Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois d'avril 2023


Sûrement, Charles Darwin se fâcherait

 

Darwin

 

 

                                                             Charles Darwin - 1809-1882

 

Dans cette aventure effrénée de la vie qui n’est présente, jusqu’à maintenant, que sur Terre, la course à la compétition du plus fort, du plus malin, du plus résistant est la loi naturelle, fondamentale, primitive de la lutte impitoyable que tout être vivant livre pour la vie voire sa survie. Les espèces les plus résistantes y parviendront, non sans mal, en dépit des dangers de toutes sortes mais en y payant le prix par la disparition de beaucoup d’entre elles, en suivant cette vague piste pavée d’embûches que les premiers humanoïdes/ humains emprunteront dans leurs pérégrinations qui les mèneront toujours plus loin dans l’exploration de nouveaux territoires : les premiers chasseurs-cueilleurs nomades.

Dans son excellent article sur " L’odyssée de l’espèce " (11/2020), Pierre Merlhiot, fondateur de ce blog, nous invite à suivre l’arbre phylogénique à la recherche de nos origines : « L’évolution de l’homme nous mène de Toumaï (-7millions d’années) à Sapiens Sapiens (Cro-Magnon, l’homme moderne) en passant par des hommes aujourd’hui disparus. » et d’ajouter : « Odyssée dans le temps mais aussi odyssée dans l’espace : l’homme africain quittera par deux fois l’Afrique en empruntant le même itinéraire : le couloir du Levant. Il y a 1,8 million d’années, avec l’homme artisan HOMO ERGASTER, il y a 125 000 ans avec les ascendants de l’homme moderne venus de la corne de l’Afrique (Ethiopie, Erythrée). »

La grande taille d’Homo Ergaster, son endurance, ses qualités de chasseur lui ont permis d’accomplir cette longue migration...IL rencontrera l’homme de Neandertal, colonisera l’Asie et l’Europe, la cohabitation durera au moins 10 000 ans puis Neandertal s’éteindra progressivement en Espagne. Nous avons gardé, cependant, 2% de ses gènes. (Article  "D’où venons-nous ?" 10/2020)

L’homme-clé, c’est Charles Darwin avec sa théorie de l’Evolution. Les origines des espèces par sélection naturelle (1858) établissent des liens de parenté entre l’homme et l’animal. La réaction à l’époque de la femme d’un pasteur anglican est édifiante : « Mr Darwin dit que nous descendons du singe, soit ! mais, veillons à ce que la chose ne s’ébruite pas. »

Dans l’article "La Génétique au service de la quête de nos origines (mars 2021)", il nous dit : "Toutes les espèces ont disparu à l’exception d’Homo Sapiens Sapiens (Cro-Magnon)" .

 

tableau-phylogenique

 

 

Sahelanthropus Tchadensis ou Toumaï = -7 millions d’années

Australopithecus afarensis ou Lucy = - 3,8 millions d’années

Homo Neandertalensis = - 430 000 ans

Science interdisciplinaire, la préhistoire fait appel depuis les années 80 à la génétique.

Pierre Merlhiot, dans un commentaire à un de mes articles, me disait aussi : 

 

"Jacques, en te rendant en Ethiopie, d'une certaine façon tu revenais à la maison. Je m'adresse au Cro Magnon que tu es, tes ancêtres (les proto Cro Magnons) habitaient, il y a 200 000 ans, la corne de l'Afrique à savoir l'Ethiopie et l'Erythrée : deux sites au moins en témoignent Herto (- 160 000 ans) et Omo-kibish (-195 000 ans). Il prit à tes ancêtres l'idée d'aller vers le Nord, deux sites dans le nord d'Israël en témoignent : Skul (-81 000 ans) et Qafzeh (-120 000 ans), c'est là qu'ils rencontrèrent les néandertaliens (hommes de l'Europe par excellence) descendus vers le sud pour cause climatique.Ils occupèrent en particulier le site de Tabun sur le Mont Carmel (-400 000 -45 000 ans). On trouve aussi dans ce Levant, des sites mixtes.
Et c'est ainsi qu'ils eurent (beaucoup) des enfants dont les descendants que nous sommes, possèdent 2 à 3% des gènes néandertaliens. Cet épisode , les préhistoriens l'appellent la 2ème sortie d'Afrique (out of Africa).
Savais-tu, Jacques, que quand tu te rendis en Ethiopie, tu te rendais sur les terres de tes ancêtres ?"

 

Charles Darwin (1808-1882), le grand paléontologue et naturaliste anglais, dans son livre sur L’origine des espèces, nous livre sa conception de l’évolution et ce qu’il a appelé la Sélection Naturelle.

Si des humanoïdes voire des Hominidés, espèces proches de cette phylogénie humaine par leur génome, ont pu franchir des étapes successives comme autant d’évènements, d’épreuves ou de changements lents voire rapides, ils le doivent à leurs capacités d’adaptation, à une intelligence qui, progressivement, s’est éveillée, s’est interrogée, a analysé l’environnement, en a déduit des savoir-faire, à la conception et au perfectionnement d’outils à base de silex, à l’amélioration de l’hébergement, de l’alimentation, des relations inter-groupes jusqu’à aller s'interroger, plus tard, sur lui-même et sa propre condition dans l’univers, en laissant de magnifiques traces ornementales rupestres de son passage.

Autre révolution qui a permis leur survie : le feu. Non que cet autre élément leur soit moins familier que l’eau et les rivières poissonneuses mais quand la foudre tombait du ciel, ils avaient pu en mesurer tous les effets. L’observation de la percussion ou du frottement de silex entre eux générant des étincelles, leur ont permis de reproduire et de domestiquer cet élément qui, certainement, contribua, en partie, à leur sédentarisation et à la découverte de la cuisson des aliments, en particulier la viande.

Les premiers outils permettent d’établir une chronologie :

article « La génétique au service de la quête de nos origines » mars 2021

 

culture-lithique

 

 

 

galets-amenages

 

 

 

feuille-laurier

 

 

. Les premiers outils-

< Homo habilis aurait façonné les premiers outils. L’outil le plus ancien et le plus simple est « le galet aménagé » qu’on frappe avec un autre galet pour en détacher des éclats et obtenir un bord tranchant. Il sert par exemple à découper la viande.

< Le Biface fabriqué par Homo erectus est un galet en silex, taillé sur les deux faces. Ses bords sont tranchants et son extrémité pointue. Ils permettaient de découper le gibier, travailler le bois.

< 3 millions d’années séparent galets aménagés et feuilles de laurier solutréennes en passant par le Biface acheuléen.

L’adaptation à cette vie rude et dangereuse, leur compréhension, leur analyse de l’existant, leur anticipation des dangers multiples, des conditions naturelles climatiques rigoureuses de la géographie du pays ont été essentielles : plaines, montagnes, forêts denses, jungles, steppes, toundras, déserts peuplés d’une faune animale diverse, abondante et/ou de bêtes féroces, températures extrêmes et périodes glaciaires les obligeant à se réfugier dans des abris ou des grottes, confrontés à des ours redoutables, éruptions volcaniques obscurcissant le ciel, catastrophes naturelles, le tout mettant à mal leur condition physique, tels étaient leur environnement et les conditions de leur survie.

Malgré de vastes territoires non défrichés, il y avait nécessité de se protéger de l’inconnu, voire de combattre à l’occasion de rencontres imprévues, d’embuscades avec des congénères mus par les mêmes intentions de domination, de possession, d’élimination, luttes pour des territoires plus fertiles et productifs car la hantise c’est la famine. L’on sait, en effet, que les processus de disparition des espèces sont passés par des phases de sous-alimentation, de famines et ont débouché sur le cannibalisme, sans compter le cortège redoutable des maladies, épidémies, handicaps, une mortalité infantile au plus haut, des grossesses et accouchements frappés de complications et génocides entre tribus.

Ces processus de Sélection naturelle ont causé des ravages et ne sont restés que des souches d’Hominidés au capital génétique intact, des individus en possession de leurs facultés mentales et physiques, ayant bénéficié des acquis de leurs prédécesseurs, de l’expérience et de la culture du clan.

De ce processus naturel, on ne peut exclure les changements de phénotypes (ensemble de caractères anatomiques, physiologiques et antigéniques permettant d’identifier et de classer chaque type d’individu) portés par les gènes caractérisant le génotype (patrimoine héréditaire dépendant de l’ensemble des gènes, le génome).

De nombreuses modifications de caractères comportementaux sont intervenues, sans effet sur la génétique, sans doute grâce à la faculté de plasticité cérébrale (faculté du cerveau de s’adapter et de se modifier, en particulier lors d’apprentissages) d’ordre phénotypique, hérédité non génétique des caractères ne reposant pas forcément sur une modification de la séquence d’ADN mais transmises entre générations : l’hérédité culturelle dans l’invention et la pratique d’outils, d’armes destinées à la chasse, au combat, nécessitent créativité et performance. La fabrication et l’usage de l’outil permet sa transmission de génération en génération et l’intégration de son usage par la pratique, l’observation, son perfectionnement, la reproduction fidèle de stratégies face au danger de l’adversaire, une constitution robuste pour résister à l’agression, aux blessures, infections etc.… grâce à un capital immunologique neuf ayant préservé l’espèce.

La Microévolution consiste en l’étude des changements mineurs apparus au fil des 3,7 milliards d’années depuis l’apparition des premières cellules vivantes. La Macroévolution concerne les grandes transformations : l’apparition des Mammifères ou plantes à fleurs, extinction des Dinosaures.

Grâce aux connaissances interdisciplinaires acquises en géologie, paléontologie, génomique, on a pu reconstruire la phylogénie d’espèces comme les cétacés, les oiseaux, la chronologie de leur apparition et de leur extinction.

De grands évènements ont chamboulé la terre avant même l’apparition des premiers humanoïdes, entraînant cinq extinctions de masse : ainsi, au Crétacé, il y a 66 millions d’années, environ 75% des espèces ont disparu dont les Dinosaures du fait de l’impact d’un énorme astéroïde sur le sol mexicain.

On peut considérer le résultat de la Sélection Naturelle prônée par Darwin, comme étant la somme et l’effet de toutes ces transformations par le milieu, la nécessité de s’adapter, l’évolution phylogénique et la plasticité naturelle de chaque individu qui, lui-même, a bénéficié de l’héritage génique d’un ou plusieurs ancêtres.

En matière d’horticulture, par exemple, on crée de nouvelles roses en croisant de vieilles variétés entre elles et des éleveurs d’animaux ont fait du loup, un teckel, en 11 000 ans.

Guillaume Lecointre, zoologiste français nous dit :

« Le simple fait que les hommes puissent changer à leur guise la morphologie d’une espèce, montre bien que celle-ci est en quelque sorte plastique, possède une capacité à être modifiée. Chaque espèce constitue une limite pour les autres, soit en occupant leur espace soit en les exploitant (prédation, parasitisme), soit en partageant les mêmes ressources. Bref, les autres espèces constituent autant de contraintes qui jouent un rôle d’agent sélectif. »

Mais, au fil du temps, la démographie s’est emballée, l’homme domine toutes les autres espèces, occupe de plus en plus un espace qui se rétrécit ; se pose, maintenant, le problème de plus en plus aigu de l’existence même d’animaux, de végétaux dont on nous annonce régulièrement l’extinction. L’activité humaine s’est développée, multipliée, trop souvent sans contrôle, apportant pollution du sol, de l’air, émissions de gaz à effets de serre, modifications des grands équilibres et du climat et conséquences des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes. Périodes de sècheresses anormales réduisant, dramatiquement, le débit des fleuves et disparition de cours d’eau, abaissement du niveau des nappes phréatiques... beaucoup de choses évoluent autour de nous, montrant que l’activité humaine non maîtrisée entraînerait des conséquences de l’ordre de celles qu’ont connues les premiers hommes sur terre.

Nombreux sont les naturalistes, anthropologues, scientifiques, ornithologues qui s’inquiètent de la disparition ou de la diminution de certains oiseaux ou animaux fragiles. On n’entend presque plus le chant de l’alouette dans les champs.

Que dirait Ronsard, lui qui écrivait au XVIe siècle :

 

Ode à l’alouette

1- T’oseroit bien quelque poète                    2- Qu’il te fait bon ouyr ! à l’heure

Nyer des vers, douce alouette ?                   Que le bouvier les champs labeure

Quant à moy je ne l’oserois,                          Quand la terre le printems sent,

Je veux célébrer ton ramage                        Qui plus de ta chanson est gaye,

Sur tous oyseaux qui sont en cage,                Que couroussée de la playe

Et sur tous ceus qui sont es bois.                   Du soc, qui l’estomac fend.

 

3- Si tost que tu es arrosée                          4- Puis du ciel tu te laisses fondre

Au point du jour, de la rosée                          Dans un sillon vert, soit pour pondre,

Tu fais en l’air mile discours                           Soit pour esclore, ou pour couver,

En l’air des ailes tu fretilles,                          Soit pour apporter la bechée

Et pendue au ciel, tu babilles,                         A tes petits, ou d’une Achée

Et contes aus vens tes amours.                       Ou d’une chenille, ou d’un ver.

 

5- Lors moi couché dessus l’herbette                6-Puis je di, tu es bienheureuse,

D’une part j’oy la chansonnette ;                         gentille Alouette amoureuse,

De l’autre sus du poliot,                                      Qui n’a peur ny soucy de riens,

A l’abry de quelque fougère                                Qui jamais au cœur n’as sentie

J’écoute la jeune bergère                                   Les dedains d’une fière amie,

Qui dégoise son lerelot.                                      Ni le soin d’amasser des biens.

 

7- Ou si quelque souci te touche,                      8- Mais je vis toujours en tristesse,

C’est, lors que le Soleil se couche,                      Pour les fiertez d’une maîtresse

De dormir, et de réveiller                                  Qui paye ma foi de travaus,

De tes chansons avec l’Aurore                            Et d’une plesante mensonge,

Et les bergers et passans encore,                       Qui jour et nuit tous-jours alonge

Pour les envoyer travailler                                   La longue trame de mes maus.

 

 

 

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 


30/04/2023
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Une recherche dans le domaine des moulins

 

 

François Poujardieu a beaucoup travaillé et publié sur la Nauze, sa faune et sa flore. Il recherche dans quel moulin, il a pu voir une niche murale servant à mesurer le grain et, par ailleurs, dans quel autre moulin, s'il ne s'agit pas du même, il a remarqué, gravée dans le mur, a priori un mur intérieur, une croix occitane.

 

François Poujardieu a parfaitement souvenance d'avoir observé ces détails mais il ne sait plus où.

 

Contact François Poujardieu

Tél : 09 75 75 73 42
Tél : 05 53 29 04 66

  

 

François Poujardieu, depuis des décennies, observe et se révèle être une voix autorisée dans bien des domaines, entre autres du massif forestier de la Bessède. Il a passionné et passionne son lectorat. Il est l'auteur de diverses œuvres dont un opuscule et un ouvrage sur la Nauze et d'une autre pièce fascinante "Les cabanes en pierre sèche du Périgord". Il a créé, à Capelou, un musée d'assemblage des pierres insolites et remarquables de cette contrée qu'il arpente avec un regard pédagogique et scientifique, depuis plus de 60 ans.

https://www.furet.com/livres/les-cabanes-en-pierre-seche-du-perigord-francois-poujardieu-9782876241183.html


29/04/2023
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Rallye et repas du printemps

 

Sagelat

 

Fongauffier. Photo © Patrick Pautiers

 

 

 

Le pont des Abbesses, vers 1900, photo © Antoine Carcenac

 

 

 

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Pony de la République

 

Le pont de la République. Photo © Jacques Mossot

 

 

 

C'est autour de cet espace municipal sagelacois, du vieux bourg fongauffiérain, jadis abbatial, des venelles, des trois ponts du village, des chemins adjacents au périmètre de la localité que Lydie et Sylvie vous invitent à vous amuser follement à découvrir un lieu chargé d'histoire.

 

Lydie, Maxime et Sylvie

 

 

 

CDF

 

 

Contribution partagée Équipe municipale et C.D.F


28/04/2023
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Et au loin coule la rivière Espérance- Saga de Françoise Maraval - épisode 62

 

 

Épisode 62

 

 

 

 

1944: vers la Libération

 

 

 

 

Au lendemain de mon baptême, les familles reprennent la lecture des journaux et se regroupent autour de la T.S.F.

 

Le 15 août 1944, 800 navires et 3600 avions dont 1700 bombardiers appuient le débarquement franco-américain de Provence entre Marseille et Toulon ; c’est l’opération Anvil.

Les troupes françaises de l’armée B débarquent les premières, sous le commandement du général de Lattre de Tassigny. Les Alliés qui disposent d’une supériorité écrasante, désorganisent la résistance allemande.

 

Le 17, les villes de Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Sainte-Maxime et Fréjus sont libérées.

 

Le dernier Conseil des ministres présidé par Pierre Laval se tient à Paris. À la suite de quoi, il se retire à Nancy, accompagné d’une escorte allemande.

 

Le même jour, les troupes soviétiques atteignent la frontière de Prusse-Orientale, en Lituanie.

 

Sur le Front de l’Ouest, la 2e division canadienne s’empare de Falaise. La IIIe armée américaine libère Orléans, Chartres et Dreux.

 

Le 18 août à Paris, les FTP et les FFI appellent à la mobilisation.

Le lendemain, les résistants occupent plusieurs édifices publics et le surlendemain, une trêve sera signée entre le général von Choltitz et le général Jacques Chaban-Delmas. Cependant, dès le 22, après une réunion du CNR, la trêve est rompue.

L’insurrection reprend.

 

Le 20 août, le maréchal Pétain est arrêté par les Allemands et conduit à Belfort.

 

Sur le Front de l’Ouest, les troupes américaines du général Patton établissent une tête de pont sur la Seine à Mantes.

Toujours sur le Front de l’Ouest, les maquisards de la Haute-Vienne s’emparent de Limoges.

 

En Italie, les Allemands reculent.

 

Le 21, aux USA, la conférence de Dumbarton Oaks qui réunit les représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Union Soviétique (Andreï Gromyko) et de la Chine, jette les bases de la future Organisation des Nations Unies.

 

Le 22 août, la IIIe armée américaine s’empare de Sens, à quelque 90 km de Paris.

En Provence et dans les Alpes-Maritimes, les troupes alliées progressent rapidement et remontent la vallée du Rhône.

 

Dans le Sud-Ouest, les FFI libèrent plusieurs villes, dont Tarbes, Pau et Toulouse et dans les Alpes, ils prennent le contrôle de la Haute-Savoie.

 

Le 23, dans la région parisienne, les Américains atteignent Melun et Corbeil. Ils prennent aussi Grenoble, où les combattants des maquis de l’Isère ont pénétré, la veille.

 

Le 24, les premiers éléments de la division Leclerc, détachés de la IIIe armée américaine, arrivent aux portes de Paris.

Le même jour, André Malraux, colonel Berger des maquis de Corrèze, qui vient d’être libéré de la prison de Toulouse, crée la brigade Alsace-Lorraine ; elle combattra aux côtés de la Ie armée.

 

Le 25 août, la 2e division blindée du général Leclerc achève de prendre le contrôle de la capitale. Le général von Choltitz signe, dans l’après-midi, la reddition des troupes allemandes à la gare Montparnasse, PC de Leclerc. Sont présents, le colonel des FFI, Rol-Tanguy, signataire de l’ordre de reddition, et le général Chaban-Delmas, délégué militaire pour la France occupée. Par la suite, le général de Gaulle fera son entrée dans la capitale, où il sera acclamé par la foule.

 

 

Libération de Paris

 

Ph. X - DR - Coll. Archives Larbor

 

Le 26, ce dernier et les membres du CNR, du GPRF, des FFI, descendent les Champs-Élysées, au milieu de la foule puis se rendent à Notre-Dame. Dans la nuit, la capitale est bombardée par l’aviation allemande.

 

Le 28 août, Marseille est complètement libérée par la 1e Armée française.

 

Le 31, la IIe Armée britannique atteint Amiens et s’empare du pont de la Somme pendant que les troupes américaines atteignent la Meuse.

Au sud, la VIIe Armée américaine libère Narbonne, Béziers, Montpellier, Nice et Valence.

Les FFI libèrent Bordeaux et la 1e Armée française s’empare de Toulon.

 

En août, la Wehrmacht bat en retraite ; les Allemands stationnés le long des côtes atlantiques françaises, se replient sur leurs bases maritimes qu’ils transforment en solides camps défendus par des batteries côtières, bunkers, barbelés et champs de mines. Près de 100 000 hommes, protégés par plus de 1000 blockhaus et 1300 pièces d’artillerie, constituent autant de «poches» de résistance ennemie dans les lignes alliées, telles celles de Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, l’Île de Ré, la Pointe de Grave et Royan.

À Royan, les belligérants se préparent à la guerre de siège. Les canons du mur de l’Atlantique sont tournés vers l’intérieur du pays et sont appuyés par 4 batteries de DCA et 215 000 mines parsemées sur le front de terre.

 

La «poche» de Royan, contrôlée par une garnison de 5500 hommes, est délimitée par la Seudre et ses marais jusqu’à l’Eguille et au sud-est, par une ligne Saujon-Cozes.

 

Dans les rangs alliés, la coordination est difficile. Il faut structurer les maquis, grossis à la fin d’août par le renfort des résistants de départements extérieurs. Le général de Gaulle prépare avec l’aide de la 2e DB et de l’état-major anglo-américain, «l’opération Indépendance» destinée à libérer Royan. L’opération prévue pour le 25 septembre, repoussée au 10 janvier, doit être annulée côté français, en raison du départ des chars de la 2e DB, indispensables pour contenir la contre-attaque allemande des Ardennes.

 

Au camp de Monsec, comme dans d’autres camps de résistants, les volontaires sont partis rejoindre les Groupements Z qui représentent la Dordogne sud, dans la libération de Royan. Ces groupements sont commandés par le commandent Georges Moressée alias Z. Ils sont cantonnés autour de Marennes.

Jean Marchive fait partie de ceux-là. Bien sûr, la famille est inquiète !!! Pourvu que le problème se solutionne vite et sans dommage.

 

À Saint-Cyprien, Raymonde vient d’avoir 16 ans, en cette fin septembre. Elle a trouvé du travail grâce à sa marraine Jeannette Gauville. C’est Mademoiselle Lescombe, marchande de chaussures au Bugue et à Saint-Cyprien, qui accepte de prendre Raymonde sous son aile. La jeune Cypriote va apprendre à tenir une maison selon les règles édictées par la commerçante ; elle sera logée et nourrie et pourra disposer de son dimanche.

La maison des Marchive se vide, un peu plus, tous les ans. Il reste la fille aînée, Yette, et la benjamine Jeannette. Bien sûr, grand-mère Anna se fait toujours entendre et donne beaucoup de travail. Elle ne veut toujours pas se mêler au reste de la famille qui doit, toute la journée, emprunter les escaliers pour la laver et pour la servir.

 

Yvonne a ressorti ses notes de cuisine car un grand évènement se prépare. Achille et Yvonne vont enfin ! faire la connaissance de leur gendre Guy Mazaré. Ils l’ont trouvé très simple, malgré ses bonnes manières et ses «beau-papa» et «belle-maman» étaient très chaleureux. Incontestablement, il est très amoureux d’Aimée qu’il appelle «son petit Poucet». Jacqueline, la petite-fille, a maintenant 10 mois et Jackie est désormais son prénom. Guy a repris son travail aux Ponts et Chaussées d’Agen. Aimée a demandé à l’Éducation Nationale, un rapprochement familial.

 

L’année 1944 a été une année de naissances chez la famille Lamaurelle. Michau, marié à Nini Boucher, a été l’heureux papa d’une petite fille au début d’ août : elle s’appelle Marie-Claude. Louis, désormais instituteur, a épousé Raymonde, une institutrice de sa promotion et ils sont les parents d’une petite Michelle. Micheline, la dernière des Lamaurelle a, elle aussi, épousé un instituteur et ils ont deux enfants : Michel et Anne-Marie.

 

Nos Alliés progressent de toutes parts.

Le 1er septembre 1944, les troupes canadiennes conquièrent Dieppe et Rouen, pendant que les Britanniques atteignent Arras.

 

Le 2, le premier Conseil des ministres du GPRF se tient à Paris.

 

Le même jour, Britanniques et Américains entrent en Belgique. Le 3, Tournai et Mons sont libérées ; le 5, ce sera le tour de Bruxelles, Gand et Charleroi. Le gouvernement belge en exil, revient à Bruxelles, le 8 septembre.

 

La 1e division d’infanterie française occupe Lyon.

 

Sur le Front de l’Est, l’Armée Rouge pénètre  en Hongrie et en Bulgarie.

 

En France, le 9 septembre, le GPRF est remanié : des communistes, des socialistes, des radicaux et un modéré y font leur entrée.

 

Le 10, une conférence réunit au Québec, Winston Churchill et le président Roosevelt. Ils examinent les conditions d’occupation de l’Allemagne par les trois Grands Alliés ( USA, Grande-Bretagne, URSS). Ils étudient aussi le tracé de la frontière polonaise et le rôle de la France dans le règlement européen.

 

On accélère. Les troupes britanniques franchissent la frontière belgo-néerlandaise, le 11, pendant que les Américains libèrent Luxembourg.

 

En France, la 1e Armée du général de Lattre de Tassigny, qui a libéré Beaune, le 7 septembre, s’empare de Dijon. Des ponts de jonction sont établis entre la IIIe Armée américaine du général Patton et la VIIe Armée du général Patch qui remonte du sud.

 

Au Palais de Chaillot, le général de Gaulle prononce un discours, le 12 septembre, sur la reconstruction du pays. Il revendique la participation de la France au règlement du conflit, notamment en Europe. Dans le domaine économique, il admet la nécessité de nationalisations.

 

Sur le Front de l’Ouest, des unités américaines franchissent la frontière allemande à Aix-la-Chapelle.

 

Sur le Front de l’Est, l’URSS signe l’armistice avec la Roumanie, pendant que ses troupes enfoncent les lignes de défense allemande dans le sud de la Pologne et atteignent la frontière tchécoslovaque, à 130 km au sud-est de Cracovie.

 

En France, sur le plateau de Langres, les troupes du général Leclerc font leur jonction avec celles du général de Lattre de Tassigny.

Dès le 15 septembre, des Cours spéciales de Justice sont organisées, elles auront à juger les cas de collaborateurs.

 

Sur le Front de l’Ouest, les Américains ont pris pied en Allemagne, tandis que les Allemands occupent toujours le nord de l’Italie.

 

Le 17 septembre, sur le Front de l’Ouest, la plus grande opération aéroportée de la Seconde Guerre Mondiale est déclenchée, suivant les plans du maréchal Montgomery : 34 800 parachutistes britanniques, polonais, et canadiens sont largués dans les secteurs d’Arnhem, Graves, et Nimègue, aux Pays-Bas, afin de s’emparer des ponts sur la Meuse, le Waal et le Rhin. L’objectif est de couper les Pays-Bas en deux et de contourner la ligne Siegfried. Mais, la résistance des Allemands est rude.

On assiste à l’échec de cette opération. Des pertes humaines sont considérables dans le camp allié : 17 000 morts et blessés. Nimègue a été libérée mais les Allemands tiennent toujours le pont d’Arnhem.*

Au terme d’une résistance acharnée, les troupes allemandes d’Aix-la-Chapelle se rendent.

 

Sur le Front de l’Est, l’Estonie et la Lituanie sont libérées par l’Armée Rouge.

 

En France, le 27 septembre, le Conseil des ministres approuve le principe de nationalisation des houillères du Nord et du Pas-de-Calais et une ordonnance du Gouvernement provisoire donne le droit de vote aux femmes.

 

 

A Moscou, Churchill et Anthony Eden s’entretiennent avec Staline, du 9 au 18 octobre. Ils aboutiront à un accord sur le partage des Balkans :

- prééminence soviétique en Bulgarie et en Roumanie,

- prééminence britannique en Grèce.

En Yougoslavie, les intérêts des deux puissances seront à considérer.

 

En Allemagne, le maréchal Rommel, soupçonné de complicité avec les auteurs de l’attentat du 20 juillet contre Hitler, est contraint à se suicider le 14 octobre.

 

Le 23 octobre, le Gouvernement provisoire de la France est reconnu par plusieurs pays dont la Grande-Bretagne, les USA, et l’URSS.

 

Dès le 9 octobre, le port du Havre avait été remis en service ; celui de Boulogne le sera à partir du 12.

 

Maurice Thorez, condamné pour désertion en 1939, lors de sa fuite à Moscou, est amnistié. Il rentrera en France à la fin novembre.

 

Sur les fronts, la guerre continue. Sur celui de l’Ouest, la IIIe Armée du général Patton libère Metz.

 

Le 11 octobre 1944, l’URSS, la Grande-Bretagne et les USA admettent la France comme quatrième membre de la Commission consultative européenne qui devra organiser le statut de l’Allemagne occupée.

 

Par contre, le 12, les membres de groupes militaires français issus de la collaboration, rassemblés en «une division Charlemagne», prêtent serment à Hitler, pendant qu’une Haute-Cour de Justice, créée par ordonnance, est chargée de juger le chef de l’État, le chef du gouvernement, les ministres et certains hauts- fonctionnaires de Vichy.

 

Le 20 novembre, la Ie Armée française du général de Lattre de Tassigny reconquiert Belfort et arrive sur le Rhin.

Dans le secteur de l’est, toujours sous occupation allemande, la IIIe armée américaine, après avoir libéré Metz, délivre Mulhouse tandis que des unités françaises de la division Leclerc pénètrent dans Strasbourg. Saint-Dié, détruite par les Allemands, passe aux mains de la VIIe Armée américaine.

 

En Pologne, Himmler ordonne la destruction des fours crématoires d’Auschwitz- Birkenau, le 26 novembre.

 

En France, sur le plan de l’économie, le lancement de «l’emprunt de la Libération» rapportera à l’État, 165 milliards de francs.

Le gouvernement qui a fait saisir les biens de la société Renault, transforme cette dernière en Régie nationale des usines Renault, en raison de sa collaboration à l’effort de guerre allemand.

 

En ce dernier mois de 1944, la IIIe Armée  américaine pénètre dans la vallée de la Sarre et en enfonce la ligne Siegfried tandis que la VIIe Armée du général Patch avance dans le Palatinat.

Dans les Ardennes, la bataille fait toujours rage entre Alliés et Allemands et sur le Front de L’Est, l’armée soviétique gagne du terrain, chaque jour.

 

Choyée de tous côtés, je ne me doute de rien. Je viens d’avoir mon premier Noël qui, bien sûr, n’a laissé aucune trace dans ma mémoire. Pourtant, j’ai été gâtée : Emma, ma chère Emma, a commandé pour moi, une nouvelle "mounaque" au Père Noël. Elle est arrivée, habillée en Périgourdine. Je l’ai gardée longtemps puisque je m’en souviens encore, elle avait alors perdu toute sa superbe, ses couleurs étant délavées par plusieurs shampooings et pour avoir, tout simplement, traversé les outrages du temps.

Cette année-là, le Père Noël de Chatou m’a porté un petit ours, mon ami «Tiber». Il était adapté à mon âge et parfaitement articulé.

Tiber, c’est un drôle de nom pour un ours !!! j’ai compris, au cours de ma première année, au collège de Belvès. En anglais, l’ours se dit «the bear» et par déformation, il est devenu «Tiber».

 

Il a fini complètement écartelé, bien des années plus tard, dans le courant de la décennie 70. Les sauvages étaient mes petites cousines. Ma mère a regretté leur avoir prêté mes jouets gardés précieusement dans ma chambre cypriote. Une de mes poupées, la plus belle, a été scalpée. On a essayé de remettre les jouets en état mais la réparation n’a pas été une réussite…

 

Croyant infliger à ces vandales, une leçon de morale, ma chère Clémence leur a déclaré :

- «Françoise, elle, n’a rien abîmé.»

J’imagine qu’il n’y a eu aucun regret !!!

 

 

 

 

 

                                                               

 

 

 

 

 

 

 

  • «Un pont trop loin» film de Richard Attenborough de 1977, d’après le livre éponyme de Cornelius Ryan publié en 1974.

 

arbre généalogique FM 1

 

arbre généalogique FM 2

 

 

 

 

 


27/04/2023
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Bientôt une oliveraie à Capdrot.

 

Nathalie Boucherie

 

Nathalie Boucherie

 

 

L'invitation de Nathalie Boucherie,

pionnière capdrotienne de l'oléiculture

 

 

Bonjour à tous !!!


Ça y est, c'est très bientôt. 

 

Les oliviers vont être plantés... pendant les 3 premières semaines de mai.
Venez nous aider à concrétiser ce projet de vie !
Vous trouverez bien un petit moment ... pour mettre votre pierre à l'édifice !
Tout est expliqué en PJ.

N'hésitez pas à revenir vers nous ! 

 

J-M, Nathalie et Maeva

 

 

Oliveraie

Oliveraie

 

 

 

 

 

 

 

 


26/04/2023
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