Terre de l'homme

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Mois d'octobre 2024


Bruno explorateur des lointaines îles polynésiennes

SAGELAT

 

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01 blog

 

 

Photo © Pierre Fabre.

 

Le 11 octobre, en soirée, Bruno Marty, photographe et reporter indépendant, fut accueilli à la salle des fêtes de Sagelat par Sylvie Braud, le personnage-clé de "Terre en vert".

 

Bruno anima une conférence, de près d'une heure et demie, sur l'incidence des aléas climatiques dans cet archipel des Tuamotu qui n'est pas, loin s'en faut, seulement un lointain lieu paradisiaque. Ceux-ci, comme dans toutes les terres océaniques où la vie humaine est côtière, impactent souvent la population en dévastant l'habitat.

 

Les chapitres de la conférence ont abordé cinq thèmes majeurs. Les cyclones dans cette partie du globe interviennent ponctuellement. On est surpris, là, par le phénomène de la houle qui dépasse -et de loin- ce que l'on peut imaginer. La montée des eaux menace, jour après jour, les rivages côtiers. Les inondations, corollaire des épiphénomènes, s'invitent fréquemment dans ces îles. Tout aussi liée à la montée des eaux, l'érosion côtière, sans répit, sape les atolls.

 

Bruno s'est révélé être un excellent conférencier pointant les sources d'inquiétude, voire d'angoisse qu'il a pu vivre lors de ces furies de la nature. Il fut le "géographe" de ces archipels lointains qui, à 15 431 km de Sagelat, sont fascinants mais terriblement en danger à moyen terme. Il faut savoir vivre avec la nature souvent hostile mais ô combien envoûtante pour les chasseurs d'images.

 

 

 

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Photo © Pierre Fabre.

 

L'auditoire de 25 personnes fut passionné et prolongea la conférence par un balai de questions-réponses.

 

 

Bruno se tient à la disposition d'animateurs de vie culturelle pour renouveler sa conférence sur les aléas climatiques qui, bien sûr, interpellent les deux hémisphères. 

Contact :  marty.bruno24170@gmail.com

 

Pierre Fabre


13/10/2024
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Souvenir d'enfance IV par Jacques Lannaud

 

 

école autrefois

 

 

 

 

 

« Ce jour-là fut un des plus froids de cet hiver. De grand matin, les premiers arrivés dans la cour se réchauffaient en glissant autour du puits. Ils attendaient que le poêle fût allumé dans l’école pour s’y précipiter.

Nous étions plusieurs à guetter la venue des gars de la campagne. Ils arrivaient tout éblouis encore d’avoir traversé des paysages de givre, d’avoir vu les étangs glacés, les taillis où les lièvres détalent…Il y avait dans leurs blouses, un goût de foin et d’écurie qui alourdissait l’air de la classe quand ils se pressaient autour du poêle rouge. Et, ce matin-là, l’un d’eux avait apporté dans un panier, un écureuil gelé qu’il avait découvert en route. Il essayait, je me souviens, d’accrocher par ses griffes, au poteau du préau, la longue bête raidie…

Puis, la pesante classe d’hiver commença… »

 

Le Grand Meaulnes - Alain Fournier

 

 

 

Sortir du lit alors que la maison est froide, que la gelée a dessiné sur les vitres, arabesques, volutes, feuilles d’acanthe entrelacées scintillant aux rayons du soleil levant, blotti dans les couvertures et l’édredon, je tentais de gagner le maximum de temps pour rester dans le nid, bien au chaud, retardant le plus possible la toilette à l’eau froide rapidement faite.

Une fois dehors, le froid nous saisissait, pinçait les oreilles et le nez, on se hâtait d’entrer dans la salle de classe, se regroupant autour du poêle qui commençait juste à chauffer.

Aux murs, étaient accrochées de vieilles cartes de géographie aux teintes jaunâtres voire marron et racornies, représentant le relief de la France, les fleuves, les départements, chefs-lieux qu’on apprenait par cœur, des planches illustrées de plantes, d’arbres, d’animaux familiers ou sauvages, d’insectes… Le tableau noir central où, à tour de rôle, on allait pour réciter une fable de La Fontaine, faire une opération, corriger la dictée…

Le silence régnait, l’atmosphère studieuse envoûtait la classe où chacun semblait absorbé dans ses réflexions avant que les élèves soient interrogés à tour de rôle ou lèvent le doigt pour répondre.

Le(la) maître(esse) d’école jouissait de cette noble autorité de la connaissance, de la pédagogie, de l’instruction, à qui l’on accordait cette confiance et cette capacité de former de jeunes têtes, d’en faire des citoyens aux « têtes bien faites et bien pleines. » .

Les jeunes de la campagne, conditionnés à cette volonté de l’école publique et parentale, d’instruction et de formation, se pliaient à cette discipline, à cette exigence intellectuelle qui permit au pays de s’appuyer sur cette réussite sociale républicaine de citoyens instruits et compétents.

Qu’en est-il, aujourd’hui ? La démocratisation logique, les réformes ont bouleversé l’enseignement, l’autorité parentale s’est effritée, les influences extérieures ont pénétré le milieu scolaire, sont apparus des comportements spécifiques dus à des influences multiculturelles, le désordre, l’indiscipline se sont installés, inadaptations ou manque de suivis pédagogiques adaptés, difficile, dans de telles conditions, pour les maîtres d’imposer leur discours dans une classe perturbée.

La révolution numérique, ordinateurs, tablettes, smartphones ont remplacé les cartables volumineux et pesants d’autrefois et les livres scolaires ont vu leur épaisseur diminuer comme s’il s’agissait d’alléger leur contenu.

Encyclopédies, dictionnaires français ou langues étrangères sont à disposition d’un simple clic et les élèves des générations actuelles ne s’en privent pas : résolution de problèmes d’arithmétique, de géométrie, calculatrices performantes qui résolvent dans la minute des calculs complexes de tangentes, de cosinus, de figures géométriques, trigonométriques…à quand s’arrêtera le progrès, sûrement pas avec l’IA.

Nos jeux dans les cours de récréation, colin-maillard, cache-cache, barres, billes, l’élastique, corde à sauter, etc…sont-ils démodés ? d’une autre époque, nos amusements quand le soir, à la sortie, les grands avalaient leur goûter en vitesse, se précipitaient en courant vers le ruisseau dans le bas du vallon que l’hiver avait pris dans ses glaces.

Ils cherchaient à en éprouver la résistance. Alors, des intrépides, abandonnant leur gros sac scolaire, leurs gamelles, leur manteau d’hiver, leurs écharpes, leurs gros gants de laine, ôtant leurs grosses chaussettes, remontaient les pantalons le plus haut possible, gardaient les sabots de bois aux pieds et s’élançaient sur la surface glacée dans de courtes glissades ; puis, pour époustoufler les filles qui les observaient, s’enhardissaient, terminant pour certains de l’eau jusqu’aux genoux ou jusqu’aux fesses sous l’œil goguenard des demoiselles qui s’en amusaient, se moquaient d’eux poussant des cris d’Orfée, riaient à gorge déployée et, malicieusement, dissimulaient leurs accessoires vestimentaires.

Pour autant, rien ne les décourageait et, le lendemain, ils s’élançaient à nouveau ; quolibets, exclamations fusaient de part et d’autre.

Le silence de la classe me faisait, souvent, somnoler ; ou, l’esprit inoccupé, je vagabondais dans les sentiers, les champs, les labours, les foins, les moissons, les semailles, les vendanges…

A  la fin du siècle dernier, invités, ma mère et moi, par le maire du bourg et d’anciens élèves à une petite réception conviviale en l’honneur de leur ancienne maîtresse, le maire s’approche de moi et me dit : « On a essuyé nos culottes sur le même banc, tu t’en rappelles ? » et d’ajouter : « même qu’une fois, tu es parti de l’école, ta mère te cherchait partout et, finalement, tu faisais les foins, ça s’est terminé par des torgnolles. »

Bien sûr, je m’en souvenais, j’avais rencontré le passé.

 

Jacques Lannaud

 


12/10/2024
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Les chemins de l'alchimiste

 
Le BUGUE
 
 

Né en 1957, Claude Diologent est d’abord instituteur et formateur puis il change de vie en devenant professeur d’eutonie.

Revenu, dix ans plus tard, dans l’éducation nationale, il se consacre à mettre en place une éducation globale de l’enfant et met en place un atelier philo dans sa classe.

Soutenu par un ami alchimiste et par la rencontre de plusieurs maîtres de méditation tibétains et orthodoxes, il se lance dans l’écriture.

« Les chemins de l’alchimiste » est son troisième roman.

 

 

 

ABC

 

 


11/10/2024
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La rose de l’Alhambra. Épisode n° 23, par Françoise Maraval

 

 

 

La rose de l’Alhambra

 

Résumé des épisodes précédents.

 

 

 

Isabelle, fille aînée de viticulteurs du Bas Languedoc, Arthur et Marguerite Garrigues, par son mariage avec Miguel de Almanzar, est entrée dans une riche famille espagnole de la région de Valencia.

 

L’unique propriétaire des lieux, Luciana Ferrero, a dû se résigner, en épousant son voisin Juan de Almanzar, simple maraîcher et cela faute de soupirant. Ce dernier intéressé par l’« affaire » proposée par son futur beau-père, Luis Ferrero, partage désormais la vie de Luciana et se retrouve à la tête de l’orangeraie sans en être le propriétaire. Il a rempli son contrat : un enfant est né de cette union. C’est Miguel, l’enfant chéri de Luciana, conservatrice et fanatiquement religieuse.

 

Mais, une rivale amenée par son fils va savoir trouver sa place dans la vaste demeure et lui faire de l’ombre. Ainsi, Isabelle, devenue Isabella, provoque quelques bouleversements à l’ordre établi avec la complicité de Miguel son mari. Trois enfants sont nés de cette union : Juan, né en 1879, Maria-Isabella, née en 1883 et enfin Alfonso, en 1893.

Alors qu’une épidémie de choléra ravage le pays, le domaine est épargné grâce à l’application de gestes barrières et aussi grâce à la vaccination.

 

La pandémie à peine terminée, un incendie détruit l’oliveraie voisine des Alvarez.

Le bilan est lourd, le propriétaire meurt des suites de ses brûlures. Miguel de Almanzar recueille la petite Olivia Alvarez devenue orpheline et rachète la propriété de ses parents. L’enfant récupérera l’argent de la vente à sa majorité.

Des années ont passé et Juan junior et Olivia s’aiment mais Miguel de Almanzar s’oppose au mariage. Les amoureux quittent le domaine et Juan trouve un emploi de jardinier à Aranjuez. La nouvelle vie est difficile. Ils attendent la majorité d’Olivia pour qu’elle puisse récupérer son héritage chez le notaire de Bárriana. Il est grand temps car Olivia est enceinte…

 

Des jumeaux ont vu le jour ; ils sont très beaux et se nomment : Violetta et Vincente. Le fils Juan s’est rapproché de son père ; il est de retour à l’oliveraie qu’il administre en tant que nouveau propriétaire. Miguel de Almanzar en est heureux d’autant plus qu’une maladie le ronge. Il a définitivement repoussé son épouse. Cette dernière, Isabelle, s’est amourachée du professeur principal de son plus jeune fils : le professeur Fernando Delgado.

 

Elle se réfugie au domaine des Belles Demoiselles après le décès de son mari, en compagnie de son amant Fernando Delgado. Celui-ci quitte l’enseignement et reprend l’exploitation viticole d’Arthur Garrigues devenu son beau-père.

 

Le jeune Alfonso a terminé ses études à l’Université de Salamanque. Après avoir séjourné un an à Séville chez son ami Ramon Sanchez, le futur enseignant du grand séminaire de Grenade a des ambitions politiques : aider les rebelles à renverser la monarchie.

Alors qu’il a terminé sa première année scolaire à Grenade, il est questionné par la police …

 

 

23

 

Ramon Sanchez,

 

 

« Mon enfant, connaissez-vous Ramon Sanchez ? »

 

Mon sang n’a fait qu’un tour.

Je me suis vite ressaisi et j’ai joué la carte de l’innocence.

 

« Oui mon Père, il a partagé avec moi, toutes les classes du petit séminaire de Valence et certaines de l’Université de Salamanque. Nous sommes amis !  Et nous échangeons régulièrement par courrier.»

 

« Que connaissez-vous de ses activités clandestines ? »

 

J’ai ouvert de grands yeux et j’ai fait celui qui ne comprenait pas.

 

Un garde du Corps de sécurité et d’assaut a pris la parole.

 

« Votre ami a été arrêté et est incarcéré à la prison principale de Séville, pour être à l’origine de la formation d’un club d’activistes voulant renverser la Monarchie. 

Nous avons trouvé chez lui, les correspondances que vous avez échangées avec lui.

Elles sont codées. Nous travaillons à les déchiffrer. Nous vous avons à l’œil et au moindre faux pas ,vous serez, vous aussi, incarcéré. »

 

Le choc a été intense et j’ai cru un instant que j’allais m’évanouir.

 

« Ce n’est pas possible ! Ramon m’en aurait parlé, il n’a pas de secret pour moi. Sa grande passion est la poésie, je le vois mal devenir un activiste révolutionnaire. Au petit séminaire de Valence, nous correspondions déjà sous forme de code. C’est un jeu d’adolescent que nous avons poursuivi...»

 

Le Père supérieur a pris ma défense.

 

« Je vous ai parlé de la famille de mon jeune enseignant, ils sont tous irréprochables. Nous ne recrutons pas n’importe qui, nous avons fait une enquête préalable. Pourquoi leur fils rejoindrait-il l’opposition au régime ? Au grand séminaire, nous n’avons rien à reprocher à Monsieur Alfonso de Almanzar. Si il vous dit qu’il n’a pas été mis au courant des activités de son ami, il faut le croire. »

 

J’ai été prié de quitter la pièce. Je me suis incliné devant ces trois personnages alors que j’avais envie de leur cracher à la figure.

Je suis resté choqué, une partie de la journée et j’ai enfin réagi en cherchant un moyen efficace pour faire brûler toutes les lettres de Ramon. Dans ce sens-là, ils risqueraient de découvrir que je suis effectivement au courant des activités de Ramon. Mais, pourquoi, n’avaient-ils pas exigé de moi, le code ? Je suis monté au Generalife par les chemins les plus escarpés et j’ai fait brûler mes lettres au milieu de quelques broussailles. J’ai étalé le tout ; un orage salutaire a éclaté. Le vent violent qui a suivi, a dispersé les cendres du reste de mes missives aux quatre coins du tertre. Je pouvais, maintenant, redescendre tranquillement. J’ai eu le sentiment que personne ne m’avait suivi. Dorénavant, il faut que je me tienne sur mes gardes. Heureusement, les vacances scolaires sont proches, je vais pouvoir me remettre de mes émotions, en me réfugiant au domaine des Belles Demoiselles et me confier à Fernand Delgado et à la famille.

 

J’ai fini l’année scolaire tel un Zombie. Que faire ? Comment sortir Ramon de cette impasse ?

Non seulement, je me sens impuissant mais je suis devenu malade. Je ne garde aucun aliment et quand je me regarde dans la glace, je vois que j’ai vieilli.

 

Comment aider Ramon

Mon ami

Ce fils de mitron

L’aîné de la fratrie

Aspiré par l’Église

Échappé sans remords

Élevé au niveau universitaire

Déchiré par la misère du peuple

Rattrapé par ses origines

Pour hélas être trahi par l’humain

Comment aider Ramon

Mon ami

 

Les jours suivants, je comprends que je suis suivi. Je promène mes poursuivants dans la vieille ville, marchant à vive allure, feignant de rentrer sous un porche, ressortant l’instant d’après dans une autre ruelle. Je les ai semés, mais ils m’ont retrouvé et pour finir, je les perds vraiment.

Luis Machado, l’ingénieur de la pension de famille, s’inquiète pour moi. Il me propose son aide. Je dis juste que j’ai besoin de vacances.

 

Début juillet, j’ai pris la diligence pour rejoindre l’orangeraie familiale près de Barriana. J’y ai retrouvé la douceur de vivre ! Mes neveux, Vincente et Violetta sont adorables. Quant à mon grand-père, Juan, il est toujours actif dans son grand jardin. À Barriana, j’ai rendu visite à la famille de Ramon pour leur annoncer la triste nouvelle. Ils étaient déjà au courant. Après un court séjour, j’ai pris à Valence le bateau pour la bonne ville de Sète.

 

Ma mère et Fernand Delgado étaient sur le quai, souriants et heureux. Arrivé à leur niveau, je me suis effondré.

 

Quand j’ai repris connaissance, j’étais installé dans un grand lit moelleux, entouré d’oreillers et j’ai distingué le visage d’une fée penchée sur le berceau de son enfant. J’ai reconnu ma mère. J’ai été dorloté, choyé et l’histoire de Ramon a ému toute la famille. Fernando Delgado connaissait un avocat à Séville, un ancien camarade de promotion dont il avait gardé les coordonnées. Il est longuement resté au téléphone ; ils avaient tellement de choses à se raconter. Il ressort de la discussion que, dans un premier temps, l’avocat va aller se renseigner à la prison et peut-être voir Ramon au parloir.

Il faut patienter et il semble, a priori, qu’il n’y ait pas grand-chose à faire.

 

Les jours suivants m’ont paru une éternité et, enfin, des nouvelles sont arrivées. Ramon n’est plus à la prison de Séville. Il a été transféré au bagne de Ceuta dans les jours qui ont suivi son incarcération.

 

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Ceuta

 

 

Ceuta

 

Cette enclave espagnole, située au nord-est du Maroc, sur une presqu’île, autrefois le cachot de l’Espagne, abrite de nos jours, les prisonniers politiques purgeant une peine supérieure à huit ans. Ramon ne sera libre que dans 10 ans. Peut-être aura-t-il un aménagement de peine, mais il vaut mieux ne pas y penser.

Cette ville fortifiée surveille le détroit de Gibraltar depuis l’Antiquité. Les prisonniers sont formés à de nouvelles tâches, essentiellement la fabrication de voiles pour bateau.

On peut lui écrire, en ménageant ses propos, car les lettres sont lues avant distribution. Je lui ai donné des nouvelles de ses parents et de ses frères et sœurs. Ma vie quotidienne au grand séminaire de Grenade et mon séjour en France ont été mes principaux sujets de conversation. Fernando, aussi, a écrit. Il a su trouver les mots pour faire comprendre à Ramon qu’il ne sera pas seul à sa sortie du bagne.

 

Je voulais intégrer l’équipe des vignerons mais mon beau-père a préféré m’initier à la comptabilité du domaine viticole, activité qui occupait ses après-midi, presque chaque jour. Je n’aime pas les chiffres, mais je ne pouvais rien refuser à Fernand.

Je passais mes matinées avec mon grand-père Arthur, qui, comme chaque jour, attendait les nouvelles, les nouvelles du front… Déjà deux années de guerre ! Combien de morts, combien de blessés, combien de disparus, combien de prisonniers ?

Sur le journal du jour, il y a un article qui m’a étonné. Il parlait de l’Institution humanitaire, l’Office européen de la guerre, fondée par le roi Alphonse XIII d’Espagne, ce roi qui a voulu jouer la carte de la neutralité active.

 

Alphons

 

Alphonse XIII d’Espagne

 

Le but de cet organisme est de tenter de localiser les civils et les soldats capturés et portés disparus. Le roi voulait faire tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer leur situation et les remettre en contact avec leurs familles et même tenter de les rapatrier.

Ainsi, le premier ministre français a demandé au roi d’Espagne d’essayer d’obtenir le rapatriement de 2000 civils capturés en territoire ennemi et déportés dans des camps d’internement. En quelques mois, le roi a obtenu leur libération.

S’il fait libérer des anonymes, il fait aussi libérer des personnes connues :

- Maurice Chevalier, après deux ans passés en camp de prisonniers, rentre en France.

- Le pianiste Arthur Rubinstein obtient un passeport espagnol.

- Le danseur Vaslav Nijinski, grâce à l’intervention de l’Office, est expulsé aux États-Unis.

La presse française salue le rôle positif que joue le roi d’Espagne pendant la guerre.

 

Françoise Maraval

 

 

 

 

 

 

 


10/10/2024
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Et au milieu coule une rivière.

 

DAGLAN

 

Autorisons-nous la périphrase "Et au milieu coule une rivière" en s'inspirant du film de Robert Redford, tourné au Québec en 1992, adaptation de La Rivière du sixième jour de Norman Maclean. Pour ce documentaire, Philippe Rousselot obtint  l'Oscar de la meilleure photographie.

 

Ce film fut tourné avec pour décor la rivière Gallatin, en anglais, Gallatin River, cours d'eau d'environ 193 km, affluent du Missouri. Il forme une vallée qui se trace dans le Montana et le Wyoming aux États-Unis.

 

À 7 954 km de ces décors verdoyants d'Amérique du Nord, à Daglan, ce samedi 5 octobre, une bonne cinquantaine d'amis de La Maison de la pierre sèche et du causse  sont venus pour une sympathique Fête de la Science.

 

https://www.blog4ever.com/manager/articles/composer/13252441

 

 

Le Céou, à Daglan, fut la colonne vertébrale de la Fête de la Science.

 

La Nature a richement doté en châteaux et manoirs, le bassin du fleuve Dordogne. Nos cours d'eau, plus encore que ces legs patrimoniaux, ont ciselé nos collines pour nous livrer des décors qui, depuis des millions d'années, sont venus jusqu'à nous.

Le Céou de Monfaucon à Castelnaud sait être un lien bucolique. Il réunit le Quercy et le Périgord Noir.

 

 

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Les organisateurs ont été surpris par le nombre important d'adeptes de cette fête.

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C'est Jean-Jacques Jarrige, géologue, qui présenta les intervenants.

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De gauche à droite : Lola Ferreira-Martinez, Jean-Paul Liégeois, Francis Bichot, Nathalie Jacquemain et Jean-Jacques Jarrige.

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Nathalie Jacquemain  présenta les cartes des bassins du Céou et de la Germaine.

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Lola Ferreira, technicienne de rivière, disserta sur le contexte hydraulique de la Dordogne.

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Francis Bichot, ingénieur hydrogéologue, docteur en géologie structurale, intervint sur un point crucial de la thématique de l'eau en traitant le contexte des eaux souterraines.

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Jean-Paul Liegois, riche d'une itinérance saharienne, ouvrit la fenêtre sur la fontaine et des forages de Bouzic.

Photo © Bruno Marty

 

 

Dans la salle, on remarquait la présence de Patrick Labrande, maire de Saint-Germain-du-Bel Air, président du Syndicat Céou - Germaine et de Pascal Dussol, maire de Daglan.

 

Le Céou, rivière karstique, interpelle ses riverains, chaque année, avec ses fureurs. Le socle de ce sillon est certes loin d'être homogène, ce qui explique que, parfois, on peut assister à ce qui peut ressembler à une crue mais qui, en fait, est un débordement de la nappe. Répondant à une question posée, Nathalie Jacquemain partit sur un brillant exposé sur le phénomène artésien. Jean-Jacques Jarrige simplifia le schéma en comparant ce principe à un U dont les parois sont d'un niveau différent. 

 

À la fin des interventions, un film de 12 minutes, de Dorian Falconnet, qui n'est pas encore publié officiellement, fut la clôture de cette fête. Ce moment d'une qualité remarquable ne peut que faire aimer le Céou. Ce film est l'aboutissement d'une incitation de Jean-Jacques Jarrige. Bravo à ceux qui l'ont monté. Nous reviendrons sur ce merveilleux documentaire.

 

Pierre Fabre 

 

 


09/10/2024
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