Terre de l'homme

Lydie  initie ses deux élèves parties sur les sentes de leurs ancêtres.

Photo © Pierre Fabre

Quand on s'aventure sur les chemins de la généalogie, on fouille ce passé qui nous interpelle mais on n'est jamais à l'abri de lointains errements de nos ancêtres. 

https://fr.geneawiki.com/wiki/Citations_en_rapport_avec_la_g%C3%A9n%C3%A9alogie

Plusieurs qualités, dont la patience, un esprit de recherche toujours en éveil, un savoir-faire de décryptage d'écritures et la rigueur, s'avèrent indispensables pour concrétiser un bon travail de généalogie.

Évelyne Heyer, auteure de L'odyssée des gênes, Flamarion 2020, nous explique que nous sommes tous cousins. Selon elle, nous descendons tous de Charlemagne... ou presque.

Tous cousins © Getty

D'aucuns, un peu prétentieux, voulant voir si, par hasard, ils ne sortaient  pas de la cuisse de Jupiter, voudraient voir si, dans leur antériorité, ils pourraient se targuer d'être descendants de Charlemagne…  ce qui, pour un nombre considérable de nos contemporains, est plus que probable. Il semblerait bien que Vercingétorix, lui, n'ait pas laissé de traces de légitime descendance. D'autres, vous et moi, aimerions bien savoir si, parmi nos ancêtres, ils comptent des légionnaires qui ont franchi les Alpes avec Jules César qui emmena les patronymes des forgerons en Gaule, les Faivre, les Faure… les Fabre.

Plus proches de notre temps, bien des Parisiens ont des ancêtres qui étaient des maçons de la Creuse, appelés à Paris par Haussmann qui transforma notre capitale, ou des bougnats qui livraient le charbon. D'humbles paysans, plus ou moins vignerons, ont quitté leurs vignes, poussés par le phylloxéra, partis chercher une voie dans le secteur tertiaire. Combien de personnages de notre élite oublient qu'ils ont eu des bisaïeules ou trisaïeules qui ont été "placées" comme employées de maison dans des foyers bourgeois, quand le chemin de fer les a emportées vers la capitale.

N'oublions pas  que le monde n'est qu'un immense village où se mêlent les cultures et les ethnies.

Nous sommes légitimement fiers d'avoir Gustave Eiffel, dont l'antériorité est germanique, parmi nos génies. Les sportifs, eux, l'ont été avec Zinédine Zidane, Marseillais aux racines maghrébines, ou Marie-José Perec, Guadeloupéenne qui arbore un patronyme breton. Songeons à ces valeureux bergers qui ont quitté le Pays Basque pour migrer en Amérique du Sud. Certains sont revenus avec des fortunes considérables et, le monocle sur l'œil, ont acheté de belles propriétés en Europe.

Les généalogistes ont bien du travail pour fouiller les siècles et, force est d'admettre qu'il est plus facile, pour eux, de remonter le temps avec les Bourbons qu'avec des Africains qui ont traversé le grand fossé après la colonisation des Antilles.

Pierre Fabre