Terre de l'homme

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Mois de mai 2023


La promenade gourmande du 4 juin

MONPLAISANT

 

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Monplaisant

 

De ce carrefour, entre autres, on aperçoit la lisière orientale de la Bessède.

 

Quand on dit promenade, il faut, bien entendu, penser à une balade, avec un l, nous n'avons pas de troubadours pour doubler le l. Celle-ci sera pédestre sur les chemins et sentes monplaisanais où l'on peut découvrir les superbes panoramas qui scrutent les lisières de la Bessède, les crêtes de l'autre rive de la Dordogne, où l'on fouille l'horizon des collines voisines de Siorac, Marnac, Saint-Germain, un pan carvésois et, naturellement, le flanc sagelacois de  la rive droite "nauzéroise". On surprend dans son goulet, le furtif Raunel qui est appelé à rejoindre sa souveraine pour être emporté, loin des reliefs vielvicois ou "bournacois" d'où il sourd, vers le grand fossé où, des plus humbles ruisselets aux géants du Nouveau Monde, tout le monde se rejoint. 

 

Allez découvrir toute cette campagne où l'on peut, subrepticement, surprendre une laie suivie de ses ravissants petits marcassins, un agile chevreuil fuyant dès qu'un chasseur d'images tente de l'approcher de trop près, une huppe fasciée  dans l'herbe où elle picore en égrenant quelques strophes trisyllabiques caractéristiques de " houp houp houp " ou la faune à préserver, dans son décor champêtre, suzeraine de ces lieux. Pour jouir de ces agréables moments, il vous suffira de vous présenter, dument chaussé(s), à 10h15, sur le parking de la mairie de Monplaisant,  ce dimanche 4 juin. Pensez à venir escorté(s) d'une, ou plusieurs, coupure(s) de 20 € pour l'intendance de cette journée.

 

Le nombre de convives est limité à 99.

 

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Celles et ceux qui voudront participer, mais ne souhaitent ou ne peuvent envisager de soutenir la marche d'environ 10 à 12 km, prendront le repas à la salle des fêtes.

 

Nous vous attendons de pied ferme.

Appelez-nous aujourd'hui ou, au plus tard, demain

Monique et Séverin 

 

05 53 31 66 26 ou  06 77 38 07 05 ou encore  06 77 38 66 34

 

Nous allions oublier

Le menu

Apéritif et ses tartines

Assiette fraîcheur

Rôti de porc cuit sous la braise et ses haricots "couennes"

Salade fromage

puis surprise du dessert monplaisanais

Vin et café compris.

 

 

 


31/05/2023
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Le 27 mai, une obligation, manifestement pas, un devoir... certainement.

SAGELAT

 

C'est désormais une tradition, chaque 27 mai, à 11 heures, l'ANACR organise la Journée de la Résistance au rond-point de Fongauffier. Un intense moment de recueillement ainsi qu’une émouvante rencontre mémorielle. Cette année, nous avons mis à l’honneur les 80 ans du «Chant des Partisans», dont les paroles en français sont de Joseph Kessel et Maurice Druon sur une musique d’Anna Marly.

L'Association nationale des Anciens Combattants et amis de la Résistance tient à ce que la jeunesse s'implique dans ce devoir de mémoire, pour éviter que cette fronde qui malmena la mission dévastatrice du 3ème Reich, ne sombre dans l'oubli. 

C'est la jeune Manon Desplain-Bossenmeyer, 25 ans, qui a ouvert le chapitre des prises de parole en lisant le texte de l’ANACR. Elle fera ensuite l'appel des partisans dont les noms figurent sur le mémorial. L’assemblée répondit après chaque nom : « mort pour la liberté ». Après le recueillement d’usage, la parole revint à Didier Roques, maire de Siorac-en-Périgord. Ce fut une occasion d'affirmer combien les héros honorés venaient de différentes nations. Il précisa que les fondateurs du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943, sous la houlette de Jean Moulin, aspiraient à une société fraternelle et équitable, promouvant une renaissance à partir de valeurs où le racisme et la xénophobie n'avaient aucune place. Ont-ils été entendus ? Benjamin Delrieux, jeune conseiller régional, a tant de fois entendu parler de la Résistance ! Il prit la parole au nom du Président du Conseil régional, Alain Rousset, retenu. La clôture des prises de parole fut pour le Président du Conseil départemental, Germinal Peiro, qui, en insistant sur le rôle majeur de la Résistance et sur la résonance du 27 mai, fixait les premiers caps d’une France libre.

Muriel Delmas et Claude Hélion, coprésidents de l'ANACR du comité du Val de Nauze, remercient tous les participants à cette journée, en soulignant la place des porte-drapeaux toujours aussi exemplaires, des orateurs qui ont pris la parole, des élus de proximité présents, du major Anita Praud de la Gendarmerie nationale, de Paul-Marie Chaumel pour la technicité du son et surtout de la commune de Siorac-en-Périgord, largement présente, qui offrit le vin d’honneur.

 

Serge Righi,

secrétaire de l'ANACR Val de Nauze

 

 

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Ouverure du cortège

 

Tradition oblige, la jeune Anaïs Manouvrier a ouvert le cortège avec Jean Bariaud,  le doyen des porte-drapeaux.

Photo © Alain Eymet

 

Les élus  avant le départ du cortège

 

De gauche à droite : Daniel Brault, maire-adjoint de Siorac, Didier Roques, maire de Siorac, Patricia Lafon, conseillère départementale, Germinal Peiro, président du Conseil départemental, Benjamin Delrieux, conseiller régional, Maryse Durand, maire de Sainte Foy, Damien Boissy, premier maire-adjoint de Cladech et Jasmine Chevrier, maire-adjointe de Siorac.

Jean-Luc Ayraud, premier maire-adjoint de Castels, ne figure pas sur la photo. Il représenta le maire, Henri Bouchard, hospitalisé.

Photo © Serge Righi

 

 

Les prises de parole

 

Manon

 

Photo © Serge Righi

 

Mesdames, Messieurs,

Amis du devoir de mémoire,

 

Depuis plusieurs années, l'ANACR tient à ce qu'une jeune passeuse de mémoire prenne la parole pour rappeler qu'au cœur du siècle précédent, le monde vacilla quand une peste brune venant de l'est importa sa fureur bien plus que de l'Oural à l'Atlantique. Les catastrophes se multipliaient et l'aurore libératrice, en 1944, semblait vouloir poindre.

Le zèle dévastateur de la sinistre Das Reich n'entendait prendre aucune pause et dans son repli, jugea qu'il fallait apporter les dernières notes de son sadisme pour outrager l'humanité, en déployant toutes les armes de la lâcheté, en brûlant, torturant et fusillant les partisans mais aussi d'innocentes vies. Leur inhumaine brutalité physique, morale et psychologique porte des noms. Tulle, Oradour, Vercors et bien d'autres encore résonnent, encore, 79 ans après.

Au pied de ce mémorial, nous tenons, chaque année, à pérenniser le souvenir des victimes de Vaurez, de Landrou, de Fongauffier et de Tuilières. En fleurissant le mégalithe, nous effectuons, certes, un devoir de mémoire mais plus encore, nous voulons, lors de ce jour printanier, dire que nous tenons à témoigner à ces partisans une reconnaissance inextinguible.

Cette année est l'année  du 80ème anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance dont les acquis figurent dans notre quotidien. Il fallait plus que de l'audace pour faire germer au cœur de Paris occupé, cette envolée libertaire.

Anne-Marie Montaudon et Pierre Martin, présidents nationaux de l'ANACR, soulignent "en ce 80ème anniversaire de la création du CNR, dans un monde qui connaît, hélas, toujours les oppressions nationales et sociales, les guerres d’agression et d’expansion, les crimes génocidaires, les discriminations raciales et religieuses, la xénophobie, les atteintes aux libertés démocratiques, aux droits de l’Homme et le fascisme ; le combat – le sens profond du combat – que menèrent, au prix de lourds sacrifices, les Résistantes et les Résistants des divers mouvements, partis et syndicats de la Résistance qui se rassemblèrent le 27 mai 1943, reste un exemple. Et, par les valeurs de solidarité, humanistes, patriotiques et démocratiques qu’il porta, est une référence et une source d’inspiration pour le présent."

 

Le message que l’on peut retenir de Jean Moulin et du Conseil national de la Résistance, est un message d’espoir toujours actuel : quand tout est perdu, on peut, grâce à une action courageuse, reconstruire quelque chose et essayer d’unir des gens très différents. Générosité, ouverture et partage sont les idéaux de Jean Moulin et de ses compagnons. Quelques mois après sa mise sur pied, le Conseil national de la Résistance propose dans son programme, le projet d’une sécurité sociale.

Aujourd'hui, nous devons prendre conscience que nous commémorons, aussi, le 80ème anniversaire de notre hymne rebelle. Le Chant des Partisans, œuvre de Joseph Kessel, Maurice Druon et d'Anna Marly, fut écrit, composé et finalisé en février 1943, à Coulsdon-South, à 21 km de Tower-Bridge. Il portait toute l'espérance de la Résistance.

Emmanuel d'Astier de la Vigerie, un des premiers piliers de la Résistance, a dit " On ne gagne les guerres qu'avec des chansons ". Ce Compagnon de la Libération, fondateur de Libération-Sud, aurait souhaité que le Chant des Partisans devienne notre hymne national.

Il y a quelques minutes, lors de l'appel des noms de partisans, votre émotion fut palpable. Pensons, bien sûr, à Juan, Giovanni, Antonio, Roger, Paul, Georges, Eugène, François, Maurice, Jacques et Michel mais, puissions-nous, bien au-delà des noms que nous honorons, ne jamais oublier ces dramatiques moments de notre histoire et rappeler, encore et toujours, qu'ils ont donné leurs jeunes vies pour le bien précieux qu'est la liberté.

 

Manon Desplain-Bossenmeyer,

lectrice de l'ANACR

 

DR

 

Photo © Serge Righi

 

 

Mesdames, Messieurs,

Amis du devoir de mémoire,

 

Depuis une dizaine d'années, autour du mégalithe de la Résistance, des dizaines de personnes viennent en passeurs de mémoire, dire, sans haine, que nous ne devons pas oublier les tragédies du siècle qui ont choqué et traumatisé les générations précédentes.

Chaque année, les organisateurs de ce pèlerinage laïque demandent à un maire de prendre la parole pour toutes celles et tous ceux de notre bassin de vie. Cette personnalité scelle dans son message, l'empreinte partisane des tertres et vallées de la Dordogne, du Céou, du Mounant, de la Vézère, mais aussi de ce château d'eau collinaire où naissent la Lémance, le Dropt, la Couze, et, naturellement, la Nauze. Nous ne sommes qu'un grand village où l'on n'a pas hésité à adhérer à l'idéal frondeur faisant face à une fureur diabolique. Après mon prédécesseur Jean-Pierre Riehl, pour la deuxième fois, l'honneur de sacraliser ce chemin de mémoire échoit à Siorac, village qui n'a pas manqué ce rendez-vous avec l'histoire. Je citerai, volontiers, parmi ses vaillants, "notre" Marthoue Gorce, "infirmière" circonstancielle de la Résistance au Manoir de Puy-Chanat, Hubert Magimel qui suivit les partisans jusqu'aux derniers retranchements de la Côte d'Argent de l'occupant et Jean Boussat qui nous échappa, quelques jours avant de devenir centenaire. Comment ne pas avoir une pensée pour Antoine Martinet, maire sioracois de la Résistance, qui s'effondra devant sa demeure, le 8 juin 1944.

Il y a une dizaine d'années, au mémorial de Vaurez, Marie Praderie, première maire-adjointe de Monplaisant, s'inspira du lyrisme du poème de Louis Aragon "La Rose et le Réséda", pour rappeler, par sa rhétorique, l'appel à l'unité dans la Résistance par delà les clivages politiques et religieux. Cette symbiose, les Sioracois et les Sagelacois, sans s'en rendre compte, l'ont partagée avec la forte personnalité de l'abbé François Merchadou. Ce dernier prit conscience de l'horreur des mutilations du droit, dans la haine et le génocide, d'une occupation immonde. Avant son ministère sioracois, l'abbé Merchadou, alors en charge de Sagelat, ouvrit Puy-Chanat à la Résistance. Là, il abrita dans son manoir, des clandestins, aviateurs luxembourgeois, dont certains étaient blessés. Il fit courageusement face aux tireurs du Reich, à Vaurez, le 4 mars 1944.

Oui, l'image de Louis Aragon a toute sa place ici car les deux fleurs, la rose rouge et le réséda blanc symbolisent par leurs couleurs, deux appartenances politico-religieuses. Le rouge est la couleur des socialismes, traditionnellement athées, le blanc, celle de la monarchie, et plus généralement du catholicisme qui lui est associé dans l'histoire de France.

En me précédant, Manon personnifia les forces vives de cette jeunesse. Elle a su parler du C.N.R. et du Chant des Partisans. Notre hymne de la Résistance, complainte qui émeut tout un chacun, a aujourd'hui 80 printemps. Quand nous l'écouterons, en clôture musicale de ce recueillement, nous penserons naturellement à ces enfants de notre France plurielle qui ont été impitoyablement abattus par le tir sauvage et l'hystérique de la soldatesque du Reich. Ils étaient ouvrier agricole, intendant de domaine, artisan, employés de banque, cherchant l'abri dans les mines, humble cheminot ou instituteur. Ils étaient Polonais, Tchèque, Italiens, Espagnols ou Français mais comme l'a, si justement, dit Aragon  "Deux sanglots font un seul glas et quand vient l'aube cruelle, passent de vie à trépas celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa".

 

 

Merci à toutes celles et à ceux qui, aujourd'hui, empruntent ce sentier de la mémoire.

 

Didier Roques,

maire de Siorac-en-Périgord.

Cette année 2023, c'est Siorac qui présida la cérémonie

 

 

Benjamin Delrieux

 

 

 

Monsieur le Président du Conseil Départemental, cher Germinal,

Madame la Conseillère départementale, chère Patricia,

Mesdames et messieurs les maires,

Mesdames et messieurs les représentants des anciens combattants,

Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames et messieurs,

 

C’est un très grand honneur, aujourd’hui, pour moi de prendre la parole, en ce jour de commémoration de la journée nationale de la Résistance. Comme chaque année, vous êtes nombreux à avoir répondu présent, autour de cette stèle, pour rendre hommage à toutes celles et ceux tombés héroïquement pour défendre notre pays, dans la Résistance face à l’occupant nazi et aux forces obscures de Vichy.

De tous âges, de tous milieux et de toutes nationalités, ces femmes et ces hommes ont fait le choix de la clandestinité pour défendre leurs idéaux de liberté et de fraternité face à la nuit que tentait d’imposer le IIIe Reich à toute l’Europe avec, ici, en France, la complicité zélée de l’Etat français.

Notre secteur s’illustra très tôt par son courage et sa ténacité à tenir tête aux Nazis. Commune après commune, ferme après ferme, dès la capitulation française, s’organisa progressivement la Résistance pour atteindre son apogée durant l’année 1944. Mais, le prix à payer fut lourd, très lourd, pour les maquisards et les populations civiles car la répression sanglante des nazis et des miliciens ne se fit pas attendre. Passants, regardez le long de nos routes, toutes ces stèles rendant hommage à ces fusillés, torturés et déportés, qui ont donné leur vie pour que la France reste la France.

Des grands noms nous viennent à l’esprit, tels Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac mais combien de ces héros, humbles héros pétris d’un seul amour, celui de la France et de la liberté, sont restés dans l’anonymat. Leur engagement et leur sacrifice nous obligent à ne jamais oublier et à faire œuvre de devoir de mémoire. C’est aujourd’hui à la jeune génération de porter le flambeau de la résistance et de ses idéaux pour ne jamais oublier. Ma génération est née dans une Europe en paix mais force est de constater que c’est fini aujourd’hui. Ne jamais oublier car les mêmes causes reproduisent les mêmes maux ; aujourd’hui, à 3h de Paris, en Ukraine, la guerre est à nos portes. Le bruit des bombes et des bottes refait surface en Europe. Ayons aujourd’hui une pensée collective pour nos frères ukrainiens qui se battent pour défendre leur patrie face à l’envahisseur russe.

Notre territoire a accueilli de nombreux maquis d’obédiences différentes mais se battant farouchement pour chasser de notre sol, les armées du Reich et les traîtres de Vichy. Le Belvésois s’illustra par le nombre et la ténacité des maquisards menant de nombreux actes de sabotage, d’attaques contre les colonnes allemandes et les équipements stratégiques, afin de retarder l’avancée des troupes ennemies remontant vers la Normandie. C’est par ces actes symboliques, par ces vies données, que le peuple de la nuit aux côtés des armées alliées a pu libérer notre pays et l’Europe. C’est grâce à ces héros de la nuit, la plupart retombés dans l’anonymat, que la libération venue, la France a pu s’asseoir à la table des vainqueurs.

Mais, en ce jour de commémoration, comment ne pas rendre hommage, aussi, à la population locale qui par son silence, son aide active, en cachant ou en approvisionnant le maquis, a permis à celui-ci de se structurer. Une stèle à Siorac, sur la route de Saint-Cyprien, érigée par les amis de Soleil, rend à ce titre, hommage à la population locale.

La Résistance, c’est aussi un héritage pour lequel nous devons encore aujourd’hui nous battre, contre les extrémismes, le fanatisme et l’obscurantisme. Se battre pour le programme du Conseil National de la Résistance, aujourd’hui menacé dans notre pays. Ce programme de reconstruction économique et social portait si bien son nom : LES JOURS HEUREUX, qui créa notamment la sécurité sociale et réaffirma le caractère social de la République Française.

Cette histoire nous honore et nous oblige. L’actualité, chaque jour, nous démontre comme le disait Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ».

N’oublions jamais.

 

Benjamin Delrieux

Photo © Alain Eymet

 

 

Il revint à Germinal Peiro de clore les prises de parole  

 

 

 

Oeuro

 

Photo © Serge Righi

 

Lors de son intervention, Germinal Peiro, président du Conseil départemental de la Dordogne, dit combien cette manifestation, au pied de cette stèle, est importante pour le devoir de mémoire. Germinal apporta son approbation au verbe de Benjamin Delrieux qui s'est inquiété de la situation en Ukraine. Le monde d'aujourd'hui est toujours victime des dictatures religieuses. Au premier chef, elles sont des atteintes intolérables aux droits des femmes.

Germinal revint sur les périodes frondeuses où les résistants vivaient dans les bois, dans des conditions très difficiles, notamment sans chauffage. Il évoqua la mémoire de Roger Ranoux dont Jacques, son fils, se fait le passeur de mémoire. La résistance comptait de nombreux étrangers qui partageaient les valeurs libertaires  de leurs camarades français.

Le président du conseil départemental  a dit combien le rôle des maires complices de la Résistance fut important et il parla du maire de Mazeyrolles qui, la nuit, se rendait à Sarlat, pour obtenir de faux papiers pour soustraire les juifs à l'oppression nazie.

 

Les dépôts de gerbes

 

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Photo © Serge Righi

 

L'ANACR

 

 

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Photo © Serge Righi

 

 

Les conseillers départementaux

 

 

 

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Paul-Marie Chaumel a sonorisé la cérémonie

Photo © Serge Righi

 

 

 

Billet partagé par Serge Righi, secrétaire de l'ANACR, Val de Nauze et Alain Eymet, partie photographique.


30/05/2023
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Le moment toujours émouvant des " Noces d'or ".

SAINT CERNIN-de-L'HERM

 

Étymologie des Noces d'or. (Années 1860). Calque de l'allemand "goldene Hochzeit". Composé de noce et de or.

 

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Mariés

 

 

Suzette Conchou, la fort belle jeune mariée, avait tout juste 23 ans. Elle avait fréquenté l'école communale cerninoise avant de quitter le cocon familial de son Cazalou pour ses études secondaires à Prayssac. Elle concourut pour entrer aux P.T.T où elle effectua une brillante carrière pour la clore en qualité de conseillère en immobilier.

Suzette, grand-mère comblée, passionnée par la vie des collines cerninoises, consacre beaucoup de temps à se ressourcer au Cazalou.

 

Claude Maurial, l'heureux élu, allait avoir 25 ans quand il répondit oui au questionnement formulé par Armand Belledent, fraîchement installé dans ses prérogatives de maire de Saint-Cernin.

De Larché, écart de Parranquet, au Cazalou, il n'y a que 18 km de distance orthodromique. Pour reconnaître ce parcours de 25 km de route bucolique, il faut passer la collerette des Mazades. Claude avait remarqué la plus belle fleur du sillon de La Ménaurie. Il obtint de joindre sa destinée à la sienne.

Claude a eu le privilège d'être un des derniers écoliers de Parranquet, bien humble école rurale. Il lui donna l'honneur de valoriser la qualité pédagogique de ce micro-pôle éducatif, en obtenant à la Maison familiale rurale de Lauzun, la première place au Certificat d'études.

Après ses servitudes militaires, Claude poursuivit des études techniques à Artigues, dans la couronne bordelaise, afin de devenir dessinateur industriel avec une option électricité. C'est à Chalon-sur-Saône  qu'il amorça son parcours professionnel.

 

Ainsi, la littéraire et le féru de technicité convolèrent, par une belle journée printanière de 1973, en justes et belles noces.

Le chemin, heureusement, ne s'arrête pas là. Caroline, quelques années après l'hyménée de Suzette et de Claude, est arrivée pour donner de la joie. Cette dernière, à son tour, a ouvert une belle page avec Stéphane, ce sympathique compagnon qu'elle connut en Région parisienne. Il entretient fièrement ses racines avec un des plus beaux trésors de la Francophonie, un joyau dont Gery Archimède fut une emblématique figure de la féminité laborieuse, du civisme et du progrès.  

 

Avec Gabriel et Garance, Caroline et Stéphane ont ouvert la continuité généalogique de deux familles comblées.

Du Cazalou à Chambourcy, en passant par Parranquet, les voeux de poursuite de cette belle vie commune affluent.

 

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Quand les édiles municipaux choisissent leur "premium", ils le promeuvent comme leur guide. C'est certes un honneur qui a pour corollaire bien des devoirs. Naturellement, c'est avec  une fierté légitime que les maires, ceints de la belle écharpe tricolore, peuvent  rehausser les moments toujours émotionnels des mariages. Quand, après bien des années, ces unions, contre vents et marées, ont fait face aux moments les moins faciles mais toujours avec  constance et osent défier le temps, ce n'est pas sans émotion que ces officiers d'état civil reçoivent les époux dans la maison commune pour les noces d'or.

Daniel Conchou, le 2 juin 1973, songeait-il qu'un jour, il serait appelé à monter sur la plus haute marche de la maison commune... ce n'est pas certain. Son émotion, ce 28 mai, pour solenniser les noces d'or de Suzette, sa cadette d'un an, avec Claude son beau-frère, fut intense et bien maîtrisée.

 
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Ce que le "premium" cerninois a dit lors des noces d'or de sa sœur et de son beau-frère.

 

 

Suivons cette belle journée

 

 

      Discours pour les noces d'or

          de Suzette et Claude 

        28 MAI 2023

 

       Mairie de Saint-Cernin

 

 

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Il est toujours agréable pour un maire de célébrer un mariage.

La satisfaction est totale lorsqu’il préside, comme c’est le cas, aujourd’hui, une cérémonie des noces d’or, en particulier s’il s’agit de sa sœur.

 

« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » dit Jean de La Fontaine, dans sa fable Le Lion et Le Rat. Oh, rassurez-vous, SUZETTE ET CLAUDE, je n'ai pas l'intention de vous comparer à un lion ou à un rat... Quoique, ce sont tous deux, des animaux nobles et intelligents : noble pour le lion, intelligent et futé, dirions-nous, pour le rat. J'ai choisi cette phrase célèbre de Jean de La Fontaine pour illustrer votre vie commune, faite d'amour, de patience, d'écoute et d'attente...

 

Aujourd'hui, c'est cette vie à deux que nous célébrons, en fêtant, aujourd'hui, vos 50 ans de mariage, symbolisés par l'or, vos noces d'or. En effet, cela fait donc 50 ans (à quelques jours près) que, SUZETTE et CLAUDE, vous avez décidé d'unir vos deux vies pour le meilleur et pour le pire.

Nous ne retiendrons que le meilleur. C'était en 1973 ! Dans cette salle de la Mairie, devant M. le Maire, Armand BELLEDENT.

Toi Suzette, née au Cazalou sur la présente commune, agent PTT ; toi Claude, né à Larcher commune de Parranquet : dessinateur, avec vos deux témoins qui sont toujours là : Michel Estréguil et Michel Deltheil.

 

Souvenez-vous... souvenez-vous de votre première rencontre ! Auriez-vous pensé, alors, que, plus de cinquante ans plus tard, l'amour serait toujours au rendez-vous, encore plus beau et plus fort ? Car lorsque l'amour traverse les années, comme le vôtre, il prend toute sa saveur. Vous avez su cheminer avec constance et patience au travers des âges de la vie, avec ce que cela peut signifier d'évènements et de changements.

Au tout début, on est tout feu, tout flamme. Ensuite, il faut poursuivre sa vie commune et s'adapter, et là, cela devient tout un art, l'art de la continuité d'un couple, chassant la routine, chassant les lassitudes et ne retenant que ce qui rapproche et fait complémentarité.

 

Du grand art, que vous avez su travailler et ciseler, avec finesse, comme ces bijoux en or que nous connaissons, du temps jadis, comme cet or que vous vous souhaitez aujourd'hui. Après les premières années, vous avez connu le plein bonheur .

 

Après votre mariage, vous êtes partis trois ans à CHALON. Pour toi SUZETTE, c’était un vrai dépaysement. Je ne parlerai pas des parents… Notre mère se rendait régulièrement au téléphone public, chez Fayaud à Roumégoux, pour téléphoner à sa fille !

C’est à ce moment-là, que j’ai fait installer le téléphone au Cazalou !

 

Puis, c’est le retour dans la région, plus exactement à MERIGNAC pendant environ deux ans  et enfin la construction de votre maison à MARTIGNAS-SUR-JALLE où vous emménagez en février 1977. Dès 1987, commence la restauration de votre résidence secondaire à la FOUNT DE SEGY.

.

C’est l’arrivée de CAROLINE, il y a 45 ans, un jour comme aujourd’hui, puis la rencontre de Caroline avec STEPHANE et l’arrivée de vos petits-enfants : GABRIEL et GARANCE.

 

Successivement, vous avez fêté avec joie vos noces d'émeraude, à 40 ans de mariage, puis celles de fer, de nacre, de flanelle, de topaze, de vermeil, de lavande, de cachemire, d'améthyste, de cèdre, pour ne citer que les 10 dernières années.

Vous arrivez, aujourd'hui, à celles d'or, le métal le plus précieux, pour un amour des plus précieux. Je voudrais rendre également hommage à votre famille – Claude – à notre famille, Suzette, à votre enfant, à vos deux petits-enfants.

 

Il est évident qu'une telle famille a été source de réjouissances pour vous. Alors, patience et longueur de temps, comme le disait La Fontaine... Oui, si l'on pense patience comme partage, compréhension, parfois fusion. Longueur de temps, oui, mais comme permanence et traversée du temps et des années.

 

Aujourd’hui retraités, toi Suzette, tu as terminé ta carrière comme agent instruction des prêts immobiliers de la Banque Postale , toi Claude, responsable d’entreprise d’automatisme industriel. Vous partagez votre temps entre le Cazalou, Martignas et Chambourcy.

 

Au nom de votre famille et de tous vos amis, je vous adresse, SUZETTE et CLAUDE, toutes mes félicitations pour votre exemple de longévité et de bonheur partagé.

 

 

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« Et maintenant, nous allons vous demander de prendre connaissance de l’acte de renouvellement qui consacre votre union. »

 

Claude Maurial, voulez-vous témoigner à l'assistance que vous êtes marié à Suzette Conchou, ici présente, depuis le 2 juin 1973 et que vous souhaitez rester uni à cette femme par les liens du mariage ?

 

OUI

 

Suzette Conchou, voulez-vous témoigner à l'assistance que vous êtes mariée à Claude Maurial, ici présent, depuis le 2 juin 1973 et que vous souhaitez rester unie à cet homme par les liens du mariage ?

 

OUI

 

 On a retrouvé, dans de vieux écrits, une prière d'Adam : "Mon Dieu, quelle est cette personne que tu m'as donnée pour compagne, que je ne peux pas supporter et dont je ne peux pas me passer."

 

Je voudrais ajouter, je suis célibataire, mais un célibataire est peut-être aussi idiot qu’un homme marié. Mais il se l’entend répéter moins souvent dans la journée par une épouse. »



Que le passé soit garant de l’avenir
Vous avez toutes les raisons
D’être fiers du bon bout de chemin
Que vous avez parcouru, main dans la main
Et de la qualité des liens qui unissent votre famille ;

Félicitations donc à vous deux et meilleurs vœux pour la poursuite de votre bonheur !

 

 

Je vais vous remettre le diplôme et l'acte de mariage

 

 

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Extraordinaire image, 50 ans après, de Michel Estreguil, à gauche, et Michel Delteil, à droite, les témoins des mariés

 

 

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Le maire ne relit pas le code civil. Cette lecture fut faite par Armand Belledent... il y a 50 ans.

 

 

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Que de chemins parcourus, de Larché au Cazalou, puis vers Chalon, la ceinture bordelaise et Chambourcy

 

 

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C'est par cette porte que le couple s'échappa, il y a 1/2 siècle.

 

 

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Les époux composent une arche au-dessus des pâtisseries de cette belle journée.

 

 

APE

 

La note de fraîcheur de cette journée revint à Garance et Gabriel, les merveilleux petits-enfants de Suzette et Claude.

Photo © Caroline Maurial 

 

 

Photos © Terre de l'homme

Contribution, largement plurielle, émanant de convives de cette journée.

 

Si, vous aussi, vous avez vécu une chaleureuse journée  d'amitié, pas forcément une noce d'or, n'hésitez pas à partager vos moments en adressant votre contribution à 

 

catherinemerlhiot@gmail.com

 

 

 

29/05/2023
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Mais où sont les neiges d’antan ?

 

georges-brassens

 

 

                                                                     Georges Brassens

 

Georges Brassens résonne toujours dans nos oreilles. Aux notes de la guitare et de la contrebasse, la cantilène du poème de François Villon se languit du temps passé et des nobles dames disparues : Flora, la belle Romaine, Thaïs, Heloïs, la reine blanche comme un lys, Berthe au grand pied, Bietris, Allys, et Jehanne, la bonne Lorraine... on les fredonne, encore, ces chansons du Sétois aux yeux pétillants, à l’abondante moustache, gravées dans nos mémoires. 

Il nous transporte au temps de ces nobles dames qui illustrèrent leur époque, réunissant autour d’elles, troubadours, musiciens, conteurs, poètes, dans le secret de salons aux murs parés de grandes tapisseries, au sol dallé couvert de tapis aux vives couleurs rapportés d’Orient par quelque chevalier revenu des croisades «... troubadours des cours d’Amour des XIIe et XIIIe siècles, des complaintes et cantilènes dont les accents variés de l’occitan heurtaient de vieilles voûtes aux pierres ensoleillées, évoquant ces sentiers pierreux qui serpentent dans les collines à la végétation méditerranéenne rabougrie... »( cf art. juin 2022, Une langue, un territoire, les vestiges d'un riche passé...)

Au château cathare de Puivert, dans ce Midi occitan, se déroulaient « des assemblées aux flambeaux...où on y récitait nouvelles et fabliaux...

Le poète aux 400 coups du Quartier Latin, bambocheur, chapardeur voire bagarreur, accusé de s’en être pris à un prêtre et de l’avoir tué, gardait-il quelque nostalgie des belles dames aux magnifiques parures, un peu recluses dans leurs « cloîtres intimes » et dorés, s’essayant à quelques tentatives poétiques ou littéraires, badinant et riant, écoutant violes, tambourins et chants, s’adonnant à des danses légères tandis que le seigneur était parti à la guerre avec l’Ost Royal ?  

À l’époque, la passion allait plutôt aux armes, aux combats, aux duels, aux tournois, véritable apanage de ces futurs chevaliers concourant pour la beauté de quelque noble vierge et voulant s’illustrer aux côtés du roi.

 

Francois_Villon

 

 

                                                             François Villon

 

Les troubadours, venus souvent d’Italie, contaient des historiettes, chantaient le temps qui passe, les prouesses guerrières et s’exerçaient aux joutes de l’esprit, de la poésie et à de discrets et premiers parcours de séduction, toutes premières cartes du Tendre car l’amour va s’introduire dans notre culture, ce qui la distingue de toutes les cultures du monde. (Georges Duby.) »

On attribue au « comte de Poitiers », autrement dit à Guillaume IX d’Aquitaine, les plus anciennes et plus belles chansons d’amour. Abélard, théologien et philosophe, chantait l’amour d’Héloïse et ses Lettres à Héloïse sont un exemple de l’amour courtois qui se développera dans le Midi de la France, dans ce pays occitan, donnant essor à la civilisation du bel esprit, à un art de vivre.

Des litiges naîtront de ce nouvel état d’esprit plus orienté vers les distractions et les loisirs que vers la contemplation du Seigneur, mêlant jeux de l’amour et du hasard incarnés par de jeunes chevaliers cherchant à séduire la maîtresse des lieux qui s’y prêtait, tout en cultivant, habilement, le secret en raison des règles religieuses et féodales, prudence et dissimulation, se jouant du cœur et de l’âme de ces jeunes « courtisans », jeu troublant et douloureux appelé joi.

En maîtresse des lieux, elle exerçait ses talents d’éducatrice, responsable de la demeure en l’absence du seigneur, et des bonnes manières à observer ; médiatrice, elle intercédait en leur faveur auprès du seigneur, séductrice par sa grâce et ses parures, elle attirait les regards.

Symbole de l’éclat et du prestige de la cour, elle symbolisait la rivalité et le prestige que ces seigneurs cultivaient entre eux et auprès de ces fringants chevaliers, souvent victimes de l’autorité familiale qui les sacrifiait au profit de l’aîné afin d’éviter le morcellement des patrimoines.

Le jeu de la cortezia était un moyen de tenter d’obtenir les faveurs de la dame, jeu risqué pouvant se retourner à l’avantage du maître qui en tirait les ficelles, trouvant là l’occasion de raffermir son autorité.

On dit que le roi Arthur, le jour de Pentecôte, donnait un banquet pour la fête du Printemps et de la chevalerie ; et, à cette occasion, il demandait à sa femme, à la fin du banquet, de monter sur la table et de se dévêtir, un strip-tease avant l’heure, complicité probable d’un jeu complexe qui permettait au roi d’accroître sa tutelle sur la vassalité des chevaliers sensés le servir.

 

abelard

 

 

                                                       Héloïse et Abélard

 

Où est la très sage Helloïs/ Pour qui chastré fut et puis moyne/ Pierre Esbaillard a Saint-Denis/ Pour son amour ot ceste essoyne. (Où est la très savante Héloïse, Pour qui fut émasculé puis se fit moine, Pierre Abélard à Saint-Denis) : Abélard (1079-1142), philosophe, théologien scolastique, abbé de Rhuys, il se fait moine à Saint-Denis en 1119. Il fonde en 1131, la première abbaye féminine, le Paraclet pour des femmes savantes. Compositeur de chansons pour goliards, les clercs itinérants, chansons à boire ou poèmes satiriques, parfois, d’amour, plutôt critiques de l’Eglise, des abus financiers, de l’échec des Croisades ; il prend, en 1108, le poste d’écolâtre de l’école cathédrale du Cloître de Paris, tombe amoureux d’Héloïse, son élève, dotée d’une grande culture, deviennent amants. La grossesse d’Héloïse est source de polémiques, Abélard consent au mariage mais la réforme grégorienne ne tolère plus le mariage des prêtres et des chanoines. Abélard est arrêté et émasculé en août 1117.

Semblablement, où est la royne/ Qui commanda que Buridan/ Fust gecté en ung sac en Saine ?

Nous voici dans Les Rois Maudits et dans la tragédie de l’infidélité des brus de Philippe le Bel : la légende veut qu’une reine de France aurait fait jeter ses amants dans la Seine, ligotés dans un sac, dont Jean Buridan, professeur, repêché par ses élèves. La reine en question serait Marguerite de Bourgogne, une des brus du roi de France.

Princes, n’enquerez de sepmaine/ Ou elles sont, ne de cest an, /Qu’a ce refrain ne vous remaine/ Mais où sont les neiges d’antan ? (Prince, gardez-vous de demander, cette semaine/ Ou cette année, où elles sont, / De crainte qu’on ne vous rappelle ce refrain:/ Mais où sont les neiges d’antan ?)

L’amour courtois, le fin ‘Amor, est né dans les cours médiévales du XIIe et XIIIe siècles : c’est grâce à ces nobles dames, aux troubadours, que s’impose la civilisation des arts et une littérature basée sur le français face au latin dominant et à la langue romane issue du latin vulgaire.

 

villers coteret

 

                                                           Ordonnance de Villers-Cotterêts

 

Le poème de Villon de 1458-59 est écrit dans ce vieux français d’époque. En 1539, François Ier imposera le français à la place du latin dans tous les textes juridiques et administratifs par l’Ordonnance de Villers-Cotterêts.

Bel hommage rendu par notre troubadour du XXe siècle à l’un des fondateurs de la poésie française.

 

Jacques Lannaud

 


28/05/2023
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Et au loin coule la rivière Espérance - Saga de Françoise Maraval - épisode 66

 

Ma nouvelle vie

 

 

Ma grand-mère Emma est partie, Arthur l’a suivie. J’ai perdu mes amours, j’ai perdu mes repères.

Je me revois dans le parc de Beaumont, assise sur la souche d’un arbre, face au terrain de tennis ; je tricote. Il est sans doute étonnant qu’une petite fille qui n’a pas encore 5 ans, sache tricoter. Oh ! Je ne sais faire que la maille endroit. Je ne sais pas qui m’a appris ? Je suis en train de faire un pull-over à mon ours Tiber. La laine est de couleur moutarde.

De l’autre côté du terrain de tennis, une belle jeune fille fait les cent pas, elle est très élégante avec sa jupe droite noire, son chemisier blanc et sa veste tailleur bouton d’or. Elle a l’air préoccupé. Mince ! En la regardant, j’ai perdu 2 ou 3 mailles. J’essaie de les rattraper mais je ne sais pas le faire. La grande fille a compris que j’étais en difficulté et arrive pour m’aider. Je ne veux pas être aidée, je veux m’en sortir toute seule.

 

Vous allez être aussi étonnés que moi, mais cette jolie jeune fille, c’est ma mère, c’est ma maman. Je viens juste de la découvrir ! Elle était pourtant là, parmi nous. J’aurais dû avoir des liens très forts avec elle puisqu’elle m’a allaitée jusqu’à l’âge de deux ans. Elle m’a avoué bien plus tard que je l’avais repoussée. Emma avait dû prendre trop de place, elle me fascinait, je ne voyais qu’elle et son cher Arthur. Pourquoi ? On lui avait laissé prendre cette place parce qu’elle avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête ? Il fallait laisser travailler les tourtereaux dans l’atelier de couture ?

 

Désormais, nous sommes trois à la maison. En plus ou à cause de mon chagrin, je suis perdue. Vous vous demandez peut-être pourquoi je ne parle pas de mes grands-parents maternels ? Parce que je vais peu chez eux. Ma grand-mère Yvonne travaille toute la journée à l’entrepôt des tabacs, 8 heures par jour, avec une pause entre midi et deux heures. Quand elle rentre, elle est fatiguée et il faut qu’elle prépare le dîner car mon grand-père Achille part au travail à 20 heures. Ma jeune tante Jeannette rentre chez elle à la sortie de l’école et, quelquefois, elle vient chez moi. Mon arrière-grand-mère Anna, la petite Anna, habite maintenant à Bergerac avec son fils Clément, le communiste, revenu de Dachau où il a été l’esclave de BMW ; Marguerite, sa compagne du Bourget, l’a attendu et ils se sont mariés.

Raymonde vient passer ses dimanches à Saint-Cyprien et ses après-midi avec moi.

Pour nous sortir de notre chagrin, tonton Fonfon et tante Yvonne nous ont invités à Bordeaux. Nous sommes partis en train, je ne m’en souviens pas. Il me reste de ce séjour, une magnifique soirée passée au Grand Théâtre de Bordeaux : nous sommes allés applaudir Joséphine Baker. J’étais très excitée et, dans cette immense salle, régnait une ambiance qui traduisait le besoin de tourner la page, d’oublier les années d’Occupation. Joséphine faisait partie de mon répertoire musical.

 

 

 

 

 

 

Nous voici à Bordeaux, photographiés par un photographe de rue

Je suis avec mes parents et avec tante Yvonne

 

Au cours des rassemblements familiaux, on m’installait sur la table, en fin de repas et j’offrais un spectacle aux invités. Je n’avais aucun complexe et si, par hasard, on m’oubliait, je ne manquais pas de me manifester. Je chantais « Ah ! Le petit vin blanc », « Le complet gris » autre chanson à la mode et « Ma Tonkinoise ».

 

 

 

 

Joséphine nous est apparue avec sa ceinture de bananes et nous a charmés toute la soirée.

 

Quand elle a entonné « Ma Tonkinoise », je suis montée toute droite sur mon siège et j’ai chanté en même temps qu’elle ; personne ne s’est fâché, j’ai même été applaudie à mon tour. À la fin du spectacle, mon père m’a entraînée à la recherche d’une photo dédicacée. Nous avons fait la queue un long moment et arrivés devant la chanteuse, elle a signé une très belle photo en noir et blanc et a ajouté un petit mot pour Jeantou. Elle m’a fait une délicate tape sur la joue. J’ai parlé longtemps, cette soirée. La photo a pris place dans un des tiroirs de l’armoire de mes parents, à côté d’une autre photo qui m’intriguait, toutes les fois que je la voyais.

Cette deuxième photo a été prise à la Libération. On pourrait penser que le photographe était dans notre grenier car il a cherché une vue plongeante sur la rue qui passe devant la porte d’entrée du château de Beaumont. Là, des hommes tenaient une femme, pendant qu’un autre lui rasait la tête, d’autres femmes avaient, elles aussi, la tête rasée et des hommes, autour, regardaient la scène. Je ne sais pas ce que sont devenues ces deux photos.

 

En 1949, ma tata Yette a pris la tête du patronage paroissial. Mme Teyssandier prenait de l’âge et Mlle Despont était souffreteuse. Il fallait une personne jeune et dynamique et le curé Loubet a pensé à ma tante, dévouée pour l’église et déjà active au patro, tous les jeudis et dimanches. On lui a attribué une maison, rue des Arcades, propriété du marquis de Beaumont. Là, elle y avait son appartement et le patronage pouvait prendre place dans la vaste demeure, pendant les vacances scolaires. La grande salle du rez-de-chaussée, les deux cours, celle du haut et celle du bas offraient un espace suffisant pour accueillir les jeunes entre 5 et 21 ans. En outre, elle disposait d’un jardin qu’elle partageait avec la famille Audouit. Face à l’habitation, dans la cour du haut, il y avait un très grand bâtiment qui servait de salle de spectacle, maintes fois utilisée, autrefois, par la troupe de théâtre du Docteur Boissel.

Le jeudi, en période scolaire, ma tante tenait le patronage du bas, route du Bugue. Assistée de Mlle Despont et de grandes filles fidèles au patro, elle recevait les enfants de 9 heures à 16 heures 30. Les enfants y mangeaient, le repas était gratuit et offert par le chanoine Loubet et la générosité de commerçants et de bienfaiteurs. Les jardins sont nombreux ; on donne pour le patronage, c’est une habitude bien ancrée. Notre collabo, parti en Bretagne, de retour au pays, contribuait largement à cette œuvre !

À 9 heures 30, Mlle Despont enseignait le catéchisme à la première année. Pour ma part, j’ai commencé le caté à 5 ans et j’ai redoublé cette section jusqu’à ce que j’ai l’âge de passer à la suivante. Puis le vicaire, l’abbé Soustrougne, venait dire la messe dans la chapelle aménagée au 1er étage du bâtiment. La 2e année de catéchisme, venue de chez Mlle de Carbonnier et celle de la communion solennelle arrivée du presbytère, gonflaient les rangs. Une fois cette cérémonie terminée, nous les petits, nous pouvions jouer dans la cour.

Dans la 2e bâtisse, une immense salle, séparée du bâtiment précédent par la cour, les cours ménagers dispensés par ma tante étaient commencés depuis  longtemps. Les grandes filles se répartissaient la tâche : une partie d’entre elles était affectée à la soupe, une autre au plat principal (un pot-au-feu, une poule au pot avec sa mique, ou un simple plat de lentilles au jambonneau) et le dernier tiers à la pâtisserie. Cette dernière avait un succès fou.

Les grands garçons participaient en rentrant du bois pour alimenter l’imposante cuisinière. Nous, les petites, nous mettions le couvert.

Maintenant, tout est prêt, on peut s’installer derrière son banc et entonner en chœur « le Bénédicité ». Tout le monde tend son assiette. Les garçons font beaucoup de bruit, ils chahutent trop, Yette intervient pour les calmer. On raconte des histoires : Mlle Vava est la spécialiste, elle nous tient en haleine, elle nous fait rire aussi. Son père, M. Tabanou, était le dernier sacristain du village.

Après le repas, les grandes filles font la vaisselle, lavent les tables, balaient. Yette astique la cuisinière, il faut qu’elle soit prête pour le prochain jeudi. Pendant ce temps, les garçons et les filles font la ronde en chantant dans la cour du patro. Mlle Despont se joint à nous ; elle dit que cela fait digérer.

 

Yette est sur le perron, le cours de couture et de broderie va commencer. Séverine, ma voisine, Micheline, une couturière, une ancienne du patronage, sont venues encadrer les débutantes. Les garçons sont dehors, ils jouent au ballon dans le pré attenant à la cour.

Les petites filles sont tout de suite initiées aux points élémentaires de la couture et de la broderie : les ourlets, les petits plis, le point de tige, le point de chaînette etc. À côté d’elles, les grandes filles se désolent avec une boutonnière ou une reprise. Micheline et Séverine rattrapent les maladresses et conseillent. Mlle Despont nous parle de la vie de Bernadette Soubirous et de Lourdes ou nous raconte des histoires entendues, autrefois, le soir à la veillée. Tout se déroule dans la joie et la bonne humeur. Cependant, Yette sort souvent pour voir ce que font les garçons : des mises au point sont nécessaires.

Puis, c’est l’heure de se séparer, on range tout. Mlle Despont entonne un chant dédié à la Vierge et, tous ensemble, garçons et filles, nous reprenons en chœur. La journée a été bien remplie : demain, école !

Le dimanche, le patronage est représenté à la messe de 11 heures après le catéchisme. Nous sommes rassemblés autour de l’harmonium, tenu par Mlle Despont ou Mlle Vava. Yette conduit les chants en français et en latin. Les garçons se battent pour avoir les places d’enfants de chœur : on ne les reconnaît pas tant ils sont beaux dans leurs habits blanc et rouge.

Je m’installe toujours à la même place, entre l’harmonium et le monument aux morts de marbre blanc dédié aux morts de la guerre de 14-18. L’inscription « André Maraval » me tourne la tête et je suis obligée de porter mon regard ailleurs car ma compassion, trop intense, va me faire « tomber dans les pommes ».

 

L’abbé Soustrougne, va être nommé curé dans une autre paroisse. Avant de partir, il veut organiser une grande fête des provinces de France et, pour cela, il fait appel au patronage. De nombreux jeunes répondent présents, garçons et filles, entre 2 et 21 ans.

 

 

                

 

                          Me voilà avec mon petit voisin, Jean-Marie Gomez

 

 

groupe

 

 

La réussite a été totale et nous en avons tous gardé un bon souvenir

 

Mais il n’y a pas que le patronage ! L’école et les deux dernières années de maternelle, comme je l’ai déjà dit, je ne m’en souviens pas. Par contre, je me souviens de mes escapades au Bugue. Ma tata Guégué, surnom de Raymonde, je ne sais pas donner d’explications, a obtenu l’autorisation de sa patronne et a décidé de m’emmener chez Mlle Lescombe. Nous sommes parties à bicyclette mais la côte est rude. Elle a dû descendre de vélo et tirer la charge, avec moi sur le porte-bagages, pendant au moins deux bons kms. Arrivées à « petit bout », une longue descente a permis à Raymonde de remonter sur le vélo et j’ai eu alors l’impression de m’envoler.

Nous sommes entrées dans le grand appartement de la rue de Paris. Mlle Lescombe m’impressionnait, je la trouvais très grande et maniérée. Le parquet était ciré plus que de raison, je devais emprunter les patins et, à chaque pas, je craignais de perdre l’équilibre. Les escaliers étaient une véritable épreuve. Je restais sage comme une image, mais j’essayais de me glisser dans le magasin. Là, des vendeuses très gentilles servaient les clients et je m’amusais des mimiques des uns et des autres.

Je dormais avec ma tante et, le soir, je devais aller souhaiter une bonne nuit à Mlle Lescombe. Elle me faisait peur ! Elle avait sur la tête un bonnet de nuit en dentelle et, dessous, je devinais des bigoudis. Elle me rappelait l’image que j’avais vue dans le livre du « Petit chaperon rouge » : le loup ayant pris la place de la grand-mère dans le lit, prêt à sauter sur le Petit chaperon rouge.

Un jour, j’ai suivi la demoiselle dans la salle de bains, elle avait besoin de rafraîchir son maquillage. Je l’avais bien observée et, dans l’après-midi, je suis montée me maquiller ; poudre, rose aux joues, bâton de rouge à lèvres et parfum. Revenue en bas, j’ai fait sensation ! Ma tante et Mlle Lescombe ont poussé de grands cris et il a fallu que je remonte dans la salle de bains, contrainte d’effacer mon œuvre.

Je suis souvent revenue chez Mlle Lescombe. Une fois, je suis partie au Bugue, avec M. et Mme Labrousse, marchands d’oies et de canards de Saint-Cyprien, allant vendre leurs volailles à la foire. J’étais installée à l’arrière de la fourgonnette au milieu des cages des animaux et quand je suis arrivée chez Mlle Lescombe, j’étais recouverte de duvet. Ma tante ne parvenait à me le sortir de la tête, aussi elle m’a emmenée chez le coiffeur, juste en face du magasin de chaussures et là, un monsieur m’a fait un shampooing. Un jour, j’ai fait la connaissance de Serge, le fils adoptif, de la commerçante. Il était beau et gentil ; il devait avoir au moins 6 ou 7 ans de plus que moi.

 

Le 28 ou 29 octobre 1949, avec beaucoup de précautions, mon père m’a appris le décès d’un homme que j’admirais : Marcel Cerdan. J’étais avec mon grand-père Arthur et mon père, quand ils écoutaient religieusement tous ses matchs, rediffusés à la T.S.F. et ils m’avaient communiqué leur enthousiasme. Je voyais très bien qui il était pour l’avoir vu sur le journal de mon père et je le considérais comme une gloire nationale. J’étais folle de lui !

C’est décidé, je n’aimerai plus personne car ceux que j’aime, meurent tous.

 

Noël 1949, je m’en souviens très bien. J’avais commandé au Père Noël, une poupée. On a dû me coucher de bonne heure car, au milieu de la nuit, je me suis réveillée, je me suis levée et je suis allée voir sur le palier s’il y avait un cadeau pour moi, sous le sapin.

Il y avait une grande boîte et des petits paquets. J’ai délicatement ouvert la porte de la chambre de mes parents, pour leur annoncer que le Bonhomme Noël était passé.

La chambre était vide et le lit n’avait pas été défait. Je trouvais ça étonnant ! Je suis alors descendue ; personne dans la petite salle à manger, personne dans la cuisine. Mais là, j’ai entendu du bruit venant du conduit de la cheminée ; des gens parlaient fort et j’ai reconnu le rire de mon père.

J’ai oublié de vous dire que Louis, le garde-champêtre, avait pris sa retraite et il était parti avec sa chère Célestine. Oh ! Célestine, je l’ai beaucoup regrettée. Quand elle m’embrassait, j’avais l’impression qu’elle dégustait un bonbon exquis. Ils se sont rapprochés de leur fille, Nini, l’amoureuse de père de l’école maternelle. Mais, nous en reparlerons.

 

Le nouveau garde-champêtre, Pierre Roger, habitait maintenant là avec sa femme, Jeanne, et ses deux garçons, Jean-Pierre et Yves. Incontestablement, mes parents étaient chez eux. Je suis remontée, je me suis habillée, j’ai ouvert la grande boîte et j’ai découvert une très belle poupée presque aussi grande que moi.

Personne n’a été étonné de me voir arriver et nous sommes revenus chez nous, au petit matin.

 

Le lendemain, 25 décembre, une mission m’attendait. Je devais accompagner ma grand-mère Yvonne à la perception du village où habitait toujours ma cousine Jackie. Mon grand-père n’avait pas voulu venir et ma tante Jeannette, pas davantage.

- « Achille, viens ! Fais-le pour ta fille. »

Non, mon grand-père n’était pas volontaire pour se faire humilier ; ma grand-mère marchait comme si elle allait à l’abattoir. Arrivées à destination, nous avons été accueillies, dans la grande salle à manger parfaitement décorée pour l’occasion. Un immense arbre de Noël trônait dans un coin, ils avaient des invités. Ma grand-mère m’a dit, en sortant, que les convives étaient, l’entreposeur des tabacs, M. Bru, sa femme et Pierrette, sa fille.

Ma cousine faisait la sieste, nous ne l’avons pas vue. On nous a servi une grosse part de gâteau que ma grand-mère n’arrivait pas à avaler. Pour l’excuser, j’ai dit :

- « Vous ne savez peut-être pas que nous avons déjà mangé. »

Mes paroles ont déclenché un grand éclat de rire. Tout ce que nous disions, était caution à provoquer des rires ; on nous prenait pour des idiotes.

Ma grand-mère a laissé le cadeau pour Jackie,  un petit Jésus en sucre, installé dans un sabot en chocolat noir, le même cadeau que le mien.

 

J’ai laissé ma grand-mère devant chez elle et, avant de prendre l’escalier, elle m’a remerciée pour ma gentillesse. J’en avais gros sur la patate pour elle.

 

 

                                                                           

 

arbre généalogique FM 1

 

 

 

arbre généalogique FM 2


26/05/2023
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