Mois de novembre 2024
À Saint Cyprien, les passionnés du terroir ont "trulé".
Qui est Jean-François Gareyte. La toile se révèle peu loquace pour nous éclairer sur le patronyme de Gareyte. Ce nom, presque confidentiel, figure rarement dans les matrices de l'état civil. On peut s'interroger sur sa sémantique. On trouve qu'en ancien français, une "garette", autrefois, était synonyme de labour. Guéreter signifiait donc labourer, terminologie qui est issue du latin vervactum. Le dico latin définit ce nom féminin de terre labourable, la jachère, qu'on laisse reposer. Nous sommes, donc, là, en pleine poésie bucolique. Dans l'hymne de l'hiver, "Mon beau sapin"* le lyrisme du parolier français s'invite dans les bois et guérets. Le toponyme de la ville de Guéret, ancienne capitale de La Marche, aujourd'hui chef-lieu de La Creuse, est attesté sous la forme Waractus au VIIe siècle, de Garait vers 1140.
* Le chant de Noël Mon beau sapin, d'origine prussienne, a pour titre original : O Tannenbaum.
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Jean-François Gareyte, photo © Pierre Fabre |
Jean-François Gareyte, médiateur culturel pour l'Agence Culturelle départementale de la Dordogne, peut surprendre par son anticonformisme et, aussi, par son cursus d'exception. Il naquit à Paris, le 24 octobre 1969 quand les braises soixante-huitardes s'éteignaient dans les cendres. Quand il se présente, il regrette presque sa naissance parisienne.
Cet enfant émut la France entière et le Jacquou défaisant la morgue des Nansac fut un triomphe. Pour Cyrano qui sourd de l'imagination fertile de Rostand, tout est montage, du nez qui vaut une péninsule jusqu'à l'amour brûlant dissimulé de Cyrano. Jacquou et Cyrano, dans le trule de Gareyte, sont vivants et bien vivants.
L'occitan, notre occitan, la langue des troubadours, a su parfaitement résister à la langue des vainqueurs.
L'imaginaire prit une place, une belle place dans la dissertation du médiateur culturel. Il réunit dans sa phraséologie, la terrible coulobre de Lalinde, le monstre du Loch Ness, aux monstrueux, terrorisants et dantesques dragons orientaux.
Ces reptiles de légende, menaçants et effrayants, en prenant place sur les armoiries de leurs pays, n'ont-ils pas su se dégager des croyances grossières et irrationnelles pour atteindre des sommets culturels.
Pensons à ces lébérous, êtres de pure imagination, qui ont, dans certains esprits candides, pu cheminer jusqu'à l'avant-dernier siècle.
Oui, toutes ces croyances ont fait le tour du monde et Gareyte en trouve la trace dans les lointaines Andes, bien loin du socle de nos troubadours. Il a su créer des passerelles entre toutes ces cultures qui ont des similitudes. N'en sourions pas. Elles sont celles de nos ancêtres.
Quand il entend des journalistes qui placent et replacent dans les J.T., des terminologies anglaises ou américaines, notre médiateur culturel sursaute avec un réquisitoire ferme et discret contre ces journalistes. Pour épater, ils ne savent pas placer une phrase sans la truffer d'anglicismes qui sont plutôt des américanismes. Ce phénomène, hélas, assaille tout un chacun. En 1971, Gary Vermeer s'est fait un nom en promouvant le round baller supplantant les balles rondes.
Quand on parle de ces dérapages qui ont fait qu'à Hautefort, on ne parlait exactement pareil qu'à Saint Aignan ou qu'à Siorac, on remarquait que le verbe occitan diffère infinitésimalement de celui du Coux, on ergotait sur notre langue commune.
Jean-François Gareyte, a-t-il trulé, ce 29 novembre… c'est certain. Oui, celles et ceux qui sont allés à sa causerie, ont apprécié quand ce dernier nous affirma que leur langue, leur belle langue, avait encore de beaux jours devant elle car nos idiomes ne sont-ils pas la catalyse des expressions humaines.
Pierre Fabre
Photos © Pierre Fabre
Des idées livresques pour Noël. Les occitanistes dédicaceront à Sarlat
Le 30 novembre, à l'Espace culturel Leclerc de Sarlat, de 10h à 12h30 et de 14 h à 17h.
Pierre Fabre
AG de Terre en Vert
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La localité de Belvès domine le creuset nauzérois. Image © Wikipédia
Rappelons la modicité de l'adhésion 3 €.
Sèm anat a sent-cíbran pel salon del libre.
Sèm anat a sent-cíbran pel salon del libre.
Nous sommes allés à Saint Cyprien pour le salon du livre de culture occitane.
Photo © Bruno Marty
Vue d'ensemble de ce salon
Ce 24 novembre, veille de Sainte Catherine, fête qui, selon les observations de paysans, de jardiniers et d'horticulteurs, est favorable à l'enracinement, fut superbe. Était-elle parfaite pour l'enracinement de la culture occitane ? Assurément oui, pour les adeptes de nos traditions qui sont venus à Sent-Cíbran pour soutenir cet attachement philosophique.
Ce salon est traditionnellement organisé par l'ASCO.
L'activité de l'ASCO est orientée autour d'ateliers ouverts à tous :
https://www.memoireetpatrimoine.fr/46+a-s-c-o-atelier-sarladais-de-culture-occitane.html |
Photo © Bruno Marty
Deux compères et amis. À gauche, Georges Labrousse, venu des hauteurs savignacoises de la Manaurie, et à droite, Jean-Matthieu Clot, descendu de son promontoire saint-foyen du Val de Beuze
Photo © Bruno Marty
Anne Charieras, Pétrocorienne, jeune médecin généraliste, parle avec Sylvie Chasseriau. Anne, la benjamine, ô combien séduisante, de cette manifestation, regrette de ne connaître que quelques mots de cette belle langue qui fut celle de Bertran de Born.
Photo © Bruno Marty
Daniel Chavaroche connaît Maryse depuis pas mal d'années. Se parlaient-ils en occitan ? Je n'y ai pris garde.
Photo © Bruno Marty
Estelle Audivert tend l'oreille pour écouter Monique, sa maman, pilier fondateur de "Perce oreille", expliquer un point de son ouvrage.
Photo © Bruno Marty
Jean-Claude Martegoute, plume qui s'immisce dans le domaine mystique et précis sur les truffes et les truffières du Périgord et du Quercy, rencontre Sylvie Chasseriau.
Photo © Bruno Marty
Michel Labussière a été journaliste à La Dordogne Libre (groupe Sud-Ouest) et correspondant du journal Le Monde. Membre de la Société Historique et Archéologique du Périgord, aujourd’hui retraité, il apporte ponctuellement sa contribution à diverses publications. Au fil de ses reportages, il a vu disparaître, tenir ou changer ces lieux de vie incontournables que sont les cafés de la ville, comme un thermomètre du changement du quotidien des Périgourdins.
Il aurait pu écrire "Si Périgueux m'était conté"... il est encore temps !
Photo © Bruno Marty
Un observateur en balade témoin de la "vieille" complicité qui réunit Maryse Valette et Jean Bonnefon
Photo © Pierre Fabre
Bruno Marty est un habitué des salons. Il aime tout particulièrement celui de Saint Cyprien où l'on se retrouve pour échanger quelques mots occitans et parler de ces anciens qui, aujourd'hui, auraient tant de choses à nous dire.
Photo © Maryse Valette
Jean Bonnefon a beaucoup apprécié le travail artistique de Bruno et il le lui a redit.
Photo © Bruno Marty
Sylvie Chasseriau fut la sympathique maîtresse de maison de ce temps pédagogique. Elle diligenta naturellement ce salon. Elle n'hésita pas à affirmer qu'elle aime les campagnes du Périgord. Elle profita du salon pour acquérir "Les campagnes du Périgord", ouvrage élaboré par Christian Marty, l'oncle de Bruno Marty.
Photo © Bruno Marty
Non, ce n'est pas un triumvirat puisque Maryse donne une note féminine à ce micro-cercle, juste avant que Daniel parte guider la chorale de l'ASCO.
Photo © Bruno Marty
On dit qu'une bonne rencontre se termine en chanson. La chorale de l'ASCO dirigée par Daniel Chavaroche concrétisa la symbiose de cette rencontre.
Photo © Bruno Marty
Oui, ce fut un bon, voire un excellent moment juste avant le pot de l'amitié.
Tornarem l'annada que ven.
Nous reviendrons l'année prochaine.
Pierre Fabre
Une caritative promenade frisquette
Une échappée verte
sur le Chemin des oiseaux et de la biodiversité
Photo © Bernard Malhache
Une trentaine de "Nauzérois" ont répondu présents pour la balade du Téléthon ouverte et conduite par Michel Ribette, chantre non seulement de la vie ornithologique mais, aussi, de ces percées multi-séculaires qui, dans la nature, s'appellent des chemins ruraux ou des sentiers forestiers, là où Michel a su implanter des havres pour les oiseaux.
Photo © Bernard Malhache
En préambule à cette promenade, c'est Serge Righi qui a remercié les promeneurs et marcheurs venus inaugurer cette campagne 2024 du Téléthon. Serge prit plusieurs exemples concrets et émouvants de réussite obtenue par l'adhésion de tous à cette œuvre scientifique.
Photo © Pierre Fabre
Avant d'entamer cette progression sur le chemin des oiseaux et de la biodiversité, sente collinaire bi-communale qui est "sa" réussite, Michel est revenu sur ce demi-siècle d'absence de son village natal du Pays de Belvès, pour parler de ceux qu'il ne cesse de citer et qui, certainement, sont ceux qui ont solidement "certifié" son attachement aux valeurs de la Nature, dont Jean-Marie Pelt. Ce pharmacien, né le 24 octobre 1933 à Rodemack en Moselle et mort le 23 décembre 2015 à Metz, botaniste et écologue, homme politique animateur de la cause écologiste de la ville de Metz, a profondément marqué Michel au cours de ses décennies passées en Lorraine.
La première escale du chemin fut une banale grotte pour chauves-souris ; mais, là, la petite histoire se mêle à la grande histoire de la vie des chiroptères. Après la Libération, des grenades ont été découvertes là et, grâce à de très jeunes promeneurs, ont été reconnues et confiées aux mains expertes de la gendarmerie pour laisser la maîtrise de ce lieu aux chauves-souris.
Photo © Pierre Fabre
Une vingtaine de panneaux jalonnent l'itinéraire. Celui-ci, merveilleusement choisi, se prête naturellement à l'écologie, à la pédagogie et, dans une moindre mesure, à la démonstration de la pertinence humaine de l'extraordinaire legs ancestral des chemins ruraux.
Photo © Pierre Fabre
La promenade fut, bien sûr, au premier chef, ornithologique, bien qu'à chaque étape, Michel pointa la biodiversité. Pour favoriser celle-ci, il faut impérativement s'attarder sur le rôle essentiel de la flore et Michel brilla, aussi, dans le domaine de l'herboristerie.
Photo © Pierre Fabre
Michel adore ce chemin des oiseaux et de la diversité. Ce chemin comporte un excellent segment bâti de pierres sèches qui défie les siècles. Là, c'est un foyer de vies multiples, où se blottissent d'inoffensives couleuvres, des lézards gris appelés, localement, des "rapiettes", et de rares lézards verts en voie de disparition.
Un petit aparté sur l'histoire de ce chemin. Ce chemin, trouvé chemin de Carves sur d'anciens documents cadastraux, était l'itinéraire naturel pour aller de Fongauffier à Belvès. Il est plus que probablement comptable de deux millénaires d'histoire. Il était l'itinéraire naturel pour aller de Fongauffier à Belvès.
Un lointain tumulte moyenâgeux ébranla la quiétude de ce chemin. En 768, le duc d'Aquitaine Waïfre, ou Gaiffier, pourchassé par Pépin le Bref, s'arrête près d'une fontaine. Elle prendra son nom en souvenir, Font-Gauffier. Waiffer s'échappa des griffes de Pépin. Il fut néanmoins assassiné par Waratton, le 2 juin 768. Le sanguinaire et impitoyable catholique Blaise de Lasseran de Massencome dit Monluc (ou Montluc), le 7 ou 8 octobre 1562, s'arrêta à Belvès qu'il trouva joli. De là, il partit pour sa sanguinaire et impitoyable entreprise d'extermination de protestants aux portes de Vergt. Lors de la Bataille de Vergt, on ignore combien de malheureux sont passés de vie à trépas. L'hypothèse, énorme, de 4 000 morts n'est pas la plus belle démonstration de foi en la vie mais, plutôt, l'antonyme de l'humanisme.
Les protestants dits Huguenots menés par Symphorien de Duras et Guy de Montferrand furent défaits. La force, comme souvent, prima sur le droit et Monluc, vassal de la couronne, put savourer le "délice" de sa cruauté diabolique.
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Si vous n'avez pas su, ou pu, rejoindre cette échappée verte du chemin des oiseaux et de la biodiversité, la campagne du Téléthon ne fait que commencer et vous pourrez, naturellement, apporter vos écots participatifs, notamment le 1er décembre au foyer de Sagelat pour le déjeuner automnal.
Michel Ribette, qui fut l'excellent parrain improvisé pour ce font baptismal de ce Téléthon, au printemps prochain, vous donne rendez-vous pour (re)découvrir la flore belvéso-monplaisanaise du chemin et vous laisser guider dans ce musée à ciel ouvert par le brillantissime animateur du pèlerinage bucolique lors de son ode à la nature.
Pierre Fabre
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Deman : Sèm anat a sent-cíbran pel salon del libre.
Demain : Nous sommes allés à Saint Cyprien au salon du livre.