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Marie Marvingt partie II par Françoise Maraval
Après l'hommage rendu, hier, par Claudine Courtel, à Olympe de Gouges - saluons d'ailleurs la première contribution de Claudine sur le blog - Françoise Maraval nous délivre la fin du récit de la vie d'une autre femme remarquable, Marie Marvingt, dont peu d'entre nous, je pense, avaient entendu parler. L'oubli est réparé.
Merci à Claudine et Françoise d'avoir permis à Terre de l'Homme de marquer cette Journée internationale des droits de la femme.
Petite pensée pour Pierre Fabre dont nous vous donnerons des nouvelles dès que possible.
Catherine Merlhiot
En 1910, quatre ans avant la déclaration de la Première Guerre mondiale, le Dr Duchaussoy, fondateur de l’Association des Dames françaises de la Croix-Rouge, propose un prix pour la réalisation d’un avion ambulance.
Marie Marvingt conçoit un prototype avec l’ingénieur Louis Béchereau et ils commandent deux modèles à Armand Deperdussin.
En 1912, Marie soumet son projet à la Direction de l’Aéronautique militaire et obtient son approbation. Les plans de l’avion-ambulance sont publiés et exposés au Salon de l’aviation.
Le ministre de la guerre, Eugène Étienne, s’intéresse à ce projet.
Le poète Émile Hinzelin y consacre un poème :
« Pour le suprême effort des combats nécessaires,
Aux avions français, il a poussé des serres.
Une exquise Lorraine au vaillant cœur voulut
Que l’oiseau de combat fût l’oiseau de salut
Et que, portant secours au blessé qui succombe
L’aigle miraculeux se changea en colombe. »
Marie Marvingt n’arrivera pas à mener à bien ce projet avant le début de la Première Guerre mondiale.
Au cours de la Première Guerre mondiale, Marie Marvingt tient à s’engager dans l’aviation française. Malgré le refus de l’Administration, elle participe à deux bombardements, ce qui lui vaudra la Croix de guerre 1914-1918. Cependant, elle n’a participé que pour remplacer un pilote blessé et n’intègre finalement pas les Corps aériens de l’armée.
Ses études en médecine lui permettent de devenir infirmière-major et assiste les chirurgiens. Pour aller sur le front, elle se déguise en homme et intègre alors le 42e Bataillon de chasseurs à pied sous le nom de Beaulieu.
Marie Marvingt dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale
Après 47 jours cumulés en première ligne, son identité est démasquée. Le maréchal Foch, l’invite personnellement à rejoindre une unité en tant qu’infirmière et correspondante de guerre, aux Dolomites, sur le front italien. Elle évacue, alors, régulièrement, les blessés en skis.
Après la Première Guerre mondiale, Marie poursuit son travail de journaliste et devient officier de santé au Maroc.
En avril 1920, Marie fixe un record de marche avec une randonnée de 57 km dans les Alpes-Maritimes.
Marie multiplie les conférences en Afrique car pleinement investie dans l’aviation sanitaire. Elle part à Tunis, en Algérie, au Maroc, à Dakar et en Afrique du Sud, devant les écoles et devant le grand public.
Elle étudie l’Afrique du Nord en vue de conférences à son retour en France.
En 1929, elle organise le premier Congrès international de l’aviation sanitaire. Au cours de sa vie, elle aura prononcé plus de 3 000 conférences sur l’aviation sanitaire.
En 1930, Marie Marvingt poursuit ses conférences dans le milieu scolaire.
En 1934, elle réalise un voyage d’études et de propagande aéronautique de 19 mois au Maroc. Elle reçoit la médaille de la Paix du Maroc.
Le 24 janvier 1935, elle est nommée Chevalier de la Légion d’honneur.
Après son voyage en Mauritanie, elle invente un ski métallique qui permet de skier sur les dunes du désert saharien. Les Forces françaises s’en inspireront pour les atterrissages d’avion sur la neige.
Elle écrit de nombreux articles destinés à plusieurs journaux.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marie travaille comme infirmière de l’air. Elle invente un type de suture chirurgicale qui permet de recoudre les blessures plus rapidement sur le champ de bataille afin d’éviter les infections.
En 1939, elle vit temporairement à Sainte-Alvère en Dordogne où elle fonde un centre de convalescence pour les aviateurs blessés « le Repos des Ailes ».
Marie Marvingt n’a pas droit à une pension de retraite et connaît la pauvreté. Elle vit de ses conférences mais en fait de moins en moins : elle vit, aussi, de son métier d’infirmière grâce à quelques piqûres.
En 1949, elle devient Officier de la Légion d’honneur.
Le 30 janvier 1955, elle reçoit le grand prix Deutsch de la Meurthe, de la Fédération nationale d’aéronautique à la Sorbonne pour son œuvre dans l’aviation postale.
Le 20 février 1955, pour son 80e anniversaire, le gouvernement américain lui offre un vol au-dessus de Nancy à bord d’un chasseur supersonique, le McDonnell F-101 Voodoo, depuis la base aérienne Toul-Rosières.
Malgré son âge avancé, elle continue de se lancer des défis. En 1959, elle passe son brevet de pilote d’hélicoptère et pilote, l’année suivante, à l’âge de 85 ans, le premier hélicoptère à réaction du monde, le Djinn.
En 1961, elle effectue le trajet de Nancy à Paris, à vélo, pédalant 10 heures par jour.
Marie Marvingt meurt le 14 décembre 1963 dans un hospice à Laxou, dans un relatif anonymat, bien que « le Monde » et les journaux américains The New York Times et Chicago Tribune lui consacrent une rubrique nécrologique.
Elle est inhumée au cimetière de Préville à Nancy.
Peu de stades, d’écoles peuvent se prévaloir de porter un nom aussi prestigieux que celui de Marie Marvingt.
Françoise Maraval
Olympe de Gouges par Claudine Courtel
Olympe de Gouges Pastel de Alexander Kucharski 1741-1819
En ce 8 mars 2025, on ne peut passer sous silence la Journée Internationale des Droits des femmes.
J’ai choisi Olympe de Gouges. J’aurais pu choisir Joséphine Baker, Simone Veil, Simone de Beauvoir, Françoise Giroud, Gisèle Halimi et bien d’autres ; mais, Olympe de Gouges est certainement la pionnière du Féminisme et de la Justice sociale.
Olympe de Gouges (son pseudonyme) est née Marie Gouge, en 1748, à Montauban. C’est une figure majeure du combat pour les droits des femmes et l’égalité sociale durant la Révolution française. Issue d’un milieu modeste, elle reçoit peu d’éducation formelle, mais se forge, elle-même, un esprit éclairé et critique à travers ses lectures et ses expériences.
Très tôt, elle comprend que la place des femmes dans la société est injustement reléguée à l’ombre des hommes et décide de s’engager pour défendre leurs droits.
Olympe de Gouges est une écrivaine engagée contre les inégalités, déterminée à faire entendre sa voix, elle commence à écrire des pièces de théâtre, des pamphlets, des essais politiques, dénonçant les injustices de son époque. L’une de ses premières œuvres marquantes est L’Esclavage des noirs (1788), une pièce de théâtre dans laquelle elle condamne vigoureusement l’esclavage et le système colonial, elle se dresse contre l’exploitation des peuples africains et réclame leur émancipation.
Cependant, c’est surtout son engagement féministe qui la rend célèbre et controversée. En 1791, alors que la Révolution française bouleverse l’ ordre établi, elle publie son texte le plus audacieux : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Ce manifeste est une réponse directe à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui, malgré ses idéaux de liberté et d’égalité, exclut les femmes de la citoyenneté. Olympe de Gouges y revendique une égalité totale entre les sexes, affirmant que « la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Elle réclame le droit de vote, l’accès aux fonctions publiques, l’égalité devant la loi, ainsi qu’une réforme du mariage basée sur la liberté et l'équité entre époux.
Ses idées progressistes font scandale et lui valent de nombreuses inimitiés, notamment parmi les révolutionnaires jacobins. A leurs yeux, une femme qui ose s’exprimer sur des questions politiques, est une menace pour l’ordre établi.
Olympe de Gouges ne se laisse pourtant pas intimider et continue d’écrire des textes dénonçant l’exclusion des femmes, les abus de pouvoir et les dérives de la Révolution. Elle critique notamment Robespierre et la dictature imposée par les Montagnards.
Cette audace lui coûte cher. En 1793, en pleine Terreur, elle est arrêtée pour avoir publié un texte appelant à la possibilité d’un gouvernement modéré où le peuple pourrait choisir entre une république ou une monarchie constitutionnelle. Accusée d’être une ennemie de la Révolution, elle est jugée et condamnée à mort. Le 3 novembre 1793, elle est guillotinée à Paris.
Longtemps oubliée après sa mort, Olympe de Gouges a, peu à peu, retrouvé la place qui lui revient dans l’histoire. Son engagement en faveur des droits des femmes et de l’abolition de l’esclavage en fait une figure emblématique du combat pour l’égalité. Aujourd’hui, son nom est célébré à travers des rues, des écoles et même au Panthéon où son souvenir est honoré parmi les grands défenseurs des droits humains.
Son combat reste d’une actualité frappante. Les revendications qu’elle portait au 18e siècle, l’égalité des sexes, la justice sociale, la reconnaissance des droits fondamentaux, résonnent encore aujourd’hui. Olympe de Gouges est ainsi devenue une source d’inspiration pour les mouvements féministes et humanistes du monde entier ; ses idées, loin d’être obsolètes, continuent d’éclairer les luttes contemporaines.
Claudine Courtel
Prompt rétablissement Pierre !
Photo Bruno Marty
Le blog averti par Bruno Marty a souhaité informer son lectorat d'un accident sérieux arrivé à notre ami Pierre Fabre, hier en fin d'après-midi.
Pierre était en train de tronçonner un arbre sur un talus en pente quand il a perdu l'équilibre et a chuté. Fort heureusement, il n'a pas touché la tronçonneuse mais il était dans l'impossibilité de se relever, ressentant une très forte douleur à l'épaule.
Bruno Marty est accouru très rapidement sur place et s'est occupé de lui, le réconfortant en attendant l'arrivée des pompiers appelés par son épouse.
Pierre a été transféré à Périgueux dans la soirée, pour être opéré, l'épaule n'étant pas seulement déboitée mais cassée.
Le blog s'associe à Bruno pour souhaiter un prompt rétablissement à Pierre.
Nous attendons de ses nouvelles.
Week-end musical avec l'association Arcades
À 5 ans, Éléonore Darmon écoute en boucle ses disques de violon tzigane. À 10 ans, elle le sait : elle sera violoniste. Son ardeur et son enthousiasme sont d’ailleurs repérés par Ivry Gitlis lorsqu’elle participe à l’École des fans... Initiée à la musique par sa mère, pianiste, Éléonore entre à 14 ans au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM), où elle remporte les premiers prix de violon et de musique de chambre dans les classes de Michael Hentz et Daria Hovora. Elle poursuit sa formation avec Pavel Vernikov à Florence et à Vienne, enrichissant son jeu avec les influences de l’école russe du violon. «Mon violon, c’est ma voix», dit-elle.
Elle joue également au sein de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, de l’Orchestre National de France, de l’Ensemble sans chef « les Dissonances », de l’Orchestre de Chambre de Paris et de l’Orchestre « Consuelo ». En 2024, elle est cheffe d’attaque des seconds violons pour un concert à la Philharmonie de Berlin, et se produit à la Cité de la Musique comme violon solo de l’Orchestre de Paris.
Cette diversité de rôles au sein de différents orchestres lui confère une compréhension approfondie des dynamiques orchestrales.
En 2023, elle est nommée Super-soliste de l’Orchestre de l’Opéra National de Lorraine, poste sur lequel elle est titularisée, l’année suivante.
Sébastien Renaud débute le violoncelle au conservatoire de Rueil-Malmaison, puis entre dans la classe de Jean-Marie Gamard au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 2003, d’où il sort diplômé en 2007. En 2010, il intègre la prestigieuse Académie de l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, ce qui lui permet de jouer au contact des plus grands solistes et chefs d’orchestre. Après avoir travaillé avec des orchestres tels que le Gewandhaus de Leipzig ou le Bamberger Symphoniker, il retourne en France où, en plus de nombreux concerts de musique de chambre, il joue régulièrement avec l’Opéra National de Paris ou au Yellow Socks Orchestra, orchestre spécialisé dans la musique de films.
Depuis septembre 2024, Sébastien Renaud est Violoncelle Solo de l’Orchestre Colonne, une des plus anciennes formations indépendantes parisiennes.
Deux élans écologiques
PAYS de BELVÈS
et FONGAUFFIER
Deux matinées écologiques au Pays de Belvès,
dans les "Pechs" Saints Germinois et dans la coulée nauzéroise.
L'excellente matinée d'observation, lors de la sortie dans le domaine des amphibiens, le 22 février, menée par Bernard Devaux, a réuni une belle douzaine de membres de l'association "Terre en Vert" autour de trois mares différentes. Ces sites ont été choisis en qualité de havres précieux pour la biodiversité. La sortie amena ses participants à Fongalop, à St Amand et à l'ancien lavoir communal de St Germain. Celui-ci est entretenu et préservé par les Saints Germinois. Les observations recueillies seront transmises au Muséum d'Histoire naturelle.
Bernard Devaux autour de la mare
Des larves d'amphibiens (tritons, salamandres), des têtards de crapauds accoucheurs, de grenouilles de Pérez, de grenouilles vertes, ainsi qu'un grand nombre de larves de libellules et d'insectes (notonecte, dytique, phrygane) ont été observés.
À midi, tous les participants ont apprécié de pouvoir, à l'abri, partager leur repas dans la salle des fêtes de Sagelat mise fort gentiment et, régulièrement, à disposition de "Terre en Vert" par la Mairie de Sagelat.
Christian et Nathalie préparent la progression de la promenade.
Le lendemain, dimanche, à Fongauffier, Nathalie Boucherie et Christian Foin ont réceptionné une quinzaine d'adeptes des sorties botaniques pour une découverte pré-printanière de la nature. Les promeneurs passent auprès de plantes dont ils ignorent tout, sans penser aux richesses qu'ils foulent en marchant. Certaines sont nourricières, d'autres toxiques. Cette échappée de moins de deux heures, saluée par un timide mais présent soleil a livré quelques secrets que Nathalie et Christian ont su libérer et présenter.
Nathalie explique que le noisetier, coudrier dans l'Est, est bien loin d'être seulement le porteur des noisettes.
Nathalie, lors de la première escale, a mis en valeur le noisetier, symbole de sagesse et de justice. Son nom latin est le Corilus. Il est bien plus que le porteur de fruits de fin d'été. Il accompagne aussi les trufficulteurs. Juste au bord de la chaussée bitumée, Nathalie a présenté de la mâche, excellente salade rustique d'hiver et, plus loin, de l'oseille poussant dans un talus.
Nathalie, au cours de son échappée verte, donna une place importante au pissenlit. Cet agent de la vie champêtre, par sa floraison de fin d'hiver, favorise la vie apicole qui, hélas, connaît bien des problèmes.
Le pissenlit, dent de lion, connu de tous, a mérité une large explication de botaniste de la guide de cette promenade. Christian a découvert une pousse d'Arum maculatum, plante toxique à éviter. Cette plante, pain de serpents dans la vieille imagerie populaire, est stupidement associée aux vipères. Christian précisa que, dans l'Antiquité, des maîtres terrifiants et peu scrupuleux en faisaient prendre à leurs esclaves pour leur ôter la parole.
Contribution Sylvie Braud de "Terre en vert"