Terre de l'homme

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Mois de juin 2022


Anne, Marion et Stéphanie, trois traits d'union de charme de la vie historique et touristique du Périgord Noir.

Le 16 juin, "Terre de l'Homme", sur la butte de Biron, vous a rapidement présenté Sébastien Cailler, le responsable du château qui fut le siège de la baronnie du sud-ouest du Périgord.

 

Biron, un des plus beaux sites castraux d'Occident - Terre de l'homme (blog4ever.com)

 

Aujourd'hui, notre regard  revient vers le sillon de la Dordogne pour retrouver trois profils émissaires de ces terres qui donnent au Périgord Noir, toute sa plénitude. Dans le billet du 16 mars, Bruno Marty vous a fait découvrir Kléber Rossillon, le "scrutateur du verrou marqueyssaco-castelnaudizien"

Une très forte affluence lors des portes ouvertes à Castelnaud et Marqueyssac - Terre de l'homme (blog4ever.com)

 

Le billet du jour vous permettra de mieux connaître Marion et Stéphanie qui sont les animatrices de ce goulet de la Dordogne. Elles ont pour partenaire, Anne, une figure incontournable de ce bassin de vie où les pierres, la nature et l'histoire se donnent rendez-vous. 

 

En fin de saison, comme promis, nous reviendrons à Biron et nous retournerons aussi à Castelnaud et Marqueyssac, avec un thème que nous comptons bien promouvoir aux premières loges, celui des jardiniers. Non seulement, ils signent l'élégance des lieux mais, pour ce faire, s'aventurent en cordée  pour atteindre et tailler les buis les plus escarpés.

 

 

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Bruno a toujours eu un penchant pour Castelnaud.

 

Anne, Marion et Stéphanie, traits d'union de charme de la vie historique et touristique du Périgord noir.

 

Leur goût commun se conçoit par le partage du patrimoine et sa transmission dans les connaissances.

 

 

Qui sont-elles ?

 

Anne Bécheau

 

 

Anne, depuis plus d'un quart de siècle, arpente le Périgord, surtout le Périgord noir qu'elle affectionne tout naturellement puisque c'est son berceau. Ancien professeur, ancienne correspondante de presse, Anne, écrivain public, guide et conférencière, connaît tous les pans de mur où l'histoire a pris ses marques. Elle a un regard soutenu pour Domme, dont elle suit avec attention les travaux, mais tous les sites du Périgord noir la captivent.

 

 

Du fleuron médiéval de Sarlat au sanctuaire de Redon Espic, elle fouille l'historicité des villages et des châteaux et, aussi, celle des femmes et des hommes qui ont affronté les turbulences de son passé. En historienne conteuse, elle le restitue pour le plus grand plaisir de celles et de ceux qu'elle impressionne par sa diction et son érudition.

Dans une autre vie, Anne a parcouru l'Afrique, bien en dehors du Club Med, pour affirmer que le monde n'est qu'un immense village plein de richesses culturelles  à découvrir, à connaître et à préserver.

 

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Stéphanie Angleys

 

 

Stéphanie est licenciée en histoire-géographie. Elle obtint le CAPES à la Faculté de Reims. Dès son arrivée en Périgord Noir, elle a travaillé dans différents sites et s'est professionnalisée à la faculté de Périgueux, en obtenant le diplôme de guide interprète. Stéphanie, à Marqueyssac, est un peu l'âme de ce labyrinthe où les buis sont les souverains savamment implantés sur cet éperon calcaire où les paysagistes et les jardiniers ont donné une image inédite de cette harmonie entre un décor artistique et la nature qui enchante, chaque année, de plus en plus de visiteurs

Stéphanie

 

Photo France bleu Périgord

 

 

 

Stéphanie, naturellement, sait guider les regards des visiteurs vers tout ce qui peut, par inattention, échapper car on ne passe pas à Marqueyssac  "à la hussarde". Chaque point, chaque angle, chaque décor sait interpeller par la finesse et l'art d'associer le flanc collinaire où la vie des buis demeure une soutenance permanente de la rigueur des formes artistiques dans un décor féerique.

Personne ne visite Marqueyssac sans être séduit par la symbiose qui, là, se prête à la concentration et à la méditation.

Stéphanie a pris place à Marqueyssac en 2002.

 

 

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Marion Amalric

 

Marion Amalric

 

Photo D.R

 

 

Il faut un peu savoir et oser fouiller pour découvrir le riche cursus de cette jeune personne. Maîtrise d'histoire et archéologie, enrichie d'une mention de castellologie. Le master professionnel, option patrimoine, après ses études universitaires à la Faculté d'Orléans, a ouvert son parcours vers la gestion du patrimoine culturel.

Cette charmante passionnée d'histoire, aujourd'hui adjointe de direction du Château de Castelnaud et des Jardins de Marqueyssac aux côtés de Nathalie Bapst, n'arriva pas là par l'enchantement d'un hasard fortuit. Elle fut assistante de direction et médiatrice culturelle à Vox Historiae et, dans une étape précédente, elle a enrichi sa maîtrise de ce vieux socle hercynien en devenant guide batelière au Gouffre de Padirac. Il y a 7 ans, elle prit pied à Castelnaud comme  guide animatrice et agent d'accueil.

Marion partage, avec quelques générations d'écart, l'amour du Lauragais, l'ancien pays de Cocagne, que, dans sa lointaine jeunesse, le président Auriol, en occitan, loua avec Revel ô mon pays.

De retour à Castelnaud, depuis l'été 2022, Marion s'active pour valoriser l'ensemble castral. Cette forteresse, gardienne d'une ère médiévale, naturellement, n'est connue du public que par des raccourcis imprécis et souvent fantaisistes. Marion, logiquement, se déclare de sensibilité pacifiste, ce qui ne l'empêche nullement de fasciner les jeunes visiteurs sur la thématique des forteresses et des moyens que ses hôtes utilisaient pour les défendre. C'est, hélas, par la force que les grandes familles se sont imposées. Le thème de Castelnaud, essentiellement, repose sur son émergence. Elle lui a donné son rôle historique.

 

 

Anne, Stéphanie et Marion au Château de Marqueyssac. Photo Pierre-Bernard Fabre

 

 

Généalogie Rossillon

 

Christine Devaux, l'arrière-grand-mère de l'actuel propriétaire de Marqueyssac, était belvésoise. Photo Pierre-Bernard Fabre

 

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Quels sont les thèmes portés en commun par Stéphanie et Marion.

 

La mise en place d'expositions, la presse et la communication demeurent leurs chantiers estivaux de pleine saison.

Parlons de l'atelier des jardiniers qui ne peut laisser indifférent.

Marion parle de 2 nouveaux films.

À Castelnaud, on met en scène les joutes guerrières médiévales. Il fallait frapper l'imagination des enfants, les immerger dans ces siècles féodaux, reconstituer les machines de guerre qui, en temps de siège, devaient défendre ou attaquer les places fortes.

Le second film se consacre à l'interview croisée de Kléber Rossillon avec Renaud Beffeyte. Cet échange est consacré à la fonctionnalité du couillard*, spécialité de l'historien Jacques Miquel. Cet engin diabolique et terrorisant  compléta en son temps les effrois du trébuchet.

 

 * Engin guerrier de propulsion des charges offensives

 

 

 

Photo Ladislaus Hoffner

 

Billet de Pierre-Bernard Fabre


30/06/2022
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La beauté de nos villages

 

 

Village préféré

 

À l'heure de la rédaction de ce papier, 14 localités concourent pour la première place du Village préféré des Français.

 

Pour la Nouvelle Aquitaine, c'est Ainhoa, village basque, du sillon de l'Armaiko Erreka, qui portera nos couleurs régionales.

 

Ne confondons pas la recherche du "Village préféré des Français" qui change chaque année de décor, avec la matrice des "Plus beaux villages de France". Pour figurer dans ce listage, il faut, bien sûr, compter sur les forces vives de ces localités pour mériter ce rang. Au premier chef, de cette permanence dans le classement, le premier magistrat de ces villages s'implique pour accéder, ou demeurer, dans le tableau qui, lui, n'est pas immuable.

 

Christian Léothier, maire de Pays de Belvès, s'est naturellement réjoui que le Club athlétique belvésois ait adopté une nouvelle épreuve avec pour thème, la compétition sportive en équipe parcourant "les plus beaux villages de France". Notons que la Dordogne en compte 10 : Castelnaud-la-Chapelle La Roque Gageac, LimeuilDomme Beynac-et-Cazenac, Belvès Monpazier, Saint-Amand-de-Coly Saint-Léon-sur-Vézère et  Saint-Jean-de-Côle.

 

Le premier magistrat belvésois a pris une bonne part dans cette innovation pilotée par Rémy Bruneteau... ce qui n'a pas été précisé dans

Belvès va rester une cité athlétique mais abandonne la redoutable épreuve des 100 km. - Terre de l'homme (blog4ever.com)

 

Christian Léothier

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 


29/06/2022
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Ils sont allés aux Milandes

 

 

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Ils sont allés aux milandes

 

Les élèves devant leur école, image du 29 novembre 2021.

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

SAGELAT

 

 

Les élèves de l'École de Sagelat n'étaient peut-être pas tous conscients de la figure d'exception qui a donné son nom à leur petite école rurale. Celle-ci a pour anthroponyme le nom de Joséphine Baker et, quand les travaux d'adressage seront terminés, sera sur la route des Milandes.

Heureusement, les adultes savent que Joséphine fut une artiste et une grande dame de la Résistance. Il reste néanmoins à graver dans l'esprit des jeunes générations, cette image de Joséphine qui, bien au-delà de la réminiscence de meneuse de revue, a pris rang dans les figures méritoires de son temps.

Grâce à Mélanie Pistolozzi, professeur des écoles et directrice de l'école, les écoliers de Sagelat, répétitivement, se hissent sur les plus hautes marches du Concours départemental de la Résistance.

 

La remise des prix du CNRD a lieu vendredi 1er juillet  à 11h au foyer.

 

L'A.N.A.C.R. du Val de Nauze se réjouit de ces succès et, cette année, a voulu concrétiser ce travail pédagogique. Les enfants sont donc allés aux Milandes, le vendredi  24 juin, où ils ont visité le château qu'occupa Joséphine, pendant un quart de siècle et où elle éleva ses enfants d'origines, d'ethnies et cultures différentes. C'est pour cela que Les Milandes, au cours des années 50, sont devenues "Village du monde". Les petits "milandais" ont fréquenté l'école communale de Castelnaud & Fayrac, commune devenue Castelnaud-la-Chapelle, et le lycée de Belvès.

 

Akio Angélique

 

Akio Bouillon et Angélique de Labarre. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Les écoliers avec le fauconnier

 

Les écoliers avec le fauconnier. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Patrick Mercier

 

Patrick Mercier le fauconnier. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Questions réponses avec Akio

 

Akio échange avec les enfants. Photo © Pierre-Bernard Fabre

 


28/06/2022
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Restitution des travaux de la ferme pédagogique

 

 

Ferme pédagogique de Ouézy | Visite, hébergement et produits locaux

Une ferme pédagogique est une ferme où sont élevés des animaux et/ou sont cultivés des végétaux à vocation vivrière et accueillant, dans le cadre scolaire ou extra-scolaire, des visiteurs dans un but pédagogique.

 

Définie officiellement, en France, par une circulaire interministérielle du 5 avril 2001, on dénombre environ 1 400 fermes pédagogiques en France.

 

Ci-contre  : La Ferme pédagogique de Quezy

Ouézy se situe au pied de coteaux argileux, à la lisière du pays d'Auge et de la plaine de Caen.

Le domaine de Ouézy est avant tout une exploitation agricole qui permet de découvrir tous les animaux de la ferme sur un domaine écologique et biologique ...

 

Image ferme-pedagogique.fr

 

Les enfants adorent les animaux. Les fermes traditionnelles, dans la ruralité profonde, deviennent de plus en plus rares. Pour que les enfants puissent avoir le loisir et le plaisir  de voir pousser les légumes ou de caresser des agneaux, les fermes pédagogiques apportent ces liens fondamentaux avec la vie végétale et animale.

 

 

 

PAYS de BELVÈS

 

 

Nelly Le Caroff pour l'association HAPPY CULTORS

Chargée de mission ferme pédagogique

Visionnez nos actions en vidéo à travers notre teaser 2021 (2min)

Nos pages sur les réseaux sociaux :  Facebook / instagram 

Tél : 06 02 25 38 03

 

 

 

 

L'association HAPPY CULTORS a le plaisir de vous convier à un temps de bilan des 8 derniers mois de travail autour du projet de ferme pédagogique. 

 

La restitution aura lieu le vendredi 1er juillet, de 17h à 17h30, au Potager des enfants (Rue Antoine Despont à Belvès).

 

Un pot sera offert à l'issue de la restitution. 

Vous êtes également les bienvenu-e-s pour participer à la Fête de l'été, qui se tiendra au même endroit juste ensuite. 

 

Venez nombreux !

 

 

 


27/06/2022
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La magie de la lumière : impressions rétiniennes

      

 

 

Capture d’écran 2022-06-25 à 15

 

                                                      La montagne Sainte Victoire

 

 

Ecoutons la chanson dont les paroles s’égrènent et s’enchaînent, un poème dont les vers se moulent et épousent la musique balancée, regardons la beauté du paysage que la rétine de l’artiste a scruté, détaillé, remodelant ses formes, ses couleurs, son éclat, sa luminosité, celles d’un paysage qui  vibre sous la lumière implacable d’un soleil généreux,  des ombres qui rapetissent ou s’allongent, l’œuvre apparaît sous le crayon et le pinceau, chef-d’œuvre recommencé d’un bloc rocheux impressionnant qui domine la plaine, qui barre l’horizon d’est en ouest, longue protubérance blanche dont les traits purs se détachent sur l’azur du ciel, du matin au soir et dont la lumière changeante met en scène la beauté des formes.

Ici ou là, à l’ombre d’un grand pin ou de quelques chênes verts rabougris, perdu dans cette végétation pierreuse, assis sur son siège, l’œil scrutateur observe dans  « le silence des grillons, les ombres subtiles, le silence sur la colline, ces parfums qu’on devine, c’est l’odeur de saison, l’homme, sous son chapeau de paille, des taches plein sa blouse, sa barbe en bataille, éclaire le monde pour nos yeux qui ne voient rien et croise avec ses yeux le temps d’un éclair le regard des dieux, doucement son pinceau glisse sur la toile et laisse s’accomplir le prodige de ses mains. »  (France Gall « Cézanne peint »)

 

 

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Il connaît tous les chemins alentours qu’il a parcourus avec son grand et inséparable ami Emile Zola, le maître de Médan, qu’il a connu à l’école Saint-Joseph d’Aix en Provence et dont le père François Zola, ingénieur de travaux publics, était chargé de la réalisation d’un système d’amenée d’eau, depuis la Sainte-Victoire jusqu’à la cité provençale et de la construction du barrage Zola. Accompagnés de leur copain Baille, du haut de leurs douze ans, les trois inséparables parcourent tous les chemins de la campagne aixoise et de cette imposante falaise qu’ils ont gravie à maintes reprises, tous les petits sentiers rocailleux menant au Pic des Mouches à 1011 m d’altitude, à la croix de Provence et de là-haut, surplombant la vaste étendue qui s’étale jusqu’à la Méditerranée, jusqu’aux Alpes... affrontant, parfois, ce mistral impitoyable et glacial, « le diable » disait Mme de Sévigné qui se gelait dans le magnifique château de sa fille, Mme de Grignan, pas très loin vers le Nord.

Dans la ville, écrasée de chaleur, que nous venions d’arpenter, voilà que nous montions, maintenant, cette ruelle, autrefois chemin vicinal blanc et pierreux à l’écart des premières maisons citadines, sous un soleil qui ne nous ménageait pas : la fatigue et la soif nous faisaient rêver d’un banc accueillant, bien à l’ombre pour nous désaltérer. Certes, nous aurions pu utiliser le bus ou garer la voiture dans quelque parking voisin, mais nous voulions refaire ce parcours que le peintre faisait à pied, matin, midi et soir, depuis le centre-ville, depuis le cours Mirabeau, jusqu’à cet atelier où il peignait, ne ménageant pas sa peine quand le temps ou la lumière étaient propices pour examiner ce relief tortueux et tourmenté de la Sainte-Victoire.

 

 

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                                                          L'atelier de Cézanne

 

 Tous les matins, pendant 4 ans, de 1902 à 1906, il fera le parcours quel que soit le temps, quittant son logement aixois, gravissant le chemin de la colline des Lauves : se levant tôt, travaillant de six heures à dix heures et demie, revenant prendre son repas à Aix, repartant aussitôt, ne revenant qu’à 5 ou 6 heures du soir. Si la chaleur est accablante, il fait monter son repas ou deux s’il est avec un ami, ce qui se produira en 1904 où le peintre Emile Bernard passera un certain temps dans sa demeure.

 

 

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L’atelier, acquis le 16/11/1908, se présente comme une bâtisse d’époque, entourée de 7 000 m2 de terrain agricole, couvert d’oliviers et de figuiers, bordé par le canal du Verdon, en bordure de la route, aujourd’hui, prolongement de la ville. Tout autour des arbres, on pénètre et on se retrouve dans une vaste salle meublée d’objets et d’articles hétéroclites ayant appartenu au maître des lieux. Ce qui saute aux yeux, en premier, c’est une vaste verrière qui occupe le mur côté nord car il estimait que la violence de la lumière au sud ne permettait pas de bien saisir l’authenticité des couleurs et des formes. Peignant dans cet enclos, il mélangeait les couleurs sur sa palette, recherchant l’effet le plus naturel possible.

 

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Des quantités de tubes de peinture à huile, des pinceaux, des palettes, chevalets, flacons de solvants sur les étagères, ainsi il recomposait les couleurs que sa mémoire rétinienne extrêmement aiguë avait retenues et, à travers la verrière, se rendait compte de l’authenticité recherchée. Outre ce bric-à-brac, le manteau, le chapeau melon, le parapluie, une chemise, encore sur le même valet, destinés à être remplacés par des fac-similés, commodes, chaises, cafetières, pots, réchaud à alcool ; la présence du peintre se devine à travers tous ces objets lui ayant appartenu.   

 

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                                            Cézanne et Les grandes baigneuses

 

C’est, ici, qu’il peignit un de ses tableaux les plus célèbres « Les Grandes Baigneuses », huile sur toile, achevé en 1906, conservé au Museum of Art de Philadelphie. Pour cela, il fit venir de jeunes femmes qu’il rémunérait et s’inspirant de sa propre imagination et de la végétation qu’il voyait à travers la grande verrière, composa un tableau aux dimensions hors normes. À environ 1 km, se situe le sommet de la colline des Lauves. L’endroit était isolé, plat par rapport au relief tourmenté alentour, seul face à la Sainte-Victoire, il la peignit 17 fois à l’aquarelle et 11 fois à l’huile.

 

 

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                                                             Le barrage Zola

 

 Cet atelier, le peintre le décrivait ainsi à un ami : « Au sommet d’une côte, une maison neuve présentait sa façade surmontée d’un fronton grec. Voilà mon atelier ; là personne n’entre que moi ; mais puisque vous êtes un ami, nous irons ensemble. »

Et son ami Emile Bernard d’ajouter : « Il ouvrit un portail en bois. Nous pénétrâmes dans un jardin dont la pente allait se perdre dans un ruisseau ; il poudroyait d’oliviers, au fond quelques sapins. Sous une grosse pierre, il prit une clef et ouvrit la maison neuve et silencieuse, que le soleil semblait cuire. A droite, sitôt dans le corridor, une pièce était béante, un paravent fort ancien m’y attira : j’ai joué bien souvent dans ce paravent avec Zola. Tenez, nous avons même gâté les fleurs. »

Inventeur du cubisme, personnalité secrète, assez solitaire, un peu taciturne, Picasso se référait à ce maître de la peinture, ne cessant de le louer, maître de la peinture moderne, « le père de nous tous », disait-il. Le 15 octobre 1906, alors qu’il peint le cabanon de Jourdan à quelques centaines de mètres au nord de l’atelier, Cézanne est surpris par un gros orage et reste exposé à la pluie, pendant plusieurs heures. Ramené sur une charrette de blanchisseur, porté dans son lit, il repart le lendemain de bonne heure pour son atelier dont il reviendra mourant, des suites d’une pneumonie a frigore.

 

 

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                                                          Le barrage Zola

 

L’atelier restera à l’abandon, longtemps. Le célèbre félibre provençal Marcel Joaunnon le rachète en 1921. A sa mort, l’atelier était en voie de liquidation convoité par de voraces promoteurs mus par l’appétit du gain. Grâce à des mécènes américains, James Lord et John Rewald, scandalisés par l’indifférence générale et, notamment, celle des autorités culturelles qui se désintéressaient de l’affaire, ils réunirent des dons (américains) afin de sauver la propriété et l’atelier du peintre que nous venions de visiter avec émotion.

         

 

Jacques Lannaud


26/06/2022
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