Mois de février 2022
Les aînés aujourd'hui observateurs des bornes et chemins de l'obsolescence.
Qu'est-ce-que l'obsolescence.
Fait de se périmer, de devenir désuet, de se casser après une certaine durée. Le problème n'est pas d'être "obsolète", c'est de ne pas l'admettre !
P-B F
Ce geste, considéré comme immuable, il y a peu de temps encore, aujourd'hui, à l'exception des rarissimes points d'arrêts généraux, fait partie du passé.
Photo © Pierre Fabre
Photo © Pierre Fabre
Patrick, le 4 juillet 2019, présenta son guidon de départ, pour autoriser le mouvement d'un T.E.R. Ce faisant, il a émis, à la gare de Siorac, l'un des derniers gestes de ce type, en invitant le conducteur d'un T.E.R. à poursuivre sa marche.
Jadis, les anciens avaient pour ce geste sécuritaire, une considération qui réunissait la vigilance et la permissivité. Les agents tirés à quatre épingles, émettaient un strident coup de sifflet et donnaient, avec panache, une certaine solennité à cet acte. J'ai la souvenance d'un "vieux" sous-chef de gare des années 60, du Landy, qui me disait le plus sérieusement du monde que c'était assimilable à un acte religieux... et il ne plaisantait pas.
Aujourd'hui, la technicité des postes de conduite permet de réunir toutes les conditions d'un parfait départ en se passant de cet acte.
Les plis, jadis, indiquaient la date et la provenance.
Ces joyeux compères élaborent leur eau de vie avec l'un des derniers alambics. Image France bleu
Le bouilleur de cru ne doit pas être confondu avec le bouilleur, ou distillateur, ambulant. En effet, le bouilleur ambulant est le distillateur qui procède à la fabrication de l'alcool, en déplaçant son alambic de commune en commune. En France, depuis 1959, ce privilège n'est plus transmissible par héritage, et s'éteindra donc au décès des derniers détenteurs. Depuis 2008, les bouilleurs de cru ne bénéficiant pas du privilège, sont taxés à 50 % sur les dix premiers litres d'alcool pur et ensuite à 100 %.
Le distillateur ambulant opérait dans les villages, en principe sur un espace public. Il travaillait surtout dans les mois d'hiver car il utilisait les subsides de "la vendange". La règlementation ne permettait pas de distiller sans limite. C'était de l'ordre de 9 litres par exploitant. En réalité, certains distillateurs, en prenant des précautions, s'affranchissaient de ce seuil. Les paysans veillaient à ce que le contrôleur des contributions indirectes, ironiquement désigné "rat de caves", ou les gendarmes ne soient pas spectateurs de ces dépassements irréguliers passibles de fortes amendes. Dans certains villages, "on" faisait le guet pour s'autoriser quelques "libertés". |
L'énoisage collectif donnait l'occasion d'échanger entre voisins, parents et amis. Dans les années où la télévision était très loin d'avoir franchi les portes des fermes, a fortiori celles qui n'avaient pas encore l'électricité, et où la T.S.F. n'était encore que dans les foyers les plus cossus, on énoisait à la veillée. Lors de ces soirées, il y avait toujours des personnes qui avaient quelques choses intéressantes à dire.
Image Jacques Joudineaud
La cabane de l'ancienne bascule du Petit Pouget.
Photo © Pierre Fabre
Ce point public de pesage a surtout servi pour la pesée du grain et des animaux.
Par miracle, le mécanisme n'a pas été pillé.
Photo © Pierre Fabre
Nous sommes là à Cassagne dans le Comminges.
Les points publics de pesage ont quasiment tous disparu.
La pesée sur un point public de pesage, en principe, était taxée par un employé municipal qui, souvent, était le garde-champêtre. À Belvès, le point public de pesage, au siècle dernier, était à la Croix des Frères. Après la guerre, il fut déplacé Sous la Brèche. Il y a maintenant plus d'un demi-siècle qu'il a été démonté. Pour échapper à cette taxe de pesage, quand les usagers le pouvaient, ils se rendaient dans les gares équipées [Sarlat, Belvès, etc] où une bascule permettait la pesée de plusieurs centaines de kilogrammes. Le pesage, là aussi, théoriquement, était normalement taxé mais les agents des gares "oubliaient" de faire payer. |
Brabant-en-Argonne, le tambour de ville, immortalisé par son sempiternel "Avis sss à la population". Ces braves tambours de ville sont devenus des personnages inoubliables grâce à Knock de Jules Romains avec le morceau d'anthologie "Ça vous chatouille ou ça vous gratouille".
https://www.youtube.com/watch?v=xwQ4Zt6Me9s
Ce personnage, souvent haut en couleur, était l'appariteur. En principe, il ne devait donner que les informations locales diligentées par l'autorité municipale. Parfois, il arrivait cependant qu'il annonce des particularités telles que "l'arrivage de la marée, exceptionnellement cette semaine, sera avancé à jeudi ou reporté à samedi". |
Image Ecriture Paris
Ce "diable" de tableau noir où les élèves appréhendaient les divisions à chiffres décimaux, où l'on découvrait les noms de Wissembourg ou Molsheim, sous-préfectures alsaciennes, insolites toponymes figurant au tableau avec l'écriture bâtarde du maître de céans.
Une forme d'écriture qui vacille, aujourd'hui, dans l'oubli général.
Fernand Latour, le dernier sonneur de cloches du Cuzoul (Tarn & Garonne). À 96 ans, cet ancien mineur à la retraite vient, chaque jour, au pied de l'église du bourg, pour faire retentir la cloche du village, à midi pile. Un exercice auquel il s'astreint depuis plus de quarante ans.
Chaque jour, à midi, Fernand vient sonner la cloche de l’église du Cuzoul, pendant quatre minutes très exactement.
Image Dépêche du Midi © Daniel Massip
Depuis toujours, en Occident, les cloches sont -ou ont été- des vigiles de notre culture. L'Angélus de Millet appelle au recueillement, à la réflexion, à la sérénité, à la paix, à l'humilité. Les cloches symbolisent l'allégresse ou la tristesse. Leur son dans la vallée pyrénéenne du Lavedan ne laisse aucun touriste insensible. Partons vers les Flandres, terres chères à Maxence van der Meersch. Le romancier nous plonge dans cette vibrante mélodie des cloches du beffroi de Bruges. Manipulées par Germain, un être en grande souffrance, cette complainte des cloches nous donne à penser que l'action des cloches électriques ne saurait nous faire vivre et partager ce que Germain incarne avec fougue et passion. |
P-B F
Vie mémorielle de l'A.N.A.C.R.
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Le bureau de l'A.N.A.C.R. lors de sa réunion du 24 février. Photo © Pierre Fabre.
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"L'histoire se répète" est admise comme une maxime imputée à Karl Marx. Marline la complète avec " Comme autrefois, comme toujours, on ne peut vaincre que par la force des armes, le massacre et la trahison ".
Les images bouleversantes de voir sur les routes des milliers de pauvres malheureux fuyant, désertant leur lieu de vie, agressés par la force de l'appareil d'un dictateur terrible, nous feraient penser que l'Homme du 18 Brumaire et Hitler ont consolidé de bien vilains itinéraires et schémas. Ceux-ci s'appellent le fascisme. Chaque fois que la force prime sur le droit, la dictature est triomphante.
Ce jeudi 24 février, le bureau de l'A.N.A.C.R. du Val de Nauze s'est réuni à la mairie de Sagelat. L'ordre du jour était la préparation de la Cérémonie du Canadier et de celle du 27 mai.
Au moment où les convocations sont parties, personne ne savait qu'un odieux tyran allait ouvertement se renier et, en prenant le risque démoniaque d'embraser le monde, torpiller sans retenue la vie paisible de l'Ukraine.
Oui, nous irons le 12 mars, à 11 h, au Mémorial de la Raze, à Veyrines de Domme, honorer la mémoire des malheureux républicains espagnols qui ont été assassinés, le 16 mars 1944, victimes d'une honteuse agression de feudataires du maréchal félon. Oui, nous comptons bien, si l'évolution des règles sanitaires le permet, rétablir la cérémonie du 27 mai pour nous recueillir au piédroit du Mémorial de la Résistance de Fongauffier, lieu mémoriel réunissant dans l'esprit libertaire, les partisans tombés le 4 mars, le 24 juin et le 9 août 1944, à Vaurez, à Landrou, Fongauffier et à Tuilières.
L'A.N.A.C.R. qui a confié son drapeau à Yanis, un jeune porte-étendard, compte bien que sa mission s'équilibre avec celle d'une jeune fille pour donner une image paritaire à cette noble prérogative.
En marge de cette réunion et seulement après le scellement d'un l'accord des familles de Louis Hoorens et Gustave Magimel et de l'équipe municipale sagelacoise, l'A.N.A.C.R. travaillera pour que le mémorial de Fongauffier soit complété d'une plaque rappelant que deux Sagelacois sont morts en captivité, pendant la guerre. Il faut, localement, éviter que ces deux victimes de l'hystérie du führer ne chutent dans l'oubli définitif.
Pierre-Bernard Fabre
Belvès a perdu son confiseur de rue.
PAYS de BELVÈS
&
GRIVES
Photo © Pierre Fabre |
Arnaud Bariller vit le jour à Yvetot, la première cité du Pays de Caux, le jour officiel de la fin de la Guerre d'Algérie soit le 19 mars 1962. Depuis une grosse dizaine d'années, il avait fait du Périgord noir sa terre d'adoption et c'est à Grives, sur le flanc collinaire occidental du Valech, au hameau de Lagarde, qu'il avait élu domicile. |
Un regrettable et tragique accident d'élagage, dans l'après-midi du 23 février, lui coûta la vie.
Arnaud, à Belvès, depuis quelques années, avait créé une micro-entreprise de confiserie de rue. Il avait noué, avec sa clientèle, de solides relations amicales. Il avait, dans la rue Jacques Manchotte, son point de vente, une échoppe atypique, où l'on pouvait trouver ses gourmandises où les noix, ses noix du plateau de Cravelle, étaient avec ses amandes, ses spécialités reconnues et appréciées. L'originalité d'Arnaud fut aussi de commercialiser dans la rue, ses savons élaborés d'une manière artisanale.
Arnaud, dans cette rue commerçante, apparaissait comme un passeur de savoir-être et de savoir-faire. Les commerçants de la rue Manchotte, tous dans la peine de voir partir cet animateur de rue, ont glissé dans une enveloppe leurs contributions pour aider ses proches.
Arnaud abhorrait le conformisme et manipulait l'humour avec une délicatesse qui faisait sourire. Il unit sa destinée à celle d'Annick, à Grives, le Jour de l'An en 2014, lors d'une cérémonie où le rituel était pratiquement un défi aux conventions rigoristes. Il voulait seulement de la tendresse, beaucoup de tendresse, de la joie et de la bonne humeur.
Bernard Grenier, le plus fidèle de ses intimes, compagnon de ses meilleurs moments d'amitié, naturellement en plein accord avec la famille, servira sur le parvis du funérarium, ce lundi 28 février, à 11h30, un apéritif mémoriel pour honorer le défunt comme il l'aurait aimé.
La cérémonie d'adieu, strictement civile, est prévue, ce lundi 28 février, à 14 h 45 au crématorium de Bergerac.
Pierre-Bernard Fabre
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/arnaud-le-confiseur-de-la-rue
Photo © Bruno Marty
En expédition contre le cancer
Un profil d'exception.
Jean-Alban Bergonié naquit à Casseneuil, localité du Villeneuvois, le 7 octobre 1857. Il perdit très tôt son père. Après ses études secondaires à Marmande, il fit ses études de médecine à Bordeaux. Ce licencié es sciences physiques de 1880 obtint l'agrégation en 1883. Précurseur de méthodologies nouvelles röntgenthérapie et curiethérapie, il encourage la thérapie du rayon X découvert en 1895 par Röntgen et les avancées de Marie Curie-Sklodowska. Bergonié est surtout la figure incontournable de la lutte contre le cancer.
Il décéda le 20 janvier 1925. Il repose au Père Lachaise. |
Depuis 12 ans, ils collectent les bouchons pour les recycler. Le fruit de leur collecte permet d'apporter un bon coup de pouce à la lutte contre le cancer.
Avant-hier 23 février, ils sont allés à Gardonne remettre les chèques concrétisant leur travail de terrain qui, en participant au recyclage des bouchons, permet d'apporter le fruit de leur collecte.
P-B F |
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De gauche à droite
- Pascal Delteil, maire de Gardonne
- Maryse Laval, présidente d'Unis vers contre le cancer
- Frédérique Albertoni, Hôpital des enfants, 10 000 euros
- Débora Rache, Institut Bergonié, secteur recherche, 8 500 euros
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Bernard Garrouty, Entraide Cancer Périgord Noir, 1 500 euros..
unis vers-contre cancer
Invitation à remise de dons
Chers tous,
Enfin ! Le moment tant attendu arrive.
Au bout de deux ans de cumul de notre bénévolat, nous allons remettre un don financier de 20 000 €.
Trois bénéficiaires vont recevoir chacun un montant déterminé par vote à l'assemblée générale du 12 janvier 2022.
L'association existe depuis juillet 2010. Il aura fallu la ténacité de chacun d'entre vous, la constance dans I'action, un esprit d' équipe qui colle à I'associatif pour finaliser après ces trois dons, un montant à 6 chiffres.
Si je puis dire, c'est notre fierté du travail bien fait.
En présence de Frédérique Albertoni, directrice du mécénat de l'Hôpital des Enfants, de Déborah Roche chargée de communication et mécénat de l'Institut Bergonié, de Bernard Garrouty, président de Entraide Cancer Périgord Noir et de Pascal Delteil, maire de Gardonne, nous vous invitons à cette remise de dons le
mercredi 23 février 2022 à 14 heures
Salle Jeanne d' Arc, Place du temple à Gardonne
Nous vous saurions gré de bien vouloir confirmer votre participation avant le 20 février.
Le délai étant court, il n'y aura pas de rappel.
À bientôt afin de partager ce moment clé de I'association.
Maryse Laval - Christian Pollet - Hubert Brunet de Courssou - Serge Letourneur
06 71 93 34 69
unisvers-contrecancer@orange.fr
Douze années de travail
Un bilan éloquent
Photos © Anne-Marie-Marie De Wals
Le billet de demain sera un hommage au grivois Arnaud Bariller, confiseur de rue, qui, après un tragique accident, va, ce lundi 28 février, quitter les reliefs "nauzérois" qu'il avait choisis. |
Aujourd'hui, c'est le jour des Modeste.
D'où nous vient la modestie ? Certainement pas d'une course d'impétrants aux fonctions élyséennes mais elle nous arriverait, selon les martyrologues chrétiens, d'un archevêque de Jérusalem qui aurait connu la destruction de la Ville Sainte par les Perses en 614. Il se serait attelé à cautériser la dévastation et à faire reconstruire les sanctuaires détruits par l'incendie. Son décès, toujours selon les mêmes sources, remonterait à l'an 634.
Devenu un nom commun, modeste désigne ce qui est simple, sans faste ou sans éclat.
Du latin modestus (" modéré ", " mesuré ", " sans excès "), lui même dérivé de modus ("« mesure ", " modération ").
José Alberto Mujica Cordano (/xoˈse muˈxika/), surnommé Pepe Mujica, le président atypique qui a secoué l'Uruguay, peut être considéré comme un chantre de la modestie. Son humilité a laissé de marbre, celles et ceux qui sont proches du sas élyséen.
Aujourd'hui, jour de la Saint Modeste, est une journée anniversaire pour l'acte fondateur des Invalides.
On ne peut pas dire que son décideur, le Quatorzième Bourbon, ait particulièrement brillé par sa modestie mais il fut, néanmoins, celui qui ordonna la construction des Invalides.
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Les Invalides. Photo IS sTock.
Le monarque, pétri d'empathie pour les plus humbles, voulut par l'ordonnance du 24 février 1670, la fondation de ce lieu militaire, pour qu'il puisse accueillir les soldats invalides des guerres qu'il s'est plu à entretenir, voire à attiser. Il fallait donner un rien de tranquillité à ces malheureux en dehors de Paris et aussi pour éviter leur vagabondage dans les rues, au grand déplaisir des passants.
Cette décision humanitaire a fait que, depuis, l'Hôtel des Invalides est considéré parmi les plus beaux monuments militaires, voire le plus beau, de Paris.
Dans ce haut lieu de notre capitale, reposent, ou reposeraient*, dans une crypte sanctuarisant la modestie, les restes d'un grand modeste qui fit carrière à partir de la date symbolique du 18 Brumaire. [18 brumaire an VIII ( 9 novembre 1799 )].
https://www.youtube.com/watch?v=vCqB8kGNm-M
* D'aucuns se sont plu à imaginer que la dépouille qui repose là, n'est pas celle du personnage qui a fait trembler le monde et distribué les couronnes à ses féaux rampants.
P-B F
Demain : le blog jettera un regard sur de modestes personnes qui sont allées, hier, à Gardonne pour une des plus nobles causes... non ostentatoire. |