Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois de mai 2021


Alain Rosier ; un pèlerin laïque du vignoble français.

PAYS de BELVÈS

 

 

Alain Rosier

 

 Alain Rosier,

image "Le Dauphiné"

Qui est Alain Rosier.

Maîtriser l'œnologie n'est pas une mince affaire. Cette science a pour objet, l'étude et la connaissance du vin. Ses domaines d'applications vont de la culture de la vigne à l'élaboration du vin, son élevage et son conditionnement.  Alain Rosier, une sommité de cette science, est incontournable. Meilleur sommelier de France en 1976, il devint médaillé de bronze es qualité de meilleur sommelier du monde en 1986.

Alain, à Belvès, a été conquis par la vie de cette cité. L'attachement familial "capelan" de sa compagne, le passé résistant du Périgord, les amitiés qu'il a nouées avec les personnages animateurs de cette vie riche et  féconde passeuse d'une histoire, font qu'il se plaît énormément en lisière de Bessède et qu'il tient à l'affirmer.

 

 

 

Une sémantique, au départ, plutôt curieuse.

Le sommelier trouve ses racines dans le mot provençal " saumalier ". Au Moyen-Âge, le sommelier désignait le garçon d'écurie, celui " qui s'occupait des bêtes de somme ". ... Ainsi, le sommelier devient l'officier chargé du service des boissons dans les cours royales. À l'époque, le risque d'empoisonnement était très élevé.

 

Le Littré nous dit que le sommelier est "celui, celle qui dans une maison, dans une communauté, a la charge de la vaisselle, du linge, du pain, du vin, etc".

Le terme lui-même est dérivé de "somme", du bas-latin "somarius" et de "suma". La somme, soit la charge d'un cheval, d'un âne... comme dans l'expression "bête de somme". Le sommelier, ou "saumalier" en provençal, est le conducteur de troupeaux, celui qui conduit les bêtes de somme.

 

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IMG_1984

 

Les adeptes de l'histoire du vin et du vignoble ont écouté Alain Rosier dans la salle d'honneur de la mairie de Belvès.  Photo © Pierre Fabre

 

Ce dernier samedi de mai, le castrum belvésois croulait sous les manifestations thématiques.

 

Le vignoble… toute une histoire.

Hier, sur ce blog, Patricia Lafon-Gauthier restitua le concours des dessins et de poésies dont les lauréats furent désignés par les "expertises" anonymes du public.

 

L'après-midi, c'est Alain Rosier qui, à la salle d'honneur de la mairie, prit son bâton de pèlerin du vignoble français pour en expliquer sa géographie et son histoire. Il partit des Grecs et des Romains et tissa la longue histoire du vin et du vignoble jusqu'à ce qu'un fléau redoutable vienne à la fin de l'avant-dernier siècle, détruire notre immense vignoble.

 

L'histoire du vin et de la vigne est fascinante.

Elle inclut les seigneurs qui voulaient donner un breuvage qualitatif à leurs hôtes de passage, aux moines et au clergé qui ont tant compté dans l'histoire de nos grands vins. On a du mal à saisir combien ce mélange de savoir-faire de vinification s'appuie sur les techniques ancestrales, les observations, les qualités des cépages, l'exposition et la spécificité des terrains.

Le vin c'est toute une histoire où se mêle la petite histoire dont les privilèges des grands vignobles.

 

Le vin c'est aussi l'histoire des chais, des bouchons, des fûts, des bouteilles, dont les premières venaient des souffleurs de verre. N'oublions pas non plus les péripéties des transports.

 

Notre pays, et cela doit être notre fierté, compte bien des vignobles prestigieux. Ils réunissent, certes, la Champagne et la Bourgogne, l'Alsace à la Provence, l'Anjou aux Pyrénées et toute une liste de noms qui évoquent un savoir-faire ancestral avec des noms chantants. Parmi eux, se glissent le bucolique Céou, dont les collines voient renaître la vie viticole, et, plus à l'ouest, le Pécharmant et le Monbazillac. Nous avons une des plus extraordinaires richesses du monde. Puissions-nous savoir la conserver et l'enrichir. 

 

Alain Rosier n'exclut pas de revenir dans notre bassin de vie pour faire revivre cette odyssée de l'histoire des vins et des vignobles.

 

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Demain. Le Musée Rebière a été inauguré. Lisette Rondet a présenté ses tableaux. 

 

 

 


31/05/2021
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Le dessin et la poésie "expertisés" par un jury on ne peut plus populaire.

 

PAYS de BELVÈS

 

 

Ce matin du samedi 29 mai, nous avons procédé aux remises des prix des concours "dessins" et "poésies". Vous êtes nombreux à avoir voté ! *Dessins enfants* : Lola et Killian se retrouvent ex aequo  et remportent chacun, un abonnement de 10 entrées au bassin aquatique et un bon pour une pizza et une 🍦Dans *la catégorie 1*: le premier prix revient à Amador Valentine avec un bon pour 2 repas. *Catégorie 2* : Andrée Westeel obtient le 1er prix  avec idem, un repas pour deux personnes. Concernant le 1er prix de la poésie, c'est Dominique Desplain qui a été désignée gagnante et se voit remettre un repas pour 2 personnes. Les autres participants repartent avec un pâté de foie et une petite bouteille de vin blanc ! Nous tenons à remercier tous ces participants pour ces bons moments de lecture ! Patrick Roy, Annick Beauvais, François Glaizer, Jocelyn Dorangeon et...? Il nous manque le nom d'un poète (qui a dû récupérer son œuvre. Merci de vous identifier dans les commentaires !) . Les résultats concernant les poèmes furent très serrés... Ils sont tous magnifiques et délicats.

 

Encore MERCI à tous !!! 😊

 

 

Peut être une image de 2 personnes, personnes debout, plein air et texte qui dit ’1er prix Catégorie 1 Concours dessin BOUCHERIE’

 

 

Peut être une image de 1 personne, position debout, plein air et texte qui dit ’GRED 1er prix Concours dessin Catégorie 2’

 

Peut être une image de enfant, debout et texte qui dit ’Killian TOKYO CITY’

 

Peut être une image de 2 personnes

 

Peut être une image de 2 personnes et texte qui dit ’C RTA 1er prix Concours poésie’

 

Peut être une image de 1 personne, position debout, plein air et texte qui dit ’GRED 1er prix Concours dessin Catégorie 2’

 

Peut être une image de enfant, debout et texte qui dit ’Killian TOKYO CITY’

 

Peut être une image de 2 personnes

 

 

Peut être une image de 3 personnes, personnes debout et plein air

 

 

Contribution texte et images © Patricia Lafon-Gauthier

 

 

Pour ce samedi, très chargé en animations, on ne savait plus où donner de la tête. C'est cette partie culturelle et artistique qui donna le la. Que l'on se rassure, les autres temps forts, la conférence débat sur le vin, l'aéroclub, l'inauguration du Musée Rebière et le vernissage de Lisette Rondet prendront le relais sur ce blog.

 

 


30/05/2021
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Comment soutenir "Terre de l'homme"

 

 

Caré jaune

 

Image "Le blog du petit carré jaune".

 

 

Terre de l'homme, comme chacun le comprend, fonctionne exclusivement et seulement par le bénévolat désintéressé et total.

Comment soutenir ce lien qui, jour après jour, poursuit son petit bonhomme de chemin.

Que tout le monde se rassure, il n'est nullement question de solliciter une quelconque contribution financière mais d'autres contributions, naturellement, sont les bienvenues. Huguette dans ses reliefs sylvestres de la Forêt barade, en nous emmenant découvrir une fée, ou plus exactement une Fontaine de la fée, en est l'exemple type. Jacques Lannaud, médecin honoraire, la plume de l'autre Pays de l'homme, avec brio nous fait vivre à merveille, grâce à son excellente mémoire, à ses notes et à ses images, ses lointaines pérégrinations dans un monde qui force l'admiration et le respect dû aux populations autochtones.

Bruno Marty, avec ses reportages toujours en phase avec la nature, a su, par exemple, avec "Les cygnes sauvages sur la Dordogne", subjuguer le lectorat. Ses cygnes ont obtenu plus qu'un succès et le reportage de ces oiseaux a logiquement campé dans la fenêtre de l'article du mois

 

Pour Pentecôte, ce blog a voulu donner un coup d'œil inédit sur la vie dans notre monde avec des écoliers fascinés qui découvraient, non les mystères du Ciel, ce domaine inextinguible nous échappe, mais le théâtre permanent du ciel. " Personne ne naît sous une mauvaise étoile. Il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel. " Dalaï-lama XVème. Sans avoir la stupide prétention d'atteindre l'immensité de ce champ de découvertes, mission totalement impossible, Mélanie, l'enseignante de Sagelat,  a fait ouvrir les yeux sur ces phénomènes qui se produisent au-dessus de nos têtes.

Son reportage photographique, assorti d'une légende explicative, en quelques heures, a fait un tabac et, cerise sur le gâteau, jamais la jauge de satisfaction, ce que bien prétentieusement on pourrait désigner "l'audimétrie" d'appréciations positives, ne s'emballa aussi rapidement.

 

Les auteurs d'articles de ce blog n'ont cure d'être complimentés par une main positive en bas de leur billet. Ces clics, néanmoins encourageants et appréciés, au-delà du baume qu'ils apportent, ciblent beaucoup plus que le nombre de lectures, les attentes du lectorat.

Saluons tous les contributaires, y compris ceux qui veillent fermement à la sauvegarde de "l'orthodoxie" des terminologies ou amènent des remarques presque caustiques tant sur sur le fond que sur la forme. N'oublions pas les plumes ponctuelles et notre correctrice. Dans les pages de Terre de l'Homme, vous trouvez, toujours avec plaisir, le majoral Dugros. Il s'efforce, sur notre lien, de valoriser notre langue ancestrale. Françoise-Marie a définitivement quitté le département, mais tient à ne pas oublier ses ancêtres périgordins, son enfance cypriote et son échappée lycéenne belvésoise. Michel et Francis, les défenseurs patrimoniaux et culturels de Belvès, dans leurs billets, ont su valoriser leur cité. Nos plumes romancières et poétiques nous placent en appétence de mieux les connaître et, enfin, n'oublions pas toutes celles et tous ceux qui apportent un petit plus... ils se reconnaîtront ! 

 

Encourager le blog, ce blog, c'est surtout lui donner du grain à moudre. Maître Cornille, héros de Daudet dans "Les lettres de mon moulin", témoigna toute son émotion aux paysans qui l'avaient oublié et en venant lui apporter du bon grain, actaient pour son humble vie artisanale. Il est, certes, plus facile de dire que le blog n'a pas, ou ne sait pas capter vos attentes que de fournir des éléments concrets pour ouvrir les pistes. Le champ néanmoins est immense. Il va des personnages qui partagent votre, notre, vie au quotidien. Cela peut être l'assistante de vie qui va, chaque jour, au domicile de personnes handicapées, voire en fin de vie, le technicien qui escalade les poteaux électriques dans l'orage et la tempête pour restaurer la fée électricité, le jeune sapeur-pompier qui, par son salutaire geste civique, apporte les premiers secours à un grand blessé, le boulanger qui, bien avant l'aube, se rend au fournil, l'apiculteur qui va au secours de ces insectes hyménoptères qui entretiennent la vie végétale. Le bénévolat, totalement désintéressé, mérite, au premier chef, d'être mis en relief. Il est bien divers et souvent, très souvent, comme les partisans pendant la guerre, se blottit dans l'ombre. Citons ces petites mains qui, dans cette terrible période qui nous interpelle tous, ont confectionné des centaines de masques protecteurs. Attardons-nous sur ces personnes qui vont dans les EHPAD à la rencontre de malheureux qui n'ont plus personne d'autre que le personnel hospitalier pour les entourer affectivement, ou sur ces piliers associatifs qui, dans l'ombre, soutiennent la vie  créative du Bercail. Tout aussi utile qu'indispensable à la communauté, parlons de l'ami des oiseaux qui leur bâtit un chemin ornithologique pour protéger ces créatures indispensables à la maintenance de notre écosystème. Bien d'autres missions, où la discrétion demeure la règle, échappent à nos regards et il conviendrait de ne point les oublier.

 

 

Puits du Mas bas

 

Carvès, Le Mas-Bas. Ici l'eau est précieuse. Ce superbe puits témoigne, certes, d'une recherche aquifère mais aussi d'un désir soutenu d'esthétique. Photo © Pierre Fabre 

 

Le blog, c'est aussi un "passeur" patrimonial. Cette fenêtre permet de revenir sur nos bâtisses, nos ouvrages d'art, nos puits, nos passerelles, nos cachettes historiques, nos chemins et nos sentes. Si l'on s'attarde à bien observer nos ravines, on peut découvrir des merveilles que la nature a ciselées. Nos carrières abandonnées, nos  bois, nos bosquets, nos landes et guérets, nos  fossés, nos sources, nos rus, nos rivières et notre fleuve, ont une histoire et pour certains, sont des foyers de préhistoire. Là se mêlent sur un fil rouge, les croisements de multiples petites histoires, de rendez-vous manqués, d'erreurs cadastrales, de fautes, mais aussi de superbes actes généreux que les ultimes témoins se doivent ou se devraient de rappeler.

Si les "lébérous" relèvent du mythe, il y a bien des gestes empreints de noblesse de citoyens authentiques qui, au fil de l'eau, partent dans l'oubli.

 

 

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Monplaisant. Le pont de Bosredon. Les ondes du Raunel emportent les histoires et légendes de la Bessède. Photo © Pierre Fabre 

 

Oui, en apportant vos contributions, sous la forme qui vous est possible, documents historiques, photographies ou témoignages authentiques, vous entretiendrez qualitativement le terreau de Terre de l'homme.

 

Ce vendredi 28 mai, le blog a franchi le cap des 30 000 visites et ce même jour, cerise sur le gâteau, la cent-cinquantième abonnée s'ajouta dans le cercle du lectorat.  Bienvennue parmi nous à Marie-Lise Kroeger.

     

 


29/05/2021
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La devanture évolutive de Martine et de Jean-Christian est une petite œuvre d'art.

 

PAYS de BELVÈS

 

 

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Martine & Jean-Christian Rentet

 

 Martine et Jean-Christian

Photo © Pierre Fabre

Qui sont Martine & Jean-Christian Rentet.

Pour faire court, on serait tentés de dire : ce sont les conservateurs et gardiens de la Rue du Fort.

Nos amis ont fait du n° 8 de la rue du Fort, un point de curiosité locale. N'oublions pas qu'au siècle dernier, Guy de la Nauve a voulu, dans cette rue, par son personnage pittoresque, totalement romanesque, d'Anaïs Monribot, imaginer une célibataire endurcie, acariâtre à l'envi, qui catalysait les qu'en-dira-t-on, les piques vipérines, sans la moindre attention de compassion envers qui que ce soit.  

 

Les ragots et médisances de tous ordres d'Anaïs, Martine bien plus sérieusement les a écartés. Bien sûr, Martine est aux antipodes de ce personnage de fiction. Martine se fait la sélectionneuse des coupures de presse relatant la vie locale.

Cette fonctionnaire honoraire de la Ville de Paris et Jean-Christian, son époux, retraité d'une activité de chef de chantier chauffagiste, n'en finissent plus de savourer les charmes de ce Périgord. Notre bassin de vie a suscité chez eux un coup de cœur.

Pour illustrer leur affinité avec ce castrum qu'ils ont retenu pour une vie paisible, Martine a voulu promouvoir sa vitrine, "héritage" du passé commercial et artisanal du comptoir de zinguerie-plomberie Forjack qu'elle a voulu adapter à une nouvelle fonctionnalité.

 

 

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Dire avec des fleurs que l'on aime son bassin de vie, c'est aussi une manière de le formuler.

Photo © Pierre Fabre

 

Martine aime les fleurs et tout ce qui tourne autour de l'embellissement floral des demeures rurales comme le symbolisme du blé lors de la moisson.

 

 

En juin, Martine et Jean-Christian vont changer la thématique du 8 rue du Fort, pour passer aux vieux outils ainsi leur vitrine deviendra un joli micro-musée belvésois.  

 

 

Retrouvez Martine et Jean-Christian, lors d'un billet de 2019 de Terres de Nauze 

https://terres-de-nauze.blog4ever.com/martine-tient-a-ce-que-sa-vitrine-demeure-vivante

 

Les vitrines, cet atout surtout commercial, au départ, n'est pas si lointain dans l'histoire.

 

Les vitrines, de nos jours, matérialisent le sas d'accueil des commerces. Les vitrines, dans beaucoup d'espaces commerciaux, savent exploiter les plages calendaires. Noël, fête qui fascine les esprits, a su s'imposer mais bien d'autres thèmes savent capter le chaland, les tenues vestimentaires, les objets de loisir, les fournitures scolaires, les plants de la Sainte Catherine en sont quelques exemples vivants.

 

Les vitrines, telles que nous les connaissons, n'ont que cinq siècles d'histoire.

Pour Charles de Beaurepaire, en 1544, c'est un " vitrail " Marché fait avec un verrier. .

En 1836, c'est-à-dire hier, c'est une altération de verrine (XIIème siècle) latin populaire vitrinus), d'après vitre.

 

 

 

Vitrine Rentet 01

 

Dépêchez-vous d'aller découvrir cet agencement ; d'ici la fin de Prairial,  il sera remplacé par celui de Messidor...

Photo © Bruno Marty

 

 

Vitrine Rentet 02

 

... et ce sera un autre thème.

Photo © Bruno Marty

 

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Demain.

 

Comment soutenir "Terre de l'homme".

 

Articles dont la publication est imminente.

L'ordre séquentiel peut être évolutif

 

Petit coup d'œil patrimonial sur le grand livre de l'oubli. La radiale Magnac-sur-Touvre / Marmande traversait l'ouest du Périgord.

Les animations du castrum de ce 29 mai.

Qu'est-ce-qu'un village de cœur ?

 

 

 


29/05/2021
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Suite et fin de notre excursion lacustre

 

Jacques Lannaud

Pour clore ce mois de mai qui, manifestement, donna à ce printemps des semaines bien fraîches, Jacques Lannaud revient pour terminer avec chaleur, son excursion lacustre gravée dans de bien vieux souvenirs. Cette fin d'épisode matérialise un jalon dans cette autre Terre de l'homme où nos ancêtres africains ont pris une place déterminante dans l'odyssée humaine ; et ce, bien avant que la Vallée de la Vézère ne devienne un site de l'avancée conquérante que d'aucuns, en leur temps, pointaient bien prématurément en hypothétique  berceau de l'humanité.

 

Les témoignages du lectorat ont, bien entendu, donné de belles notes de satisfaction à Jacques pour ses récits.

 

 

Premier contributaire, ou contributaire d'excellence, de ce blog, Jacques ne saurait, après tant de houles et de marées, abandonner ce "vaisseau". Ces épisodes nous ont  amenés à réfléchir sur ces thèmes que sont l'humilité, la foi et la culture de peuples que, par un terrible complexe de supériorité et une folle inconscience, on pourrait ne pas situer à leur juste dimension humaine. Par ailleurs, sa riche expérience de médecin honoraire nous a permis de mesurer combien nous sommes infiniment petits, voire impuissants,  face aux fléaux terribles qui nous interpellent, dont la maladie d'Alzheimer ou à la Covid 19.

 

Puissions-nous avoir, nous, le plaisir de connaître de nouvelles pages fascinantes grâce à Jacques.

 

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lac

 

Le lac Bishoftu, lac de cratère , le plus profond  (90 m) des 5 lacs qui entourent la ville de Debré Zeit

 

La nuit, j’avais mis longtemps avant de trouver le sommeil, à l’écoute des cris sauvages, parfois stridents, proches ou lointains, qui retentissaient autour de nous dans la savane et j’étais resté en alerte à l’écoute de quelque bruit insolite proche, du frottement ou de la respiration de quelque animal flairant tout autour de nos tentes.

Quand je me réveillai, je sentis de l’effervescence : on se préparait pour la journée, celle-ci s’annonçait radieuse : pêche, chasse, promenade autour du lac, tel était le programme.

Le médecin et l’infirmière, accompagnés de deux personnes, étaient sur le départ. Ils avaient pris contact avec le chef de village proche, s’étaient entretenus avec un soi-disant gourou voire un marabout, afin de désamorcer leur venue. Ils chargeaient des marchandises sur le dos d’une mule qu’avait emmenée, au petit matin, notre jeune coureur : des containers de laits infantiles ou autres nutriments pour les nombreux enfants souffrant de malnutrition, des médicaments divers : antibiotiques généraux, traitements contre dysenterie, parasitoses, paludisme, collyres….La population était réticente, ils s’en étaient rendu compte lors d’un précédent séjour, habituée aux décoctions ou breuvages divers, élaborés par des « thérapeutes » locaux manipulant mélanges d’herbes, d’écorces et de plantes dont ils avaient seuls la science.

Un autre membre de notre groupe, responsable d’une entreprise d’export-import, ingénieur de formation, se préoccupait du problème d’accessibilité à l’eau. Il cherchait à résoudre le transport de l’eau au plus près du village et des terres cultivées. Il s’était rendu compte de la difficulté des habitants et de la pénibilité du transport du précieux liquide, son insuffisance pour obtenir des productions plus abondantes en légumes ou en céréales . Les quelques points d’eau existants étaient pratiquement à sec : le seul moyen qui restait était l’accès à l’eau du lac ; pour cela, il avait emmené dans son véhicule du matériel. Il allait accompagner les pêcheurs afin d’examiner les berges, repérer un endroit adéquat pour installer une pompe à eau manuelle et amorcer des tuyaux et voyait, déjà, l’eau se déverser dans une sorte de réservoir naturel qu’il avait repéré et qu’il aménagerait, profitant d’une importante déclivité des bords du cratère.

 

 

carte lac

           

                Débré Zeit, à 39 km au sud-est d'Addis Abeba dans la région d'Oromia

 

 

J’optai pour la promenade. A quatre ou cinq, avec deux sacs à dos où l’on avait rangé gourdes et sandwichs, nous voilà partis accompagnés de plusieurs gamins et quelques jeunes auxquels on avait demandé s’ils connaissaient un itinéraire faisant le tour du lac. Mais, nous n’avions pas pris la mesure des difficultés inhérentes au grand tour que nous obligeaient de faire les berges escarpées et encombrées de rochers, une végétation dense faite d’arbres imposants dont des flamboyants en fleur, de hautes herbes, grandes fougères, branches ou roches à enjamber… On nous avait assuré l’absence de reptiles ; malgré tout, certains, armés de bâtons frappaient le sol à mesure que nous montions.

Au bout d’une heure, devant la montée alerte que nous imposaient les jeunes, certains avaient pris du retard. Exténués, faisant de fréquents arrêts pour reprendre souffle, deux d’entre nous décidèrent de retourner au camp. Les autres, dont moi, continuèrent leur escalade, précédés de ces jeunes éthiopiens nous imposant un rythme d’enfer et au bout de presque deux heures de marche, la végétation s’estompa ; on était arrivés sur une sorte d’esplanade au sommet des parois du cratère mais on comprit qu’il aurait été dangereux de s’avancer car l’escarpement s’amincissait et des rochers instables tombaient de temps en temps, dans le lac à plus de 300m en-dessous. Alors, après la pause, on redescendit le versant opposé moins accidenté tout en regardant la vue splendide qui s’étalait devant nos yeux. J’aperçus le canoë avec deux personnes à bord mais, surtout, des oiseaux aux couleurs vives, genres de guêpiers, volant d’une berge à l’autre, des hérons, des busards ou autres oiseaux de proie dont des vautours qui planaient au-dessus de nous. Sur une bande de terre qui s’avançait dans l’eau, un groupe de flamants roses plongeaient leur bec dans la vase et des pélicans se prélassaient cherchant à saisir un poisson au passage.

Mais il fallait poursuivre et après avoir mangé et distribué de la nourriture à nos guides improvisés, on reprit la descente, notre retour au camp se terminant par une foulée mesurée.

Notre ingénieur avait, avec l’aide de bras et de mains secourables, installé un assez gros tuyau qui plongeait dans les eaux du lac : il allait faire l’essai de la vanne qu’il avait soigneusement fixée à la roche. Le pompage commença et, tout d’un coup, l’eau jaillit, un puissant jet aspergea le versant déclive. Le tuyau aval fut déployé, fixé à la pompe puis déroulé. L’eau se déversa comme prévu dans le futur bassin. L’expérience semblait concluante.

Une partie importante de poissons, des tilapias, la perche du Nil, et de volatiles, pintades, cailles… furent distribués au village par les jeunes qui nous avaient servi de guides. Mais, la soirée s’annonçait festive : au menu, des grillades de poissons et de gibier et nos propres guides s’employaient à nous cuisiner un délicieux wat avec la crêpe « ingera ». Naturellement, nous avions apporté tous les ingrédients nécessaires. Se joignirent à nous, le chef du village et deux ou trois représentants ainsi que notre jeune coureur. Le vin, la bière et l’hydromel terminèrent une soirée qui s’était sérieusement prolongée auprès du feu.

Cette prise de contact avec ce peuple galla s’avérait positive : notre ami ingénieur laissait à leur disposition, les outils agricoles et, surtout, il reviendrait pour terminer ce qu’il avait commencé et permettre à ces paysans de disposer de plus d’eau pour irriguer leurs semences.

Le lendemain, on quitta le lac de Bichoftu, profond de 90m, non sans une certaine nostalgie et en ayant distribué des pièces aux enfants et aux jeunes qui nous avaient accompagnés.

 

 

Jacques Lannaud

 

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Demain.

 

La devanture évolutive de Martine et de Jean-Christian est une petite œuvre d'art, avec un regard photographique de Bruno Marty.

 

Articles dont la publication est imminente.

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Petit coup d'œil patrimonial sur le grand livre de l'oubli. La radiale Magnac-sur-Touvre / Marmande traversait l'ouest du Périgord.

Qu'est-ce-qu'un village de cœur ?

 

 


28/05/2021
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