Mois de juillet 2021
Histoire du musée d'Orsay
Situé dans le 7ème arrondissement de Paris, le long de la rive gauche de la Seine, le musée d'Orsay est installé dans l’ancienne gare d’Orsay, réaménagée en musée sur décision du président de la République Valéry Giscard d’Estaing
Façade du musée d'Orsay sur la Seine
Ses collections présentent l’art occidental de 1848 à 1914 , dans toute sa diversité : peinture, sculpture , arts décoratifs, art graphique , photographies , architecture etc. Il est l’un des plus grands musées d’Europe pour la période .
Le quai des Tuileries - le Pont Royal - la grenouillère
Peinture de NOËL Alexandre Jean - musée Carnavalet
Le musée, ainsi que les bâtiments qui l’ont précédé à cet emplacement, tient son nom du quai adjacent : le quai d’Orsay. Charles Boucher d’Orsay, conseiller au parlement, prévôt des marchands , présida les travaux d’assainissement du quai de la Grenouillère devenu, par arrêté du roi Louis XIV, quai d’Orsay.
La première pierre du quai fut posée le 6 juin 1705 . Les travaux se déroulèrent avec lenteur .
Sous le règne de Louis XV, une lettre-patente du 22 avril 1769, nous dit :
« le quai d’Orsay qui a été ordonné dès l’année 1704 et qui est commencé à la descente du Pont-Royal, sera continué sous la même dénomination jusqu’à la rue de Bourgogne . Il y sera construit des murs ou établi des ports, suivant que le besoin du commerce et la commodité des citoyens pourront l’exiger . »
Le quai sera terminé sous l’Empire .
A partir de 1810, est édifié Le Palais d’Orsay qui, à partir de 1840, accueille le Conseil d’État au rez-de-chaussée puis, 2 ans plus tard, la Cour des comptes au premier étage .
Il est incendié en 1871 pendant la Commune de Paris et laissé à l’état de ruines jusqu’à la construction par Victor Laloux, de la gare d’Orsay sur l’emplacement du Palais .
Le palais d'Orsay - reconstitution 3D
La gare d’Orsay , ancien terminus de la Compagnie du Chemin de fer Paris-Orléans, a été édifiée pour accueillir les visiteurs et les délégations étrangères de l’exposition universelle de 1900.
Ancienne gare d'Orsay - archives photographiques du musée d'Orsay
Afin de permettre sa transformation en un musée des Arts du XIXème siècle, selon la volonté du président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, le bâtiment a été reconfiguré de 1983 à 1986 par les architectes Renaud Bardon, Pierre Colboc et Jean-Paul Philippon, lauréats d’un concours d’architecture organisé en 1979 et rejoints ensuite par l’architecte d’intérieur italienne Gae Aulenti.
La peinture, la sculpture, les arts décoratifs y sont exposés, les uns en permanence, les autres au cours d’expositions temporaires. L’ensemble est d’une grande richesse.
Si vous avez l’opportunité d’aller dans la capitale, consacrez une demi-journée ou une journée entière à ce musée. Un self- service très abordable vous permet de vous restaurer agréablement dans un décor digne du musée.
Amateurs d’Art, vous ne serez pas déçus . Encore faut-il que les conditions sanitaires le permettent …
Si de temps en temps, il vous semble apercevoir une légère ombre se pencher sur tel ou tel tableau, ne vous inquiétez pas, ce n’est que le souvenir de mes nombreuses visites d’antan .
Ancienne gare d'Orsay -archives photographiques du musée d'Orsay
Françoise Maraval
Qui reconnaîtra cette personne remarquable qui venait du Sud.
Si vous souhaitez qu'un personnage qui a marqué la vie du Pays de l'homme apparaisse sur ce blog, pour demander au lectorat de l'identifier -et de relater des souvenirs, des anecdotes- adressez à quelques lignes sur la personne et, au moins, une image. Il n'est pas du tout nécessaire que l'inconnu(e) soit un personnage de premier plan. Sur le blog antérieur de Terres de Nauze, ce furent une figure féminine de la Résistance et le conducteur du train minier de Merle qui ont le plus passionné les lecteurs. |
30/07/2021
Belvès, animation de rue. Le coq de la Peyroune
PAYS de BELVÈS
Ce mercredi 28 juillet, les animations estivales reprenaient leur rythme. La place de la halle accueillait les vacanciers par grappes de dizaines pour le repas gourmand promu par l'office de tourisme. Ce moment de convivialité se révéla complémentaire avec la visite de la galerie de Jacqueline Joly et la brocante de Sébastien.
CLIQUEZ SUR LES IMAGES
Sylvie Marty. Photo D.R
Dans la rue Jacques Manchotte, au niveau du Musée Rebière, les Reipétits du Coux sont venus se produire. Ils ont chanté et dansé. Le blog reviendra d'ici quelques jours sur ces animations et visites. Aujourd'hui, nous nous limiterons à parler d'une historiette occitane, écrite par Martial Rouby, il y a bien plus d'un demi-siècle.
Cette historiette, truculente à l'envi, a été découverte par les Belvésois après sa parution et racontée avec toute la finesse de la regrettée Sylvie Marty qui, conteuse des "Pêche-lune", amusait beaucoup les occitanistes.
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Martial Rouby, poète et conteur occitan, né à Lolme en 1895, a vécu au château de Sainte-Croix de Beaumont. Il décéda en 1981 à Prigonrieux, localité qui a pérennisé son nom avec une rue. Il est l'auteur des ouvrages : Cansous de ma Crouséto et Ma Garbéto. Martial Rouby a prononcé un réquisitoire musical de très haut niveau avec La Polucion https://www.youtube.com/watch?v=khU_eg00OaM https://www.youtube.com/watch?v=khU_eg00OaM |
Lo Gal de la Peirona Texte en occitan, la traduction en français figure au-dessous. |
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I aviá ‘na quita craba |
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Benlèu quò vos estona |
En corrent sa criquèta |
En mens d’una setmana
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Sus aquò la Peirona |
Quand sau’eron l’istoira Quò arrestèt la ponta |
Sus aquela finala
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Le coq de la Peyroune
Peut-être cela vous étonnera
Mais je veux vous parler du coq de la Peyroune
C'était un sacré animal ! Pour suivre une criquette
Et lui faire la cour, il quitta poulardes et poulettes.
Il plaqua toute sa basse cour
En moins d'une semaine, partout cela se savait,
De Belvès à Naussane, de Lolme à St Cyprien.
Les geais et les pies, les merles, les pépues
Et toutes les bavardes ne parlaient de rien plus.
Quand ils surent l'histoire de ce fichu manant, un troupeau de pintades monta un cancan.
Cela faisait tomber de honte les couveuses des alentours
Cela arrêtait la ponte dans toutes les basses-cours.
Il y avait même une chèvre qui l'avait remarqué !
Un âne ricanait à s'en trouver mal !
Les dindons s'étouffaient, les oies en riaient :
Ensemble, ils se moquaient de ce coq si "couillon"
Qui suivait sa criquette qui ne savait ni pondre, ni couver.
Un soir il rentra sans crête !
Un soir il rentra déplumé !
La petite friponne le renvoya un peu plus tard.
Les œufs de Peyroune du coup furent plus clairs.
Sur cela, la Peyroune dit au pauvre coq
"Tu seras la soupe bonne, le jour de carnaval"
La soupe fut bonne et comme vous le pensez
Le coq de la Peyroune a fini de chanter.
Sur cette histoire finale, tirez une leçon, tirez une morale de ma petite chanson
On y laisse la vie, l'honneur et la santé
C'est ce que l'on mérite lorsque l'on va galoper.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Sylvie Marty, hélas, n'est plus là pour conter les belles et savoureuses histoires de la langue qui chevauche les montagnes pyrénéennes, enchâsse l'Auvergne et atteint les Alpes, en donnant à nos provinces occitanes tout le charme du verbe des troubadours. Maurice Teyssandier, que tout le monde connaît et apprécie, a été choisi par René Barde, le tuteur du Musée Rebière, pour être le chantre de la langue de nos ancêtres, en nous racontant la dramatique infortune du Coq de la Peyroune.
Dans la rue, le Baron de Mortes C... tenait tribune.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
En remerciant le majoral Jean-Claude Dugros pour son appui dans la finesse de la langue occitane.
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Demain : Culture et patrimoine. Le regard de Françoise Maraval sur le Musée d'Orsay.
Siège d’Alésia : Vercingétorix pouvait-il vaincre César ? ( partie II)
Le chêne de Flagey, dit aussi chêne de Vercingétorix, camp de César, près d'Alésia - Franche-Comté
Gustave Courbet - 1864
Courbet joue ici avec les codes de la peinture. Paysage, portrait d’un arbre imposant, auto-portrait déguisé de l’artiste enraciné, scène de chasse par la course du chien poursuivant un lièvre, le tableau est aussi une peinture d’histoire. Lors de son exposition au rond-point de l’Alma en 1967, Courbet ajoute un sous-titre donnant une dimension politique à la toile. La querelle sur la localisation d’Alésia, entre Côte d’or et Doubs, bat son plein, synthétisant les confrontations idéologiques de l’artiste et Napoléon III : Vercingétorix contre César, démocratie contre impérialisme, indépendance régionale contre pouvoir centralisateur.
Après l’échec de César au siège de Gergovie, Vercingétorix entreprend une longue marche. Les deux armées ennemies s’observent, se suivent, se poursuivent, s’accrochent sur des centaines de km, sans s’affronter réellement sinon dans des escarmouches de cavalerie.
Toute cette longue file de soldats, portant fardeau, s’étire le long de chemins plus ou moins accidentés où les montées retardent la progression. Il faut être vigilant : l’avant-garde à cheval prend de l’avance, se faufile par des raccourcis, observe sur le faîte de monticules ; de même, l’arrière-garde a pour mission de protéger l’armée sur ses arrières et chacune de donner l’alerte. Des éclaireurs sont là pour apporter les informations ou les ordres et se livrent à des allées et venues entre détachements et commandement.
L’intendance essentielle à la survie des hommes suit à l’arrière plus lentement, péniblement, avec des chariots tirés par des bœufs ou des chevaux de trait, transportant tout le nécessaire en armes, boucliers, lances, javelots, cuirasses, épées (gladius )…ce que l’on appelle " impedimenta " bagages, machines à lancer des projectiles ( tormenta ), l’approvisionnement.
Parmi ces ustensiles guerriers, l’ Aries, le bélier, poutre de bois munie d’une tête de fer dans un bâti en bois protégé qu’on approchait du rempart attaqué. Mû par des cordes, il heurtait avec violence la muraille ennemie pour l’ébranler ou l’abattre. Scutum , le bouclier, bandes de bois recouvertes de cuir, garni de haut en bas de bandes de fer, il mesure 1m20 sur 0m80 chez les Romains, plus étroit chez les Gaulois et plus long 1m80.
Suivent aussi tout un peuple de marchands, de métiers : charpentiers et menuisiers, forgerons qui fondent le métal, le plomb, fabriquent les glaives , les lances (le pilum) etc…
Ce long parcours entraîne les deux armées vers l’Est : César rejoint Langres, capitale des Lingons, où il met ses hommes au repos et s’adjoint les services d’un corps puissant de cavalerie germaine. Il voudrait livrer bataille au plus tôt mais Vercingétorix ne se prête pas à ses plans. Tous les peuples de la Gaule font cause commune avec lui et il cherche à organiser l’insurrection gauloise qui compte, à présent, 300 000 hommes face aux dix légions romaines soit environ 50 000 hommes avec une puissante cavalerie. La tactique gauloise consiste à affamer les Romains en incendiant les campagnes, tactique de la terre brûlée.
César prend l’initiative et descend vers le Sud, cherchant l’affrontement mais le chef arverne transporte son quartier-général à Alésia. L’armée romaine se retrouve, un soir, à Til-Châtel, soit à 15 km de l’armée adverse.
Ordre est donné par Vercingétorix d’attaquer, contrairement à son plan initial, mais la cavalerie gauloise se heurte à la cavalerie germaine qui prend le dessus : lourdes pertes de chaque côté et Vercingétorix se replie dans Alésia.
Le chef gaulois perd le contrôle de la plaine des Laumes, s’enferme dans la forteresse tandis que l’armée romaine entreprend les travaux de siège.
Il a renvoyé le reste des cavaliers, profitant d’une pause nocturne des travaux romains, leur demandant de mobiliser tous les hommes capables de se battre pour venir au secours des 80 000 Gaulois à l’intérieur de la place-forte.
Les Commentaires sur la guerre des Gaules Commentarii de Bello Gallico), ou simplement La Guerre des Gaules (Bellum Gallicum ou De Bello Gallico), sont un ouvrage d'histoire en sept livres où Jules César raconte sa victorieuse guerre des Gaules (58-52) ; il est complété par un huitième livre, écrit plus tard par Aulus Hirtius (Wikipédia)
Laissons la parole à César :
« Les Gaulois, assiégés dans Alésia, attendirent les secours jusqu’à la date fixée : plus de blé. Ils ignoraient tout du retard des Héduens. Ils délibérèrent de leur sort au cours d’une assemblée. Certains envisageaient la reddition, d’autres estimaient leurs forces suffisantes et voulaient que l’on fasse une sortie. Mais, Critognatus, d’origine arverne de haut rang, bénéficiant d’une grande autorité, prit la parole en ces termes que l’on ne peut passer sous silence :
« De l’opinion de ceux qui plaident pour la reddition la plus honteuse et l’esclavage, je ne dirai rien mais j’estime qu’ils ne doivent pas être considérés comme des citoyens et ne devraient pas siéger au Conseil. Pour moi, l’affaire est claire et je suis en faveur de ceux qui prônent une sortie faisant appel à l’antique souvenir de la vertu gauloise.
C’est faiblesse d’esprit et absence de courage que de ne pouvoir supporter, quelque temps, la disette. En outre, s’exposer à la mort, c’est faire preuve d’un courage plus noble que celui de supporter tranquillement la douleur. J’approuve l’idée selon laquelle le sacrifice de notre vie n’est possible qu’au regard et en tenant compte de la Gaule entière que nous avons sollicitée pour venir à notre secours. Que penseraient nos frères, du courage de ces 80 000 combattants réunis ici, après avoir péri, forcés de livrer bataille presque sur leurs cadavres ? Ne spoliez pas ces hommes de votre appui, eux qui choisissent de sacrifier leur vie pour vous sauver et éviter que la Gaule ne se prosterne et se soumette à une servitude éternelle par faiblesse et irréflexion. Parce qu’ils ne sont pas encore là, devrait-on douter de leur loyauté ? Eh bien quoi, on ne reçoit aucun message car toute liaison est impossible mais on peut se servir d’informations romaines qui filtrent, eux qui, jour et nuit, travaillent dans la crainte de leur arrivée. Mon avis ? Faire comme nos frères dans une guerre nullement comparable à celle-ci contre les Cimbres et les Teutons. Obligés de s’enfermer dans leurs places-fortes, ils subirent les mêmes privations et se maintinrent en vie grâce au sacrifice de ceux qui étaient devenus inutiles au combat et ne voulaient pas se livrer à l’ennemi. Cet exemple sans précédent devrait s’afficher au nom de la liberté et pour la postérité . La Gaule ravagée et dans l’adversité, les Cimbres quitteront notre territoire pour d’autres, en nous abandonnant à nos coutumes, nos lois, nos campagnes et notre liberté. Mais, les Romains, poussés par la vengeance, ont appris de leurs nobles et puissants, que la victoire permet de s’installer dans un pays et de lui imposer le joug de l’esclavage. C’est cela le but de leurs guerres dans des pays éloignés. Mais, regardez plutôt cette province gauloise soumise : ses lois, ses droits sont abolis. Elle est, maintenant, sous les haches des licteurs et ploie sous une servitude éternelle… »
Le conseil décide de faire sortir les Mandubiens avec femmes et enfants, plutôt que de suivre l’avis extrême de Critognatus. Mais, les Romains ne vont pas à leur secours et ils périront entre les remparts et les fortifications romaines.
Enfin, l’armée de secours arrive : « Des hauteurs de la citadelle, on regardait dans la plaine, on accourait en foule pour les apercevoir, c’était un déferlement de joie et d’allégresse.
…De tous les camps qui occupaient le haut des crêtes, on regardait vers le bas tous les soldats qui attendaient le déclenchement de la bataille finale….les combats se déroulèrent de la fin de la matinée au coucher du soleil sans résultat décisif, alors les cavaliers germains se lancèrent à l’assaut, culbutèrent leurs ennemis, entourèrent les archers en fuite, les taillant en pièces….abattus et désespérés, les assiégés voyant la victoire leur échapper, se réfugièrent dans la place-forte.
Après une journée de répit, l’armée gauloise extérieure avait fabriqué quantités de claies et fascines (crates ), d’échelles (scala ), de harpons ( harpago ), sort du camp en silence au milieu de la nuit, se dirigeant vers les lignes de circonvallation. Aux cris poussés, on se doute, dans les retranchements, de ce qui se passe et ils bousculent les nôtres avec lancers de frondes, flèches, pierres….
Les jours précédents, César avait assigné à chacun son poste de combat ; ceux-ci se précipitent vers les retranchements, projectiles de plomb, lancers de pierres… chassent les gaulois.
Comme l’action se déroulait sous les yeux de tous et qu’il n’était pas possible qu’un exploit ou une lâcheté restassent ignorés, des deux côtés, l’amour de la gloire et la crainte du déshonneur excitaient les hommes à se montrer braves.
L’obscurité empêche de bien y voir et nombreux sont les blessés dans chaque camp.
Les Gaulois, d’une certaine distance du retranchement, lançaient une multitude de traits leur permettant de tenir la distance mais se rapprochaient des aiguillons qui les transperçaient, tombaient dans les trous….
Les assiégés qui étaient sortis pour préparer une attaque de Vercingétorix en comblant les fossés, voyant l’échec de l’armée de secours et la situation se dégrader, retournèrent dans la place. »
Le papyrus de César
Le récit se poursuit et César indique qu’à ce point de la bataille, les Gaulois n’ayant pu briser les lignes de défense, s’interrogent et se demandent quoi faire.
«Les lieux étaient connus des éclaireurs, alors les chefs ennemis choisissent 60 000 soldats sortis de la masse des peuples gaulois, réputés pour leur grand courage. Ils conclurent un pacte secret fixant l’attaque autour de midi. A leur tête, ils placent l’arverne Vercassillaunus, cousin de Vercingétorix, l’un des quatre chefs les plus proches de lui.
Dès la première veille, Vercassillaunus quitte le camp pour effectuer le trajet de nuit, se dissimulant derrière une haute colline que tenaient, solidement, deux légions, et ordonne à ses soldats de se reposer après cette marche nocturne. Quand midi approche, il se dirige vers le camp romain, la cavalerie se poste vers les retranchements de la plaine et les soldats se présentent devant le camp.
Du haut de la place-forte, Vercingétorix aperçut les troupes de son cousin et sortit de la citadelle. L’attaque préparée avec des claies, des passerelles, des chariots d’approche et des faux de remparts, il avance. De tous côtés, ce sont des combats acharnés, les ouvrages assaillis, on en vient au corps à corps. Les Romains étaient séparés par les nombreux retranchements et il ne leur était pas facile de faire face.
César était informé, à tout instant, du déroulement de la bataille, envoyant de l’aide aux bataillons en difficulté. Pour chacune des parties, il fallait faire face, faire montre de courage, en ce moment décisif.
Dans les collines, la situation était critique du fait de l’envoi des troupes de secours de Vercassillaunus : ils avaient gravi les fortes pentes, nous lançaient des traits, pénétraient nos défenses, faisaient la tortue, jetaient des amas de matériaux dans les fossés, dans la montée, recouvrant les pièges que nous avions dissimulés. Les armes et les forces nous manquaient.
César décide, alors, d’envoyer son meilleur lieutenant Labienus au secours de ses soldats épuisés, à la tête de six cohortes ( entre 400 et 500 h./ cohorte ) et mission de résister. Il leur dit que c’était là un combat de la plus haute importance et que l’issue de la victoire en dépendait.
Les assiégés sont retardés par la multiplicité des retranchements au bas des collines. Ils délogent les défenseurs en haut des tours, remplissent les fossés, ouvrent les palissades et le parapet à coups de faux.
César envoie le jeune Brutus avec des cohortes et le légat Flavius pour reprendre le combat en main ; puis, il se hâte vers l’endroit où Labienus est en souffrance avec quatre légions et une partie de la cavalerie. L’autre partie de la cavalerie est chargée de contourner les lieux et d’attaquer l’ennemi dans le dos. Labienus n’avait pu s’opposer au franchissement des fossés par les Gaulois. »
A présent, va se jouer le sort de la bataille. César, voyant son principal lieutenant dans une situation critique, va courir à son secours avec des renforts.
« Enveloppé dans sa toge pourpre qu’il porte dans de telles circonstances et salué par les légions, le combat s’engage entre les ennemis et les escadrons de cavalerie appuyés par les renforts qui l’ont accompagné. Des clameurs s’élèvent de partout. Nos soldats délaissent le javelot pour le glaive dans un corps à corps. Soudain, la cavalerie arrive par derrière avec des cohortes. Les ennemis prennent la fuite poursuivis par les cavaliers….Vercassillaunus fut tué dans sa fuite. De la citadelle, on se rendit compte de la défaite et du massacre qui s’ensuivit. »
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César par Lionel Royer - 1899
(l' historicité de la scène telle que représentée ici est soumise à caution)
Fin du récit de la bataille, les troupes de secours se replient précipitamment, les assiégés restants retournent dans la citadelle ainsi que Vercingétorix. Le chef gaulois, après concertation du conseil, choisira de se rendre à César assis en grande pompe devant son camp, auquel il remettra ses armes, les jetant à ses pieds.
Quelques considérations sur la bataille :
Vercingétorix avait réussi la pemière brèche dans la plaine et était sur le point de réussir sa tentative. Sur le mont Rea, Vercassillaunus avait rompu la ligne romaine. La situation était donc critique pour l’armée de César. IL eut suffi que le gros de l’armée de secours attaquât dans la plaine pour que César soit définitivement battu. Mais, les chefs héduens, jaloux des chefs des Arvernes, ne bougèrent pas et cet abandon, pire qu’une trahison, est à l’origine de la défaite gauloise.
Un musée a été édifié à Alésia. Pas seulement pour rappeler la grande bataille qui s’est déroulée en ces lieux mais, aussi et surtout, parce que un grand chef gaulois, pour la première fois, réussit le miracle de l’unité de la Gaule face à un envahisseur impitoyable et des peuples jusque là divisés. L’autorité, le pouvoir, le charisme du jeune chef arverne engendrent des jalousies parmi des peuplades qui avaient collaboré avec les Romains et qui, pour retrouver leur « liberté », n’hésitent pas à faire défection.
Jacques Lannaud
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Demain : les rendez-vous des juilletistes au castrum belvésois, P-B F.
Après-demain : Culture et patrimoine avec le regard du Musée d'Orsay de Françoise Maraval.
La Dordogne est très haute, le Neufond, seul, péniblement, arrive à Siorac mais le Valech s'est éclipsé sous Carvès.
La vie est un long fleuve tranquille, le film français réalisé par Étienne Chatiliez et sorti en 1988, n'a strictement rien à voir avec l'observation d'échelle limnimétrique.
La Dordogne au pont dit de Siorac, le 5 décembre 2020. Le fleuve, sans être à l'étiage, est très bas pour un dernier mois d'automne.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Nous sommes au cœur de l'été et la Dordogne à la charnière de Messidor et de Thermidor. Le fleuve file vers le Bec d'Ambès avec une puissance printanière.
Quand on parle niveau, les riverains de la Dordogne reviennent toujours au sempiternel poncif "C'est les barrages". Les barrages, certes, depuis le début des années 50, ont apporté une régulation mais ils ne sont pas conçus pour éviter les crues les plus spectaculaires ni pour donner, lors d'étés caniculaires secs et prolongés, de l'eau pour permettre, par exemple, aux agriculteurs de puiser sans retenue.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Nous sommes à Petit Campagne, lieudit sioracois. Le Valech, très proche du tarissement, amène un bien modeste filet d'eau où il n'y a pas la moindre goutte du Valech mais seulement l'épanchement du Neufond. L'adjacent est donc plus vigoureux que son récepteur.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
La passerelle d'Écoute-s'Il-Pleut, cette année, a vu un premier tarissement du Valech. Le ruisseau, début mai, s'est réamorcé avec des pluies printanières mais a bien vite tari à nouveau. En général, l'assèchement de son lit se constate fin juin ou, parfois, aux premiers jours de juillet et la reprise à l'hiver mais un tarissement à épisodes, c'est, a priori, du jamais vu.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Bruno, le 22 décembre dernier, avait pris ses bottes pour saisir l'image ci-dessus.