Mois de septembre 2022
A quoi pensait notre ancêtre Néandertal ?
À quoi pensait notre ancêtre Néandertal ?
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Découvert en 1856, dans le vallon de Néander près de Düsseldorf, l'homme de Néandertal qui vécut de -350 000 à -35 000 en Eurasie continentale, a été, pendant plus d'un siècle et demi, victime de nombreuses injustices dues en partie à des préjugés raciaux et abondamment caricaturé. Mais, à cet homme prétendument dégénéré, homme singe, humain inférieur par rapport à nous les Sapiens, les découvertes archéologiques et paléontologiques du XXème siècle ont fini par rendre justice.
Le fondateur de Terre de l'Homme, passionné de préhistoire, lui avait consacré un article en novembre 2020 : Le sauvage - le préhistorique. (Cliquez sur le titre pour le lire).
Le Pôle d'interprétation de la préhistoire (PIP) des Eyzies s'apprête, dans le cadre de la fête de la science, à consacrer une conférence à Néandertal :
Néandertal avait-il des préoccupations symboliques, artistiques ? Si oui, lesquelles ?
Nous connaissons désormais très bien son anatomie, son histoire génétique, son extension géographique et la place que Néandertal, Homo neanderthalensis, notre lointain ancêtre, occupe désormais dans la lignée humaine. Son environnement, majoritairement plus froid que nos climats actuels, nous est également connu dans ses grandes lignes. Ses impressionnantes chasses aux grands herbivores, son régime alimentaire livrent toujours plus de données sur sa diète, son régime alimentaire qui n’en finit pas de se préciser, de se diversifier. Ses productions techniques, parfois déroutantes, ont de moins en moins de secrets pour les préhistoriens, même si parfois elles les surprennent ou étonnent par leur complexité.
Mais qu’en est-il de ses préoccupations au-delà de la simple survie quotidienne, de ses éventuelles productions autres que techniques ? Utilisait-t-il des parures ? Se servait-il de colorants ? Pratiquait-il l’art du dessin, du modelage, de la sculpture ? Avait-il quelque sentiment religieux, du moins cultuel ? Inhumait-il ses congénères défunts et si oui, peut-on en déduire quelque rite funéraire ? Qu’en est-il réellement de sa connaissance du milieu souterrain et pouvons-nous y interpréter quelque témoignage qui ne prête pas au doute en matière d’art pariétal ?
En un mot, l’homme de Néandertal avait-il des activités dites « symboliques », spirituelles, qui dépassaient la simple sphère techno-économique ? À la lumière des travaux et publications les plus récents, nous essaierons de répondre à ces questions délicates, sujettes à débats et qui divisent, même, nombre de spécialistes, illustrés par une série d’exemples relevant de différents volets de la documentation.
Cette conférence aura lieu au PIP, le 12 octobre à 18H30 et sera dirigée par Jacques Jaubert, un archéologue, préhistorien, paléolithicien spécialiste des productions techniques (industries lithiques) ou symboliques du Paléolithique moyen et des peuplements néandertaliens en Eurasie.
Source : site du PIP
Catherine Merlhiot
De l'horizontalité relative à la verticalité jupitérienne
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La modestie, l'humilité, la délicatesse exquise de ce délicieux président de la République, image de gauche, ancien combattant comme homme du rang lors de la Guerre de 14/18, ne pouvait triompher d'une époque aussi agitée, où les partisans d'un coup d'état attendaient leur heure en piétinant, de l'effondrement de sa quatrième version. La verticalité de la Cinquième République ne pouvait supporter, au-delà de l'année référendaire de 1958, que le premier des Français continue d'incarner à l'Élysée, le rang d'inaugurateur des chrysanthèmes. Point d'humour cinglant de l'Homme du 18 juin.
Le 28 septembre 1958, il y a donc 64 ans, à une majorité plus que confortable, les Français, nos parents, nos voisins, nos amis, ont choisi de suivre l'Homme du 18 juin, aussi l'Homme du 13 mai.
Il y a bien eu un noyau, consistant tout de même, qui ne voulut pas suivre le pas de la majorité qui se dessina alors. Qui avait raison, qui avait tort, en totalité ou en partie, c'est à l'histoire de le déterminer. À ce moment-là, j'étais un "garnement" qui "campait" sur les bancs de l'École laïque et républicaine. J'écoutais un délicieux professeur d'histoire Jean Delbès. Ce pédagogue était merveilleux par l'excellence de ses cours et par l'horizontalité qu'il voulait partager avec ses élèves.
Jean Delbès prit deux événements. Le premier, un dramatique accident routier, il le définit comme un regrettable fait divers, ensuite, il prit le 5 octobre 1958 et dit ce jour-là est une date historique, c'est le début d'une République. Il compléta, lui qui était manifestement attaché à la Troisième République, cette République n'est qu'une continuité de la Troisième qui, à ses yeux, était la plus importante et était la voie majeure. Pour lui, la Quatrième ne fut qu'une transition et la Cinquième qu'un enchaînement.
Le fait majeur du glissement de la Quatrième à la Cinquième République est que, par la validation du suffrage universel, l'on soit passé d'une République d'essence parlementaire à une République présidentielle.
La phrase-clé, toujours à mon humble sens, "le premier des Français est désormais le premier en France" nous vient du président Coty. Ce président, manifestement, souhaitait que le pouvoir incarne une forme de collégialité. Le président fondateur de la Cinquième s'empressa de le pousser vers la sortie. Par cette phrase culte, qui ne fut pas échappée à la légère, chaque mot fut minutieusement pesé, le président Coty, à mon humble sens, là, a traduit clairement sa lassitude, son épuisement et son dépit d'ardent républicain de ne pouvoir sauvegarder l'horizontalité, fut-elle approximative, d'un pouvoir qui s'effaçait vers une forme monarchique. La monarchie, terminologie venant du grec mono " seul " et arkhe " pouvoir ", " pouvoir d'un seul".
Sur la Côte d'Azur, alors bastion acquis aux idéaux progressistes et républicains, Le Méridional et La Marseillaise n'avaient pas la même lecture des résultats du référendum.
Sans entrer à fond dans l'hyperbôle facile, grotesque et excessive, ce basculement capital de notre système rappellerait la quatrième fable du livre III de Jean de La Fontaine, elle-même étant une réécriture de la fable 66 d'Ésope, celle-ci fut déclinée en une autre version par Phèdre et enfin par notre fabuliste La Fontaine.
Image Wikipédia
"Les Grenouilles qui demandent un Roi" est la quatrième fable du livre III de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668. Il s'agit d'une réécriture de la fable 66 d'Ésope, qui fut déclinée en une autre version par Phèdre et enfin par La Fontaine.
P-B F
Le viaduc de Chaumont, un bijou patrimonial du Plateau de Langres
La ligne de Paris à Mulhouse, s'étire sur 491,036 km. Elle dessert Troyes, Chaumont, Langres, Vesoul et Belfort.
Son premier ouvrage spectaculaire, 387 m de long, franchit la Vallée de la Voulzie, à Longueville, à 88 km de Paris. Il est aussi appelé Viaduc de Besnard. Ce magnifique ouvrage haut de 19,30 m, de 387 m de long, construit en pierre de taille et moellons, donne une excellente note au décor à cette cité du Provinois.
C'est au km 260.757 qu'elle franchit la Suize, modeste affluent de 48,6 km de la Marne. Comme la Seine, la Suize sourd du plateau de Langres à Courcelles-en-Montagne ; la Seine, elle, naît sur ce même plateau à Source-Seine, à 70 km de là.
Image Wikipédia
La première pierre de cet ouvrage d'art fut posée le 21 novembre 1855. Un an plus tard, la première locomotive franchit le viaduc de Chaumont. Il est inauguré le 18 avril 1857. L'ingénieur Decomble conçut cet ensemble dont le volume atteint 60 000 m3. 2500 ouvriers, en moyenne, y travaillèrent nuit et jour. Le viaduc long de 600 m, se compose de 50 arches sur une hauteur de 50 m. Cet ouvrage en pierre est l'un des plus remarquables ouvrages d'art de la seconde moitié du XIXème siècle, en Europe, sinon dans le Monde. Les promeneurs peuvent emprunter le premier étage de l'édifice et jouir d'une vue sur la vallée de la Suize.
Le responsable communication de la Mairie de Chaumont précise que, pour une période, pour le moment, indéterminée, seuls les abords de l'ouvrage sont accessibles au public. Les travaux en cours sont loin d'être terminés pour envisager la reprise intégrale des visites. A priori, il faudra donc attendre plusieurs mois. Le maître d'œuvre de ce chantier est SNCF Réseau. |
La ville de Chaumont et Ineo, GDF Suez ont mis en lumière un ouvrage d’art de 650 m de long éclairé par 430 LED, répartis sur deux des trois étages du viaduc.
2 000 heures de travail auront été nécessaires aux équipes d’Ineo pour mettre en scène, ce jeu de lumière orchestré par le concepteur lumière Jean-François Touchard. Chaque arche dont la plus haute se trouve à 50 m, est mise en valeur différemment. La lumière dynamique rythme la semaine, à chaque jour, sa couleur ; tous les quarts d'heure, un balayage de lumières blanches rappelle le passage des trains. En fin de semaine, toutes les couleurs de la semaine se fondent les unes dans les autres et créent un tunnel de couleurs dynamiques. Cette illumination s’inscrit dans le cadre du PPP signé avec Ineo et la ville de Chaumont, relatif à la rénovation, l’exploitation, la maintenance de l’éclairage public, des illuminations festives et à la mise en valeur du patrimoine.
Le viaduc de Chaumont fut construit en quinze mois, entre 1855 et 1856. Jour et nuit, 2 500 ouvriers et 300 chevaux ont permis cette construction rapide pour l'époque. Le maître d'ouvrage est la Compagnie des chemins de fer de l'Est et l'architecte Eugène Decomble. Il est édifié pour permettre au chemin de fer d’atteindre la partie haute de la ville. L'ouvrage se compose de 60 000 m3 de maçonnerie.
Le , dans leur retraite, les troupes du Führer détruisent deux arches du viaduc (soit 45 mètres de longueur), afin de couper la voie de chemin de fer et d'obstruer la route Chaumont-Auxerre. En raison de l'importance stratégique de la ligne, celle-ci est rapidement rétablie grâce à une voie provisoire, en service dès le , et le viaduc est effectivement reconstruit le .
Depuis le , le viaduc bénéficie d'une mise en lumière grâce à 430 projecteurs à diodes électroluminescentes (LED) disposés au pied du monument et dans ses galeries (conception des lumières de Jean-François Touchard).
Sa structure est composée dans la longueur de piles-culées le divisant en dix travées de cinq arcades sur 600 mètres. Verticalement, chaque arcade comporte le tablier d'une largeur de huit mètres soutenu par une arche de plein cintre, elle-même reposant sur deux étages d’arches de contreventement. Cette disposition permet à l'ouvrage de supporter les vibrations provoquées par le passage des trains, et de diminuer de moitié la section des piles.
Coordonnées & contacts :
- 52000 CHAUMONT
- Tél. : 03.25.03.80.80
- Fax : 03.25.32.00.99
- E-mail : office-tourisme.chaumont@wanadoo.fr
- Accéder au site VIADUC DE CHAUMONT
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Image Ville de Chaumont
Le particularisme de cet ouvrage, remarquable au demeurant, qui se trouve à moins d'un kilomètre de la gare de Chaumont, est de comporter une voie piétonne à son premier niveau.
Terminons avec un vœu écologique de portée générale. Le trajet Paris-Mulhouse trop long, pour l'heure, est hors de portée de cette expérience.
La SNCF et Bombardier ont testé en 2022, cinq rames TER modifiées. Leurs deux moteurs Diesel ont été remplacés par des batteries qui permettront de rouler sur des lignes non-électrifiées sans émettre de polluants et de moderniser le parc de trains existant. Premier essai entre Nîmes et Le Grau-du-Roi.
Sources de ce billet :
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Cela date de la reine Jeanne
Image Monumentum
Surtout, n'allez pas croire que les choquantes dépenses pharaoniques, largement médiatisées, de ce mois de septembre, pour oublier les problèmes de tout un chacun, ont eu un impact sur un bien humble petit-fils de métayers. Je suis, comme mes aïeux, totalement acquis à l'idéal républicain. Sans aucun doute, je n'admettrai jamais l'archaïsme du pouvoir par la naissance, fut-il symbolique et protocolaire, que ce soit dans la théocratie d'outre-Manche ou au-delà des Pyrénées, là ou l'héritier indirect de Franco, le fils du chasseur d'éléphants, se considère légitime. L'authenticité du pouvoir ne peut être affirmée que par le suffrage universel. Cette condition, certes nécessaire, en paraphrasant une banale formulation des élèves s'initiant à la géométrie, n'est hélas pas suffisante. Les monarchies, quelles qu'elles soient, sont une ferme et inadmissible récusation de l'article premier d'un texte à ne point sacrifier. Celui-ci s'appelle la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen.
Ce n'est pas pour me rallier à une quelconque image monarchique que je me suis, lors de mon séjour sur la Côte d'Azur, interrogé sur une expression populaire du pied de Sainte Victoire à l'ancien comté de Nice. Si un Martégal [habitant de Martigues] va au marché du mercredi avec une vieille bicyclette brinquebalante, il risque d'entendre ses amis le railler en lui disant "Ta bicyclette date de la reine Jeanne". Ah, d'accord... mais qui pouvait bien être cette reine Jeanne. Si vous questionnez vos interlocuteurs, bien peu sauront vous répondre et vous préciser de qui il s'agit. Les passionnés d'histoire savent ou sauront en trouver plusieurs dans les matrices généalogiques. Comme cette expression n'est jamais utilisée dans les provinces septentrionales ou même au cœur de notre hexagone, essayons de trouver qui pouvait bien être cette reine Jeanne qui revient sur le tapis, pour parler d'une époque qui, vraisemblablement, serait plutôt concomitante à la République de Gênes ou au premier implant des Grimaldi sur le rocher monégasque.
Il ne semble donc pas du tout que cette reine Jeanne soit Jeanne de France. Cette princesse française de la dynastie des Valois, née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi et morte le 4 février 1505 à Bourges. Elle fut la première femme du roi Louis XII, elle a été reine de France, pendant quelques mois en 1498.
Retenons plutôt l'hypothèse de Jeanne de Laval, (10 novembre 1433, Auray – 19 décembre 1498, Beaufort-en-Vallée). Elle fut reine consort de Naples et reine de Jérusalem (titulaire), duchesse de Bar, duchesse d'Anjou, comtesse du Maine et de Provence. Elle est la fille de Guy XIV de Laval et d'Isabelle de Bretagne. Elle s'est mariée le 10 septembre 1454 à Angers avec René d'Anjou (1409-1480), veuf d'Isabelle Ire de Lorraine.
Pont de la reine Jeanne à Saint Benoît (Alpes de Haute-Provence). Image Structurae
La Reine Jeanne laisse quasiment une image mythologique en Provence. Son nom est devenu le toponyme de divers lieux, châteaux, ponts, tours et chemins. La Provence s'est donc appropriée cette reine, seconde épouse du "bon roi René". Elle est, aussi, une fierté de l'Anjou où elle essaya, par son humanisme, d'atténuer la misère des plus humbles.
René 1er d’Anjou, Comte de Guise, Duc de Bar de Lorraine et d’Anjou, Roi de Naples, de Jérusalem et d’Aragon, est surnommé « le Bon Roi René ». En 1454, suite au décès d’Isabelle 1ère de Lorraine, son épouse, il se remarie avec Jeanne de Laval (1433-1498). Amoureux des arts, c’est un grand mécène. Il contribue à la relance de l’économie en Anjou, affectée par la guerre de Cent ans. Il meurt à Aix-en-Provence, le 10 juillet 1480 et est enterré dans la cathédrale d’Angers, au côté de sa première épouse. Durant la guerre de Cent ans, les Anglais s’étaient établis au château de Beaufort. Au milieu du XVe siècle, le Roi René l’acquiert et le fait aménager avec une quatrième tour octogonale dite « tour du Roi René ». Jeanne de Laval y ajoute une autre tour octogonale en 1459. A la mort du Roi, elle organise et dirige la sénéchaussée de Beaufort dont elle a l’usufruit et rend la région prospère. Elle donne de nouveaux avantages aux habitants. Par l’ordonnance du 2 mai 1471, rédigée au manoir de la Ménitré, elle réglemente l’usage des prairies communales. La Duchesse d’Anjou tente de lutter ainsi contre la misère. Un monument lui rend hommage en 1842 à Beaufort. La statue trône au sommet d’une colonne de douze mètres. La hauteur de la statue aurait été calculée, dit-on, pour que les yeux de Jeanne rencontrent ceux de René dont la statue est située près du château d’Angers.
Le roi René et son épouse Jeanne sont représentés sur un triptyque peint par Nicolas Froment en 1475 et exposé dans la cathédrale d'Aix. Image domaine public.
P-B F