Terre de l'homme

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51

 

DE BELLES GENS

 

 

épisode 51

 

 

 

 

l’entre-deux-guerres en Europe,

 

 

 

 

Pendant la Grande-Guerre, Alphonse Maraval alors adolescent, avait tenu des  « cahiers de guerre » . Il les a soigneusement gardés. Après quelques années il reprend ce travail de mémoire car il suit de près l’actualité mondiale. Que deviennent les anciens belligérants de la Première Guerre mondiale ? Comment se relèvent-ils de ces cinq années dévastatrices et de leurs conséquences humaines, politiques et économiques. Vaste programme !

 

Fonfon reprend la lecture des journaux quand le patriarche les a  lus et ils  en discutent.

 

Après la traité de Versailles de 1919 tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’Allemagne, accablée par des réparations exorbitantes, va avoir du mal à se redresser. Il fallait la mettre à genoux pour qu’elle ne recommence pas de sitôt.

La République de Weimar est le nom donné au régime politique allemand né deux jours avant l’armistice du 11 novembre 1918. C’est dans la ville de Weimar que l’Assemblée nationale constituante rédige la constitution du pays. Il s’agit d’une démocratie parlementaire dirigée par le président du Reich et gouvernée par le chancelier du Reich, nommé par le premier, investi par une majorité des membres du Reichstag et responsable devant cette assemblée.

Des combats politiques se succèdent.

A la fin de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne est très appauvrie. Les Allemands souffrent dans leur chair ; le chômage  ne cesse d’augmenter, les grèves sont lourdement réprimées, la monnaie allemande s’effondre :

Le 28 juin 1922 le dollar vaut 350 marks,

le  25 août  1922 le dollar atteint 1990 marks,

le  1 novembre 1922 le dollar s’échange à 4 550 marks,

le  1 février 1923 le dollar vaut 47 500 marks.

 

En mai 1922 le Système Monétaire International est créé.

Le 8 décembre 1922 les Allemands redemandent aux Alliés le moratoire de la dette, moratoire déjà repoussé précédemment.

                                                                                                                                                        

Le 2 janvier 1923 la situation est tellement grave qu’ un moratoire de 4 ans leur est accordé et un nouvel état des paiements est étudié. En revanche, le Président du Conseil, Raymond  Poincaré, sans aucun soutien, prend la décision de contrôler, sous protection militaire, les activités des usines et des mines de la Ruhr.

Le 19 janvier la Chambre l’approuve par 452 voix contre 72.

 

Les journaux sont lus et la T.S.F d’Arthur et d’Emma écoutées. Les émissions politiques sont suivies avec un grand intérêt. Petit à petit on voit sortir de l’ombre un personnage inconnu jusque là : Adolf Hitler. Il adhère au parti-national socialiste allemand des travailleurs, le NSDAP, fondé en 1920 contre les accords de Versailles, la République de Weimar et le grand capitalisme. Les talents d’orateur et de démagogue d’Adolf Hitler lui permettent de prendre la tête du parti.

C’est la naissance du parti nazi. Hitler lie des liens avec le parti d’extrême droite et dote le NSDAP d’une organisation paramilitaire propre. Suite à la tentative avortée du putsch à Munich, les 8 et 9 novembre 1923, Hitler est emprisonné pendant 13 mois. Là il rédige Mein Kampf . Le parti nazi est interdit mais Hitler devenu célèbre grâce à son procès arrive à le reconstituer. Il multiplie les discours prononcés sur un ton tantôt déclamatoire, tantôt incantatoire ; il fait appel à une rhétorique gestuelle empruntée aux orateurs antiques, associant le geste et la parole. Il s’adresse au peuple selon la même logique simpliste et répétitive.

 

Cette mise en scène qui caractérise les discours d’Hitler permet de mieux comprendre les raisons de la confiance aveugle et de l’idolâtrie qu’il suscitait parmi ses auditeurs. Il a su utiliser les médias de l’époque. Dans ses discours il insiste sur la communauté nationale, la pureté de la race, la haine de l’ennemi bolchevique et du juif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                    

Hitler parvient à exploiter le mécontentement général suscité par la crise économique de 1929, pour se hisser au pouvoir, tout en prenant appui sur les partis de droite et en obtenant le soutien financier de quelques grands groupes industriels. Nommé à la tête de la chancellerie du Reich par le président Hindenburg, le 30 janvier 1933, il crée un état totalitaire dans lequel la propagande joue un rôle de premier plan. De grandioses cérémonies nationales-socialistes contribuent à accroître son immense popularité : la foule est alors atteinte d’une ivresse collective.

 

Pendant ce temps en Italie on assiste à la montée du fascisme. L’Italie fait partie des vainqueurs de la Première Guerre mondiale mais la population est déçue des accords de paix qui ont été conclus. L’économie du pays est désorganisée et on assiste à de nombreuses grèves et occupations d’usines par les mouvements communistes. Il y a une réelle peur de révolution comme en Russie.

C’est dans ce contexte que le parti d’extrême droite, le parti fasciste, fait son apparition dirigé par Benito Mussolini. Ce parti, le PNF ( parti national fasciste) a été crée le 20 décembre 1921.

                                                                                                                                                        

Le 3 août 1922, les fascistes lancent une vaste offensive détruisant les organisations socialistes et se rendent maîtres de nombreuses villes du nord et du centre de l’Italie.

Le 20 septembre 1922, dans un discours prononcé à Udine, Benito Mussolini affirme clairement la volonté des fascistes de gouverner le pays, il fait l’éloge de la collaboration des classes tout en ménageant la monarchie.

                                                                                                                           

Le 27 octobre 1922, les fascistes marchent sur Rome, à la suite de quoi le roi,Victor Emmanuel III, demande à Benito Mussolini (BM) de former un nouveau gouvernement. Le lendemain de la formation de son premier gouvernement, BM  fait défiler les « Chemises Noires » dans Rome.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                        

Le Duce ( le guide) arrive à Rome entouré de gauche à droite d’Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi et Italo Balbo.

                                                                                                                                                        

Le 17 novembre 1922, par 306 voix contre 116 , la Chambre italienne accorde sa confiance au gouvernement de BM. Seuls les socialistes et les communistes s’y opposent. La Chambre accorde les pleins pouvoirs à Benito Mussolini pour un an.

 

                                                                                                                                                        

Mais que s’est-il passé en Russie au lendemain de la Première Guerre mondiale. Le gouvernement provisoire a été renversé et remplacé par un Conseil des commissaires du peuple composé exclusivement de bolcheviks. En janvier 1918, l’Assemblée constituante est dispersée. En mars une

paix séparée, conclue avec l’Allemagne impose à la Russie des conditions humiliantes qui l’ampute d’un important territoire. Tous ces évènements ont ouvert la voix à une guerre civile qui va embraser le pays. Au cours de cette guerre civile allaient s’opposer aux bolcheviks, les membres des classes supérieures (les Blancs), les socialistes modérés et la masse de la paysannerie qui s’élevait contre les réquisitions pratiquées par le nouveau régime. La Guerre civile offrait de réelles perspectives aux éléments les plus radicaux de la société et à la pègre. Bientôt les paysans se soulèvent contre les bolcheviks mais aussi contre« les Blancs »tandis que de nombreux groupes sociaux et nationaux se dressent les uns contre les autres. La vague de violence déclenchée par les bolcheviks va s’amplifier et dura 3 ans de 1918 à 1920. En pertes humaines la Guerre civile dépassera de loin celle de la Première Guerre mondiale. Selon les démographes plus de 16 millions de personnes décédèrent de morts violentes, de faim ou de dénuement entre 1914 et 1920, dont la moitié, soit 8 millions imputables à la Guerre civile. Le pillage des ressources agricoles par les divers belligérants de la Révolution et de la Guerre Civile ont préparé à la famine en affaiblissant la population, en désorganisant les transports et en vidant les entrepôts.

 

En l’absence de réserves, la sécheresse de mai 1921 et la politique de l’État bolchevik qui, ne reconnaîtra que fort tard l’ampleur du phénomène, refusant d’amener des vivres à temps et n’acceptant qu’à contrecœur l’aide du Secours ouvrier international, suffirent pour évoluer en grande famine et en catastrophe nationale. L’écrivain Mikhaïl Ossorguine décrit des cas de cannibalisme parmi les populations affamées. La Tchéka, police politique du régime, indique que les paysans déterrent les morts pour les manger.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le peu d’aide proposé de la part du Secours ouvrier international par la Russie soviétique et finalement acceptée va en priorité aux forces armées et aux forces de l’ordre, de sorte que les populations affamées commencent à fuir par tous les moyens, à pied, en charrette ou entrain.

Leur espoir !  passer en Pologne ou en Roumanie. Ces groupes  parviennent  à passer les fleuves  à la nage, sur des radeaux ou sur la glace ,les ponts étant gardés.

Beaucoup sont tués, noyés, ou capturés et envoyés au Goulag.

Les goulags se développent ; des familles entières sont déportées en Sibérie. On travaille 14 heures par jour, en musique, et on ovationne les dirigeants du parti. En 1925, on compte un million de déportés.

De grands travaux sont entrepris :

- le canal de la Moscova à la Volga,

- le 2ème transsibérien. C’est un échec malgré 200 000 détenus ( 1mort tout les 150 m). Il faut trouver des coupables. Staline fait exécuter ses anciens amis devenus traîtres et espions !!!

Le Socialisme à la soviétique va naître.

 

A partir de 1930, la Colonie russe de Paris voit apparaître quelques cas de nouveaux exilés. Ce sont des paysans ukrainiens qui ont fuit leur pays ; certains étaient riches propriétaires terriens, d’autres de simples travailleurs agricoles. Les Smirnoff assistent aux rencontres organisées par la Colonie. Maria Alexandrovna veut tout savoir et tout entendre. Henri le savait : son épouse ne peut pas se débarrasser de son passé russe. Elle est dévastée par l’actualité ukrainienne et ces informations recueillies ne font que renforcer ses troubles dépressifs.

On apprend donc que l’Ukraine, République socialiste soviétique, considérée comme « le grenier à blé de l’Europe », grâce à la fertilité de ses terres noires, souffre de plus en plus des grandes réformes agraires lancées  par les Soviétiques. Les céréales sont exportées sans comptées sur le marché international pour financer le volet industriel du plan quinquennal. Moscou décide de pressurer l’Ukraine dont les riches paysans sont rétifs à la mise en place des Kolkhozes et des Sovkhozes.

Face à l’hostilité qui vire à l’émeute « des brigades de chocs »formées de membres de la pègre et de paysans pauvres, sont envoyés en Ukraine dès 1930. En 1931 les prélèvements sur les stocks de  céréales atteignent des seuils qui ne permettent pas la survie. L’exil s’organise. Beaucoup meurent sur le bord des routes. En 1932 , les habitants n’ont plus le droit de quitter les campagnes. La famine s’installe. Le pic de mortalité au printemps 1933 est de 370 morts pour 1000 habitants. L’Holodomor, la grande famine, provoquée volontairement par le régime stalinien , n’est pas comme en 1921, 1922, le résultat d’une mauvaise récolte, mais l’extermination intentionnelle du peuple ukrainien. Entre 1931 et 1933, l’Ukraine perdra 7 millions d’habitants en raison des Grandes Famines orchestrées par Staline pour réprimer toute velléité nationaliste et indépendantiste de ce pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                              

           

 

                                                          photo prise par le Dr Zarge

 

                                                                                                                                                        

De nombreux cas de cannibalismes sont rapportés. «  les Ukrainiens se cachent pour ne pas être manger pas leurs voisins !!! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Holodomor, restera gravé dans les esprits et les cœurs de toute la population ukrainienne et les atrocités perpétuées par le régime stalinien vont perdurer.

 

 Hé ! le Royaume-Uni ? Après la Première Guerre Mondiale, il se méfie de la France qu’il estime trop forte, auréolée de sa victoire.  En 1920, les Britanniques sont « entrés dans l’avenir à reculons » tentant de maintenir les apparences de stabilité tout en s’adaptant.

Satisfaits d’une insularité qui a protégée leur sol de tout combat, ils sont fiers de l’originalité et de la solidité de leur système politique.

En 1924 et 1929, les conservateurs dominent la vie politique et ce fait souligne la volonté du pays de rejeter tout aventurisme. Fier de sa force navale et d’un Empire qui atteint en 1920 sa plus vaste extension – un quart des terres émergées et un quart de la population mondiale – le Royaume Uni retrouve son rôle d’arbitre et soutenant l’Allemagne ( plan Dawes de 1924 ) il se méfie de la France.

Cependant quatre Premiers ministres et six gouvernements se succèdent entre 1920 et 1930. Si les conservateurs l’ont emporté aux élections de 1922 et 1924, en 1929 ils ont été évincés par leurs adversaires libéraux et travaillistes.

En octobre 1929, l’économie britannique largement tournée vers l’extérieur et étroitement liées aux banques américaines subit de plein fouet les répercutions du Krach de Wall Street. On assiste à la faillite de nombreux établissements bancaires. On adopte alors une politique de compression budgétaire. Pour sauver la banque d’Angleterre, acculée à la faillite pour le remboursement en or des créances libellées en livres, le gouvernement suspend le « Gold Bullion Act » de 1925, mettant fin à la convertibilité de la livre en or.

Pour éviter des émeutes la Grande-Bretagne prend des mesures sociales importantes. Tout doucement le pays se redresse.

 

Hé ! La France…




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