Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois de septembre 2024


Fête de la science

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

 

Affiche Fête de la Science à Daglan

 

 

 

Samedi 5 octobre, la salle des fêtes de Daglan, de 16 h à 18 h, sera le décor de la Fête de la science. Cette manifestation pédagogique est proposée par La Maison de la pierre sèche et du causse associée au Syndicat mixte  des bassins du Céou et Germaine.

Tardivement, mais sûrement, les Occidentaux ont enfin compris que l'eau est un des biens des plus précieux de la planète. C'est vrai partout et plus encore là où elle disparaît en s'infiltrant dans les vaux  karstiques du causse. Il est désolant de voir un lit de rivière anhydride attendant les fortes précipitations automnales, voire hivernales, pour renaître.

 

ceou-a-sec_9551315

 

Le 12 0ctobre 2007, le Céou est à sec à la Passerelle de Maison rouge, écart de Florimont-Gaumier.

Photo © Pierre Fabre

 

Dans ces ouvertures karstiques, le Céou, une rivière s'écoulant en pays typiquement karstique, illustre parfaitement ce phénomène d'évanescence du cours d'eau. Notons que pour les géographes, un cours d'eau intermittent demeure toujours un cours d'eau.

Ces fugacités, bien au-delà de la souffrance de la faune et de la flore, interpellent. Pourquoi le Céou ne peut résister sur tout son cours lors des périodes sèches, a fortiori caniculaires, alors que des ruisseaux bien plus modestes, comme la Nauze, la Douch ou l'humble Bessoulière, demeurent pérennes.

Après la projection d'une vidéo, Nathalie Jacquemain, du Conseil départemental,  François Bichot, expert dans le domaine de l'eau, des roches et de l'environnement, et Jean-Paul Liégeois, docteur en science géologique, répondront aux questions des personnes désireuses d'en connaître davantage sur ces cours d'eau.  

 

 

Le Céou

 

Photo © Bruno Marty

Texte Pierre Fabre

 

 


30/09/2024
1 Poster un commentaire

Le désert médical, un phénomène qui progresse dans la France moderne... pas seulement rurale.

 

Un document, bigrement long, mais qui mérite une dizaine de minutes de lecture.

 

P.F

 

Audition sénat 2

 

Photo © crédit photo Sénat

 

Questionnaire préparatoire à Audition Sénat 17 septembre 2024– Réponses Anne Orth (Charente), à droite sur l'image, Claudine Le Barbier (Dordogne), à gauche sur l'image, à l’audition. ACCDM (Association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux). L'audition était conduite par Bruno Rojouan.

 

Qui est Bruno Rojouan ?

Ce sénateur,  né le 6 mars 1957, est un enseignant, professeur des écoles honoraire. Élu de  l'Allier, rattaché au groupe Les Républicains, il siège à la Chambre haute du parlement depuis octobre 2020. 

Il est  membre de la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, des groupes d'études Agriculture, élevage / alimentation et Handicap.

 

Si le lectorat de "Terre de l'homme" connaît bien Claudine Le Barbier, qui s'est souvent présentée sur le lien, il n'en est, probablement, pas de même pour Anne Orth qui vit à Curac, près de Chalais, dans le sud Charente. Elle et son mari, Pierre, sont les délégués départementaux de l’Association de citoyens contre les déserts médicaux. 

 

Émoticône d'écoute | Impression rigide

 

  1. POINT DE SITUATION SUR L’OFFRE DE SOINS

 

  • Quel bilan tirez-vous de l’offre de soins de médecine de ville en France?

CONSTAT : dégradation de l’accès aux soins ; les écarts se creusent entre offre et demande en raison de l’augmentation de la population, de son vieillissement, d’un accroissement des gestes techniques nécessaires aux médecins pour poser leur diagnostic, et du changement de mentalité des médecins qui ne souhaitent plus travailler autant que leurs prédécesseurs .

RAPPELS :

  • Territoire français : 87% touché par désertification médicale
  • Population générale : 72% affectée (30% en ZIP + 42% en ZAC)

 

D’abord un problème de nombre et de densité : insuffisants en France

GENERALISTES : en 1ère ligne, ils sont la pierre angulaire du système de santé, pivots entre patient et médecins spécialistes, et jouent un rôle essentiel dans tout  le « parcours de soins », décisif pour les malades chroniques et les patients en ALD.

  • NOMBRE de MG APE aujourd’hui en France (à part entière) = 41 139 (Cour des Comptes 2024p.127) ; patientèle moyenne : 1766

(MG APE = libéraux exclusifs / moins de 65 ans /actifs du 1er janvier au 31 décembre/ conventionnés / hors hôpital / hors MEP. Beaucoup moins que les chiffres annoncés, habituellement, de l’ordre de 90 000 MG).

 

  • EVOLUTIONS EN 10 ans en France : nette dégradation de l’offre de soins

nombre de MG-11% (Cour des Comptes 2024, p.126)

densité MG :- 14,5%

Ces chiffres ne remonteront pas avant 2030, au mieux, puisque le numerus apertus n’est d’application que depuis 2021 (p.126) et qu’il faut au minimum 10 ans d’études et formation (sans évoquer ici les réserves que nous développerons plus loin, en II.10). C’est vous-même, Monsieur Rojouan, qui parlez de « décennie noire » et dites que «le pire est à venir» puisque en l’absence de mesures drastiques, la situation va continuer à se dégrader.

 

Les conséquences sont connues : retard de prise en charge, augmentation de la morbidité notamment dans les maladies chroniques et les cancers (Cour des Comptes, page 22), augmentation des morts dites « évitables » (euphémisme), diminution de l’espérance de vie (Cf. étude d’Emmanuel Vigneron de 2023,  - 2,3 ans d’espérance de vie dans les campagnes)….

 

SPECIALISTES  : même dégradation

Malgré leur nombre en augmentation, on constate un accès très difficile à plusieurs spécialités. Un point positif : leur rajeunissement. Points négatifs : leur répartition comme pour les généralistes. Ils sont concentrés dans les métropoles en raison de la présence d’hôpitaux. Le milieu rural est particulièrement touché, ce qui renvoie au paragraphe ci-dessous sur la répartition.

 

Ensuite, un problème de répartition géographique : répartition très inégale, clivage territorial.

MG + Spé (2023) =Hautes-Alpes : 274 pour 100 000 hts ; Paris : 236

Seine- et –Marne50 ;Cher : 54

Densité MG+Spé sur 10 ans: France entière : baisse 11%/Hautes-Alpes = augmentation 20%

Rappels : 1 MG sur 2 = plus de 55 ans ; 1 sur 3 = plus de 65 ans

Patients sans médecin traitant : au 30 sept. 2022 6,7 millions (12% pop.), dont 714 000 en ALD (p.36Cour des Comptes 2024). petite amélioration depuis 2022 mais encore à ce jour 600 000…

Refus de prendre nouveaux patients : 65% MT

 

Spécialistes :*   en Dordogne (Claudine) toutes spécialités confondues : 110 spécialistes/100 000 hts

  • moyenne nationale : 192 ; Bouches du Rhône : 275 ; Alpes Maritimes : 288

Quelques chiffres par spécialité en 2022 (source AMELI):

  • Cardiologues libéraux : Dordogne : 4,6      

 Pyrénées Atlantiques : 11,3 ; Pyrénées orientales : 9,2

  • Dermatologues libéraux : Dordogne : 3,2

Pyrénées-Atlantiques : 6,6 ; Alpes-Maritimes : 8,9

  • Gériatres libéraux : il n’y en a que 110 pour toute la France alors que la population vieillit !

Observez-vous une amélioration de la disponibilité de médecins traitants pour les patients, notamment en zone sous-dotée ?

NON : partout la même équation : départs en retraite + vieillissement de la population + augmentation des maladies chroniques = pénurie de médecins.

Ce que nous observons, directement, chacune dans nos départements, tous deux zones sous-dotées : cf. annexe« Bilan démographie médicale et accès aux soins Charente », actualisé et vérifié en avril 2024 par la CPAM et l’ARS

 

Audition sénat

 

La Charentaise Anne Orth et la Dordognaise Claudine Le Barbier auditionnées par Bruno Rojouan, sénateur de l'Allier.

Photo © crédit photo Sénat

 

 

 

Estimez-vous que les inégalités d’offres de soins ne permettent plus d’assurer une couverture suffisante de certains territoires ? oui

  1. Quels sont, selon vous, les territoires les plus concernés par cette situation ?

ruraux et périurbains 

 

Cf les études faites pour le compte de l’AMRF par le Pr Vigneron et portant sur le monde rural (études de janvier 2021 et septembre 2022)

Exemple de la Dordogne en annexe

 

  1. Pouvez-vous préciser, le cas échéant, les difficultés spécifiques que rencontrent les patients, selon le type de territoire dans lequel ils vivent ? Réponse couplée avec la suivante: 3) « au-delà du manque global de soignants, quelles sont selon                                                                                        vous les causes des difficultés accrues d’accès aux soins dans certains territoires ?

Exemple de CHALAIS : sud-Charente limite Dordogne, commune de 1 700 habitants en zone rurale, 50 km sud Angoulême, 80 km nord Bordeaux, sur ligne de TER reliant les 2 agglomérations (une dizaine d’arrêts).

  • 2010 : 7 MG libéraux pour un bassin de population de 8000 habitants + 2 pharmacies + 2 dentistes + 2 kinés  +     1 EHPAD + 1 gare
  • 2024 : MSP avec 2 MG  + de 60 ans, dont 1 MSU (tous deux malades) ; 2 dentistes (dont 1 qui prend incessamment sa retraite) ;  5 infirmiers dont 2 qui partent en retraite + 2 infirmières hors MSP + 1 pharmacie (avec cabine de téléconsultation) + 1 cabinet kiné avec 2,5 kinés hors locaux MSP mais dans la structure.

Urgence de recruter au moins 2 MG ( strict minimum puisque les 2 derniers vont partir dans les 2 ans). Recherche sans succès depuis  au moins 6 ans ! Les internes fuient (les méthodes de travail, la charge énorme, l’isolement, les horaires, la pénurie de spécialistes alentour…).

 

Cumul de difficultés :

jolie région, très prisée des Européens du Nord qui achètent de belles maisons (3 agences immobilières), autrefois prospère et bien desservie, mais aujourd’hui désert économique, culturel, médical, ferroviaire, « spirale du déclin » (le manque de médecins pénalise l’attractivité d’un territoire, et le manque d’attractivité dissuade les jeunes médecins de venir s’installer !!) ; sentiment d’abandon, vote extrême droite.

 

 

 

Tous les paramètres qui suivent sont à mettre en rapport avec la désertification médicale :

  • Chômage à 19% (taux INSEE au dernier recensement), pauvreté, zone autrefois prospère, en perdition économique aujourd‘hui, 45 familles aux Restos du Cœur (plus ou moins 120 personnes sur 1 700 habitants). Corollaire : quel emploi pour le conjoint du MG qui s’installerait …?
  • Territoire enclavé, à l’écart des grands axes (suppression guichet SNCF, il y a 5 ans, malgré mobilisation des habitants, et desserte devenue malcommode à la mi-journée).
  • Raréfaction des services publics (payer ses impôts, faire établir un passeport… etc) et des commerces.
  • nécessité d’aller chercher à 20 km, les médecins devenus introuvables, ici (coût du carburant, dépendance etc).
  • Mairie en porte-à-faux (« la santé n’est pas notre compétence », refus de prendre en charge la question cf précédente équipe municipale, quid de la nouvelle ? force d’inertie…)
  • CDC (EPCI) : 10 000 euros perdus dans cabinet privé de « chasseurs de tête »
  • Création d’un CdS à 10 km qui fonctionne moyennement et coûte cher au Département.
  • Patientèle âgée (1 ht sur 2 = plus de 50 ans)
  • maladies chroniques et ALD.

 

C’est exactement la même chose pour la commune de PAYS DE BELVÈS (1450 habitants) :  même diminution du nombre de médecins, perte d’une pharmacie, etc (territoire enclavé distant de 180 kms de Bordeaux et Toulouse, 60 kms de la Préfecture, population âgée, forte prééminence de maladies chroniques, chômage élevé, désert économique…..) et ce, malgré la présence d’un hôpital local comptant un EHPAD, un service de Soins de Suite de 25 lits + lits de médecine, d’une MSP ne comptant plus qu’un médecin alors qu’ils ont été 3 dans les belles années . Les mêmes causes produisent les mêmes effets !

 

  • Si vous avez des exemples de territoires constatant une stagnation voire une amélioration, quelles en sont les causes?
  • CHARENTE :

exemple de la MSP de Montmoreau, à 20 km.

  • 6 MG, bientôt 8. On y refuse des demandes d’installation !
  • Accueil de tous les patients.
  • Soins Non Programmés, tous les jours (créneau prise de RV « urgent »),
  • permanence sans RV le samedi matin.
  • Locaux neufs et extensibles.
  • Paramédical aménagé dans bâtiment de l’ancien groupe médical à côté
  • 2 secrétaires
  • Equipe jeune (4 sur 6 + le couple Douressamy = 50aine)

Causes : bonnes conditions d’accueil des stagiaires qui ont envie de rester ; médecin superviseur énergique, souriant, au dynamisme contagieux, charisme personnel. Il sait qu’il doit SEDUIRE les internes s’il veut qu’ils restent : souci du bien-être de chacun ; travail en groupe, fichier patients partagé ; horaires bien organisés ; ambiance « famille », font volontiers la fête ensemble.

Soutien actif de la municipalité, impliquée dans le projet dès sa conception.

 

  •  

Exemple de la MSP de Siorac-en-Périgord (1 000 habitants) au cœur du Périgord Noir :  resté sans médecin, pendant 6 ans, le village a retrouvé un jeune médecin, il y a quelques mois, ainsi que le village voisin de 1 700 habitants. La MSP de SIORAC compte en plus 4 infirmières (une cinquième arrivera en octobre), 1 kiné, 1 ostéopathe, 1 pédiatre (1 fois par semaine). Le maire va agrandir les locaux afin d’accueillir d’autres professionnels de santé (a été contacté par un cabinet d’ophtalmologie ).  Une pharmacie (avec cabine de téléconsultation) et un  dentiste sont également présents dans le  village mais le dentiste partira en retraite dans les 3 ans.

Causes : un maire très actif, des locaux neufs et extensibles, bonne entente entre professionnels de santé. Le jeune médecin avait de la famille sur le territoire et a construit un projet de vie familiale depuis longtemps.

 

  • Quelles sont les principales  difficultés d’accès aux soins selon vous ?

 

  1. Les manques les mieux identifiés : les mêmes que sur 87% du territoire français, difficultés bien connues, cf. nombreux rapports (Sénat, Cour des Comptes…) :
  • Pénurie de médecins,
  • Visites à domicile en voie de disparition (38% des actes en 1980 ; moins de 8% en 2019)
  • Allongement des délais d’obtention de RV
  • Nécessité de faire des km pour se faire soigner (MG + M Spé.)
  • Pas de médecin de garde, nuit, week-end et jours fériés - « insécurité sanitaire diffuse » (Cour des Comptes 2023 p.521)
  • Eloignement et accès difficile aux spécialistes, à la radiologie, d’où délais interminables (en Charente autour de 8 mois en cardio, ophtalmo, dermato, gastro-entéro etc…) et retards de prise en charge.
  • Recours excessif aux Urgences, faute de MG disponible, et saturation. En Dordogne, les urgences de l’hôpital de Sarlat sont très souvent régulées par manque de médecins. En Charente, des menaces pèsent sur les SAU des hôpitaux de proximité (cf. question II-9 sur le déploiement des Antennes de Médecine d’Urgence).

 

  1. Certains publics (femmes, personnes âgées, précaires ou isolées…) vous semblent-ils pâtir de difficultés spécifiques d’accès aux soins ?
  • Femmes : éloignement maternités, gynécos, sages-femmes ; dépistage cancer du sein saturé ! inaccessible, parcours du combattant !

 DORDOGNE : Exemple de la maternité de Sarlat qui ne fonctionne que par intermittence, faute de professionnels de santé, les futures mamans ne sachant jamais à l’avance si elles pourront accoucher à l’hôpital de Sarlat ou si elles devront aller à périgueux (70 kms ou à Brive (50 kms). Aucun accouchement n’a pu s’y dérouler de fin juillet au 9 septembre. Il semblerait que la limitation des honoraires des intérimaires (loi Rist) soit une des causes de ces difficultés. D’où la nécessité de recruter des professionnels de santé titulaires vivant dans la région, ce qui repose la question de la répartition des médecins sur le territoire national.

En Charente comme en Dordogne, beaucoup de  femmes âgées, seules, veuves d’agriculteurs, isolées en campagne, sans permis, dépendantes des possibilités (familles, voisins) d’être accompagnées à un rv distant, peu de pratique des outils numériques, et sans beaucoup de revenus.

  • Populations précaires et pauvreté : rôle des infirmières en lien avec Restos du Cœur (ex. de Chalais, en Charente), 1x par mois. Combat le renoncement aux soins. Assistante sociale aussi pour faire valoir les droits de chacun.

Plus d’un Charentais sur 7 est concerné par la pauvreté.

  • Jeunes déscolarisés, souvent désocialisés et donc ne bénéficiant pas de l’aide de structures dédiées comme les « missions locales ». 1 jeune sur 5 n’a pas de médecin traitant. 51 % des jeunes renoncent à des soins en raison de la distance à parcourir (problème de mobilité).
  • Personnes en besoin de soins urgents : 3 Centres Hospitaliers en Dordogne : 37 % de postes vacants, ce qui entraîne des risques pour le patient. A Sarlat, notamment, les urgences sont ponctuellement fermées et les lignes d’urgentistes réduites dans les autres Centres Hospitaliers y compris à Périgueux.
  • Nouveaux arrivants (dont l’importante population des pays du nord de l’Europe qui viennent ici pour s’installer) en errance médicale puisque de nombreux médecins ne prennent plus de nouveaux patients.

 

  1. Points de satisfaction :
  • Délégation de tâches, pharmaciens, infirmiers (mais peu d’IPA, et peu d’assistants médicaux chez les MG).
  • Télémédecine avec MT
  • Facilitation prise de RV, pas toujours sur Doctolib, logiciels internes au cabinet (par exemple à Montmoreau en Charente, et plus récemment à Chalais)
  • Création de CPTS qui permettent d’organiser l’activité médicale sur un territoire donné mais beaucoup de réticences des professionnels de santé qui vivent ces structures comme des contraintes supplémentaires et non comme une opportunité (ils n’ont pas le temps !).
  • Création du Service d’Accès aux Soins, mais largement méconnu du grand public qui pense que le 15 ne concerne que les urgences. Depuis l’ouverture du SAS, 1250 RV ont été pris via la plateforme en Dordogne contre 1084 en Gironde où les hôpitaux sont nombreux et la population plus importante. La communication vers le grand public est  à améliorer.
  • Arrêtés pris fin juin sur la possibilité pour les personnes en ALD de désigner un infirmier référent qui assure un suivi du malade et expérimentation de l’accès direct aux kinésithérapeutes
  • prescription directe par les pharmaciens de certains médicaments sous certaines conditions.

 

  1. BILAN DES MESURES PRISES A DATE DANS LES TERRITOIRES

 

  • Quelles sont vos relations avec les services de l’État (services centraux et déconcentrés) et les collectivités locales ?
  • Services de l’Etat :

Rappel : droit à la santé inscrit dans la Constitution (art. 11 du Préambule), compétence régalienne.

Nous cherchons donc à les rencontrer, au nom de l’ACCDM, pour faire remonter, sonder  les perspectives, soumettre des idées éventuellement.

         * Préfecture : accès difficile, pas de compétence dans le domaine de la santé, apparemment, hormis le droit

de réquisition pour les gardes, en lien avec l’ARS.

  * ARS départementales : émanations du Ministère de la Santé, peu de marges de manœuvre par rapport aux directives établies par les ministres en place, mais quand même un pouvoir d’attribution des moyens (cf. plus loin le cas du SAU à Barbezieux). Font ce qu’ils peuvent avec les moyens alloués.

 En Dordogne, bonnes relations et facilités d’accès pour l’ACCDM. Facilités pour obtenir des statistiques. En Charente aussi.

  * CPAM : précieuse source d’informations sur les chiffres de l’accès aux soins dans un département. A noter que les chiffres donnés par les ARS et les CPAM peuvent présenter des disparités.

En Dordogne, accès plus difficile (demande de RV sans réponse et difficultés pour obtenir des chiffres. Manifestement, aucune envie d’associer les associations de citoyens à la réflexion)

- Collectivités locales :

Région / Département / CDC / mairie… Relations suivies, à des degrés divers, l’implication des usagers  via notre association est en général bien reçue, car volonté constructive et non polémique.

CONSTAT : l’Etat tend à se désengager, s’en remet aux CT pour gérer la situation de pénurie médicale, en attendant des jours meilleurs (dans 10 ans, pas moins ! ), se déchargeant ainsi d’une compétence qui est d’abord et, constitutionnellement, la sienne.

Effets délétères de ce désengagement :

  • mise en concurrence des territoires autour des aides incitatives, effets détestables : surenchère, rivalité, divisions entre communes où se réveillent de vieilles querelles, Tout le contraire de la solidarité souhaitable. Exemple : en cours de guerre ouverte entre 2 petites villes voisines en Sud-Charente : CHALAIS / MONTMOREAU, autour d’un projet d’extension de MSP dynamique d’un côté, contesté par l’autre où se vide la même structure. Voir documents joints en annexe (violence d’une « guerre de religion » dit un élu…).
  • Le désengagement de l’Etat se traduit, par exemple, au niveau du Département, à qui incombe désormais une compétence dans le domaine de la santé avec l’organisation et la gestion de Centres de Santé employant des médecins salariés. Poids qui pèse sur les finances des Départements.

La Charente y met, chaque année, de sa poche (celle des Charentais) à peu près 1,5 million d’euros (= montant du déficit) soit à peu près 150 000 euros de déficit par CdS (une dizaine en tout gérés par le Dpt, pour 45 agents territoriaux -  médecins infirmiers et dentistes + administratifs). Rémunération MG  salarié = 35h payées entre 5000 et 6200 euros net, sans contrôle du nombre réel de consultations réalisées (l’activité moyenne d’un MG libéral = 56h/semaine pour un revenu net de 5000 euros en moyenne, hors part CPAM qui représente entre 20 et 30% de revenus en plus - INSEE).

 En Charente, les CdS assurent 5% des consultations.

1 MG salarié sur 2 en Charente = + de 55 ans.

 

La Dordogne a créé 4 Centres de santé et prévoit la création de 2 autres. Des bourses existent (200 euros mensuels de la 2e à la 9e année) ainsi que des prêts d’honneur (6 000 euros sur 3 ans).

Elle y a consacré plus de 3 millions d’euros (source Département)

A noter : une première année de médecine fonctionne en Dordogne (enseignement en visuel) depuis quelques années.

 

a) Quel bilan tirez-vous de leur action respective afin de renforcer l’équité territoriale d’accès aux soins ?

b) Leur lisibilité ?

Enorme question ! C’est celle des aides, mesures, dispositifs, lois… Inutile de les reprendre ici, vous les connaissez aussi bien que nous.

AIDES DE L’ETAT

L’Etat les multiplie, à grand bruit et à grands frais (montants élevé des aides, la Cour des Comptes parle d’1 milliard d’euros par an, annexe 4 page 162 à 170) mais dans quelles conditions : ciblage des aides ? évaluation ? Et pour quels résultats ?

Fascicule en annexe : « Les aides de l’ARS en faveur des médecins en Nouvelle Aquitaine »

Le système est très complexe et l’attribution de certaines aides dépend des zones (ZIP –ZIC-ZRR) mais les critères de zonage sont imprécis, mal connus et surtout établis sans concertation avec le terrain d’où des inégalités à quelques kilomètres de distance pour des territoires faisant face aux mêmes difficultés. Les limites géographiques ne sont pas les mêmes entre un « bassin de vie », une zone classée « ZIP », une ZRR, une CDC, un canton…

 

  • Sur le terrain, rien ne bouge : concrètement, la situation continue à se dégrader.
  1. Isabelle DUGELET de l’AMRF, très claire sur le sujet, très éloquente, et très en colère (froide)! C’est ce qu’endurent les usagers du système de santé que nous représentons, ici, qui paient le prix fort.
  2. la pétition de l’UFC-QUE CHOISIR  qui accuse l’Etat d’inaction sanitaire, quasiment de « non assistance à personnes en danger ».
  • leur illisibilité (cf. point II-b de la question) : il y en a trop, tout le monde s’y perd (le Rapport de la Cour des Comptes est obligé d’adjoindre une LISTE des ABREVIATIONS et la traduction des acronymes en langage complet qui permet de décrypter, ou du moins d’essayer !) : les élus s’y perdent, les médecins, les usagers ! C’est Fréderic VALLETOUX, lui-même, qui le dit en 2023 dans son « exposé des motifs »!!!

« La déclinaison dans les territoires des politiques de santé est illisible et manque d’efficience. Aujourd’hui, il existe 12 échelons territoriaux en lien avec la santé entre le cabinet du médecin et la région » (p.87 Rapport Cour des Comptes mai 2024)

  • Ex : IPA et Assistants Médicaux : exemples de dispositifs soutenus par le gouvernement et largement subventionnés pour les médecins, présentés comme devant  libérer du temps médical, mais : lents à mettre en œuvre + résistances des médecins + problème de la formation (peu de succès chez les infirmiers car 2 ans d’études supp. non rémunérées.      

En Charente, aujourd’hui :

  • 42 Assistants Médicaux (MG + MSpé = 440 médecins)
  • 5 IPA : 2 IPA libéraux et 3 IPA en CdS (projet du Département de prendre en charge les 2 ans de formation IPA, à hauteur de 3000 euros net par mois)

 

En Dordogne : 45 assistants médicaux et 2 IPA – La création des CPTS semble être un facteur favorisant

l’embauche d’IPA.

  • Un frein majeur à la formation d’IPA : le financement de la formation pour les infirmiers libéraux auquel se rajoute les frais de déplacement souvent importants en milieu rural. A noter l’opposition farouche des syndicats de médecins (comme pour toute mesure proposée) à l’accès direct aux IPA pour certains actes. Mais quelles sont les propositions des syndicats de médecins ? Il n’y en a pas  et les patients ne sont donc pas pris en charge !

 

AIDES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

Pour les Départements : cf paragraphe précédent. Ne pas oublier que certains Départements sont plus riches que d’autres (les ruraux étant souvent les plus pauvres).

Pour obtenir des résultats, il est indispensable que les Départements ne se contentent pas d’allouer des aides financières mais mènent des actions sur tous les plans (accueil, environnement, aide administrative, facilitation des contacts avec les hôpitaux, les SDIS…) sur le long terme. Exemple : l’AVEYRON. La Dordogne a créé un service dédié « Présence médicale 24 » et un guichet unique « Soigner en Périgord » pour inciter les médecins à venir s’installer et les aider dans toutes leurs démarches. Succès mitigé (site mal connu).

Pour les communes et Communautés de Communes : là, aussi, la différence de richesse crée des différences notables et provoquent comme dit plus haut, de la surenchère pour attirer de jeunes médecins qui, d’ailleurs, ont tendance à profiter de la situation et à « faire monter les enchères ».

Il serait souhaitable que l’Etat impose des règles pour garantir une équité entre collectivités et favorise plutôt les aides à la restauration de logements dédiés, par exemple, créant ainsi les conditions d’un véritable aménagement du territoire (retour des services publics, transports,…)

 

  • les bornes de téléconsultation :
  • dynamique sensible ? Numériquement, oui. Banalisation dans les pharmacies.
  • Patients visés, informés ? Patients informés mais pas séduits. Passée la première curiosité, et les dépannages, la  fréquentation est très inégale. Peu rentable pour les pharmaciens qui les installent en milieu rural (impossibilité de compenser les coûts) . Illectronisme en milieu rural de la population âgée réticente.
  • Alternative acceptable quand un médecin est inaccessible ? Oui, mais :
  • pour dépanner, notamment pour les touristes ;
  • en cas de pandémie comme le COVID.

Mais c’est un pis-aller, une médecine au rabais. D’accord pour la « bobologie » mais :

  • pas de palpation, pas d’auscultation (au cœur de l’examen clinique)
  • limites liées à l’âge (petits enfants et personnes âgées).
  • problème de langage et handicaps divers.
  • déshumanisation.

Remarques :

  • Il semble indispensable de mieux encadrer les plateformes de téléconsultation pour éviter les dérives. Quid en 2024 de la « Charte de bonnes pratiques» de l’activité de téléconsultation annoncée par le rapport ROJOUAN 2022 (p35), censée lutter contre les dérives prévisibles (plafonnement à 20%, interdiction d’exercer exclusivement sous cette forme, etc) ?
  • les cabines de téléconsultation ne sont pas reconnues par l’ARS (mail reçu par Anne de l’ARS 16, « pas de visibilité globale de ces dispositifs sur notre territoire » car « télécabines pas autorisées par l’ARS ») . ???
  • téléconsultations avec son médecin traitant  : situation TRES différente !
  • Expérience menée en Dordogne (Périgord Noir), il y a quelques années, avec certains ophtalmologues et orthoptistes en partenariat avec l’ARS et la CPAM dans le cadre d’un appel à projet national. L’objectif était de dépister la rétinopathie diabétique, les orthoptistes réalisant l’examen dans les différentes MSP (4 sur le territoire) et les transmettant pour analyse à un ophtalmo de Périgueux. L’expérience a, malheureusement, été abandonnée lorsque les « leaders » élus porteurs du projet (moi-même et un Maire du secteur avec l’aide d’une chargée de mission) ont cessé leurs fonctions. Pourtant, l’expérience était concluante et pourrait être renouvelée.

 

  • Médicobus :

Dispositif intéressant mais cher (coût = 100 000 à 400 000 euros, dont 100 000 subventionnés par l’Etat). Inexistant en Charente à ce jour, mais « 2ème vague d’appel à candidature devrait être publiée avant l’été et sera relayée et soutenue par la DDARS » (ARS 16). C’est aux ARS de prendre en charge ces équipes itinérantes et l’équipement des bus avec une participation éventuelle des Départements.

Cabinet secondaire :

Pourquoi pas, pour assurer la présence physique d’un médecin face au  malade et la continuité des soins.

Ex. partenariat Montmoreau-Chalais puisque, déjà, mise en place d’un fichier partagé des patients : ne manque plus que des MG volontaires pour venir à Chalais…Y faire venir aussi des spécialistes (cf. urologue Chalais 1 demi-journée, 1x par mois… Mieux que rien).

En attendant mieux, oui, intéressant de multiplier ces dispositifs.

 

 A BELVES (Périgord Noir) : il y a un hôpital local où un rhumatologue assure avec succès des consultations avancées. Il y a quelques années,  un gastro-entérologue  est venu pendant plusieurs années mais les consultations ont cessé à sa retraite car il n’a pas trouvé de successeur. A SIORAC, , commune voisine de 1000 habitants, c’est une pédiatre qui  vient 2 fois par mois.

Dispositif très intéressant notamment en milieu rural, A DEVELOPPER. La Cour des Comptes propose un dispositif quasi similaire sous le terme «activité multisites» (page 58). Il est particulièrement intéressant pour les personnes qui ont une maladie chronique (diabète, cancer, problèmes cardio) car on constate que les médecins ne se trouvent pas où se trouvent les patients. Exemple : en Périgord Noir (82  000 hab) : 2 Cardio libéraux pour environ 6 800 personnes en ALD pour maladies cardiologiques.

 

  • Mesures spécifiques à prendre sur la « permanence de soins » ?
  • associer plus activement le privé (cf. loi Valletoux 2023) est une mesure juste (elle était attendue) ; ne peut qu’améliorer la situation. Est-elle appliquée ? On en doute à en juger par la situation des urgences partout en France, cet été (cf. le rapport de la Fédération Hospitalière de France publié le 3 septembre).
  • Favoriser l’exercice exclusif PDSA d’un médecin de proximité, comme à Barbezieux en Charente, le docteur Alany (pour désencombrer les Urgences hospitalières)
  • Pas normal que seulement un peu plus de 30% des médecins y participent, sur la base du volontariat, puisque c’est laissé au libre choix. Cela dit, il faut tenir compte de l’effet « repoussoir » de cette obligation si elle était rétablie (supprimée en 2004 ?) et de la fatigue des médecins surbookés.
  • Développer et faire connaître le Service d’Accès aux Soins (SAS).

 

  • Quel regard portez-vous sur le déploiement des « antennes de médecine d’urgence » prévues par un décret de décembre 2023 :

Décret passé en catimini, le 29 décembre 2023. La majorité des parlementaires (Assemblée et Sénat) n’en ont jamais entendu parler, puisqu’il n’y a pas eu de débat (cf. réunion du 5 septembre à Barbezieux, voir en annexe articles de presse). Il entend suspendre l’activité des SAU, la nuit, là où il y a moins de 25000 passages par an.

En CHARENTE, l’ARS Nouvelle-Aquitaine se prépare à mettre en œuvre ce dispositif. Exemple de l’Hôpital de BARBEZIEUX, labellisé « Hôpital de proximité » (dossier joint en ANNEXE), d’une actualité brûlante (mobilisation du 5 septembre). Voir documents en annexe.

La perspective de cette mise en œuvre par l’ARS (dans les 18 mois suivant sa promulgation au Journal Officiel) est vécue par les citoyens, leurs élus, les médecins, l’Hôpital comme une véritable catastrophe, avec effets délétères en cascade, et l’aggravation prévisible d’une situation de désertification médicale déjà désastreuse en Sud-Charente.

Colère très vive devant les menaces de destruction d’une structure existante qui fonctionne bien, avec une équipe jeune, motivée et dynamique de 10 urgentistes (3 femmes et 7 hommes), moyenne d’âge 39 ans et 7 mois, avec 2 praticiens présents H24, ce qui rassure les médecins des autres secteurs de l’établissement (qui comprend un EHPAD et un Centre de Réadaptation Fonctionnelle) en cas de décompensation d’un patient ou d’un résident, la nuit. C’est aussi un facteur d’attractivité pour les autres services, et pour les médecins de ville. Pas de recours aux remplaçants (équipe stable).En plus des médecins urgentistes au SAU : 15 infirmiers, 6 ambulanciers, 9 aides-soignantes.

Et un contexte de finances saines, qui est en train de retrouver son équilibre d’avant COVID. Admissions en hausse de 10% entre 2022 et 2023. Presque 10 000 passages (9903) en 2023, avec 20% suivis d’hospitalisation. La population de 800 communes de Sud-Charente et des départements limitrophes (Charente-Maritime, Dordogne, Gironde) se tournent vers cet Hôpital. Activité du SMUR associé de +8,65% sur la même période.

L’équipe actuelle du SAU-SMUR remplit toutes les missions qui lui sont confiées au service d’une population dispersée géographiquement et très vieillissante, 365 jours et nuits par an, H24.

Conséquences dangereuses de l’installation forcée d’une AMU en lieu et place du SAU existant, entraînant la disparition du service des urgences, la nuit, sur une population déjà fragilisée par un déficit en médecine de ville (je me permets de recopier pour partie le résumé fait par l’équipe elle-même, dans l’argumentaire pour le « Dossier de renouvellement de l’autorisation du SAU de l’hôpital de Barbezieux ») :

  • Conséquence médico-légale si survenue d’une urgence vitale chez un patient hospitalisé alors que le seul urgentiste présent, la nuit, au SMUR, est déjà engagé.
  • Praticiens d’astreinte de nuit dans les autres services des HSC insécurisés
  • Fuite probable des praticiens aussi bien des urgences que d’autres services si fermeture du SAU en nocturne : en effet, la majorité des praticiens ici – urgentistes mais pas seulement – sont domiciliés à Bordeaux, facilement accessible par la N10 (1h30 de route).« Si on passe en garde de 12h, c’est 3h de route par jour, c’est hors de question, et on partira. », dit un des médecins.
  • Perte d’attractivité pour le recrutement médical et paramédical (inquiétude sur les prises en soins urgentes en l’absence d’urgentiste, la nuit).
  • Mise en danger de la population par retard, voire absence de prise en charge (« morts évitables »).
  • Aggravation de la désertification en médecine de ville par baisse d’attractivité, NB : 30% des MG du secteur ont + de 60 ans).
  • Casse de 3 dynamiques actuellement à l’œuvre à Barbezieux dans une belle synergie : à l’intérieur de la structure hospitalière / au sein d’une MSP qui tourne à plein régime (8 médecins généralistes MSP pour un bassin de population de 10 000 hts, aucune autre ville de Charente n’a ce coefficient, qu’il n’a été possible d’atteindre que grâce, notamment, à la présence de l’hôpital) / entre l’hôpital et les MG.
  • Gros doute sur le devenir de l’activité nocturne du laboratoire, du service de transfusion sanguine, et de l’imagerie médicale si fermeture du SAU, la nuit.

C’est toute la structure de cet hôpital qui sera déstabilisée (pour ne pas dire cassée) si le déploiement des AMU passe en force. L’espérance de vie est déjà diminuée de 2,3 ans en zones rurales. Ca suffit comme ça !

Peut-être, là où rien n’existe, la mise en place ex nihilo de ce dispositif se justifie-t-elle ? Mais certainement pas dans le cas décrit ici ! Laisser travailler les médecins et les services qui, aujourd’hui, fonctionnent bien ! C’est devenu assez rare en France pour être respecté, préservé, encouragé.

Au-delà, ce que comprennent les élus et la population, c’est que le déploiement de ces antennes de médecine d’urgence n’est rien d’autre que le moyen trouvé par les technocrates du Ministère de la Santé pour « gérer » la pénurie de médecins urgentistes au sein des gros hôpitaux, comme en Charente celui de Girac, actuellement en crise. Prélever les urgentistes des « petites structures » pour les redéployer dans les grosses. Au mépris des patients (juste des chiffres sur un tableau Excel), et au mépris des médecins (des pions). Comptabilités déshumanisées, insupportables.

Le SAU de l’hôpital de Confolens en Nord-Charente est semblablement menacé (12000 passages aux Urgences par an).

Il y a des raisons d’être vraiment TRES en colère !

 

En DORDOGNE, a été préféré le déploiement d’unités mobiles paramédicales  avec des infirmiers formés à l’urgence et capables de communiquer avec un urgentiste selon un protocole précis. Cette solution semble donner satisfaction. L’hôpital de SARLAT les applique et le personnel semble satisfait

Cf annexe expliquant le fonctionnement

 

  • Bilan du « numerus apertus » :

Discordance entre discours et réalité. Effet d’annonce.

- mesure très médiatisée mais d’application lente (effet dans 10 ans au mieux) qui ne résout pas l’aggravation de la pénurie dans les années à venir, alors que la situation est déjà critique.

- légère augmentation du nombre d’étudiants admis en 2ème année (inégalement selon les Facultés) mais qui ne compense pas les besoins. 

- l’augmentation du nombre d’étudiants est bridée par l’insuffisance des moyens concrets de les former : manque de locaux, de professeurs, nombre insuffisant de Maîtres de stage pour accueillir les internes sur le terrain. Ex : en Dordogne, 57 maîtres de stage pour 298 médecins soit 1/5 environ. Par manque de temps, obligation de se former, perte d’argent, les médecins installés sont réticents. Et les internes stagiaires ne s’installent pas forcément sur le territoire où ils ont fait leur stage, ce qui décourage quelquefois les maîtres de stage.

 L’augmentation du numerus apertus ne règle donc pas le problème de la répartition des médecins sur le territoire.

 

  • La question 11 contient la réponse : oui, fortes disparités entre les annonces gouvernementales et la réalité de terrain, du fait des décrets d’application qui tardent, ce qui crée en effet la confusion.

 Et d’autre part, du fait aussi de leur inadéquation avec les enjeux. Le blocage quasi systématique des propositions du Gouvernement par les Syndicats de médecins aggrave la confusion, ainsi que l’annonce prématurée des mesures par les médias.

 

  • QUESTIONS PROSPECTIVES

 

  • ) Quelles mesures prendre afin de réduire les disparités d’accès aux soins dans les territoires ?
  • Faire cesser la valse des ministres: 6 ministres de la Santé en 2 ans, depuis 2022 (8 depuis 2017):
  • Brigitte BOURGUIGNON
  • François BRAUN
  • Aurélien ROUSSEAU
  • Agnès FIRMIN LE BODO
  • Catherine VAUTRIN
  • Frédéric VALLETOUX
  • un autre incessamment ( ?)
  • Cesser de multiplier les mesures et les dispositifs censés remédier à la situation
  • Recenser et évaluer les dispositifs incitatifs (rapport ROJOUAN 2022 page 47). Idée d’un GUIDE qui récapitule les leviers opérationnels, reposant sur une évaluation globale des dépenses publiques et leurs effets concrets : ça marche, ou pas ?
  • Faire mieux connaître les dispositifs destinés aux étudiants (CESP notamment pour aider des jeunes sans aisance financière mais ayant la vocation) pour diversifier les profils socio économiques et l’origine géographique des candidats
  • Repenser la question du salariat des médecins (part fixe + part indexée sur le nombre d’actes ?)
  • Interdire les déconventionnements qui créent une médecine à 2 vitesses.
  • Développer les consultations avancées par des incitations financières
  • Limiter le nombre d’années de remplacement : Au bout de quelques années (à négocier avec les syndicats), le médecin doit /ou s’installer /ou prendre un poste à l’hôpital /ou être salarié.
  • Ecouter les usagers en imposant leur présence dans les organes de concertation et de réflexion touchant à la santé et expérimenter les propositions des associations d’usagers : la plus importante est  la REGULATION D’INSTALLATION (question 14), en commençant par interdire l’installation de nouveaux médecins en zones bien dotées (hors suite départs en retraite ou décès) c'est-à-dire dans 13% du territoire ( puisque 87% = difficultés d’accès aux soins) ce qui laisse beaucoup de place tout de même à la liberté de choix !

Avoir le courage politique de risquer de mécontenter une corporation attachée à ses privilèges et hostile  au changement (syndicats de médecins, Ordre des Médecins, « lobbies médicaux ») face à cette mesure de bon sens. La régulation d’installation existe pourtant dans bien des pays d’Europe (Allemagne avec le Bedarfsplan, Autriche, Royaume Uni, Espagne, Italie… Medscape 01-2023).

Elle s’applique en France à d’ autres professions médicales : les dentistes, les sages-femmes,  les pharmaciens ; sans parler des kinés (paramédical).  Pourquoi les médecins feraient-ils exception ? Et dans le domaine des professions libérales, aux notaires aussi (sans engendrer à notre connaissance, de « crise des vocations »…).

 

A NOTER : le rapport « Produits et charges » de la CNAM 2024 inclut dans ses propositions, la régulation. La régulation des kinésithérapeutes a engendré des effets très encourageants.

 

14) Vous paraît-il nécessaire que les internes en 4ème année de 3ème cycle de MG effectuent leurs

stages en priorité dans les zones sous-denses ? Oui, bien sûr ! Et accompagner cet allongement de formation :

  • favoriser l’augmentation du nombre de maîtres de stage par une simplification des procédures et la possibilité de suivre la formation à distance ;
  • créer une aide destinée aux internes effectuant leur stage dans des zones éloignées de leur lieu d’étude ou de leur famille pour le logement (ou créer des internats ruraux) et le transport.

 

15) Autres éléments :

- Développer la prévention. Ce sujet est souvent abordé mais force est de constater qu’il y a encore beaucoup à faire ! Une meilleure communication est nécessaire au plus près du terrain. Soutenir les initiatives telles que le dépistage des  rétinopathies diabétiques (cf plus haut) qui avait été mené sur le territoire du Sarladais et assurer le suivi par la CPAM. Un plan de prévention est indispensable pour éviter l’accroissement de la maladie chez une population vieillissante.

       -Réformer les études de médecine en harmonisant les examens au niveau national et en y intégrant une formation à la médecine rurale (Canada) et à la gestion d’un cabinet (c’est une entreprise comme une autre)

        - Inciter les établissements scolaires situés en zone sous dotée à créer une option de découverte des métiers liés à la santé (cas de Saint Céré dans le Lot)

- Sécuriser les médecins étrangers déjà présents, faciliter leur recrutement (ils sont indispensables dans les hôpitaux), et revaloriser leur salaire.

       - Remarque : recours de plus en plus fréquents (à ce que je perçois à mon niveau, en Charente, difficile d’avoir des statistiques en ce domaine) aux rebouteux et magnétiseurs, qui viennent combler le manque…

 

CONCLUSION :

Cette situation n’est pas à l’honneur de notre pays.

  • Nous sommes passés de l’un de ceux où le système de santé était parmi les meilleurs au monde, à la situation actuelle de grave pénurie et de désorganisation, au détriment d’une part de plus en plus importante de la population.
  • On ne peut pas manquer de se demander : à qui la faute ? Et de considérer que si « gouverner, c’est prévoir » (Emile de Girardin, 1852), les politiques au pouvoir, ces 20 dernières années, ont lourdement failli en ce domaine. Or, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, vous en êtes les héritiers, au cœur du système, et vous participez aujourd’hui à l’exercice du pouvoir. C’est maintenant votre tour de responsabilité.
  • Il faut souligner aussi que les victimes de cette situation, c’est non seulement la population, mais ce sont aussi les médecins, le corps médical tout entier dont les conditions de travail se sont dégradées, qu’ils travaillent « en ville » ou à l’hôpital public, ainsi que le sens même de leur pratique au contact des êtres humains en souffrance.

Mesdames et Messieurs les Sénateurs, des millions de Français vous regardent. Ils comptent sur vous. Ils sont patients (!) , mais leur patience a des limites Ils en ont plus qu’assez des discours, des rapports, de la déconnexion entre la parole politique et ce qu’ils endurent tous les jours. Ne les décevez pas, car « Les déserts médicaux qui avancent, c’est la République qui recule. » (Guillaume GAROT)

Ce que nous attendons de vous, maintenant ? De l’audace. Des ACTES.

Il y a urgence.

 

MERCI DE VOTRE ECOUTE

 


29/09/2024
7 Poster un commentaire

Reboostons Terre de l'Homme !

 

 

"Terre de l'homme", comme le fut en son temps "Terres de Nauze", se veut être un lien informatique en recherche de permanence, dans la collégialité la plus ouverte

 

"Terre de l'homme" qui, depuis 4 ans, tente de "paver" son chemin, sans être en "panne sèche", souffre terriblement de ne pas avoir trouvé le moindre nouveau billettiste pour exprimer son humeur sur les aléas de notre temps et, pas davantage, pour relater les réserves citoyennes et satisfactions... tout de même, il y en a. TDH aimerait bien formuler les attentes des gens ou les incompréhensions de systèmes de plus en plus déshumanisés. Le lien TDH serait comblé si des perles rares pouvaient animer des tribunes sur des sujets précis comme l'environnement.

Existe-t-il des thèmes jamais explorés qui, sous réserve de trouver des rédacteurs, pourraient séduire un lectorat encore virtuel. Pensons, au premier chef, au sport... et pas seulement au rugby.

 

Il faudrait donc booster ce blog et lui ouvrir une vigoureuse piste de reconquête.

 

 

👽👽👽👽👽👽

 

 

Pour affirmer ce désir de collégialité, tant dans sa forme rédactionnelle que dans sa recherche d'idées, voire d'une forme de modération, il faut établir un contact de terrain et d'échange direct. Pour ce faire, une rencontre de celles et de ceux qui voudraient que ce blog demeure et pour celles et ceux qui  souhaiteraient apporter leurs idées, osons un rendez-vous informel de blogueurs.  Cet échange, voulu courtois, ouvert et constructif, aura lieu le Samedi 2 novembre à 10h à Siorac-en-Périgord, en principe au Club House. 

 

Celles et ceux qui le le souhaiteront, pourront partager un convivial repas à la table de Cécilia. Écot participatif 20 € par convive.

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE

 

01-reunion-blog-titre-091603-5e12ecc38039e

 

Le blog TDN tint sa dernière A.G. en 2020.

Photo © Bruno Marty

 

 

Les blogs, tous les blogs, par essence, sont fragiles.  "Terres de Nauze" a cessé d'émettre, fin août 2020. Sa reddition, après une douzaine d'années d'existence, plus de 420 000 visites sur une dizaine d'années de publications et environ 500 articles par an sur ses 5 dernières années, était annoncée pour boucler l'année 2020. 

Nous espérons que "Terre de l'homme" aura la même longévité et continuera à perpétuer ce lien essentiel.

 

 

 

😩😩😩😩😩😩😩😩😩😩

 

Mais, bigre, au juste, qu'est-ce qu'un blog ?

 

 

Si  vous recherchez la genèse d'un blog, vous pouvez retenir la définition de l'encyclopédie Wikipédia. Un blog, ou blogue, est un type de site web — ou une partie d'un site web — utilisé pour la publication périodique et régulière d'articles personnels, généralement succincts, rendant compte d'une actualité autour d'une thématique particulière. Le Robert, lui, définit cet anglicisme : Journal personnel, chronique d'humeur sur Internet.

C'est un site web, ou une partie, constitué par la publication périodique d'articles (aussi appelés posts ou billets) principalement succincts et classés, la plupart du temps, par ordre antéchronologique (les plus récents en premiers).

 

Un blog se doit, aussi, d'être à notre sens une publication participative, un lien entre les citoyens. Venez en discuter le 2 novembre !

 

 

Billet collégial de la coordination TDH

 

Demain : Claudine Le Barbier, en pérégrine de la vie caritative, résiste à l'avancée du désert médical. Elle a été reçue au Sénat.


28/09/2024
18 Poster un commentaire

Ciné-club. La rivière bleue, un documentaire écologiste

 

PAYS de BELVÈS

 

L'Association culturelle de Belvès vous invite ce samedi 28 septembre à 17 h, à suivre la Dordogne, notre fleuve,  dans sa salle, rue Paul Crampel.

 

Pierre Amendola est attendu, ce 28 septembre, à Belvès, pour présenter son documentaire.

 

Rivière bleue

 

 

 

 

Pierre Amen

 

 

La rivière bleue

 

Film de Pierre Amendola et Henri Brett

 

 

bande annonce : https://youtu.be/T_PEg0EvVik

 

 

Ce documentaire de 107 minutes sur la rivière Dordogne aborde tous les aspects de notre fleuve : historiques, touristiques, artistiques, scientifiques, agricoles et piscicoles, artisanaux et industriels, géologiques et écologiques et il est de plus, superbement, filmé et accompagné musicalement.

Le film de Pierre Amendola et Henri Brett,  "La rivière bleue", nous fait découvrir les moindres méandres de la Dordogne en descendant le cours d'eau au rythme de ses paysages et de ses habitants. Le Puy de Sancy, le barrage de Bort les Orgues, les quais d'Argentat, le bourg monastique de Carennac, l'abbatiale de Souillac, Sarlat, La Roque-Gageac, Bergerac, Saint-Emilion, Libourne, autant de sites qui tracent un chemin sinueux, mais mythique vers l'Atlantique. Tout en flânant le long de ses berges, nous découvrons la richesse de sa faune et de sa flore. Nous ouvrons quelques pages d'histoire avec la guerre de Cent Ans et le XVIIIème siècle marqué par l'arrivée du commerce fluvial puis son déclin avec le triomphe du chemin de fer.

 

 

Rivière 100 © Pixabay

 

« La Rivière Bleue » est, aussi, un film sur la pêche au lancer et au vif, la pêche de la civelle, la pêche à l’épervier, l’élevage des vaches de Salers et des Ferrandaises, l’élevage de l’agneau du Limousin et du Quercy et celui des oies du Périgord et du Quercy, la viticulture avec quelques crus célèbres comme Monbazillac, Bergerac et Saint-Emilion ; enfin, la culture de la truffe et de la noix du Périgord.

Conscients du patrimoine que représente la rivière Dordogne, les auteurs, Pierre Amendola et Henri Brett ont voulu montrer ses plus beaux aspects et rester positifs quant aux menaces pour l’écosystème que représentent l’activité hydroélectrique et la pollution aquatique.

 

Année de production: 2009-2014

Durée: 107 min

Réalisateurs: Pierre Amendola & Henri Brett, image en tête de l'article

Thèmes clés : la Vallée de la Dordogne et sa rivière ; son patrimoine naturel, religieux,

gastronomique et historique ; ses gens... le tout emballé dans un ruban musical.


27/09/2024
3 Poster un commentaire

André Deltreil incarnait l'occitanisme authentique et sans défaut

 

 

VAL de NAUZE

 

Sagelat - Sainte Foy - Le Got

 

À Sagelat, les occitanistes ont accompagné

l'un des derniers  locuteurs de leur idiome 

 

André Deltreil

 

André Deltreil s'est éteint le 19 septembre à Capdrot. Il vit le jour au Tau, dans la ferme familiale saint-laurentaise, le 21 décembre 1937. Dans son enfance, il prit le chemin de l'école communale de Saint Laurent.

Après une adolescence agricole laborieuse, il fut, à l'orée de 1958, appelé pour ses servitudes militaires qui l'ont amené sur l'autre rive de la Méditerranée quand l'Algérie s'enflamma. Là-bas, André fut blessé et il dut être rapatrié avant la fin de sa période de conscription.

 

De ces mois-là, André a gardé une blessure morale dont il ne parlait pas mais qui, manifestement, forgea sa rigueur de passeur de mémoire. 

  

 

 

 

Sa vie durant, il ne manqua jamais ces rendez-vous avec l'histoire douloureuse de ces conflits qui ont hypothéqué la vie de bien de paisibles citoyens. Son assiduité mémorielle a fait que, pendant plusieurs décennies, il a été porte-drapeau lors des cérémonies. 

 

Libéré de ses obligations militaires, il travailla pendant une première vingtaine d'années à La Barde et dans une seconde période vicennale, il se recycla à l'exploitation des carrières au Got.

Grand travailleur, il aimait le travail de la terre et avait fait de son patrimoine personnel de Bugou, un jardin écologique où il se révéla être un parfait arboriculteur.

Interpellé par l'envahissement des frelons asiatiques, il n'hésita pas à entrer en résistance avec ces indésirables pour limiter ce déferlement préjudiciable à l'équilibre naturel et catastrophique pour le monde apicole.

 

Tout au long de sa vie, il fut un sacré boute-en-train et il appuya bien des phases festives notamment à Sainte Foy et, aussi, à Sagelat où il fut un pilier de la renaissance du comité des fêtes.

Occitaniste infatigable, il aimait apporter les notes plaisantes de vieilles chansons qui, aujourd'hui, ne trouvent plus d'interprètes, parmi elles "Doman, lo prumier de mai ". 

 

Sur les planches, il fut aussi un brillant comédien de la longue pièce "Lo gal a cantat" de Pierre Boissel et, pour la félibrée de 2011, il fut l'ingénu, mais ô combien sympathique, Ricampleu de la Meitat de pòrc de Marcel Fournier.   

 

André, toujours sur le front du bénévolat, pendant plus de 15 ans,  apporta sa disponibilité à l'épreuve athlétique des 100 km de Belvès. Beaucoup de ses compagnons de cette audacieuse entreprise sportive, ce 25 septembre, sont venus l'accompagner à sa dernière demeure.

Au pied de sa sépulture, le colonel Jean-Paul Chaumel rendit un vibrant hommage à l'ardent passeur de mémoire qu'il ne cessa d'être.

 

André n'aurait pas voulu quitter les siens dans l'affliction. Colline, sa petite-fille, qui a impressionné son papy, en jeune et ravissante petite reine, lors de la félibrée de 2011, avec sa touchante homélie, a néanmoins ému toute l'assistance. Les siens ont tout autant pensé l'honorer en donnant à son adieu des accents entraînants et mélodieux. Bernard Ribeiro, en tête du cortège funèbre, joua des airs que le défunt aimait. En l'accompagnant à sa sépulture, le Pincou s'invita sur le chemin et, par deux fois, le "Se canto", repris par nombre des siens et ses amis, affirma la foi occitane de ce chantre du Périgord d'antan.

 

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

André Deltreil sur scène

 

André sur les planches

 

 

Anes de Deltreil

 

Il y a une vingtaine d'années, André  avait constitué, à Bugou, un parc pour un micro-cheptel d'ânes qu'il aimait. André connaissait ces animaux et, certainement, savait que ces équidés ne méritent pas du tout les poncifs ridicules et inexacts que certains humains leur donnent.

 

Meitat de porc

 

2011, devant le pont des abbesses à Fongauffier, Péselo, le juge et Ricampleu avant une répétition de la Meitat de pòrc

 

Texte et photos Pierre Fabre

 


26/09/2024
2 Poster un commentaire