Terre de l'homme

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Mois de décembre 2023


Yvette, témoin d'un siècle de vie fongauffiéraine, s'en est allée.

 

 

 

SAGELAT

 

Yvette, témoin d'un siècle de vie fongauffiéraine,

s'en est allée.

 

 

Yvette Viale

 

 

Yvette Demaison-Viale,  © archives familiales.

 

 

Yvette Viale  nous a quittés, la veille de Noël. Elle naquit à Mouzens le 21 août 1929, dans la nombreuse famille Demaison. Sans abandonner son lignage mouzencois, très tôt, elle rejoignit Fongauffier où elle prit le relais du foyer de son oncle Noël Pellegry et de sa tante Andianna. Dans ce village fongauffiérain, elle noua une idylle avec un populaire et tonique jeune charpentier. Ce jour du 12 juillet 1952 se concrétisa par un mariage. C'est Fernand Garrouty qui, dans ses prérogatives de maire, recueillit, à la mairie de Sagelat, les consentements d'Yvette et de Roger. Ainsi, ils ouvrirent une longue vie commune. Elle  dura 63 ans en passant allègrement l'étape des noces d'ivoire, pour échouer à quelques jours de celles des lilas.

 

En 1955, Serge vint concrétiser cette union.

 

Une cérémonie sobre mais émouvante réunit, ce 28 décembre, celles et ceux qui ont connu la vice-doyenne sagelacoise et l'ont accompagnée à sa sépulture.

 

Sa famille voulut un accompagnement musical tout à fait adapté. Étoile des neiges, Fliege mit mir in die Heimat dans sa version originale germanique, vieille mélodie qui endormait ses petits enfants, et, plus attendrissante encore, la chanson "Les Roses blanches", chanson de 1926, dont les paroles sont de Charles-Louis Pothier et la musique de Léon Raiter, reprise en  1937 par Berthe Sylva, lors de l'ultime séparation, furent choisies pour confier Yvette à sa sépulture.

 

Contribution partagée Dominique Desplain - Serge Cabrillac

 


31/12/2023
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Le Père Noël du judo

 

 

PAYS de BELVÈS

 

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Judo

 

 

 

Les enfants du Judo Club ont été gâtés par le Père Noël.

" Une cinquantaine de judokas sur les 72 licenciés du Judo Club belvésois étaient présents, ce vendredi 22 décembre 2023 sur les tatamis. En effet, le club a organisé un cours commun avec les plus petits, les moyens et les grands. Les plus jeunes, âgés de 4 ans, ont pu combattre contre les plus grands. Noémie (5 ans), accompagnée par ses camarades, a chanté la chanson du Père Noël devant tout le monde (parents, grands-parents, frères, sœurs). Le Père Noël est venu et il a apporté à tout le monde, un cadeau : une magnifique tasse avec le logo du club remplie de chocolats. Après son départ, nous avons passé un moment très convivial autour d'une auberge espagnole.

Nous nous retrouvons le 12 janvier 2024 sur les tatamis pour la reprise.

Le Judo Club souhaite de bonnes fêtes du Nouvel An à tout le monde ! "

 

 

Texte et photo Maryse Durand

 

 

Judo n° 2 SC

 

Au centre, René Rongiéras, président du judo club, et sur la droite, on reconnaît Laurence Roche, la cheville ouvrière du judo.

Photo © Serge Cabrillac

 

 

PN SC

 

Le Père Noël toujours bien entouré

Photo © Serge Cabrillac

 


28/12/2023
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Un conte de Noël de Jean Vézère

Ce conte de Noël a été écrit en 1956 par Jean Vézère, nom de plume de Mademoiselle Vergnaud, (1877-1978), écrivain poète, née et décédée au Bugue. Ses articles, chroniques, nouvelles, études littéraires et artistiques ont paru dans les journaux locaux du Limousin. Elle a publié près d’une quarantaine de romans au tirage honorable.

Daniel Simon,  qui nous avait déjà fait découvrir Jean Vézère dans le blog, nous fait, aujourd'hui, partager ce conte de Noël.

 

LE MISSEL DE TANTE DELPHINE

Conte de Noël

 

Le grand carillon de Noël résonnait gaîment sur Le Bugue et ses alentours, tandis qu’Aristide Malivert, vieux célibataire aux ressources plus que modestes, achevait son maigre repas, dans la petite maison de la Grand’Rue que lui avait léguée sa tante Delphine.

Il vivait seul, n’étant aidé pour tenir son ménage, qu’une ou deux heures, chaque matin, par une vieille femme du Calvaire, la Grégoriotte. Comme sa solitude lui pesait, ce soir ! … En cette veille de fête, où toutes les familles se réjouissaient, il se sentait affreusement triste.

Un coup léger fut frappé à la porte. Une charmante enfant de seize ans, entra dans la salle mal éclairée par une lampe à pétrole. Ses cheveux d’or semblaient rayonner un peu de soleil.

--- Parrain, dit-elle, je viens vous inviter, de la part de Grand-père. Vous viendrez avec nous à la messe de minuit, puis nous réveillonnerons tous ensemble. Nous sommes six, vous ferez le septième. Il y aura des huîtres, des saucisses truffées, les vins que vous aimez, et une bûche de Noël au chocolat, dont vous vous lècherez les doigts …

---C’est bien tentant, Fanchette ; mais, je suis vieux, il fait froid, j’aime à me coucher tôt et je ne vais jamais à la messe, l’hiver …

--- Et peu souvent, l’été !... Mais, cette fois, vous viendrez car, à minuit, votre petite Fanchette, pour la première fois de sa vie, doit faire un solo, dans un cantique de Noël. Et vous ne viendriez pas l’entendre ? … Ecoutez-moi, parrain : je sais que vous n’êtes pas riche, que vous n’avez qu’une petite retraite, que vous vous privez, certainement, chaque année, pour m’offrir quelque chose au 1er janvier. Eh bien, cette année, je ne veux pas de cadeau, mais venez avec nous, cette nuit … Voilà ce qui me fera le plus plaisir …

Elle est partie, envoyant un baiser, du bout des doigts. Tout attendri, le vieux garçon murmure :

--- Je ne peux refuser ce que me demande si gentiment cette bonne petite. Elle a le cœur de son grand-père, mon excellent ami, mon seul ami …

 

 

 

 

                                                      Eglise du Bugue

 

Dix heures du soir. Aristide Malivert a revêtu son costume le moins usé, il brosse soigneusement son pardessus râpé, cherche un foulard, des gants de laine. Et voici que ses yeux s’arrêtent sur un vieux livre, un gros missel, relié de cuir brun, placé sur l’étagère, au-dessus de la commode, le missel de tante Delphine. Et, aussitôt, lui revient à l’esprit, une scène qui s’est passée ici même, dans cette chambre, il y a quinze ans ; Tante Delphine, moribonde, l’appelait près de son lit, lui faisait ses recommandations dernières :

--- Aristide, mon enfant, tu es mon unique neveu, mon seul héritier. Demain, cette maison, bien petite et un peu délabrée, mais toute meublée, pourvue de linge solide et de provisions diverses, sera ton bien ; à toi, mon bois de Mortemart, ma vigne de Malmussou, mon pré de la Barde. Tout ce que je possède, t’appartiendra. Mais, avant de te quitter, je tiens à te dire ceci : mon cher enfant, tu m’as souvent désolée par ton indifférence religieuse, toi, élevé si chrétiennement. Pendant les vacances, tu viens quelquefois à la messe avec moi, le dimanche, et, je le crains, uniquement pour me faire plaisir ; mais, lorsque tu regagnes ton poste à Bordeaux, tu ne fréquentes guère l’église, j’en suis à peu près sûre. Ecoute ce que te demande celle qui t’a presque servi de mère, qui t’a beaucoup aimé … Quand je n’y serai plus, promets-moi que tu rempliras régulièrement tes obligations de chrétien et que, le dimanche, à la messe, tu ouvriras parfois mon vieux missel, pour y lire des prières qui élèveront et réconforteront ton âme. Prends le livre qui est là, sur l’étagère, au-dessus de la commode. Considère-le comme une relique. Ne t’en dessaisis jamais …

 

Hélas !... Le missel de tante Delphine est toujours là, depuis quinze ans, sur l’étagère, au-dessus de la commode. Aristide ne l’a jamais ouvert. Il n’a tenu aucun compte des derniers vœux de la mourante. Que le ciel lui pardonne !... Il en a même voulu à la défunte de ne pas lui avoir laissé un plus gros héritage. A lui, la vieille maison de la Grand’rue, c’est vrai, et le bois de Mortemart et la vigne de Malmussou et le pré de la Barde ; mais, outre cela, il avait espéré mettre la main sur un bon bas de laine. Et qu’avait-il trouvé ?... A peine l’argent nécessaire pour couvrir les frais des funérailles. Or, tante Delphine, pendant un quart de siècle, avait joui d’une rente viagère fort rondelette que lui avait laissée son mari. Extrêmement rangée et dépensant peu pour elle-même, qu’avait-elle bien pu faire de tout cet argent ?... Elle était charitable, trop charitable ! Son souci constant était de soulager la misère … Parbleu ! Son argent lui avait servi à se faire, dans le Ciel, un beau trésor, dont son pauvre hère de neveu ne verrait jamais la moindre piécette …

Cependant, ce soir – est-ce par une inspiration venue du Paradis, où tante Delphine prie pour lui ? – pendant qu’Aristide Malivert boutonne son pardessus, l’envie lui vient de prendre le vieux missel et de l’emporter à l’église, pour obéir, une fois dans sa vie, aux suprêmes recommandations de la défunte.

--- Pauvre tante, murmure-t-il … La seule personne au monde qui m’ait vraiment aimé ! …

                                                        -x-x-x-

 

Dans l’église étincelante de lumières, ornée de draperies, de plantes vertes et de fleurs, Fanchette vient de chanter le fameux solo :

Bergers, bergers, voici l’étable, hâtons le pas …

Rien qu’en voyant la pauvre étable,

Je sens déjà battre mon cœur …

Aristide ouvre le vieux missel, le feuillette … Qu’est-ce que ces deux pages collées ensemble et fortement retenues, l’une contre l’autre par une bande gommée ? Du bout de l’ongle, le vieux garçon essaye de les séparer, sans y parvenir.

--- Bah ! se dit-il, nous verrons ça demain.

-x-x-x-

 

Il est tard, le lendemain, lorsqu’Aristide s’éveille. Le menu du réveillon fut magnifique et tout à fait charmants l’entrain et la cordialité des convives. On ne s’était séparé qu’au petit jour.

Encore ensommeillé, le vieux garçon descend à la cuisine pour préparer le café noir de son petit déjeuner. Il passe dans la salle à manger pour y chercher du sucre. Le missel de tante Delphine, qu’il a posé sur la table, en revenant du réveillon, attire son regard.

--- A propos !... Ce vieux livre, que recèle-t-il ? Quelque fleur fanée, rapportée d’un pèlerinage à Capelou ou à Fontpeyrine ?...

 

 

 

 

                                           Notre-Dame de Fontpeyrine

 

Il fend les feuillets collés l’un à l’autre et découvre un rectangle de papier, sur lequel il déchiffre, avec peine, quelques lignes d’une fine écriture, presque effacée :

« Mon cher Aristide, si tu as tenu compte de mes dernières recommandations, voici ta récompense : décloue le velours grenat qui recouvre le siège du fauteuil Voltaire de la salle à manger, et tu trouveras les économies que ta vieille tante a faites pendant plus de vingt ans, en pensant à toi … »

Aristide n’en lit pas davantage. Vite, un ciseau, des tenailles …

--- Ah ! s’écrie-t-il, ce vieux fauteuil où, depuis tant d’années, j’ai pris l’habitude de lire mon journal et de faire la sieste, ce fauteuil, qu’en un jour de pénurie, je fus sur le point de vendre à mon ancien camarade d’école, le bon antiquaire Rigal, qu’est-ce qu’il peut bien contenir, ce voltaire de velours grenat ? …

Il s’affaire, il se hâte …

--- Ah !... Voilà la cachette !... Voilà ! Voilà !

Il retire du rembourrage un petit sachet de cuir et le vide sur la table. Des pièces d’or tintent gaiement … des louis … des napoléons …

--- Comme il y en a ! Comme il y en a !… Une vraie petite fortune !... Pauvre tante Delphine !... Ah ! Si j’avais su !... Si j’avais su !...

Au dehors, le soleil perce les brumes du matin, l’air est plein du chant des cloches qui célèbrent avec allégresse, le grand jour de la naissance du Sauveur.

 

 

 


27/12/2023
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La rose de l'Alhambra - par Françoise Maraval - chapitre 6

6

 

Rivalité,

 

Doña Luciana était d’humeur chagrine. Elle trouvait que l’attitude de son fils vis-à-vis de sa jeune épouse, n’était pas digne d’un homme, d’un vrai. Pour elle, un homme ne doit pas montrer ses sentiments et à ses yeux, son fils se ridiculisait à laisser voir qu’il était épris de sa femme. Elle se sentait évincée et ne pouvait s’empêcher de regarder sa bru avec mépris et lui faisait comprendre que la maîtresse de maison, c’était elle, Luciana Ferrero-de Almanzar. Les deux femmes ne pouvaient communiquer que par le regard. Isabelle prenait grand soin de montrer qu’elle avait du respect pour sa belle-mère, une personne sûrement de qualité puisque son fils, Miguel, lui témoignait attention et tendresse. La famille Garrigue avait conseillé à sa fille de se retrancher derrière un voile de patience. Alors que la bru avait le sourire et le rire faciles, la belle-mère était tout en raideur. Son regard dur pouvait faire peur mais Isabelle pensait que, grâce à son apprentissage du « valenciano », une communication chaleureuse pouvait s’établir.

 

Les deux hommes de la maison rassuraient, chaque jour, Isabelle, qui était bien déterminée à ne pas se laisser faire. Il lui fallait trouver un créneau bien à elle, dans lequel sa belle-mère refuserait d’entrer. Dès la soirée d’accueil à la huerta, à la propriété, Isabelle avait trouvé que le côté humain et social qui régissait la vie à « la cave des Belles Demoiselles » était, ici, absent. Luciana rabaissait ses gens de maison et, bien plus encore, les ouvriers agricoles. La nouvelle arrivée, au contraire, voulait bâtir quelque chose avec eux, elle voulait se rapprocher d’eux.

 

Un matin, après son cours de valenciano, elle s’est engagée dans le chemin qui mène au quartier des femmes, la maison que Miguel lui avait fait entrapercevoir, à travers la rangée d’orangers et de figuiers. Les cuisinières ont été surprises de voir la doña se présenter sur le pas de la porte d’entrée de la cuisine, avec un sourire éclatant. Ne sachant pas parler leur dialecte, hormis quelques mots récemment appris, elle a su pourtant se faire comprendre. Elle a visité la cuisine, elle a soulevé les couvercles des faitouts et des marmites, elle a senti le fumet qui s’en dégageait.

 

 

 

                                     Paysanne de Vincent Van Gogh (1885)

 

 

On lui a proposé une tasse de café et, sans le montrer, Isabelle notait tous les points qui avaient besoin d’être améliorés et ils étaient nombreux. Elle a voulu tout voir : le réfectoire, la buanderie, les dortoirs.

 

 

 

                                            Les dortoirs des femmes

 

Elle a su remercier ces dames avec des « gracias » chaleureux.

 

Au retour, Doña Luciana l’attendait sur le perron et lui a adressé, sans doute, des reproches auxquels elle n’a rien compris, mais le ton sur lequel cela a été dit, en disait long.

 

Au déjeuner, la maîtresse des lieux a dénoncé sa belle-fille :

- Elle a osé s’aventurer toute seule chez les peones. Elle s’est abaissée et a ainsi abaissé tout le reste de la famille. On ne va pas se promener chez les gueux.

Miguel a dit à sa mère qu’il se chargeait de tout expliquer à son épouse et Juan de Almanzar a prié sa femme de changer de ton. Doña Luciana a quitté la table, en emmenant son petit abbé qui se voyait privé d’un repas prometteur.

 

Les Ferrero, comme les Almanzar, pensaient qu’en donnant un toit à leurs ouvriers agricoles, c’était bien suffisant. Ils étaient habitués, depuis toujours, à vivre dans de bien plus mauvaises conditions. Isabelle a su démontrer à son mari, avec douceur et diplomatie, que l’Espagne avait du retard au niveau social ; et, qu’un jour ou l’autre, le mécontentement conduirait à la révolution ; c’est elle, Isabelle, qui déciderait des changements à apporter et elle en assumerait la dépense avec son propre argent. Elle a exposé à son mari, ce qu’elle avait déjà en tête. Don Miguel de Almanzar n’avait pas prévu tous ces chamboulements et ne savait pas comment présenter les choses à sa mère pour qu’elle ne fasse pas de l’esclandre.

 

Or, Isabelle avait toutes les cartes en main, elle allait pouvoir les distribuer à sa guise car elle était porteuse d’un héritier. La joie, suscitée par cette nouvelle, annoncée à table, a rempli tous les cœurs ; et, on a pu voir passer dans le regard de Luciana, une lueur de tendresse quand elle a regardé son fils. Tout était désormais permis à la future maman ; car, il ne faut, jamais, au grand jamais, contrarier une femme enceinte.

 

Puisqu’elle le voulait, il a été décidé qu’Isabelle prendrait donc en charge les travaux et les achats liés à l’amélioration du quartier des femmes. L’ensemble a été assaini et badigeonné au lait de chaux, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ; la grande cheminée a été conservée et restaurée : elle est devenue imposante et seigneuriale. Elle a été associée à une grande cuisinière à bois qui a attiré tous les regards, des regards surpris, émerveillés et reconnaissants envers cette Française qui apportait des cadeaux au monde du travail.

Le réfectoire a fait peau neuve et la buanderie réaménagée pour soulager le travail des lavandières. Quant au dortoir, les lits métalliques, là depuis plus d’un siècle, ont été carrément remplacés ainsi que leurs matelas devenus minables.

 

Don Miguel de Almanzar a compris qu’au quartier des hommes, on attendait la même chose. C’est lui qui a assumé les dépenses et il a été décidé que les bâtiments seraient badigeonnés et inspectés, tous les ans.

 

Isabelle, désormais, Doña Isabella, avait trouvé sa place dans le domaine de la famille Ferrero-Almanzar et quelle place ! Elle avait su conquérir le cœur des ouvriers agricoles et celui de son beau-père qui se reconnaissait encore en eux ; et, cela, elle le devait en partie au trésor qu’elle portait en son sein. Isabelle allait avoir 22 ans. Elle avait fait du chemin depuis qu’elle avait trouvé sur son chemin, ce bel Italien. Elle l’avait oublié. Comment ne pas reconnaître la chance de pouvoir fonder une famille avec l’homme qui l’a choisie et qui venait de la révéler en tant que femme. Elle l’aimait d’un amour infini.

 

 

Françoise Maraval

 

 

 

 

 

Rappel : aujourd'hui, dimanche 26 novembre, se tient à Saint-Cyprien Le salon du livre de culture occitane (salle des fêtes de 9H30 à 13H) où Françoise sera présente pour son livre "Et au loin coule la rivière Espérance"


24/12/2023
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En attendant 2024

 

cop 28 2

 

                      Dessin Hermann (Suisse) dans la Tribune de Genève (site Cartooning for Peace)

 

 

 

Faut-il se lamenter ou se réjouir : un accord surprise est venu conclure les palabres interminables à Dubaï, de la COP28, dans cette péninsule devenue la plaque tournante de l’énergie pétrolière « après, nous dit-on, une nuit blanche actant une transition énergétique hors des énergies fossiles », l’engagement précise qu’elle sera effective pour 2050. « Tous les gouvernements et toutes les entreprises doivent maintenant transformer ces engagements en résultats économiques concrets, sans délais. »

Normalement, une grande politique à l’échelle planétaire devrait se mettre en place sous l’égide de l’ONU avec signature de contrat d’exécution par tous les Etats présents, on en est loin. Limiter le réchauffement climatique à 1°5 alors qu’on se dirige, actuellement, vers une tendance de 2°5 à 3° d’ici la fin du siècle, aider les pays pauvres à s’en sortir, sans prévoir ou mentionner d’aide indispensable, c’est émettre des vœux pieux.

En marge de cela, charbon, gaz, pétrole ont, sans doute, encore gagné « mais en luttant plus durement pour y parvenir », selon des avis éclairés. Donc, ne nous faisons pas d’illusions, la marche est encore longue avant que les énergies renouvelables remplacent les énergies fossiles à l’échelle planétaire ; mais, chez nous, comme dans les pays limitrophes, cet objectif doit devenir impératif.

La poursuite de conflits meurtriers à nos portes, d’une sauvagerie insoutenable, vont sans doute remettre en question l’ordre mondial résultant de l’entente des nations alliées après leur victoire sur l’Allemagne nazie.

Ce retour de réalités et de vieux souvenirs qu’on croyait abolis où le pays a dû affronter des guerres sans précédent, nous devons en prendre conscience après cette longue période de paix, émaillée de conflits circonscrits, à laquelle nous nous étions accoutumés comme d’un état naturel, comme si la guerre n’avait plus aucun sens pour nos sociétés, comme si de l’histoire de nos peuples, nous n’avions plus retenu aucune leçon.

Gardons-nous d’un pacifisme qui a tendance à nous faire oublier qu’un pays doit se doter des moyens pour se faire respecter car les autocrates, eux, ne respectent ni la démocratie ni les droits de l’homme. Ils rêvent d’infliger aux nations que nous sommes, une leçon au « relâchement » général de nos sociétés qu’ils honnissent pour leur libéralité de mœurs, leur hyperconsommation, leur appropriation et exploitation de biens d’autrui, en l’occurrence des anciennes colonies. C’est un argument qui fait tilt.

Mais, dans nos sociétés modernes voire avant-gardistes, comblées et relâchées, faut-il se soucier de notre mode de vie, cesser de dépenser, de gaspiller, ne pas s’inquiéter de ces conflits si proches qui nous révèlent que la barbarie, la sauvagerie menacent notre civilisation ?

Les générations d’aujourd’hui appelées à prendre les commandes, ont-elles une vision du futur ? Ils ont embrassé, tout naturellement, cette civilisation de l’électronique et de l’informatique mais sont-ils préparés à ce monde brutal ? Certains pensent qu’on devrait rétablir une forme de service militaire d’environ 9 mois pour compléter leur formation et leur faire prendre conscience des devoirs d’un citoyen envers son pays.

Beaucoup de jeunes gens sont accros aux jeux vidéo qu’ils préfèrent à l’activité physique et aux sorties festives en groupe. Souvent absorbés par l’écran de leur smartphone, discutant ou riant, ils semblent ignorer ce qui se passe autour d’eux. L’homme ou la femme d’aujourd’hui ne raisonnent plus en termes d’avenir sauf en ce qui les concerne personnellement et à court terme mais livres, encyclopédies sont, souvent, relégués, prenant de plus en plus la poussière sur les étagères ; poètes ou grands auteurs ont trop souvent laissé la place à une littérature de science-fiction, fantastique ou bandes dessinées…leur apprentissage de la langue est moins scolaire que bricolée d’onomatopées ou syllabiques, compréhensible des seuls initiés.

Toutefois, le citoyen à venir ne sera-t-il pas plus sensible et ouvert sur le monde, cultivant les contacts et la mixité et, peut-être, une sorte de multiculturalisme qui s’impose sans en avoir l’air, susceptible d’envahir notre culture, si ce n’est déjà fait. Nos dictionnaires s’enrichissent de nouveaux mots utilisés couramment, d’origine souvent anglo-saxonne et avalisés par l’Académie Française. Quant aux musiques, elles ont intégré depuis longtemps, les influences africaines, antillaises, anglaises, américaines etc...

Nos concepts artistiques évoluent comme nos mœurs et le fossé s’est accru avec ces sociétés renfermées sur elles-mêmes, sur leurs traditions et leurs modes de vie séculaires, leur obscurantisme. Deux mondes qui se font face et dont les embrasements peuvent dégénérer.

Le moment se présente-t-il après cette mondialisation sauvage, l’ouverture des frontières qui a favorisé le commerce et l’inondation par des produits à bas prix, avec les conséquences dramatiques d’ordre social et économique ; le moment n’est-il pas venu d’imposer des règles à cet ordre mondial anarchique. Avouons qu’on est là devant un vaste problème qui mine notre économie et dont l’envers du décor est l’introduction au travers de ces containers que l’on débarque sur les quais de nos ports ou par d’autres voies connues, ces paquets de drogue qui génèrent une économie souterraine incontrôlée et dont on sait parfaitement la provenance. Quand prendra-t-on les initiatives nécessaires pour endiguer ces trafics et mettre au pas ces pays producteurs ?

 

 

 

borne 3

 

 

                     André Breton et Man Ray inaugurant la 1ère borne  de la route mondiale 

 

 

Souvenons-nous d’un temps où André Breton, le père du surréalisme, inaugurait en grande pompe, la première borne de la route mondiale n°1, reliant Cahors à Saint-Cirq-Lapopie, aux sons de L’hymne à la Joie de Beethoven, aux côtés des élus locaux de plusieurs communes du Lot et d’Orson Welles. Dans ce contexte d’après-guerre, il s’agissait de lancer un appel aux peuples du monde entier en faveur d’un internationalisme de l’esprit afin de concurrencer l’internationalisme militant du communisme stalinien et les menaces qui pesaient d’un conflit nucléaire relancé par les essais répétés des Américains pour élaborer la bombe H. (voir article de Pierre Merlhiot de juin 2021 sur le mouvement des citoyens du monde)

 

Il n’est plus question, aujourd’hui, de mobiliser la jeunesse actuelle sur les raisons qui motivaient les jeunes soldats de 1914 se précipitant dans les gares pour s’engouffrer dans le train pour reprendre l’Alsace- Lorraine aux Allemands, la fleur au fusil.

Alors, formulons des vœux pour rechercher des solutions qui existent, à ces grands problèmes car tant les peuples que la planète doivent être protégés.

 

Meilleurs vœux à vous tous, lecteurs du blog et bonnes fêtes de fin d’année.

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 

 

 


24/12/2023
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