Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois d'avril 2024


Advienne que pourra, par Jacques Lannaud

 

fracture

 

 

photo Le nouvel économiste ©Freepik

 

Doutes ou incertitudes, lot commun d’époques troubles, instables, similaires à cette période d’insécurité chronique, de catastrophes climatiques, de guerres, d’attentats, d’insécurité financière, sujets à l’ordre du jour qui obscurcissent l’avenir, détériorent le climat social actuel, cocktail qui sème le trouble dans une société qui semble perdre ses repères, se recroqueviller sur elle-même au profit de l’égoïsme et du chacun pour soi.

Les valeurs sur lesquelles nous nous sommes construits au fil de l’histoire, auraient-elles perdu leur signification antérieure en ayant structuré ce pays, valeurs de liberté, égalité, fraternité et des Droits de l’Homme et du Citoyen héritées de la Révolution, fondement de notre Démocratie.

L’avenir est incertain pour la jeunesse qui sort du système scolaire avec des acquis pas toujours solides pour s’immerger dans un autre monde plus brutal où chacun se bat avec ses propres armes, pour affronter un cursus universitaire dont les débouchés ne sont pas encore évidents et s’inquiète des formations exigées et de la lutte en vue de l’insertion professionnelle : recherches d’emploi problématiques, compétitives entre candidats, sources de tensions.

Le spectacle d’un Etat débordé par des crises successives ne favorise pas un climat tendu par les mécontentements divers, des finances publiques dégradées, les caisses de l’état vides, la crainte d’une crise économique ou d’une fiscalité qui multiplie les taxes.

Est-ce là le reflet d’une société qui se fracture, qui ne voit pas le bout du tunnel, qui ne comprend pas les objectifs, une incompréhension entre l’Etat et le peuple souverain, le ressenti d’un certain désordre et de désorganisation, de décisions qui se font attendre ?

 

fermeture des services publics

 

 

On a cru que la modernisation d’un pays tel que le nôtre passait par le chemin d’une modernisation acquise par la raréfaction de services publics essentiels, habituels à la bonne marche du tissu social et de ce vaste territoire que sont les campagnes qui se sont vidées, non seulement de ces services régaliens et, dans la foulée, la fermeture de services hospitaliers de proximité, le dépeuplement des professionnels de santé voire transports publics délaissés, annexes bancaires regroupées, etc.…politiques que devait compenser l’usage des nouveaux outils actuels rapides, instantanés, à base d’informatique et de numérique, solutions toutes trouvées mais nécessitant le temps pour équiper les territoires et le temps pour les particuliers de s’y habituer.

Difficile de gouverner, d’anticiper, de moderniser, de faire évoluer les mentalités ;  mais, si l’histoire ne se répète pas, elle peut nous donner des leçons de bon sens, d’opportunité plutôt que de contrainte. La chance d’un pays comme le nôtre est d’avoir misé sur la matière grise grâce au cursus scolaire obligatoire, en accroissant la culture, en faisant la chasse à l’ignorance.

 

école 3

 

 

Toutefois, le progrès n’est-il pas, aussi, facteur de trouble pour ceux qui n’y sont pas préparés, d’affolement pour ceux qui confondent vitesse et célérité dans l’exécution, oubliant que bon sens, simplicité et pédagogie facilitent grandement la compréhension et leur acceptation par les intéressés de moments difficiles.

Et, on n’épargne pas notre bonne humeur habituelle en nous rappelant qu’une dette phénoménale, montant de 3200 milliards d’euros, pèse au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès, à laquelle s’ajoutent nos déficits habituels des comptes publics, commerce extérieur, sécurité sociale...au point que les responsables en sont choqués et envisagent des mesures drastiques comme suppression de crédits inscrits dans le budget en cours d’exécution et, ce n’est, peut-être, pas fini, une mesure qui tombe mal, à peine si on n'accuse pas le peuple d’être un grand dépensier.

Mais, puisons dans notre histoire très riche car nous avons connu une période où les finances étaient à plat, celles de l’Ancien Régime à l’origine de la dette explosive ayant abouti à la Révolution française. Face à pareil traquenard, le 7 août 1788, le roi Louis XVI se résigne à faire appel aux Etats Généraux. Malgré les bons services de Turgot, excellent financier, qui gardait à l’esprit le traumatisme provoqué par la terrible déroute de John Law, l’expert nec plus ultra en matière de conversion des pièces d’or et d’argent en monnaie papier, il rappelle son ancien ministre Necker puis Calonne mais les créanciers s’obstinent, ne veulent plus prêter au roi acculé qui fait appel aux Etats Généraux. Finalement, la crise dramatique du Trésor Royal entraîne la crise politique, le soulèvement populaire victime de la crise économique et financière qui atteint des proportions telles que le peuple meurt de faim. Le processus révolutionnaire est enclenché.

Autre situation incertaine, celle de l’Europe où la France, membre fondateur du traité de Rome, se retrouve particulièrement diminuée quand on parle d’assainissement du budget de l’Etat par suppression de 10 milliards de crédit et un supplément de 20 milliards à cause d’un dérapage budgétaire imprévu. Notre situation s’affaiblit, comparée à celle de l’Allemagne qui a perdu de sa croissance mais a des finances saines et pas de déficit extérieur. Le couple franco-allemand n’est pas au bout de ses peines, est-il solide contre vents et marées ? L’Europe aura-t-elle les reins suffisamment solides pour résister à toutes ces crises et aux critiques de plus en plus vives concernant sa gestion de situations qui génèrent des divisions de plus en plus flagrantes.

On pourra toujours faire le gros dos ; mais, peut-on, chez nous, échapper à la loi d’airain de bonne gestion des Finances publiques ?

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 

 

 


24/04/2024
0 Poster un commentaire

En attendant la flamme olympique

 

 

L'année olympique est là pour être passeuse de flamme. La flamme passera, avant d'atteindre Paris, par Lascaux.

 

Qui se souvient de la flamme qui figurait sur les plis affranchis, en 1958, par le bureau de Belvès. C'était l'année où la cité belvésoise avait obtenu le Championnat de France cycliste des professionnels. Cette épreuve fut disputée le 22 juin 1958 et, cerise sur le gâteau, gagnée par Valentin Huot, un coureur du Pays vernois. Il conserva, pour un an de plus, son maillot tricolore acquis en 1957, en Bretagne à Châteaulin.

La formule  concise mais bien trouvée  pour valoriser la vieille cité, était écrite en 3 lignes :

 

  - Belvès

  - Belvédère médiéval

  - du Périgord noir

 

Il serait intéressant de connaitre le nom de la personne qui a imaginé cette flamme.

 

Pierre Fabre

 

 

___________________________

 

Des motifs autrefois variés. Pour La Poste, oblitérer un timbre sur une enveloppe a pour but d’empêcher sa réutilisation. Depuis 2007, les flammes n’ont plus qu’une seule forme : quatre lignes sinueuses parallèles qui n’évoquent que de très loin, une oriflamme ondulant dans le vent. Mais, entre 1924 et 2007, les oriflammes avaient pris des formes rectangulaires porteuses de messages publicitaires très variés, qui procuraient à La Poste, un revenu complémentaire. Parfois réservées à l’administration (entre autres pour faire la promotion des différents services postaux ou des emprunts d’État), les flammes donnent très vite une visibilité aux villes qui, dans un but de développement touristique, y affichent leur patrimoine local ou leurs manifestations culturelles et sportives.

 

 

https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/un-document-un-histoire-les-flammes-postales

 

 

Les flammes postales, aujourd'hui, sont très prisées par les philatélistes.

 

 

undefined

 

 

Image René Hourdry. Travail personnel.

 

 

 

Image Sebjarod., Travail personnel


22/04/2024
5 Poster un commentaire

Le vingtième anniversaire de la ludothèque de Siorac, par Sandrine Bruneteau

SIORAC-en-PÉRIGORD

 

 

20240417_143249

 

 
À l'occasion des 20 ans de la Ludothèque de Siorac (compétence communautaire) et de nombreuses animations réparties sur plusieurs mois -  une animation a été organisée lors des mercredis récréatifs de Siorac le 17 avril, 14h à 17h.
Outre les aînés de Siorac, sont également venus un petit groupe de résidents du Bercail ainsi qu'un groupe de la Résidence Althéa  de Sarlat,  habitués à venir à la Ludothèque avec leurs éducateurs...
 
Belle après-midi dédiée aux magnifiques jeux géants en bois apportés par Patricia. Ambiance chaleureuse et festive, bien-sûr clôturée par un goûter partagé...
 
 
Sandrine 
 
20240417_152631

 

 

20240417_153704

 

 

20240417_140523

 

 

Texte et photos Sandrine Bruneteau

 


21/04/2024
2 Poster un commentaire

En passant par Saint-Front.

 

 

Saint Front fut, aussi, un lieu de forges

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

Hier, 18 avril, nous sommes passés à Saint Front pour saluer un collectif d'élus, et de citoyens, qui est choqué par les théories de démantèlement du patrimoine ferroviaire. En passant dans ce couloir tracé par la Lémance, on ne peut que penser à ces villages s'inscrivant, hier, dans une active chaîne ouvrière. Elle complétait parfaitement le sillon agricole du Périgord. 

 

 

Saint-Front-sur-Lémance_-_Forge_du_Moulinet_-1

 

Saint Front fut, aussi, un lieu de forges. Ci-dessus, le haut-fourneau de la forge du Moulinet. Image © Jacques Mossot

 

Si les trains, à Saint Front, ne font que passer, rien n'empêche aux Saints-Frontais de se rappeler que leur village a connu une activité ferroviaire.

Au PK 597.565, le P.N. 349 demeure le seul lien temporel de l'existence de la gare. Elle fut très active pour le trafic des marchandises. Proche de 3,5 km de celle de Sauveterre, elle fut radiée de toute activité, il y a une cinquantaine d'années. Seule, celle de Sauveterre, sur la section nord de la ligne entre Monsempron et la limite du département, conserve encore des escales de T.E.R.

 

 

20240417_144521

 

Photo © Pierre Fabre

 

 

Un immeuble chargé de souvenirs. Depuis 32 ans, la réforme des PTT a scindé l'administration des PTT en deux entreprises publiques : La Poste et France Télécom. Annoncée à la mi-1988, la réforme est adoptée par le parlement en 1990. De ce modeste bureau saint-frontais, les usagers, qui s'étaient imparfaitement appropriés le titre de clients, venaient expédier des mandats ou encaisser leurs pensions. Des lettres enflammées de jeunes filles sont passées dans les mains des guichetiers et des facteurs, pour aller vers leur fiancé, au front ou dans des théâtres opérationnels. Des télégrammes partaient à l'autre bout du monde, on communiquait par téléphone en limitant la durée car on trouvait que ce moyen était cher... presque un luxe. Pour les mariages, des télégrammes de félicitations venaient apporter leurs vœux aux mariés. Les nouvelles terribles venaient, aussi, pour être confiées au maire.

 

Puisse Saint Front garder ce lien du passé qui est quasiment un jalon authentique d'histoire.

 

Bruno et moi-même adressons un amical salut aux Saints-Frontais, à leurs édiles, dont leur active maire ; ils nous ont accueillis, hier, dans leur salle des fêtes. Ce salut va aussi aux forces vives de ce trait d'union de Lémance. Elles tiennent à démontrer, si besoin était, qu'elles sont le ciment de ce bassin. 

 

Pierre Fabre

 

 

 


19/04/2024
5 Poster un commentaire

Au bord de la Lémance, les adeptes du rail ne veulent pas rester inertes.

SAINT FRONT-sur-LÉMANCE

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

 

01

 

Photo © Bruno Marty

 

Marie Costes, maire de Saint Front, en parfaite maîtresse de maison, a ouvert la réunion.

 

La réunion de ce mercredi 17 avril laissait deviner un courant d'agitation des élus de ce corridor Lémance-Nauze où de graves inquiétudes, non seulement ne trouvent pas de raison d'être calmées mais, plus encore, semblent bien toujours d'actualité.

 

La maire de Saint Front a donc accueilli dans la salle des fêtes, une cinquantaine de personnalités ferroviphiles, dont une grosse quinzaine de maires qui sont venus là, pour rechercher par quels moyens, on pourrait non seulement pérenniser l'axe ferroviaire mais, mieux encore, le vivifier.

 

Parmi les maires, on a pu remarquer la dynamique intervention de Gilbert Guerin, maire de Dausse, un ferroviphile convaincu qui prit deux exemples forts de la volonté de maintenance de l'outil ferroviaire. Passionné par la vie pyrénéenne, ce premier magistrat s'appliqua à démontrer que là où on le veut, on peut rétablir la présence ferroviaire ou, si elle est solidement en place, la consolider. Il vaqua dans le Comminges où la ligne Montréjeau-Luchon semblait bien proche de l'abandon. Les instances régionales occitanes ne l'ont pas vu ainsi et n'ont pas hésité à investir les sommes nécessaires à la remise en état d'une ligne que d'aucuns jugeaient un vecteur du passé. Il poursuivit en parlant de l'étoile de Conflans-Sainte Honorine où, là, les dessertes interviennent chaque quart d'heure.

 

Un mot très dur a été lancé par un intervenant. Il pointa le déficit abyssal.

 

On pouvait remarquer que les intervenants se plaçaient, volontiers, exclusivement dans l'espace d'un "ministère public"voulant ignorer la complexité de l'équation et chargeant, à qui mieux mieux, la SNCF de tous les mots... et de tous les maux. Personne ne voulut, ne souhaita ou n'osa, apporter un correctif d'avocat à cette charge déferlante.

Un intervenant tint à préciser que, selon lui, la SNCF est propriétaire à 100 % de l'appareil et, par un éloquent sous-entendu, serait comptable de tous les dysfonctionnements. Il paraît permis de supposer que cet intervenant fit litière de tous les évènements qui, depuis la Libération, se sont inscrits dans l'histoire dont la régionalisation, la scission qui répartit les missions exploitation et SNCF Réseau et la maîtrise de l'autorité régionale sur la gestion des flux.

 

Un sympathique conseiller municipal s'autorisa une soutenance d'espérance de rétablissement de la ligne Agen-Auch. Après la désillusion, aujourd'hui classée, de la réouverture de la ligne Villeneuve-Penne, on mesure combien cette piste, aussi pertinente qu'elle soit, a -ou aurait- de difficultés pour devenir autre chose qu'une étude ou un baroud d'honneur. 

 

 

02

 

Photo © Bruno Marty

 

 

Dans la salle, on pouvait compter une bonne quinzaine de maires, pour une confortable majorité élus du Lot & Garonne, et des représentants de forces vives.

Parmi les élus, on pouvait remarquer les maires de Lacapelle-Biron, de Montayral et de Sauveterre.

 

Les présences des premiers-magistrats de Sauveterre et Loubéjac, Villefranche-du-Périgord a sa gare sur le sol loubéjacois, attestent l'intérêt que ces élus de la ruralité profonde apportent à l'outil ferroviaire. 

 

  

03

 

Photo © Bruno Marty

 

Pour J-Jacques Brouillet, le maire  de Monsempron-Libos, il est temps d'envisager une action forte, par exemple à Agen.

 

 

04

 

Photo © Bruno Marty

 

 

Christian Léothier, maire de Pays de Belvès, suggéra  une méthode originale de communication. Le maire de Belvès regretta que ses collègues dordognais ne soient pas venus plus nombreux. On remarquait, néanmoins, la présence de Serge Léonidas, maire du Bugue, d'Alain Calmeille, maire de Loubéjac, de Thierry Auroy-Peytout, maire de Lamonzie-Saint Martin et de la maire de Sainte Foy. Didier Roques, maire de Siorac, empêché, avait envoyé Sandrine Bruneteau, maire-adjointe, elle-même déjà bien chargée pour cette date. 

Christian Léothier proposa un petit film pédagogique, avec de courtes séquences, mettant en relief les problèmes des clients du rail. 

 

05

 

Photo © Bruno Marty

 

Pour le maire de Fumel, il faudrait savoir se servir de l'opportunité des élections européennes. J-Louis Costes suggérerait une "pause" à définir dans l'ouverture des bureaux de vote pour interpeller les autorités, l'opinion et les médias. Cette suggestion fut diversement appréciée par certains qui voient mal ce rituel électoral "secoué" par des élus.

 

 

Après cette réunion, tour de chauffe, dans quelques jours, une réunion plus structurante définira et verrouillera les actions et, in fine, les piliers de cette "charte" donneront une conférence de presse.

 

J-François Martinet, président de Périgord Rail +, a émis une réserve sur ces réunions successives qui partent de 45 participants pour passer à 15 et aboutir à 2.

 

 

Pierre Fabre


18/04/2024
4 Poster un commentaire