu.

 

Cette année, Antoine Bonnant relève le gant et vient démontrer que cette activité sait -et peut- être tout aussi bien masculine. Notre siècle, par ailleurs, a su casser, dans les deux sens, bien des domaines jadis réservés.

Antoine, un jeune Angevin qui en est à son master 1 Direction de Projets ou Etablissements Culturels DPEC Formation qui vise à former des professionnels du secteur culturel aptes à occuper des postes de direction de coordination ou de médiation, va découvrir, au cours de cette saison, une activité remuante dans ces vieux murs qui, s'ils pouvaient parler, lui en diraient long sur ces activités artisanales. Elles ont été riches de péripéties autour de ce modeste cours d'eau. Sa première interrogation est pourquoi il y avait cet impressionnant chapelet de plus de 30 moulins sur le seul sillon de la Nauze qui s'étire sur à peine plus de 17 km.   

 

Antoine va recevoir au Moulin du Cros, bien des appuis et des conseils, notamment venant de Clarianne Witzes, la figure emblématique de ce "sanctuaire lainier". 

 

 

Pierre Fabre


27/04/2024
1 Poster un commentaire

Ce soir "Découvertes et occupations protohistoriques et antiques celto-gauloises".

 

 

Pierre-Lucien BERTRAND Pierre-Lucien Bertrand, auteur, libraire-éditeur et cinéaste, Buguois plus que de cœur, ce soir, fera revivre de la fin  du Néolithique, c'était avant-hier aux strates antiques, c'était hier, ce sillon de la Vézère qui fut celui de son enfance et de sa jeunesse. 

 

ABC Le Bugue

 

 


26/04/2024
0 Poster un commentaire

Le bélier hydraulique de Montcuq

 

SAINT LAURENT-la-VALLÉE

 

Du Vivarais scientifique au Périgord rural preneur d'un concept de génie.

 

 

La montgolfière est connue de tous et le spectacle de ces déesses de l'air ravit tout un chacun. Ces engins qui occupent une place importante dans le monde aéronautique, font qu'une autre invention des Montgolfier passe au second plan... et pourtant quelle idée de génie que  Joseph-Michel Montgolfier eut en 1792, avec Aimé Argand. Ce binôme sut utiliser le phénomène du coup de bélier pour l'appliquer à un mécanisme simple, en vue du pompage de l'eau à destination de la papeterie familiale à Vidalon.

 

Jetons un regard sur ce coup de génie qui a su déflorer une piste écologique. Aujourd'hui, rarement utilisée, elle conserve tout son sens.

 

 

Cheminons un peu dans la sémantique des arcanes de l'onomastique.

 

En 1976, "Le petit rapporteur", avec Daniel Prévost, a voulu amuser les téléspectateurs en jouant sur le toponyme de Montcuq. Il est bien exact qu'au premier degré, l'humour populaire a permis des jeux de mots faciles, plébéiens et un tantinet "brut" avec les vieux poêles, le bon air et l'arrêt de Montcuq.

Ce que l'émission, mais ce n'était pas son but, ne chercha pas à explorer, c'est l'aspect tautologique du patronyme. La tautologie, référence courante des conférences de nos amis Jean Rigouste et Jean-Claude Dugros, étant la répétition d'une même idée, soutenue sous une forme différente, soit une redondance ou une répétition volontaire.

En réunissant Mont qui est, bien entendu, un relief et un cuq, terminologie désignant une colline, une butte ou un coteau, l'assemblage de Montcuq constitue une belle redondance, un soulignement. 

 

Si nous allons à Cucq, localité proche de Montreuil-sur-Mer et du Touquet, nous serons là bien loin du Quercy blanc et du village lotois de Montcuq mais le détail d'étymologie part du même sens. L'église belvésoise N.D. de Montcuq, elle aussi, est une redondance de lexicographie.

 

Le hameau saint-laurentais de Montcuq s'appuie sur la même répétition.

 

 

Il y a bientôt un siècle, le concept physique et écologique de Montgolfier a séduit les Montcuquois.  

 

Le hameau de Montcuq, alt 197 m, lieudit saint-laurentais, domine le couloir aquifère emmenant les eaux du Merdalou, grossies de celles du Lécadou et celles du Mandalou. Toutes ces ondes, aujourd'hui bien intermittentes, rejoignent la Lousse après la traversée de Saint Pompon.

Le ruisseau assembleur à 240 m de là, 500 mètres par la voie carrossable, sembla, au siècle dernier, un lieu de puisage idéal pour une remontée hydraulique par un bélier. Rappelons que cette merveilleuse mécanique travaille sans autre énergie que celle de l'eau qui la pousse et la remonte avec un résultat probant, pour peu que la hauteur de refoulement puisse être gravie avec cette seule force physique. 

 

Légèrement en amont, une autre prise d'eau dans le Merdalou amenait le précieux liquide au hameau de Cansadoul.

Les deux systèmes, considérés obsolètes, quand l'eau sous pression arriva dans les campagnes, furent, hélas, démantelés. La pertinence écologique n'était pas aussi forte qu'aujourd'hui mais, surtout, la pérennité des ruisseaux, pour des raisons diverses, vacilla. Le Lécadou, le Merdalou et le Mandalou devinrent des intermittents de la nature.

 

Pierre Fabre

 

 

 

undefined

 

Par Pierre1911.fr — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54416900

 

Cliquez sur la Carte

 

Merdalou

 

 

 

 

 


25/04/2024
7 Poster un commentaire