Terre de l'homme

Terre de l'homme

Les cinq derniers articles


La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne.

 

Domme, joyau médiéval du Périgord, a fortement marqué A. Dubet, R. Cassagnac et  Pierre Flottes.

 

 

A. Dubet, inspecteur de l'enseignement primaire des années 30 et R. Cassagnac, un instituteur de la même époque, ont été fascinés par l'éperon de Domme. Ils ont dans leur ouvrage "Géographie du Périgord", 1938, rédigé un beau texte sur cette cité médiévale. Leur ouvrage a eu l'honneur d'être préfacé par Pierre Flottes, a priori, inspecteur d'académie, Correspondant de l'Institut, professeur honoraire de l'Université de Bordeaux.

 

Malgré de longues recherches, je n'ai pu trouver les prénoms de Dubet et de Cassagnac. Les élèves de ce dernier ont eu bien de la chance d'avoir pour enseignant, un pédagogue, hussard noir de la République, aussi convaincu de sa mission éducative.

L'ouvrage qu'ils ont fait éditer en 1938, Lafaysse, Édition sarladaise, ou à Toulouse, à l'Imprimerie régionale, pour Domme, comporte une lecture dithyrambique, voir ci-dessous, qui, en 1955/56, un peu avant l'examen d'entrée en sixième, me fascina.

 

Domme, comme Monpazier ou Vergt, pour bon nombre de mes condisciples, tout comme pour moi, étaient des localités dont on entendait parler, certes, mais où l'on n'avait jamais mis les pieds.  

 

En 1938, il restait encore beaucoup de villages et une kyrielle de hameaux qui n'étaient accessibles que par de vénérables chemins vicinaux, appelés alors routes blanches. On attendait le miracle des routes bitumées. Dubet et Cassagnac ont trouvé que la route malheureusement noire altérait le spectacle bucolique. " La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne...". Les auteurs parlaient de la RN 703, axe majeur de l'arrondissement qui, cependant, évitait Sarlat. La 703 ne fut nationale que de 1930 à 1973 ; depuis, elle est déclassée en R.D.

 

 

Domme 0

 

 

 

https://www.journee-mondiale.com/domme-village-medieval-dordogne-perigord-noir-panorama-2996.htm

 

 

LECTURE

 

La Vallée de la Dordogne à Domme.

 

Il n'est peut-être pas d'excursion capable de laisser un merveilleux souvenir qu'une promenade à Domme, par un beau jour de septembre. Après avoir franchi les remparts féodaux et monté les rues de la vieille ville, on se trouve sur une petite terrasse d'où l'on voit se creuser devant, un gouffre d'air bleu ; et l'homme, même habitué aux prestiges de la nature, sent alors son cœur se gonfler d'enthousiasme.

 

Lentement, comme à l'approche des merveilles entrevues, il avance au bord du rocher. Quelle surprise ! Quel ravissement ! Le regard avide court d'une beauté à l'autre et deux  choses, seulement,  émergent dans cette ivresse admirative : la vallée ouverte en parfait hémicycle au pied de la falaise et le merveilleux foisonnement de la verdure.

 

Après cet instant d'éblouissement, l'esprit s'apaise et contemple plus à l'aise le grandiose paysage. La vallée toute baignée de douce lumière automnale retentit de rythmes rustiques. La Dordogne arrive de l'est en se coulant entre les rochers de Montfort et de Caudon puis décrit un gracieux méandre et, enfin, s'enfuit à l'ouest entre les falaises de Saint Julien et Laroque qui, par un singulier effet de perspective, semblent se rejoindre pour fermer complètement la vallée. La rivière, large comme un fleuve, mais amaigrie par la sècheresse persistante, offre de véritables plages, et à travers l'eau merveilleusement claire, on distingue des lits de sable doré. Bientôt, elle se gonflera aux pluies d'automne et, alors, elle franchira sans doute les barrières flexibles des peupliers que les paysans ont élevées contre ses impétueux débordements. Tout le long de ses rives, se développe une frange de grasses prairies ponctuées, aujourd'hui, de meules  innombrables. Plus loin, c'étaient mille petits champs admirablement cultivés comme des jardins ; chaumes retournés, plantations symétriques de tabac, de maïs, de vignes et, dispersé au hasard, le peuple des noyers centenaires. La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne et un réseau de petits chemins conduit aux  villages.  Avec leurs jardinets, leurs immenses séchoirs à tabac, leurs toits roses, les fermes ont un air d'aisance  et de coquetterie. Dans des parcs ombreux, de riches maisons bourgeoises s'épanouissent et règnent souvent sur des métairies d'alentour. Sur les falaises et sur les côtes recouvertes d'une étrange végétation de chênes-verts et d'acacias, se dressent d'orgueilleuses demeures aristocratiques, châteaux forts, manoirs, gentilhommières. Au loin, au fond clair de l'extrême horizon, on distingue les collines boisées du Périgord Noir.

 

Sur tout ce paysage riant et féodal, l'automne approchant  qui, déjà, meurtrit les feuillages, répand un souffle de mélancolie fiévreuse qui pénètre dans notre âme, délicieusement.

 

 

A.D   - R.C

 

 

 

______________________

 

Et si l'on osait revenir aux routes blanches !

 

 

 

Bitume en blanc

 

Nos J.T., inlassablement, reviennent sur la montée des océans et le réchauffement de la planète. Ce constat a déclenché bien des initiatives positives. Aujourd'hui, on revitalise les espaces urbains, on se découvre de la sympathie pour les fleurs des champs. On s'est mis, un peu tard, certes, à penser que l'agriculture intensive a dévasté les haies, comblé les fossés, etc. Elle est à revoir, si l'on veut sauver la planète. 

 

Une originale initiative, au Pays de l'oncle Sam, s'est attaquée à reconsidérer le bitume en lui donnant un peu de blancheur, ce qui a pour but de faire baisser  la température urbaine et de réduire les coûts de maintenance des infrastructures.

 

https://www.linfodurable.fr/sante/etats-unis-los-angeles-le-bitume-repeint-en-blanc-pour-reduire-les-temperatures-3484

 

 

 

Si,  par miracle, notre R.D. 703, ex RN 703, redevenait blanche, le coup d'oeil de la Barre de Domme serait naturellement différent.

 

 

P.F

 


02/06/2025
4 Poster un commentaire

"Le Petit Patrimoine", une force vive sioracoise

 

 

 

SIORAC-en-PÉRIGORD

 

S'il est une terre où il fait bon vivre, c'est bien sur la rive gauche de la Dordogne à Siorac, entité où s'écoule une dizaine de rus et ruisseaux, où les gardes du château de Castel Réal ne surveillent plus l'arrivée intruse d'embarcations fluviales remontant la Dordogne et où les chemins ruraux permettent de découvrir des sources, des fontaines, des lavoirs, des calvaires que l'association du Petit Patrimoine ne cesse de valoriser.

 

Qui mène la danse de cette reconquête de legs historiques. Un sympathique triumvirat chapeauté par Rémy Bruneteau, président de l'association, Monique Martinet, la trésorière qui est aux commandes de l'équipée, et d'Alain Uro, secrétaire. Un aréopage toujours présent répond aux missions, Paul -dit-Paulo-, Barret, du Couvent, toujours sur la brèche avec son ami Jean-Louis Darnige, le gardien du lavoir-fontaine de Souleillal et bien d'autres petites mains qui font que le Petit Patrimoine sioracois poursuit son, ou ses, chemin(s) de la lisière de la Bessède à la Nauze et du Colprunet au Peyrat.

 

À cette AG du 30 mai, où la reconduction d'une équipe soudée qui marche, fut la règle, les restaurateurs de Souleillal ont parlé, avec plaisir, de la renaissance du lavoir-fontaine où l'eau, depuis plus de 2 ans, après la chute d'un énorme chêne, avait pris une éclipse mais a retrouvé son filon aquifère.   

 

 

P.F

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

Pont du chemin royal

 

Une réalisation, une des plus réussies, du Petit Patrimoine sioracois. Le pont du Chemin royal au bord de la Dordogne. Cet ouvrage permet aux promeneurs de sauter le fossé séparateur d'un petit ru.  Photo © Rémy Br(uneteau

 

 

Suivons les travaux menés au cours de ces deux dernières années grâce au compte rendu du président. 

 

Président Petit patrimoine

 

 

Rémy pendant son rapport moral. Photo © "Terre de l'homme"

 

Petit Patrimoine Sioracois

Assemblée Générale du 30 mai 2025

Compte rendu d’activité 2023/2024

 

Rapport moral :

  1. Orientation de l’association :

Pour rappel, l’association a pour but de se consacrer principalement à l’entretien et au nettoyage des chemins ruraux ainsi qu’à la préservation et la remise en état du petit patrimoine. Il s’agit des 2 points principaux qui entrent dans les compétences de l’association. A cela, s’ajoute, comme le prévoient nos statuts, l’organisation d’expositions, de conférences sur les richesses de notre patrimoine sioracois.

 

  1. Activités de notre association en 2023-2024 :

L’année 2024 a été marquée par une météo assez maussade qui a perturbé  nos activités. Plusieurs travaux ont quand même été effectués.

 

Le lavoir de Foncaude : Le plus gros travail a eu lieu avec la restauration complète de la toiture du lavoir réalisée, notamment, grâce au département dans le cadre du budget participatif et aux subventions accordées par la commune. Notre équipe a effectué un gros travail pour rendre le site accessible et créer un endroit très agréable. La création de 2 passerelles permet aux randonneurs qui empruntent le chemin de la boucle de la Dordogne, d’éviter de longer la route départementale avec tous les risques que cela comportait. Afin de respecter la biodiversité, des plantations dont notre ami PAULO a le secret, sont en train de se développer. Il est de plus en plus fréquent de croiser sur ce lieu des personnes faisant une pause casse-croûte sur les tables que nous avons installées.

Sur le site de Fonpeyrine : Après avoir entièrement été remis à jour en 2020/2021, par les membres de l’association, l’entretien est assuré régulièrement. Le tour du bassin en contrebas du lavoir a été nettoyé, ce qui permet aux promeneurs d’y découvrir la faune et la flore présentes.

Le Lavoir du Souleillal : le mur du lavoir que nous avions rebâti, en 2021, s’est de nouveau effondré, suite aux fortes pluies de ces 2 dernières années. Il nous faut donc recommencer. Ces derniers mois, nous avons eu la surprise de revoir couler l’eau dans ce lavoir.

Durant ces deux dernières années, notre association s’est employée également à entretenir le lavoir rue de la Croix et celui de la Roque.

 

Les Chemins du PDIPR :

:

Le balisage des chemins de randonnées (PDIPR) :

Depuis 2020, nous avions entrepris de modifier les boucles de randonnées existantes afin d’inclure sur leur itinéraire, le petit patrimoine restauré.

Après plusieurs mois de repérage et de piquetage, le balisage des deux boucles de sentiers de Petites Randonnées a, enfin, été  concrétisé en mai 2024. Le panneau d’appel installé sur la place à côté de la mairie a été remplacé en septembre 2024. 2 principales boucles : « Nouvelle Boucle de Raunel » et « Boucle de la Dordogne » et 2 secondaires nommées « Petite boucle de Barthalem » (1km700) et « Boucle de Rispe » (2km) font également partie des circuits. Tous ces chemins permettent un moyen d’aller à la découverte de notre petit patrimoine que nous mettons en valeur et sont de plus en plus fréquentés.

Dernièrement, sur la Boucle de la Dordogne, nous avons procédé à la construction d’une passerelle pour accéder au chemin royal. En effet, le passage dans un fossé étant très dangereux et restrictif d’accès, il était nécessaire de procéder à cet aménagement.

Exposition 2023 :

La mise en place d’une exposition visant à fêter les 100 ans du nom « Siorac-en-Périgord », tout en faisant connaître l’histoire de la commune et ses paysages à l’attention de publics variés et des écoles, a été réalisée en 2023. Par le prisme du paysage, le public peut découvrir les richesses de la biodiversité du territoire de la vallée Dordogne à cet endroit, l’agriculture, les forêts, l’architecture et les activités qui composent cet espace et leur évolution. De plus, un panneau met en valeur les nombreux lavoirs et fontaines de la commune, que l’association a en grande partie restaurés.

L’exposition de 13 panneaux A0, réunissant photos, cartes et dessins du territoire, se situe à la mairie.

 

  1. Objectifs 2025-2026 :

.

Site de Foncaude : l’entretien et la végétalisation du site vont continuer. Le projet d’installation d’un éclairage solaire est également à l’étude.

Le Lavoir du Souleillal : la reconstruction du mur de soutènement et, si la source continue à couler, l’imperméabilisation du lavoir serait à prévoir.

Travaux de nettoyage et restauration des lavoirs en 2025-2026 :

Plusieurs autres travaux sont à prévoir pour l’année :

Lavoir de la Roque et lavoir de la Croix : on constate que l’eau sort sur le devant de ces deux lavoirs, il y a donc lieu de les vider afin de procéder à un colmatage des fissures. Un fleurissement autour des lavoirs pourrait être envisagé. Voir également dans les bassins, l’apport de plantes aquatiques telles que lotus ou orchidées et poissons.

Lavoir de Fonpeyrine : l’entretien périodique est à prévoir.

Entretien des chemins :

Les services de la Communauté des Communes assure l’entretien des boucles de PDIPR. Toutefois, ils ne font qu’un passage souvent en mars puis un autre, en août. Entre temps, la végétation repousse et crée une gêne pour les randonneurs. Nous serons donc amenés à effectuer, nous-mêmes, le fauchage, et le débroussaillage sur certains secteurs.

 

Mais, bien entendu, il y a également d’autres sites à explorer et remettre au jour. Sur notre commune, se trouve encore du petit patrimoine comme par exemple sur le chemin de Fourques où un lavoir est sous les ronces.

 

Rapport financier : (voir en PJ)

Monique, trésorière, présente le bilan financier de l’année 2024 qui couvre la période du 1 janvier au 31 décembre 2024. Le compte de résultat fait apparaître un solde positif de 2355,51€.

Les recettes de notre association proviennent essentiellement des subventions :

                En 2023 - Mairie :  8457 € et Conseil Départemental : 12000 € (budget participatif)

                En 2024 – Mairie : 2400 €

Les principales dépenses concernent sur la période 2023/2024, l’aménagement et la restauration du site de Foncaude :

  • Toiture du lavoir : 15 529,38 €
  • Stèle : 2412,3 €
  • Tables Pique-nique : 1034,16 €
  • Construction passerelles : 1020 €

 

Le coût des dépenses pour la création des panneaux de l’exposition s’élève à 833,52 €.

Pour rappel, l’association n’encaisse pas de cotisation auprès de ses membres qui participent avec leur matériel aux travaux. Actuellement, seule la subvention accordée par la mairie nous permet d’agir. Si nous voulons envisager de nouveaux projets, il nous faut donc réfléchir à un autre mode de financement (mécénat, animations randonnées, tombola du patrimoine …)

Conclusion :

Depuis sa création, en octobre 2020, notre Association a eu une activité très riche. Nous contribuons grandement à la préservation et à l’entretien de notre petit patrimoine. Les lavoirs, cabanes en pierres sèches et chemins ruraux que nous avons pu recenser, sont en cours de réhabilitation. Ce patrimoine est notre fierté et nous devons continuer à œuvrer pour qu’il soit toujours présent dans les décennies à venir.

Dans le cadre de l’aménagement de nos sentiers, nous devons préserver et restaurer les patrimoines naturel, culturel et paysager. Les travaux et aménagements aux abords de ces sentiers visant à favoriser la biodiversité et les paysages ainsi que l’évitement du dérangement de la faune et de la flore, sont à prendre en compte.

Le changement climatique avec un réchauffement constaté doit nous alerter sur la nécessité de préserver et entretenir tous les points d’eau répertoriés dans notre commune tant nécessaire pour l’homme, la faune et la flore.

 

Notre association entre pleinement dans ce programme.

Aujourd’hui, l’activité de notre association est, somme toute, limitée de par son manque de moyens de main d’œuvre ; aussi, je lance un appel pour que l’on puisse trouver d’autres bénévoles et des sources de financement permettant ainsi la préservation de notre petit patrimoine et des chemins ruraux.

Notre commune vient de candidater auprès des Villes et Villages Fleuris afin d’obtenir sa première fleur (voir 2). C’est un super challenge pour notre maire et Jasmine, son adjointe, chef du projet. Notre association est pleinement engagée dans la démarche puisque le petit patrimoine est un critère important pour le jury. A nous de faire en sorte d’être récompensés.

 

 

Merci de votre attention,

Je vous invite, à présent, à nous rendre au lavoir de Foncaude pour admirer notre travail et nous retrouver autour de quelques grillades.

                                                                              Le Président

                                                                              Rémy BRUNETEAU

 

Association du Petit Patrimoine Sioracois

Mairie - Impasse des terrasses - 24170 Siorac-en-Périgord

Contact : Rémy BRUNETEAU

06 22 41 80 50

 

 

IMG_6128

 

L'unanimité fut de règle pour reconnaître l'excellente gestion de l'association. Photo © "Terre de l'homme". 

 

 

IMG_6140

 

 

 Jasmine et Françoise avant l'auberge espagnole à Foncaude.  Photo © "Terre de l'homme"

 

 

IMG_6141

 

La table de l'auberge espagnole était copieuse. Photo © "Terre de l'homme"


01/06/2025
2 Poster un commentaire

Sur le chemin de la mémoire

 

 

Cortège

 

 

 

Avant le début de la cérémonie du 27 mai.

 

______________________________________

 

 

Le groupe de mots devoir de mémoire ne nécessite aucune explication. Il nous amène, au pied de notre mémorial nauzérois, 80 ans après la Capitulation sans condition du 3ème Reich. Ses mentors osaient le projeter pour mille ans. Ici, le 27 mai, nous commémorons, aussi, la naissance en 1943 du Comité national de la Libération.

Rappelons que notre lieu de mémoire, érigé en 2012, se voulait être un lieu d'assemblage des entités de notre limbe nauzérois. Il fut décidé et porté par les élus de notre bassin de vie, non pour privilégier une localité mais pour s'inscrire en témoignage d'une vie résistante qui, hélas, a connu plusieurs dates tragiques. En 1944, le 4 mars, le 24 juin et le 9 août furent des journées de cruels deuils douloureux. Elles réunirent dans l'au-delà, des partisans français, certainement, mais  aussi  deux Espagnols, un Italien, un Tchèque et un Polonais. Inspirons-nous du poète Louis Aragon. Il appela à l'unité dans la Résistance, par-delà les clivages politiques et religieux. Elle a été superbement imagée dans la Rose et le réséda. Ce  titre fait référence aux groupes opposés au sein de la Résistance. Dans l'esprit de son auteur, la rose, la rose rouge, symbolisait le communisme et le réséda, fleur blanche, personnifiait le royalisme et, par extension, le catholicisme. Le refrain du poème se résume par l'expression " Celui qui croyait au Ciel / Celui qui n'y croyait pas". Ce poème, prenant, fut mis à l'honneur, il y a une vingtaine d'années, au mémorial de Vaurez, par Marie Praderie représentant le maire de Monplaisant. Ce florilège de métaphores  rappelle combien nous savons être couplés quand l'adversité nous assaille tous.

 

 

Ce 27 mai, implicitement, les écoliers de Sagelat ont pris rang pour devenir passeurs de mémoire. Ces élèves ont eu la chance d'avoir pour enseignante, Mélanie, une pédagogue qui noue ses racines des deux côtés des Alpes. Pour elle, la terminologie de Résistance a un sens et c'est pour cela que son école, à plusieurs reprises, fut couronnée de succès dans le Concours départemental. Ses écoliers, avant de filer vers les hauteurs du collège Pierre Fanlac, où Marie-Claire Dardevet, Véronique Malaurie et Fabien Planchou les attendent, savent que leur modeste classe a accueilli, dans les heures noires d'après 1939, des petits Alsaciens, Lorrains, de jeunes Slaves, Italiens, ou Espagnols que les vicissitudes de l'histoire ont amené là, dans cette ruralité nauzéroise où les enfants bilingues, certainement, parlaient le français mais le mélangeaient, parfois, de pointes d'occitan.

 

Oui, en 1944, au bord de nos routes, s'échappaient les hordes nazies. Elles ont laissé plus au nord, leurs indélébiles et énormes traces, les plus monstrueuses, les 9 et 10 juin à Tulle et à Oradour. Ces  soldats de l'autre rive du Rhin ont tenu à endeuiller nos paisibles villages et c'est un peu pour cela qu'en 2012, il a paru nécessaire de transmettre les noms de nos valeureux partisans sur une roche du pays. Cette pierre vient du Scournat, écart de Grives. Le jour où, symboliquement, nous ouvrons le chemin de mémoire aux préadolescents, notons que ce n'est pas tout à fait un hasard si la recherche d'un gros caillou, en 2012, se porta sur Grives. La guerre a ôté la vie à deux instituteurs attachés à Grives, soit par leur naissance soit par leurs fonctions. Michel Giffault enseigna à Grives, avant de donner sa jeune vie à Tuilières en affrontant les intrus ; Abel Laviale, lui, fut abattu, le 7 juillet 1944, au pied de son école de Vézac, pour ne pas avoir livré de renseignements à l'occupant. La présence de Sébastien Fongauffier, maire de Grives, et de Lucien Larénie, maire-adjoint de Vézac, remplaçant notre ami Christian Roblès désolé de ne pouvoir être associé à ce pèlerinage mémoriel, scelle nos amitiés des deux rives de la Dordogne.

 

Deux mots pour terminer avec la résistance féminine. Tout le monde connaît le nom de Lucie Aubrac, de Marie-Claude Vaillant Couturier ou de Joséphine Baker. Monplaisant et Sagelat ont donné en 2016, le nom de cette dernière à la traversée fongauffiéraine en hommage à cette artiste qui porta en elle la Résistance. Localement, Marthe Conty-Gorce, Sylvie Baudet-Marty, Suzanne Coulom, Yvette Murat, Marie-Antoinette Fabre-Jacklin… et d'autres, en prenant bien des risques, furent nos dames de la Résistance.

 

 

 

500124453_690355263747934_3327958748648966086_n (1)

 

Jacques Prunière, cette année, fut le doyen des porte-drapeaux. C'est donc à lui que revint l'honneur et le privilège d'ouvrir le cortège avec Amélia, une jeune lycéenne.

 

 

Lycéenne porte drapeau

 

Amélia Alphonso-Dell, lycéenne à Sarlat, s'est fortement impliquée pour devenir porte-drapeau. Ainsi, elle honore la mémoire de Jean Bariaud, récemment décédé, qui a ouvert le cortège avec Anaïs Manouvrier, en 2023 et, l'an dernier, avec Lisa Baffoual.

 

 

500230875_690355377081256_8808339230306302619_n

 

Avant la cérémonie, on bavarde.

 

 

500231550_690355127081281_5536976830781906845_n

 

C'est, tout naturellement, Olivier Merlhiot qui prit la parole pour l'ensemble des élus. On pouvait remarquer la présence des maires de Sainte Foy, Larzac, Belvès, Grives, Cladech, Castels et celle de maires-adjointes de Monplaisant- et Siorac, représentant respectivement Jean-Bernard Lalue et Didier Roques, élus excusés, qui ont répétitivement soutenu ce pèlerinage mémoriel. Joël Eymet et Jean-Luc Ayraud, premiers maires-adjoints de Sagelat et de Castels, ont également pris place dans le cortège.

 

 

 

 

À droite de Christian Léothier et de Serge Orhand, on reconnaît Sébastien Fongauffier, maire de Grives, Olivier Merlhiot, et Lucien Larénie, maire-adjoint de Vézac. Il représenta Christian Roblès, franchement empêché, qui, cependant, tenait à ce que Vézac soit représenté pour l'hommage à Abel Laviale, instituteur de Vézac, fusillé devant son école, le 7 juillet 1944. L'hommage rappela l'héroïsme de deux instituteurs. Abel Laviale, natif de Grives et Michel Giffault qui donna sa vie à Tuilières lors de l'assaut manqué, le 9 août 1944. Il était en poste à Grives, également en 1944.  Devant les élèves du C.M. 2, cet hommage eut pour but de mettre en relief la marche résistante des enseignants. .

 

 

 

500523005_690355080414619_3786132288702026792_n

 

La présence d'une jeune porte-drapeau a pour finalité d'associer la génération montante et, par la féminité, souligne le rôle majeur des femmes dans la Résistance. Si les noms de Lucie Aubrac, de Marie-Claude Vaillant-Couturier et de Joséphine Baker sont plus que, notoirement, connus, n'oublions pas nos figures locales Marthe Conty-Gorce, Sylvie Baudet-Marty, Suzanne Coulomb, Yvette Murat, Marie-Antoinette Fabre-Jaklin ... et tant d'autres.

 

 

500703762_690355167081277_7685425543148557523_n

 

Mélanie Pistolozzi, directrice de l'École de Sagelat, mieux que tous les discours, en lisant la lettre de Guy Môquet, a ému toute l'assistance et, bien entendu, les écoliers qui seront les futurs passeurs de mémoire.

 

 

500706180_690355370414590_2573770697929655084_n

 

Devant le mémorial

 

 

 

500737525_690355307081263_7961613379827704528_n

 

Profil de la stèle

 

 

500740345_690355033747957_7021963525160582995_n

 

Le maire de Belvès a dû chahuter ses rendez-vous  pour être là.

 

 

500761088_690355230414604_5673652484647593466_n

 

Pour l'heure, ces enfants sont les virtuels passeurs de mémoire. Ce sont eux qui ont fait l'appel des partisans tombés en 1944.

 

 

Les familles

 

Les familles. Cette  année, Nathalie Jarrige, quatrième en partant de la gauche, petite-fille de Georges Fabre, tint, tant pour sa tante que pour sa maman décédées, à venir honorer la mémoire de son aïeul.

 

 

Lycéenne porte drapeau

 

La nouvelle porte-drapeau, Castelloise, est lycéenne au Pré de Cordy.

 

 

 

IMG_6084

 

Fort discrètes, mais bien présentes, nos amies élues Patricia Lafon-Gauthier, conseillère départementale et Maryse Durand, maire de Sainte Foy, au centre de l'image, concrétisaient, avec Jasmine Chevrier et Marie Praderie, la volonté féminine de l'accomplissement du devoir de mémoire.

 

 

IMG_6087

 

Benjamin Serignac, maréchal des logis-chef, fut le représentant de la communauté de brigades.

 

 

IMG_6122

 

Les personnes présentes ont remarqué, avec plaisir, la présence des élues, tout particulièrement celles qui ont dû ajuster leur activité pour venir. Ce fut le cas pour Patricia et pour Maryse qui devaient jouer avec la montre.

 

 

IMG_6101

 

Un président de communauté de communes qui, au cours de plusieurs décennies, a honoré de sa présence bien des cérémonies mémorielles.

 

 

 

Derrière la stèle, Serge Orhand, Marie Praderie, Lucien Larénie et Sébastien Fongauffier. Cette stèle honore tous les partisans.

 

 

Paul-Marie

 

 

Rarement cité, Paul-Marie Chaumel est le personnage qui, avec compétence et discrétion, fait que le son est parfaitement maîtrisé... Ce qui n'est pas simple dans un environnement extérieur.

 

______________________

 

 

 

Belvès, depuis la guerre, honore ses partisans et par ses odonymes, grave des repères d' histoire : rue Flandres Dunkerque, rue du corps expéditionnaire français d'Italie (CEF ou CEFI) Cassino, avenue de la Résistance, avenue Giffault, rue Manchotte, mais, depuis 2012, ne fleurit plus ces lieux symboliques. La cérémonie du 27 mai, dans un lieu propice à la quiétude du recueillement, regroupe tous les hommages résistants. 

 

 

Revenons sur le chemin de la mémoire qui, de la Croix des Frères à Belvès, file vers Fongauffier en passant par l'avenue de la Résistance, Landrou, Vaurez et le Bas de la Côte, le pied de la colline Saint Jean.

 

 

 

En 1974, Lucien Dutard qui avait bouclé en 1973, une longue césure de 16 ans de vie parlementaire, est venu sous une pluie glaciale de mars, au recueillement des valeureux résistants de la M.O.I. Ce recueillement très frais fut sobre. Il y a une vingtaine d'années, à Vaurez, au pied cette même stèle honorant Juan Gimenez, Antonio Rabanada, et Giovanni Bagnéra, trois jeunes hommes, a capella, ont entonné, à la surprise générale, "Le chant des partisans". L'un des trois était Olivier Merlhiot. Il  devint maire de Sagelat, peu après.

 

Il y a un quart de siècle, au mémorial de Landrou, un fort jeune résistant domicilié sur la Côte d'Azur, il avait 14 ans lorsqu'il rejoignit le Groupe des CVR, est venu là se recueillir à la stèle dédiée à Roger Orhand et Paul Gilet. Il était naturellement fort ému. Il reste à retrouver son nom.

 

En juin 2005, à la surprise générale, au pied de la stèle rappelant la tragédie du 24 juin 1944 qui emporta Maurice Desplat, Eugène Drapick, Georges Fabre et François Wroblenski, Mathilde Friboulet, une préadolescente de 10 ans, chanta "Le jour le plus long". Ainsi, elle rendit hommage aux libérateurs du 6 juin 1944. René Coustelier, alias Soleil, franchement troublé, laissa échapper quelques larmes.

 

 

______________________

 

 

 

L'heure des remerciements.

 

L'équipe municipale et le cercle informel des "Amis de la Résistance" remercient toutes celles et tous ceux qui ont voulu que la flamme ne vacille pas pour ce 27 mai. En espérant n'oublier personne, les remerciements vont aux porte-drapeaux fidèles à leur mission, aux élus de la ruralité venus des communes distinctes, à Benjamin Sérignac, maréchal des logis-chef de la gendarmerie, à Mélanie Pistolozzi pour son implication pédagogique et, naturellement, à ses élèves qui  ont été attentifs et respectueux du devoir de mémoire, à la presse, aux petites mains qui ont préparé le verre de l'amitié. 

 

Un chaleureux remerciement plus dirigé va à l'équipe municipale sioracoise. Didier Roques ne pouvait être là. Il a délégué Jasmine Chevrier. Cette élue s'applique à tout ce qui peut être de ses prérogatives, dont le devoir de mémoire. Siorac était donc représenté par Jasmine mais, aussi, par Paul-Marie, le technicien du son, et par Bernard Flaud, son porte-drapeau. 

 

 

IMG_6121

 

 

Contributions photographiques de Bernard Malhache et d'Alain Eymet

 

 


30/05/2025
2 Poster un commentaire

Monique fut la première Fidézienne pendant 37 ans

 

SAINTE  FOY-de-BELVÈS

 

Le Mondou dans la peine

Monique fut la première Fidézienne pendant 37 ans

 

 

 

Monique Vergnolle

 

Un champ du Mondou, au printemps. Les coquelicots donnent une touchante image florale à Monique Péchavit-Vergnolle. Photo Christelle Vergnolle 

 

____________________________

 

Les Fidéziens, en apprenant la nouvelle de la disparition rapide, à Périgueux, de Monique Péchavit-Vergnolle, pour le moins, furent attristés de ce deuil brutal du 21 mai.

 

Monique vit le jour dans la demeure familiale du Mondou, le 14 janvier 1947 et ne quitta guère le havre des Péchavit hormis une échappée parisienne, juste après son mariage. La famille, au cours des derniers mois, a connu bien des heures douloureuses et vit le cercle de la fratrie, en deux ans, se réduire à cinq reprises.

 

Monique a relayé au Mondou, sa sœur aînée Renée. Pendant un demi-siècle, elle fut la gardienne de ce hameau familial. Les rameaux ont essaimé dans les villages voisins jusqu'au proche Quercy. Monique, travailleuse sans faille, fut ouverte à la vie fidézienne. En 1970, elle convola avec Bernard Vergnolle, un jeune Monplaisanais, pour ouvrir une vie commune de 55 ans.  En 2024, ce couple aurait pu fêter les noces de zibeline et, cette année, pour quelques semaines, il n'a pas atteint les noces d'orchidée.

 

Monique devint, en mars 1977, la première Fidézienne quand l'équipe de Bernard obtint les clés de la mairie de Sainte Foy, mairie qui, jamais, ne vacilla au cours de six mandatures parfaitement remplies par 37 ans de gestion communale.

 

Le Mondou, par deux fois, connut la joie avec l'arrivée de Yannick puis de Christelle. Les rameaux se sont enrichis avec la naissance de deux petites-filles et de deux petits-fils.

 

Le 26 mai, les routes conduisant à Sainte Foy virent des défilés d'amis venus rendre hommage à Monique et entourer les siens de toute leur compassion. Ce fut, donc, une cérémonie bien triste dans le petit cimetière communal. Pour marquer l'attachement de la  défunte à la nature qu'elle aimait, l'assistance la couvrit de fleurs de tilleul. La fleur de tilleul, depuis les lointaines heures de la culture celtique, s'apparente à un cœur. Elle symbolise  l'arbre, l'amour et la fidélité.

 

Pierre Fabre

 

 

____________________________


 

Demain, avec 3 jours de retard technique, "Terre de l'homme", grâce à Bernard Malhache et à Alain Eymet,  80 ans après la capitulation du Reich, reviendra sur le pèlerinage mémoriel du 27 mai. 


29/05/2025
4 Poster un commentaire