Terre de l'homme

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Mois de février 2023


Et au loin coule la rivière Espérance, Saga de Françoise Maraval, épisode 57

Et au loin, coule la rivière Espérance 

 

Episode 57

 

1941 : L'espoir 

 

 

 

De passage à Commercy, ce 1er mai 1941, le maréchal Pétain prononce un discours en l’honneur de  la fête du travail et sur la nécessité de rester unis.

 

Le 9 mai, Pierre Mendès-France est condamné à 6 ans de prison pour désertion, par le Conseil de guerre de Clermont-Ferrand.

 

Le 11 mai, l’amiral Darlan rencontre Hitler à Berchtesgaden. L’entrevue porte essentiellement sur la collaboration militaire au Levant.

 

Le 14 mai, la police française arrête plusieurs milliers de juifs étrangers.

 

Le 25 mai, le maréchal Pétain institue la fête des mères, alors que, le 26, commence la grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais.

 

Les 27 et 28 mai, sont nés les accords de Paris. Le gouvernement de Vichy accordera un soutien logistique aux Allemands en Syrie et en Afrique du Nord. Le port de Dakar est ouvert à la marine allemande. La France obtient en échange le droit de renforcer l’armée d’Afrique du Nord et la libération de plusieurs milliers de prisonniers de guerre.

 

Le 2 juin, le gouvernement de Vichy promulgue le nouveau statut des Juifs qui devront être recensés sur l’ensemble du territoire. Les professions de banquier et de courtier leur sont interdites ainsi que toute responsabilité dans les organes de communication. Un numerus clausus limite leur accès à l’université ( 3 % des effectifs) et à certaines professions libérales (2%).

 

En Allemagne, le 14 juin, Hitler expose devant ses généraux, les derniers plans secrets en vue de l’invasion de l’Union soviétique.

 

Le 18 septembre 1939, les Allemands et les Russes s’étaient partagés la Pologne : la partie occidentale était passée sous domination allemande tandis que les régions annexées par l’URSS se sont retrouvées intégrées aux républiques de Biélorussie et d’Ukraine.

 

                                         

 

Mais en 1941, face à l’ ambition d’Hitler d’envahir la Russie, il faut d’abord chasser les Russes de Pologne.

En premier lieu, il s’agit aux yeux du Führer de réduire à l’esclavage, ce peuple polonais prétendu inférieur.

Les terres des Polonais sont allouées aux colons allemands rapatriés des Pays baltes.

L’enseignement supérieur est complètement supprimé et l’élite intellectuelle systématiquement décimée.

 

Dès octobre 1939, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos.

 

Après la défaite de 1940, le gouvernement polonais s’était réfugié à Londres et, à l’intérieur du pays, des mouvements de résistance s’organisent et se regroupent au sein de l’AK, armée de l’intérieur.

Une armée polonaise, constituée à la fois de soldats polonais qui avaient fui leur pays par la Roumanie ou la Hongrie et de Polonais vivant en France, combattra pendant la guerre aux côtés des Alliés au Proche-Orient, en Italie, puis en France sous les ordres du général Anders.

 

Beaucoup plus tard, on découvrira près de Katyn, un immense charnier contenant les cadavres d’environ 4 500 officiers polonais abattus d’une balle dans la nuque. Aussitôt, le gouvernement Sikorski demande une enquête à la Croix-Rouge internationale.

En 1946, lors du procès de Nuremberg, la responsabilité de l’Allemagne ne sera pas établie et, ultérieurement, une autre enquête conclura que les officiers polonais ont été tués par la Police politique russe.

 

Le 27 juin 1941, les troupes allemandes prennent le contrôle de Minsk, alors que la veille, la Finlande avait déclaré la guerre à l’Union soviétique.

Les troupes finlandaises pénètrent en territoire russe à l’est et à l’ouest du lac Ladoga.

 

Pendant que les Allemands s’emparent de Lvov en Ukraine, un Comité national de défense russe est créé. Parmi ses membres, figurent notamment Beria, Boulganine, Malenkov, Mikoyan, Molotov, Staline et Vorochilov.

 

Le 30 juin, le gouvernement de Vichy rompt les relations diplomatiques avec l’Union soviétique.

 

À Saint-Cyprien, la famille Marchive reçoit des nouvelles de l’ancienne patronne d’Yvonne à Montpon qui annonce à sa protégée, par une carte postale familiale, que l’on a dû mettre sa mère à l’hospice.

- « Mère Anna, démente ! Hospitalisée à l’hospice de Montpon ».

Yvonne et Achille prennent le train et laissent la maisonnée entre les mains de Yette. Arrivés à Montpon, la petite ville est en pleine effervescence : c’est une ville de franchissement de la ligne de démarcation. Les gens vont dans tous les sens et on sent une certaine tension dans les rues.

 

 

saga

 

 

Avant d’aller à l’hospice, les Cypriotes s’arrêtent chez l’horloger-bijoutier.

 

« Depuis quelque temps, votre mère déambulait dans les rues en chemise de nuit, le regard fixe, les cheveux défaits. Elle errait et suivait les mouvements de la foule, jour et nuit. J’ai cru bon de la faire admettre à l’hospice par mesure de sécurité. Le propriétaire veut reprendre la maison, il a les coordonnées de votre frère Moïse à Bordeaux ».

 

Après le décès de son mari, Jean Bailly, en 1937, la santé d’Anna a commencé à se dégrader. Elle ne se lavait plus, ne se peignait plus, ne s’habillait plus, le regard hagard, elle portait...

 

Yvonne et Achille veulent emmener Anna à Saint-Cyprien ; car, autrefois, Yvonne l’avait promis au père. Madame propose de les faire reconduire en voiture et, une fois de plus, elle glisse dans la poche d’Yvonne, un gros billet. Yvonne pense qu’avec ce don, elle pourra habiller la mère puisqu’en dehors de vieux habits donnés par l’hospice, elle n’a aucun vêtement.

 

Il va falloir réorganiser le premier étage : la petite chambre, occupée par Jean, sera désormais pour grand-mère Anna. Jean devra s’installer avec ses sœurs dans la grande chambre d’à côté.

Anna ne veut pas descendre dans la cuisine, elle ne veut pas parler à ces gens qu’elle ne connait pas, elle refuse de s’habiller et reste en chemise de nuit, jour et nuit. La fenêtre de sa chambre donne sur la rue de la mairie et devient son seul centre d’intérêt. Elle scrute l’arrivée et la sortie des enfants du village qui vont et viennent de l’école maternelle.

De la fenêtre de sa chambre, elle domine celle des Espagnols qui habitent en face. Elle a pris l’habitude de les insulter et des mots fleuris fusent à longueur de journée. Les voisins se sont plaints et reprochent à la famille Marchive de ne pas s’occuper de l' aïeule.

Pour calmer le voisinage, Achille obtient un travail de nuit, de 21 heures à 5 heures du matin ; de cette façon, il pourra monter raisonner sa belle-mère et montrer au voisin qu’il est là. Dans la journée, quand Achille dort et si elle comprend qu’il n’y a personne dans la cuisine, elle descend pour y faire du bruit afin d’ empêcher son gendre de dormir. Il va falloir du temps pour maîtriser cette nouvelle pensionnaire… mission impossible.

 

Yvonne est toujours préoccupée par Aimée. On la voit de moins en moins souvent. La mère est persuadée qu’elle reçoit dans son appartement de fonction, le fils du percepteur. Achille a proposé d’aller à Marnac pour en améliorer le confort, mais Aimée trouve toujours un bon prétexte pour empêcher sa venue. Y aura-t-il une demande en mariage ? Yvonne et Achille en doutent !!!

 

Un peu plus bas, dans la rue de la mairie, Arthur a préparé son voyage à destination de Bordeaux, pour assister au mariage de son frère Fonfon. Il s’est bien renseigné en mairie, a rassemblé les papiers demandés ; le costume du marié est prêt et installé dans un grand carton pour le voyage. Les dames, Emma et Clémence, l’ouvrière de Jeantou, ont confectionné et habillé avec soin, une superbe « mounaque » déguisée en mariée : c’est un cadeau pour Solange, la petite fille d’Yvonne Vallincourt, la future mariée.

Arrivé en gare de Sainte-Foy-La-Grande, le train s’est arrêté un long moment. Des contrôleurs allemands y sont montés pour vérifier les papiers des voyageurs puisque l’on traverse la ligne de démarcation à cet endroit. Arthur a dû ouvrir son carton : le costume du marié a été déplié et palpé et la mounaque tâtée avec conviction. Désemparé, Arthur a accepté l’aide de sa voisine de compartiment pour replier le tout afin que le costume puisse reprendre sa place dans le carton.

 

C’est un Fonfon radieux qu’Arthur a trouvé sur le quai de la gare. Le mariage a été un mariage civil et le repas de noces s’est déroulé dans une guinguette non loin des ateliers de tramways bordelais. Arthur a trouvé sa belle-sœur charmante : une belle femme de 30 ans, une blonde aux yeux bleus, à l’allure princière, avec un charme et une classe inouïe. Visiblement, Fonfon a fait aussi la conquête de la petite Solange. Tout va pour le mieux. Le Cypriote a revu avec plaisir Eugène Delmas, le copain de Fonfon, qui s’était arrêté à Saint-Cyprien pour donner des nouvelles du frère.

Fonfon trouvera un prétexte pour venir à Saint-Cyprien présenter son épouse au reste de la famille. Pour cela, il lui faut des jours de congés.

Espérer ! Bien sûr, on garde toujours l’espoir, mais… , « Anne, ma sœur Anne, on ne voit toujours rien venir » ! Quand serons-nous débarrassés de l’occupant ?

 

En Allemagne, le 1er septembre 1941, le chef de la police, Heydrich, impose à tous les juifs de plus de 6 ans, le port de l’étoile jaune avec l’inscription Jude.

 

Le 3 septembre, à Auschwitz, les prisonniers de guerre soviétiques sont victimes des premières expériences d’asphyxie au Zyklon B, un gaz toxique mis au point à cet effet.

 

Le 4 septembre, sur le Front de l’Est, l’artillerie allemande commence à bombarder Leningrad.

 

Le 5 septembre, les troupes allemandes occupent toute l’Estonie.

 

Le 11, sur ordre de Staline, le maréchal Joukov prend le commandement des troupes sur le Front de l’Est.

 

Le 16, les forces allemandes envahissent la région de Kiev et s’emparent de la ville. Les Soviétiques fuient et laissent derrière eux 660 000 hommes tués ou prisonniers.

 

Le 24 septembre, à Londres, le général de Gaulle crée le CNF ( Comité national français ) qui exercera les pouvoirs publics de la France libre :

Président : le général de Gaulle ;

Affaires étrangères : Maurice Dejean ;

Guerre : le général Legentilhomme ;

Marine : l’amiral Muselier ;

Justice et instruction publique : René Cassin.

 

Cette organisation est reconnue par l’URSS.

 

En Syrie, occupée par les troupes françaises fidèles à Pétain, les troupes obéissant à Vichy sont battues par celles de la France libre. De Londres, le général Cassin proclame l’indépendance du pays.

 

Le 29 septembre, en représailles à des actes de sabotage commis à Kiev, les SS fusillent 35 000 juifs à Babi Yar.

 

Le 2 octobre 1941, l’opération Tempête d’hiver marque le début de l’attaque contre Moscou.

 

En France, à Paris, 6 sur 7 synagogues sont détruites par des attentats à la bombe.

 

Le 14 octobre, les troupes allemandes sont à 100 km de Moscou, alors que commence l’exode de la population moscovite vers l’est du pays.

 

Plus au sud, elles prennent Odessa, le 16, et cela avec l’aide des troupes roumaines, puis le 19, la Wehrmacht pénètre en Crimée.

 

En France non occupée, le maréchal Pétain condamne à la détention, dans une enceinte fortifiée, Léon Blum, Édouard Daladier, le général Gamelin, Paul Reynaud et Georges Mandel.

 

Dans la région de Nantes et à Bordeaux , des officiers allemands sont abattus : en représailles, une centaine d’otages sont tués.

Le 24 octobre, les troupes allemandes prennent Kharkov et Belgorod , sur le Don.

 

Devant la multiplication des attentats, le général de Gaulle demande leur suspension pour éviter de nouvelles représailles.

 

Le 2 novembre, selon les informations publiées par l’armée allemande, les troupes germano-roumaines ont pris Simféropol, capitale de la Crimée.

 

Le 4 novembre, le mouvement de résistance  « Combat » est né, avec à sa tête, Henri Fresnay.

 

Pendant ce temps, sur le Front du Nord, les forces allemandes s’emparent de Koursk, au sud de Moscou, intéressées par d’importants stocks de minerai de fer.

 

Le 8 novembre, Göring ordonne la mise en place du travail obligatoire en Allemagne pour les prisonniers de guerre soviétiques.

 

Le 19 novembre, les Allemands lancent une offensive de grande envergure sur Moscou et sur Rostov et, finalement, s’emparent de cette dernière, sur l’embouchure du Don.

 

Du côté gouvernement de Vichy, le général Juin est nommé commandant en chef, en Afrique du Nord, alors que le général Barreau devient commandant de l’AOF. On l’a bien compris, les troupes du gouvernement de Vichy et celles de la France libre s’affrontent dans nos colonies.

 

Le 25 novembre, l’Allemagne, l’Italie, le Japon renouvellent le pacte antikomintern pour cinq ans.

 

Aussitôt, les États-Unis demandent le retrait des troupes japonaises de Chine et d’Indochine.

 

Le 27 novembre, en Afrique de l’est, on annonce au Caire et à Rome, la reddition de Goudar, dans le nord de l’Éthiopie. Le dernier bastion italien tombe après plus de 7 mois de siège organisé par les troupes britanniques et les forces françaises libres. Selon les bulletins de l’armée britannique, les troupes du général Cunningham ont progressé de près de 500 km dans le désert de Libye, en direction du golfe de Syrte.

 

Le 1er décembre 1941, au Japon, le Conseil de la Couronne décide d’entrer en guerre contre les Etats-Unis. A la suite de quoi, l’Allemagne décide d’en faire autant.

Le jour suivant, la Grande-Bretagne déclare la guerre à la Finlande, à la Hongrie et à la Roumanie.

Dans l’Océan Pacifique, le 7 décembre, les Japonais lancent une attaque aérienne sur la base de Pearl Harbor : une partie de la flotte américaine est détruite.

 

Sur le Front de l’Est, la Wehrmacht bat en retraite, le 8 décembre, repoussée par la contre-offensive soviétique et doit renoncer à prendre Moscou.

Le même jour, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Grèce et 10 autres pays déclarent la guerre au Japon. L’URSS se déclare neutre.

Le Japon réagit en attaquant Hongkong, Singapour et les îles de Guam, de Midway et de Luçon. Une grande partie des avions américains stationnés à Luçon est détruite.

 

Le 9 décembre, en France, le gouvernement de Vichy annonce une série de mesures policières :

les juifs étrangers entrés en France depuis 1936, pourront être enfermés dans des camps de travail ou dans des camps d’internement.

Vichy révèle également que 1850 communistes ont été arrêtés au cours du mois dernier ; cela porte à 12850, le nombre de militants communistes incarcérés durant les six dernières semaines.

Pendant ce temps, les troupes soviétiques progressent à l’ouest.

 

Le 10 décembre, les deux navires de guerre britanniques les plus puissants, le Prince of Wales et le Repulse, de la force Z, basés à Singapour, sont coulés par les Japonais, à l’est de Malacca : 860 marins périssent.

 

En Afrique, les troupes britanniques mettent fin au siège de Tobrouk.

 

Le 11 décembre 1941, dans un message adressé au Reichstag, Hitler déclare la guerre aux Etats-Unis et l’Italie fait de même.

 

A la suite de nouveaux attentats contre les militaires allemands, le général Stülpnagel exige le paiement d’une amende d’un milliard de francs par les juifs de la zone occupée. 743 personnalités juives de nationalité française sont arrêtées.

Ce général ordonne la déportation vers l’est « d’un grand nombre d’éléments criminels judéo-bolcheviques et l’exécution de 100 juifs, communistes et anarchistes ».

 

Dans le bassin méditerranéen, l’armée britannique annonce la retraite des forces de Rommel, en Libye.

 

Des commandos de France libre débarquent à Saint-Pierre-et-Miquelon sous le commandement de l’amiral Muselier : l’archipel se rallie à la France libre.

 

En cette fin 1941, à la suite de son échec devant Moscou, Hitler prend, lui-même, le commandement suprême de l’armée, alors que les Japonais progressent dans les Philippines et prennent Hongkong.

 

L’armée allemande a échoué devant Moscou, mais elle s’est emparée des Pays baltes, de la Biélorussie, de l’Ukraine et arrive à l’est d’Odessa.

 

Le grand regret d’Hitler est de ne pas pouvoir envahir la Grande-Bretagne.

 

La folie des hommes va-t-elle continuer en 1942 ?

 

 

Françoise Maraval

 

 

                                                     

 

     

 

  arbre généalogique 1

 

arbre généalogique 2

 

 

                                                       


28/02/2023
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Un ballon pour sauver la république

 

montgolfière bis

 

Départ de Léon Gambetta pour Tours (peintre Jules Didier, vers 1871, musée Carnavalet)

 

Ces derniers temps, la Une des quotidiens et titres des journaux télévisés était centrée sur l’apparition dans les cieux de l’Amérique du Nord, de sphères se détachant par l’éclat de leur blancheur sur le bleu céleste. Très rapidement, le NORAD, North American Aerospace Defense Command ou Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, fait savoir qu’un ballon a été repéré à très haute altitude, a traversé l’Alaska, le Canada, le Montana, le Missouri.

Ballon d’origine chinoise, repéré et suivi de très près par les systèmes de surveillance, non démenti par le gouvernement chinois qui se fait rassurant en mentionnant que c’est là, un dirigeable civil destiné à des fins météorologiques. Argumentation assez peu convaincante et fâcheuse incursion dans l’espace aérien nord-américain. Aussitôt, va s’imposer l’hypothèse la plus vraisemblable, celle d’un système d’observation et d’espionnage en vue de détecter les systèmes de défense nord-américains.

Mais, cet évènement récent me donne l’occasion de rappeler que nous avons été des pionniers en matière de ballons ou d’aérostation.

1782 un ballon de dimensions imposantes auquel on accroche une nacelle, va s’élever dans le ciel de France, grâce à de l’air chaud diffusé à l’intérieur de l’enveloppe ; en l’occurrence, il s’agira de gaz pour cette expérience avant que l’on ne passe à l’air chaud, moins risqué.

La montgolfière est née, invention des frères Montgolfier. Un premier essai a lieu à Annonay, le 4 juin 1783, suivi d’un second, le 19 septembre, avec un coq, un mouton et un canard. Enfin ! Après des siècles de recherches dont celles effectuées par Léonard de Vinci, voici que l’homme va pouvoir s’élever au-dessus du plancher des vaches, réaliser un vieux rêve celui d’Icare : voler, défier la pesanteur.

Le 19 octobre, à la Folie Titon à Paris, rue de Montreuil, Jean-François Pilâtre de Rozier et Giroud de Villette montaient à bord de la nacelle, s’élevaient dans les airs retenus par une corde, un mois plus tard, démonstration était faite d’un parcours de 10kms.

Rien ne laissait présager qu’à peine un siècle après, cet évènement entraînerait des conséquences majeures pour le pays.

1870 deux nationalismes exacerbés se faisaient face, l’on sentait que l’impérialisme allemand, incarné par le chancelier Bismarck, ne pourrait être stoppé que par un coup d’arrêt. L’impératrice Eugénie, elle-même, y allait de sa propre verve, dominant de sa superbe un empereur fatigué et malade, déclarant le 14 juillet 1870 « que la guerre est inévitable si l’on a le souci de l’honneur du pays ».

Ainsi, le 19 juillet 1870, le gouvernement impérial se jetait dans la guerre avec la Prusse, sans avoir très exactement pris la mesure d’une armée à l’encadrement défaillant, au potentiel d’armement inférieur à celui de la Prusse, d’un régime usé et honni par une majorité de Français, un empereur à bout de souffle incapable d’animer et de conduire un conflit de cette ampleur et qui, une fois les hostilités déclenchées, va errer sur le champ de bataille pour aboutir à la désastreuse défaite de Sedan, le 3 septembre 1870, et à sa capture par l’ennemi.

Mais, finalement, pour bon nombre de citoyens et d’hommes politiques, c’était là, aussi, un grand espoir qui se levait, l’occasion de rétablir la République, le peuple souverain, la démocratie, les avancées et conquêtes de la Révolution de 1789 supprimées depuis environ 70 ans, par le coup d’Etat du 18 Brumaire an VIII (9 novembre 1799).

Certes, rien n’était acquis et des courants monarchistes puissants voire bonapartistes ne s’avouaient pas vaincus pour autant et allaient s’opposer au courant républicain. La République ne serait pas proclamée aussitôt. Deux politiciens éprouvés et courageux se dressèrent, cependant, députés de gauche, Léon Gambetta et Jules Favre, décidés à appuyer un gouvernement de combat émanant de la représentation nationale élue. Après bien des débats, la notion de république ne faisait pas, encore, l’unanimité et on penchait vers la mise en place d’une assemblée Constituante préalable, afin de ménager les oppositions.

Pourtant, une foule consistante d’environ 40 000 personnes s’était réunie devant le Palais Bourbon, avait envahi les jardins, poussant des clameurs en faveur de la république. Comment, dès lors, imposer à des députés plutôt timorés, conservateurs pour nombre d’entre eux, la nécessité et le souhait du peuple de voir émerger les idées républicaines toujours vivantes mais étouffées jusque là, au sein de la population ?

Le danger était grand de voir revenir le conservatisme, l’autoritarisme, l’arbitraire, dans cette fournaise trouble, indécise, après une défaite retentissante, alors que l’encerclement progressif de la capitale par les troupes prussiennes allait priver l’exécutif de ses liaisons avec le reste du pays. Un journaliste connu, républicain, patron de presse, directeur du journal d’opposition La Marseillaise, juste libéré de prison, fut porté en triomphe jusqu’à l’Hôtel de Ville où s’installa un gouvernement de Défense Nationale avec Jules Favre, vice-président et ministre des Affaires Etrangères et Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, lequel proclamera à Paris, le 4/09/1870, l’avènement de la République.

Mais, l’indécision fit que certains penchaient pour la négociation avec les Prussiens, d’autres pour la résistance dans un Paris quasiment assiégé avec un gouvernement impuissant. Des ébauches de négociation aboutirent à un échec, compte tenu des exigences prussiennes et le 27, les liaisons télégraphiques furent coupées notamment avec la délégation gouvernementale qui s’était installée à Tours.

 

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                                              Statue de Gambetta square Edouard Vaillant - Paris 

 

C’est alors que Gambetta obtint l’accord de quitter Paris le 7/10/187O, afin de prendre en main cette Délégation gouvernementale dans laquelle siégeaient des personnalités politiques et organiser une défense et des forces armées, à partir de la province.

Depuis les hauteurs de Montmartre, place Saint-Pierre, dans un ballon de grandes dimensions, l’Armand-Barbès, vêtu d’un lourd manteau doublé de fourrure et d’une toque, voilà que s’élance dans les airs, le jeune et dynamique député républicain de 32 ans, ministre de l’intérieur, ce qui donne lieu à une scène solennelle d’adieux qu’immortalisa le célèbre photographe Nadar.

Voyage risqué ; et, d’ailleurs, le ballon déjà assez haut dans le ciel va essuyer plusieurs tirs de l’ennemi sans être, toutefois, touché. Mais, on pense à Jules Verne et à son livre publié en 1863 « Cinq semaines en ballon ». Quelle émotion suscite ce départ, d’une foule étonnée n’en croyant pas ses yeux en apercevant cette montgolfière s’élever dans le ciel de l’Île de France ; une première, un coup d’audace car ce pied de nez à l’ennemi suscite l’espoir, celui de la République triomphante et de son jeune chef.

Un second ballon l’accompagna, le George Sand, et l’écrivaine s’exclamera : « Cette fuite en ballon à travers l’ennemi est héroïque et neuve, certains disent qu’il va tout sauver : que Dieu les entende ! »

 

Le_Gouvernement_de_la_défense_nationale

 

Le gouvernement de la Défense nationale. De haut en bas et de gauche à droite : Jules Favre, le général TrochuLéon GambettaEmmanuel AragoAdolphe CrémieuxHenri RochefortErnest PicardAlexandre Glais-BizoinJules SimonLouis-Antoine Garnier-PagèsJules FerryEugène Pelletan.

 

Gambetta va reprendre en main, l’embryon d’exécutif qu’il est chargé d’animer, galvaniser l’opinion, organiser une nouvelle défense nationale qui viendrait renforcer la capitale et la dégager, effectuant de nombreux déplacements à travers le pays.

En dépit des obstacles qui vont surgir et des échecs des tentatives de résistance à l’initiative de Gambetta, en dépit, aussi, du dramatique affrontement entre la commune de Paris et le gouvernement conservateur de Thiers, Gambetta aura ranimé la flamme de la liberté, l’espoir d’une nouvelle République, la troisième, qui finira par trouver son chemin et faire triompher les idées de la Révolution de 1789.

Et, Gambetta de s’exclamer, malgré les revers, dans un discours du 26/09/1872, aux accents de tribun :

« N’ont-ils pas vu apparaître depuis la chute de l’empire, une génération neuve, ardente, quoique contenue, intelligente, propre aux affaires, amoureuse de la justice, soucieuse des droit généraux ? N’a-t-on pas vu dans tout le pays, apparaître un nouveau personnel politique électoral, un nouveau personnel du suffrage universel, les travailleurs des villes et des campagnes, ce monde du travail à qui appartient l’avenir, faire son entrée dans les affaires politiques ? N’est-ce pas l’avertissement caractéristique que le pays, après avoir essayé bien des formes de gouvernement, veut, enfin, s’adresser à une autre couche sociale pour expérimenter la forme républicaine. »

Et, le 23 avril 1875, dans un discours enflammé aux accents jauressiens sur la laïcité:

« Le grand effort de la République française a été pour affranchir la politique et le gouvernement du joug de diverses confessions religieuses. Nous ne sommes pas des théologiens, nous sommes des citoyens, des républicains, des politiques, des hommes civils : nous voulons que l’Etat nous ressemble et que la France soit la nation laïque par excellence... mes chers concitoyens, nous ne devons jamais laisser passer l’occasion de nous expliquer sur les principes et les affaires de la démocratie républicaine afin que ceux qui sont de bonne foi et qui ne nous connaissent pas, apprennent quelle est notre pensée tout entière, nous voulons la liberté partout et, en premier lieu, la liberté de conscience qui consiste d’abord à mettre l’Etat, les pouvoirs publics en dehors et au-dessus des dogmes et des pratiques des différentes confessions religieuses, à mettre la France à l’abri aussi bien des empiétements du sacerdoce que de l’empire. C’est là, le commencement et la fin de la liberté civile qui engendre la liberté politique ».

Ce sont là, les idées républicaines qu’emportait le ballon où se trouvait Léon Gambetta et qui se répandirent sur tout le pays.

 

Jacques Lannaud

 


26/02/2023
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Réponses au quiz de Jean-Matthieu Clôt du 19 février

Euréka

 

 

 

REPONSES :

 1) Quelle a été la durée de la Guerre de Cent Ans ? 

      116 ans      
 

2) De quel pays les chapeaux dits panamas proviennent-ils ?

    L'Équateur

 

3) De quel animal obtient-on le catgut ? 
   Des moutons et des chevaux

 

4) Durant quel mois, les Russes fêtent-ils la Révolution d'Octobre ?

     Novembre          

 

5) De quoi est fait un pinceau « en poils de chameau » ? 
  De poils de petit-gris,- un écureuil de Russie

 

6) Quel est l'animal qui a donné son nom au îles Canaries ?

      Le chien

 

7) Quel était le prénom du Roi George VI ? 

         Albert

 

8) De quelle couleur est le roselin pourpré ?

      Rouge cramoisi

  9) D'où viennent les groseilles de Chine ?

        De Nouvelle-Zélande

 

10) De quelle couleur sont les boîtes noires des avions commerciaux ?

          Orange

 

Vous avez échoué ?
   Moi aussi...!!

 Et, je ne vous crois pas vraiment si vous prétendez avoir eu 3 réponses exactes ! 

 

J-M C

 

Eh bien, Jean-Matthieu, deux lecteurs du blog ont trouvé  au moins 3 bonnes réponses : Jacques Lannaud (4) et Françoise Maraval  (3) , Gérard Hicès a raté d'un cheveu (2).

 

C Merlhiot 


23/02/2023
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De belles gens : épisode 56 . Saga de Françoise Maraval

 

                                                        DE BELLES GENS

 

                     

                                                             Episode 56

 

 

                                             

                                          Et au loin coule la rivière Espérance

 

 

                                                                L'espoir

 

 

En cette année 1940, à Saint-Cyprien, comme dans toute la France, on ne sait pas comment envisager l’avenir, impossible de le voir se prolonger dans une citoyenneté franco-allemande. Nous sommes Français et nous voulons le rester.

 

Oui, on espère. Il faut bien s’accrocher à quelque chose.

 

Depuis que la BBC donne des nouvelles de ce général qui a quitté la France pour Londres et qui se dit chef des Français libres, on veut y croire. Après son appel du 18 juin 1940, les hommes valides de l’île de Sein ont gagné l’Angleterre et se sont engagés dans les Forces françaises libres.

Le 6 juillet, on a pu lire dans la presse, l’exécution, à Rouen, d’Étienne Achavanne, pour avoir saboté les lignes de communications téléphoniques de la Wehrmacht. Cet acte isolé de résistance montre bien la détermination de certains Français à ne pas s’avouer vaincus. Mais, pour réussir, il faut que cet élan patriotique prenne de l’importance. C’est ce que cherche à développer le général de Gaulle.

 

Le 15 juillet 1940, 20 bâtiments de guerre rejoignent les Forces françaises libres.

 

Le 22 juillet, les Nouvelles-Hébrides se rallient à la France libre et le 26, c’est le tour de la Côte d’Ivoire.

 

Le 30, le général de Gaulle crée le Conseil de défense de la France d’Outre-mer.

 

Le 7 août, un accord est signé entre la Grande-Bretagne et la France, concernant la constitution d’une armée de la France libre. Cette dernière va bénéficier d’une aide financière britannique et le gouvernement britannique annonce l’achat de 4 000 chars américains, alors que la Luftwaffe effectue sa première attaque nocturne sur Londres.

 

 

Le 26 juillet, le Tchad se rallie à la France libre. Le lendemain, le colonel Leclerc et le commandant de Boislambert proclament le ralliement du Cameroun. Les autres territoires de l’AEF, excepté le Gabon, font de même les jours suivants.

 

Le 28 juillet, au nom du général de Gaulle et de la France libre, le colonel de Laminat prend le commandement des troupes de l’AEF.

 

Le 8 août, on procède à l’arrestation de Paul Reynaud, d’Édouard Daladier, du général Gamelin et de Georges Mandel. Ils sont transférés au château de Chazeron, près de Riom. Léon Blum les rejoindra le 16 septembre.

Jean Zay, ancien ministre de l’Éducation nationale sous le Front populaire, est condamné à la déportation et à la dégradation militaire.

 

Le 27 août, le gouvernement de Vichy abroge le décret réprimant les injures raciales et confessionnelles.

 

Le 1er septembre, les USA cèdent à la Grande-Bretagne, 50 destroyers alors que la Luftwaffe entame une série de bombardements sur Londres. Göring prend le commandement des opérations aériennes contre l’Angleterre.

 

 

Hermann öring

 

 

 

                                                           Hermann Göring

 

Le 23 septembre, les cartes de rationnement entrent en vigueur dans toute la France, pour les matières grasses, la viande, le fromage et le pain.

 

Le 24 septembre, la Nouvelle-Calédonie se rallie à la France libre.

 

Le gouvernement de Vichy abroge la loi du 7 juillet 1904, qui interdisait aux congrégations religieuses d’enseigner et il supprime les écoles normales d’instituteurs.

 

Le 11 octobre, le maréchal Pétain prononce un important discours dans lequel il se dit favorable à une politique de collaboration avec l’Allemagne.

 

 

Le 22 octobre, à Montoire, Pierre Laval, vice-président du gouvernement de Vichy, s’entretient avec Hitler, de la collaboration franco-allemande. Il obtient en plus le portefeuille des Affaires étrangères.

Dans un discours radiodiffusé du 30 octobre, le maréchal Pétain annonce qu’il entre, le jour même, dans la voie de la collaboration.

 

Les préfets sont désormais autorisés à prononcer des internements administratifs ; ils peuvent faire interner les juifs étrangers ou les assigner à résidence.

 

La dictature de Vichy permet l’application « efficace » de tout un programme d’exclusions à l’égard des boucs-émissaires de l’extrême droite : juifs, francs-maçons, communistes…

En zone non-occupée, il est désormais interdit aux juifs d’appartenir à des organismes d’élus, à la fonction publique, à la magistrature ou à l’armée.

Ils ne pourront avoir de responsabilités éducatives et culturelles.

Les juifs d’Algérie n’ont plus la nationalité française.

Tous les décrets gênants sont abrogés.

 

Le 12 novembre, Félix Éboué est nommé gouverneur général de l’AEF par le général de Gaulle qui crée l’ordre de la Libération.

 

Jugés responsables de la défaite française, le général Gamelin, Léon Blum et Édouard Daladier sont écroués à la maison d’arrêt de Bourassol et, dans un autre domaine, les organisations professionnelles nationales sont dissoutes ( syndicats ouvriers et patronaux).

 

Le 7 décembre, le général de Gaulle, les généraux Catroux et Legentilhomme sont déchus de la nationalité française.

 

L’année 1940 s’achève dans la morosité. Que nous réserve l’année 1941 ?

 

Le 21 janvier 1941, le lieutenant de vaisseau Honoré d’Estienne d’Orve, envoyé par la France libre pour mettre sur pied un réseau de renseignements, est arrêté par la Gestapo.

 

A Saint-Cyprien, certains s’accommodent de la situation et n’hésitent pas à se montrer favorables au gouvernement de Vichy donc à la collaboration.

 

Un commerçant en particulier pavoise, le torse bombé, et s’efforce de trouver des adhérents en faveur de Vichy chez les petites gens. On raconte que chaque semaine, il monte dans la capitale de la France non-occupée, offrir des présents issus de sa production, au maréchal Pétain et à son équipe.

Les Maraval et les Marchive ne sont pas clients de ce commerce, cela évite de se retrouver témoins de la propagande de ce collabo. et d’être pris à partie.

 

Justement, à ce propos, Alice pose des problèmes à Maurice Janot, le propriétaire de l’hôtel de la Poste. Employée depuis un ou deux ans en cuisine, elle est amenée à faire des courses chez ce commerçant et, à plusieurs reprises, elle n’a pas pu retenir sa langue et colporte des informations qu’elle ne devrait garder pour elle. On l’a souvent trouvée dans les étages, à écouter aux portes des chambres. La clientèle de l’hôtel attend en retour toute la confidentialité qui s’impose en ces temps si troublés. Alice ne fait que répondre aux questions du collabo et ne comprend pas qu’en France, il y ait deux camps qui s’affrontent : les gens favorables au gouvernement de Vichy et ceux qui espèrent un élan patriotique capable de nous sortir de ce mauvais pas.

Arthur a appris que, depuis Noël 1940, sa sœur Alice travaille aussi chez le collabo, quelques heures par semaine !!!

 

Depuis le début de l’année 1941, Saint-Cyprien a un nouveau percepteur ; Jacques Mazaré, ancien capitaine de l’armée de Madagascar, a obtenu cet emploi « réservé ». Pour l’accueillir, la municipalité restaure l’appartement de fonction et, en attendant, il est locataire chez le marquis de Beaumont avec sa femme et son fils, Guy.

Les jeunes du quartier aiment se rassembler sur la murette qui s’étend entre les jardins des gendarmes et le château du marquis. Quand elle est à Saint-Cyprien, notre institutrice de Marnac va y retrouver ses sœurs Raymonde et Jeannette et les enfants des gendarmes. Guy Mazaré, quand il est au village, se rapproche de ce groupe. C’est un beau jeune homme de 22 ans environ, qui travaille aux Ponts-et-Chaussées à Agen. Il rejoint ses parents, le samedi soir, soit en train, soit en voiture, suivant qu’il a ou non des bons d’essence. Sa petite voiture fait sensation auprès des jeunes du quartier. Il est très élégant, d’allure sportive et, au sein de ce groupe, il a tout de suite remarqué notre jeune institutrice. Ils se sont plu tout de suite.

Bien sûr, Raymonde a remarqué qu’il échangeait des regards complices avec Aimée et s’est empressée d’en faire part à la mère.

Yvonne s’inquiète ; ce fils de bourgeois n’est pas pour sa fille. Le percepteur, elle ne le connaît pas, mais elle a déjà rencontré sa femme en allant faire ses courses. Une grande dame, raide comme la justice, qui toise tout le monde et qui a l’air de dire :

- «  je suis la femme du nouveau percepteur ».

Yvonne a peur que ce jeune homme s’amuse de sa fille. Elle oublie qu’Aimée a 22 ans et qu’elle est une jeune fille responsable. Achille, lui aussi, est inquiet. Six filles !!! il faudra bien les marier un jour...

 

La France libre se manifeste beaucoup Outre-mer, on le sait ; mais, sur le territoire français, on en est encore aux prémices de la préparation. Il faut être sûr des hommes et des femmes que l’on recrute et organiser des réseaux de renseignements qui vont s’interconnecter. On travaille dans l’ombre ! Emma en est sûre. En attendant, il faut vivre le mieux possible et garder espoir.

 

Le 29 mars 1941, le gouvernement de Vichy crée un Commissariat aux questions juives dirigé par Xavier Vallat.

 

Pendant ce temps, le colonel Rémy ( Gilbert Renault ) fonde en zone occupée, un réseau de renseignements baptisé «  confrérie Notre-Dame ».

 

Le 11 mars 1941, la zone libre a vu arriver à Marseille, un navire américain chargé de vivres et de médicaments destinés aux enfants de cette zone.

 

Le 14 mars, le maréchal Pétain annonce la création d’ une retraite des vieux travailleurs !!!

 

Le 26 mars, la durée hebdomadaire de travail passe de 40h à 48h dans certaines industries notamment dans la métallurgie.

 

Mais, revenons à l’actualité mondiale ; le monde entier est en guerre.

Les Allemands ne se battent plus en France même s'ils sont bien présents et nous privent de nos libertés.

 

 

En ce début mars 1941, ils sont entrés en Bulgarie et sont proches de la frontière grecque.

 

On se bat aussi en Asie. L’Allemagne et l’Italie ont reconnu au Japon le droit d’établir un « nouvel ordre » en Extrême-Orient. Pour la première fois, depuis le mois d’octobre, les bombardiers japonais reprennent leurs attaques contre la capitale chinoise, Chonquing.

 

On se bat aussi en Afrique :

Les troupes du général Rommel s’emparent d’El-Agheila en Libye.

 

Dans les Balkans, les Britanniques et les Italiens s’y affrontent, pendant que les Allemands se concentrent le long des frontières de la Hongrie et de la Roumanie. Le 6 avril, la Wehrmacht envahit la Grèce et la Yougoslavie.

 

Les USA saisissent les navires allemands, italiens et danois ancrés dans les ports américains.

 

Le 7 avril 1941, Philippe Pétain prononce un discours radiodiffusé contre la « dissidence ».

 

Le 11, l’armée allemande occupe Zagreb et Ljubljana et ses blindés enfoncent les lignes alliées en Yougoslavie et prennent Belgrade.

Les gouvernements allemand et italien concluent différents accords en vue du partage de la Yougoslavie.

 

Le 19, les Allemands sont en Grèce, ils occupent le mont Olympe et la ville de Larissa. L’armée grecque capitulera le 22 avril. Le drapeau à croix gammée flotte sur l’Acropole.

 

Pendant ce temps, les troupes britanniques parviennent à arrêter l’offensive de l’Afrikakorps près de la frontière égypto-libyenne.

 

Hitler fixe au 22 juin, la date de l’offensive contre l’Union soviétique.

Mais jusqu’où vont-ils aller ?

 

En zone non-occupée, le gouvernement de Vichy annonce la nomination de 6 préfets régionaux. Neuf autres seront aussi nommés en zone occupée. Ils sont chargés du maintien de l’ordre public, et de l’organisation du ravitaillement.

La ration du pain est fixée à 275 g par jour.

 

Une loi est promulguée le 11 avril créant l’allocation de salaire unique, accordée aux familles dont les enfants sont de nationalité française.

 

A Saint-Cyprien, Emma et Arthur Maraval reçoivent en cette fin d’avril 1941, une carte postale familiale de la part de Fonfon annonçant son mariage avec Yvonne Vallincourt prévu le 18 juillet.

Arthur s’y rendra et commence les formalités pour traverser la ligne de démarcation. Jeantou avait anticipé cet événement et avait commandé, sur une carte postale commerciale, un beau tissu chez « Lacombe et Certain , Paris » pour confectionner un habit de marié pour son oncle Fonfon. Il a gardé ses mensurations qui sont inchangées.

 

Enfin un événement heureux !!!

 

arbre généalogique 1

arbre généalogique 2

 

 

 

Françoise Maraval


21/02/2023
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Voeux de bon rétablissement

bon rétablissement

 

Pierre Fabre vient de me faire savoir que suite à un accident de jardinage, il serait indisponible pendant au moins 15 jours. 

Je lui souhaite un prompt rétablissement.

Catherine Merlhiot 

 

PS : vous pouvez m'envoyer vos contributions pour le blog à catherinemerlhiot@gmail.com


19/02/2023
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