Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois de novembre 2021


Enfin... panthéonisée.

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Joséphine Baker, ce dernier jour de novembre 2021, va, une fois encore, émouvoir sur tous les continents en rejoignant au Panthéon, les "grands-hommes" de notre histoire.

 

Figure scénique, certes, "notre" Joséphine, c'était bien autre chose. Cette grande dame, résistante quand tant d'autres baissaient la garde, combattit sur bien des fronts dont celui de la stupide xénophobie et du racisme.

Photo agrandie Joséphine Baker

 

 

Photo D.R 

 

 

 

Joséphine Baker aux Milandes 01

 

 

Ces enfants, dans leur plus jeune âge, ont rencontré l'adversité. Ils ont eu l'immense chance d'être recueillis par une mère d'exception.

Photo D.R

 

 

Joséphine Baker aux Milandes 02

 

Joséphine Baker aux Milandes. La Dordogne est au second plan. 

 

Photo D.R

 

 

Joséphine Baker

 

Joséphine Baker, image de gauche, pose en uniforme de sous-lieutenant de l'Armée de l'air et, au centre et à droite, dans des portraits d'artiste.

Photo D.R

 

 

Enfants devant la plaque

 

 

Les enfants scolarisés à Sagelat en 2021/2022 devant la plaque de l'école, plaque qui porte le nom de Joséphine Baker. 

Photo © Pierre-Bernard Fabre

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Cinq femmes ont rejoint les "grands-hommes" au Panthéon.  Sophie Naudet-Berthelot fut la première à être admise dans ce haut-lieu de notre histoire. 

Sophie Naudet-Berthelot, née Sophie Caroline Niaudet, épouse de Marcellin Berthelot, le 18 mars 1907,  précéda de quelques heures son époux dans l'au-delà.

 

Elles sont au Panthéon,

P-B F

 


30/11/2021
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Trail du Téléthon le 4 décembre

 

 

 

Téléthon 2021 : une campagne au diapason avec Soprano ! | lepetitjournal.com

Le 4 décembre, nous allons de nouveau faire un circuit sur le canton de Belvès à l’occasion du Téléthon. La dernière étape qui partira de Sagelat pour finir au Bercail, se fera soit en courant (10 km) soit en marchant (4 km) suivant les horaires ci-joints. Le but est d’arriver avec un bon petit groupe au Bercail où nous serons attendus par les pensionnaires et soignants.

 

 

Club Athlétique Belvèsois

Samedi 4 décembre 2021

Place de la halle 10 heures

 COURIR pour le TELETHON avec les Cailles et Blaireaux

 

Organisation d'un parcours sur routes et chemins de randonnées reliant Belvès au centre « Le BERCAIL » à Ste Foy de Belvès en passant par Siorac en Périgord, St Germain de Belvès, Carves, Sagelat. Dans chaque mairie, les coureurs récupèreront la tirelire déposée, quelques semaines auparavant.

 

10h00 : Départ place de la halle à Belvès : 10 km,

11h30 : Siorac en Périgord devant Carrefour Market : 8 km

13h00 :St Germain de Belvès : 5 km

13h45 : Carves : 5 km                      

14h30 : Sagelat : 4 km (marcheurs) 10 km (coureurs)

16h00 : Arrivée au Centre Le Bercail – La Barde 

Tout le monde peut prendre part à la course avec possibilité de s’arrêter à tout moment (mairie) et de reprendre ensuite. Chaque coureur s’acquittera d’un droit de course, en fonction des kilomètres qu’il aura parcourus (0,5 € par kilomètre).

Belvès : vente de crêpes sur le marché de 9h00 à 11h30

 

CLUB ATHLETIQUE BELVESOIS

                                                                                             

    

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Cailles et blaireaux 1

 

                                                                             

           

La prochaine mobilisation nationale au profit du Téléthon aura lieu les 3 et 4 décembre 2021.

 

Les Cailles et Blaireaux du Club Athlétique Belvésois vont renouveler le défi lancé, les années précédentes, afin de récolter des dons auprès des communes du canton de Belvès. S’ils feront les étapes en footing, tous ceux et celles qui veulent se joindre à eux, que ce soit en footing, en VTT ou même à cheval pour faire tout ou partie de la journée, seront les bienvenus.

 

L’objectif est de relier Belvès au Centre Le Bercail à Ste Foy de Belvès en passant par les communes de Siorac en Périgord, St Germain de Belvès, Carves, Sagelat. Le circuit empruntera les sentiers de randonnée, chemins forestiers et petites routes.

Rendez-vous sur la place d'Armes, au cœur du marché à BELVES, le samedi 4 décembre 2021 à 9h30.

 

Voici le programme et les heures de passage approximatif dans les communes :

            10h00 : Départ place de la halle à Belvès : 10 km,

11h30 : Siorac en Périgord devant Carrefour Market : 8 km

13h00 : St Germain de Belvès : 5 km

13h45 : Carves : 5 km                      

14h30 : Sagelat : 4 km (marcheurs) 10 km (coureurs)

            16h00 : Arrivée au Centre Le Bercail – La Barde où nous serons accueillis par tous les pensionnaires

           

Tout le monde peut prendre part à la course avec possibilité de s’arrêter à tout moment (mairie) et de reprendre ou non, plus loin. Chaque coureur s’acquittera d’un droit de course en fonction des kilomètres qu’il aura parcourus (minimum : 0,5 € par kilomètre). Pour ceux qui feront plus de 25 km du parcours, le droit de course sera de 10 €.

 

A faire seul ou en équipe, en totalité ou simplement en faisant un relais entre une ou plusieurs communes.

 

Venez participer à ce défi et contribuer à la réussite de cette journée.

 

 

Cailles et bl 2

 

 

Rémy Bruneteau


29/11/2021
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Ils épousent les saisons

 

PAYS de BELVÈS

 

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Vitrine automnale

 

 

L'été de la Saint Martin a fui. Martine Rentet tient à suivre les saisons mais c'est toujours, pour elle, avec regret, qu'elle défait le décor de sa vitrine. Son sanglier et son cerf, d'ici quelques jours, vont être remplacés par un être mythique, de rouge vêtu, qui va s'imposer dans ce mois dit de l'Avent qui débute ce 28 novembre.

 

 

 

Martine et Jean-Christian aux derniers beaux jours.

Photos © Pierre Fabre

 


28/11/2021
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"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar"

 

Capture d’écran 2021-11-25 à 18

 

 

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar"

Ainsi, commence "Salammbô", roman de Gustave Flaubert (1862), par une phrase considérée souvent comme l'une des plus belles  de la langue française.

Hamilcar, Salammbô, soeur d'Hannibal, la famille est au complet.

Cher Jacques, je te félicite d'avoir choisi le glorieux épisode de la traversée des Alpes (cliquez sur le lien suivant pour lire l'article : Le passage des Alpes par l'armée d'Hannibal par Jacques Lannaud), exploit qui semble relever de l'imaginaire mais qui est une réalité attestée par les historiens de l'Antiquité. Un seul grand chef de guerre peut rivaliser avec Hannibal (247 - 183 av JC), c'est Alexandre Le Grand (356)323 av JC) qui conquit l'immense empire perse en s'avançant jusqu'aux rives de l'Indus.

 

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                                                         Les ruines de Carthage

 

La lecture de ton article me donne l'envie de suivre les pas du chef carthaginois. Je me suis contenté d'aller visiter sa ville, ainsi que tout proche, le merveilleux village de Sidi Bou Saïd, tout de blanc et de bleu sous le soleil de Tunisie.

 

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                                                                     Sidi  Bou Saïd

 

 

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                                                                     El Jem

 

 

Visites faites, moins audacieux qu'Hannibal, je partis vers le sud avec ma petite famille, admirant au passage le célèbre amphithéâtre d'El Djem (27 000 places), classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, puis plus au Sud, le Chott El-Jerid, immense désert de sel avant d'atteindre le but de notre voyage : l'immense oasis de Tozeur avec ses 400 000 palmiers à la frontière du Sahara.

 

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                                                                        Tozeur

 

Jusqu'ici, tout va bien ; mais, c'est lors de la visite de la palmeraie que les choses se gâtèrent : irrité par un guide trop envahissant et qui se croyait facétieux en nous lançant des serpents et des scorpions, j'abandonnai le groupe et partis seul dans la palmeraie. Mal m'en prit : au détour d'un sentier, je me trouvai face à un lion en liberté. La première frayeur passée, je respectai les consignes données dans ce cas-là : ne pas courir, marcher lentement à reculons et ne pas regarder le fauve dans les yeux.

Je me sentis rassuré quand j'appris que ce lion appelé "Lucien" avait tenu un rôle dans le film de Jean Yanne "Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ " et qui maintenant âgé et de tempérament doux, était désormais inoffensif. Pour autant, les choses n'en restèrent pas là. Une promenade en chameau était prévue dans le programme. En Tunisie, on ne peut y échapper. Avant le départ, l'office du tourisme nous affubla d'un turban et d'une djellaba, de couleur bleue pour les garçons et rose pour les filles. La culture de l'effacement des genres (Iel) verra le jour beaucoup plus tard.

Grimper sur un chameau est toujours laborieux. Il se dresse dans un mouvement de balançoire. Une fois perché à 2 mètres du sol, je me crus  en sécurité. C'était sans compter sur le chameau qui était derrière le mien et qui, en chaleur, le mordit cruellement. Il m'expédia en l'air et je retombai la tête la première dans le sable. Je passai le reste de l'excursion dans le car, objet de l'attention et de la commisération des passagers qui me gavèrent d'antidouleur, sous le regard incrédule de mon épouse qui trouvait que j'étais douillet et que j'en faisais trop. Ce manque de compassion lui attira la réprobation des voyageurs.

A chacun son épopée et son Tite Live. Mon équipée fut peu glorieuse. Je regagnai Carthage en pensant au "Voyage de monsieur Perrichon" d'Eugène Labiche et à la fin du roman "Salammbô" :

Ainsi mourut la fille d'Hamilcar

qui avait touché au manteau de Tanit

 

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                                                                  Salammbô

 

PS : Tanit, la plus grande déesse du monde punique

Ne pas confondre "Lucien" et "Clarence" le lion nonchalant, doté d'un fort strabisme et qui figura dans la série américaine "Daktari" (1966-1969)

 

Pierre Merlhiot

 

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Dans les tiroirs. Quels hommes de science ont, en premier, mesuré le quart du méridien, par P-D F.  


27/11/2021
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Le passage des Alpes par l’armée d’Hannibal (fin de l’année 218 av. J. C.)

 

 

 

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                                                          Hannibal franchissant les Alpes

 

  « De la Durance, par la plaine, Hannibal gagna les Alpes avec la bienveillance des Gaulois de la contrée. Bien que la renommée qui, ordinairement, exagère les objets inconnus, eût d’avance prévenu les esprits  lorsqu’ils aperçurent les montagnes impressionnantes toutes proches, les neiges qui se confondaient avec le ciel, les bicoques installées sur des aplombs de rocher, le bétail et les troupeaux paralysés de froid, des individus d’aspect rustre et grossier, des êtres immobiles enraidis par le gel, une frayeur terrible se lisait dans leurs yeux que traduisaient leurs paroles et levant les yeux, ils virent les montagnards assis sur les hauteurs qui, s’ils avaient eu l’idée de se dissimuler dans des creux et de surgir subitement, auraient déclenché une fuite éperdue et un massacre. »

Ainsi, commence le récit de l’historien latin Tite-Live, à propos du franchissement des Alpes par l’armée carthaginoise d’Hannibal au cours de la IIe guerre Punique.

La première, entre -264 et -241 s’était soldée par une défaite de Carthage obligée de rentrer sur ses bases et la perte d’une grande partie de la Sicile et de la flotte. Les troupes s’étaient repliées en désordre tout en poursuivant les combats. Hamilcar était revenu déçu et en colère et transmettra le flambeau à son jeune fils auquel il fit jurer de venger Carthage et d’anéantir Rome. Certes, Rome ne paraissait pas invincible ; plus d’un siècle auparavant, les Gaulois Senones avaient défait les Romains sur les bords de l’Allia, petit affluent du Tibre et s’étaient emparés de la capitale du Latium.

 

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                                                                             Hannibal

 

Devenu général en chef à 26 ans, comprenant qu’il ne pouvait se lancer à l’assaut de l’Italie avec une flotte affaiblie, Hannibal résolut de s’y rendre par voie terrestre malgré les difficultés que représentait ce long parcours, plein d’embûches, de fatigue et d’imprévus, depuis la côte ibérique à partir de Carthagène.

A la tête d’une armée puissante de 90 000 hommes, dit-on, 12 000 cavaliers, dont la fidèle et redoutable cavalerie numide, il laisse 20 000 hommes à son frère Hasdrubal en Ibérie et entreprend, dès le mois de mai, cette longue marche, le long de la côte Est du « Levante » franchissant le fleuve Ebre, limite de l’extension carthaginoise négociée, auparavant, avec les Romains. Nous sommes en juin -218. Cette armée qui s’ébranle, a un côté hétéroclite et bigarré qui frappera les peuples des régions traversées mais, surtout, elle marquera les esprits à cause de son contingent de 37 éléphants, animaux inconnus, sinon par ouï-dire, dont Hannibal avait l’intention de faire sa force de frappe, surmontés de cette sorte de cage en osier, le howdah ou palanquin avec des soldats armés de lances ou arbalètes et le cornac chargé de conduire l’animal. Habillés de larges tissus, larges pantalons, portant poignards à la ceinture et glaives courbes, ces hommes semblaient redoutables.

Les premières difficultés se présentent rapidement. Pendant deux mois, l’armée va se battre entre le fleuve et la chaîne pyrénéenne, contre des tribus de la région : il perd 22 000 hommes, laissant 10 000 autres pour garantir les passages.

C’est un obstacle important franchi, car les chemins sont étroits ou, en tout cas, peu préparés à une telle foule de gens en déplacement, mal empierrés, parfois simples pistes de terre ; chariots, chevaux de trait, mules, transportent un matériel pesant, indispensable et les différentes sections de l’armée ne peuvent suivre au même rythme.    

 

    

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                   Hannibal et ses armées traversant les Alpes par W Turner (1812)

                                       

Les fantassins sont agiles et rapides, la cavalerie de même, mais les 37 éléphants plus lents demandent un traitement particulier, une alimentation abondante, beaucoup d’eau et ne peuvent que ralentir la progression de cette longue colonne.

La future via Augusta viendra plus tard, rejoindre la via Domitia au col de Panissars près du Perthus et se prolongera vers Narbonne, Béziers, Nîmes et plus loin, encore, jusqu’au Rhône. Dans ces conditions, Hannibal est, quasiment, forcé à négocier le passage de ses soldats avec différentes tribus gauloises disposées le long du parcours.

 

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                                                     Hannibal traversant le Rhône

 

 

Arrivé au Rhône, fin août 218, il décide de remonter la rive droite du fleuve car son franchissement l’exposerait au consul Publius Cornelius Scipion qui l’attend, l’arme au poing, que doit rejoindre le consul Tiberius Sempronius Longus à la tête de deux légions.

Le chef punique n’a pas l’intention de croiser le fer à cet endroit. Il veut envahir l’Italie, se livrer au saccage des terres riches et cultivées de la plaine du Pô, saccager et brûler les villages, massacrer les habitants et défier Rome.

A la tête de cette armée qui utilise des langues inconnues, vêtue de façon étrange et de tissus enturbannés autour de la tête, cette colonne d’animaux impressionnante et de soldats ne peut qu’éveiller la méfiance des populations traversées.

Le premier contact avec ces montagnards à l’aspect rustre, dont parle Tite-Live, n’est pas accommodant. Si les éclaireurs gaulois d’Hannibal semblent comprendre leurs langues, Hannibal ne s’y fie pas d’autant qu’on l’avertit que des défilés étroits se présentent, gardés par les autochtones. Il donne ordre d’installer le camp dans un espace plat assez grand, entouré de grands escarpements plutôt que de forcer le passage. Les montagnards gardent des passes étroites, se sont installés sur les hauteurs ; mais, la nuit arrivant, ils quittent leurs postes pour regagner leurs foyers. Le chef punique en profite et occupe les pics, fait passer sa cavalerie et une grande partie des fantassins. Mais, il ne peut éviter l’affrontement : confusion, désordre, tintamarre, l’écho se répercute sur les parois montagneuses, affolant les chevaux dont certains dévalent les ravins et causent des dégâts humains.

« Les barbares étaient en embuscade de tous côtés, débouchaient devant eux ou à l’arrière, attaquant de loin ou de près, faisant rouler des grosses pierres et rochers. Pressés sur leur arrière, les fantassins leur font face et sans la queue de l’arrière-garde s’étant portée à leur secours, ils auraient subi une défaite désastreuse. »

Dans ces endroits resserrés, les éléphants jouèrent un rôle important car, vu leur masse impressionnante, les ennemis hésitaient à s’approcher. Au 9e jour, fut atteinte la crête des Alpes, à la suite d’errements dûs à des guides douteux. Puis, dans une sorte d’abri pour soldats, on accorda un repos de deux jours. On était en septembre et les premières neiges firent leur apparition.

Hannibal profita de ce moment et s’approchant d’un promontoire rocheux dominant l’Italie et la plaine du Pô, il s’exprima : « Beaucoup d’obstacles sont encore à surmonter dans ces étendues que l’on voit et dans cette plaine du Pô autour des villes fortifiées mais, nous prendrons la grande ville Rome, nous la tiendrons entre nos mains en notre pouvoir. » Ils étaient arrivés à cet escarpement très raide, rocailleux, glissant, que l’armée allait devoir descendre jusqu’au piémont italien particulièrement abrupt, difficile et dangereux.

« Les cavaliers s’arrêtèrent, ne pouvant aller plus loin et firent un contournement prolongé. Les hommes et les bêtes marchaient sur un sol glacé, enneigé qui se transformait en un gâchis boueux, s’aidaient des mains et des genoux, s’accrochaient aux branches des arbres ou arbustes, s’écroulaient, chutaient. Un camp fût dressé sur une hauteur car le passage était obstrué par un énorme rocher. On abattit de grands arbres, ébranchés et coupés en tas puis on y mit le feu profitant d’un vent favorable. Les roches furent, auparavant, arrosées par du vinaigre et se calcinèrent se désagrégeant, détruites à coup de masses de fer. L’épisode dura quatre jours et des bêtes furent sacrifiées pour se nourrir. Mais, en dessous, les riches vallées, les terres cultivées, les collines exposées au chaud soleil, les cours d’eau s’étalaient. Les animaux furent lâchés dans les pâtures. Maintenant, se présentaient un endroit agréable et des gens d’un naturel accueillant. »

Nous sommes à mi-septembre et, enfin, Hannibal a atteint son objectif mais avec une armée diminuée de presque de moitié et il ne reste que peu d’éléphants.

Les consuls qui avaient rebroussé chemin, ne sont pas loin et l’attendent. L’armée punique remporte un premier succès à la bataille du Tessin, dans la plaine du Pô, puis celle de la Trébie où les Romains perdent 20 000 hommes et 4 000 cavaliers.

 

 

 
 

 

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                                                       Vieux pont sur la Trébie

 

 

 

                                                La Trébie (18/12/218)

                                 L’aube d’un jour sinistre a blanchi les hauteurs

                                 Le camp s’éveille. En bas gronde et roule le fleuve

                                Où l’escadron léger des Numides s’abreuve.

                                Partout sonne l’appel clair des buccinateurs.

                                Car, malgré Scipion, les augures menteurs,

                                La Trebbia débordée, et qu’il vente ou qu’il pleuve,

                                Sempronius consul, fier de sa gloire neuve,

                                A fait lever la hache et marcher les licteurs.

                                 Rougissant le ciel noir de flamboiements lugubres,

                                A l’horizon, brûlaient les villages Insubres ;

                                On entendait au loin barrir un éléphant.

                                Et, là-bas, sous le pont, adossé contre une arche

                                Hannibal écoutait, pensif et triomphant,

                                Le piétinement sourd des légions en marche.

                                                                      

                                                                          José Maria de Heredia

 

Cette traversée de la chaîne alpine par une armée aussi nombreuse, la mémoire des peintres et des historiens s’y est longtemps penchée et, encore, aujourd’hui, on s’interroge sur le parcours emprunté par le Carthaginois : le Mont Genèvre ou le Col de la Traversette près du Mont Viso qui aurait la préférence actuelle des spécialistes de la question.

Tite-Live termine ainsi :

       « In hanc demicationem duorum opulentissimorum in terris populorum omnes reges gentesque animos intenderant. »

     Cette lutte des deux cités les plus riches du monde concentrait l’attention de tous les rois et de tous les peuples.

                            

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 

 

 

 

      

 


26/11/2021
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