Terre de l'homme

Terre de l'homme

Mois de janvier 2022


Un voeu pieux... mais fermement républicain

Nos braves sapeurs-pompiers qui, toujours en binôme, viennent présenter leur calendrier aux citoyens de leur secteur d'action et les facteurs qui, une fois l'an, en n'hésitant pas à prendre sur leur temps privé, un petit moment pour aller à la rencontre humaine de leurs mandants, ont, en principe, fini en janvier, d'apporter un peu de chaleur humaine hivernale dans les foyers. Avec le Covid, ces passages ont dû, hélas, être plus compliqués.

 

Profitant de cette occurrence annuelle, qu'il soit permis de revenir sur une forme calendaire qui est seulement entretenue par des nostalgiques, ringards à l'envi, d'un schéma qui fut bien éphémère.

 

 

Calendrier républicain An II

 

En 1793, un fragile vent républicain secoua notre pays, dont certains, avec un ardent enthousiasme, croyaient avoir enfin clos l'embasement monarchiste de notre pays. Une terrible ambition traîtresse, d'un monstre d'orgueil, sacrifia notre Première République, un certain 18 Brumaire. Le même personnage trouva insupportable que le calendrier soit révolutionnaire ou républicain. C'était, pour lui, parfaitement logique. Il préféra en reniant la République, distribuer des couronnes à ses feudataires vassaux. Ce tribun s'appuya sur les difficultés que le peuple éprouvait en face de ce nouvel outil de mesure du temps. Les foires de Sainte Catherine, très vivaces dans la plèbe, ne furent jamais, dans les esprits, celles de Quintidi de Frimaire, fête du cochon. Nos ancêtres continuaient d'aller à Saint Laurent et n'ont, probablement, que très rarement dit qu'ils allaient à Mont Laurent.

 

Pensons au grand mal que nous avons eu pour quitter le franc et passer à l'euro.

 

La République, hélas, trois fois hélas, a terriblement souffert du vent insupportable de la Terreur...

 

et pourtant que la République est belle... comment peut-on imaginer, en voyant reculer le jour, que l'automne à l'équinoxe vient d'arriver.

 

 

Le calendrier républicain commence le jour de l'équinoxe, date égalisatrice de la lumière du jour et de la pause nocturne.

 

Les noms des douze mois de l’année sont réinventés par le poète audois Philippe Fabre, dit Fabre d’Églantine, à partir de racines françaises, latines et grecques, augmentées d’une finale caractéristique de chaque saison : VendémiaireBrumaireFrimaire pour l’automne ; NivôsePluviôseVentôse pour l’hiver ; GerminalFloréal, Prairial pour le printemps ; MessidorThermidorFructidor pour l’été.

 

 

Je voudrais soutenir un voeu, certes fort pieux mais le plus fermement républicain, que les éditeurs de calendriers présentent sous la forme qui leur reste à définir, le calendrier du facteur, celui des pompiers ou tout autre, sous la double formule. La formule grégorienne, côté cour, et la forme républicaine, côté jardin seraient une forme de complémentarité.

 

Au fait, aujourd'hui 31 janvier 2022, nous sommes à la  Décade II, Duodi de Pluviôse de l'An 230 et nous devrions fêter les brocolis.

 

________________________

 

Demain : Le pont du Garrit : bientôt un coup de jeune, par Pierre Merlhiot.

Après-demain : Un accident de cheval, par Jacques Lannaud.


31/01/2022
1 Poster un commentaire

Un monologue saisissant.

 

 

 

 

Maxence Van der Meersch — Wikipédia

 

Maxence Van der Meersch.

Image Wikipédia

Maxence Vandermeersch, dit Maxence Van der Meersch, né à Roubaix, le 4 mai 1907 et mort au Touquet, le 14 janvier 1951, est un avocat et écrivain français, dont l'œuvre principale est L'Empreinte du dieu, prix Goncourt en 1936. Wikipédia

 

Van  der Meersch plaça son monologue interrogatif sur les hauteurs du Mont Revard dominant le Lac du Bourget. C'est probablement là que l'agnostique eut, avant de sabrer son doute, un sérieux questionnement sur l'existence d'un dieu, ou de Dieu. Il fit, là, un examen de l'hypothèse d'un dieu qui, à son avis, si elle était révélée, ne pouvait être qu'une intelligence souverainement indifférente, impitoyable et mauvaise. Maxence Van  der Meersch restera, sa vie durant, un écorché vif. S'il a rejoint la religion, après de multiples interrogations intimes, pour sa sépulture, au cimetière de Mouveaux, il fut inhumé civilement.

 

P-B F

 

 

Monologue de Jean Doutreval

s'adressant à Fabienne, sa fille.

 

Vue sur le Revard et Aix-les-Bains depuis la chapelle du Mont du Chat

 

Image Ville d'Aix-les-Bains, vue depuis le Mont du Chat.

 

  

Doutreval et Fabienne s'asseyaient dans l'herbe. Sous eux, à quatre mille pieds en bas, le lac n'était plus qu'une aigue-marine enchâssée dans la roche. De l'autre côté, le Revard, à pic sur le bariolage pimpant des maisons et des cottages, dressait sa muraille crevassée. Au loin, la Chambotte perdait sa cime parmi les écharpes de vapeurs ténues. Doutreval, une branche d'aubépine aux dents, aspirait le capiteux parfum de la petite fleur blanche sauvage, et écoutait autour de lui l'éternel, le minuscule et formidable concert de milliards d'insectes. Il pensait avec amertume à la dérision de ce pullulement de vies inutiles, fermentation née sous le soleil, et qui mourait avec l'automne pour renaître avec le printemps, tout aussi grouillante, absurde et vaine, étrangère au-delà de toute idée à l'aventure humaine qui se déroulait à côté d'elle. Et il avait beau sentir les ravages effroyables que ses paroles pouvaient exercer dans l'âme de sa fille, il ne pouvait s'empêcher d'ouvrir son cœur devant elle, de lui crier son horreur et son désespoir devant le spectacle de la vie telle qu'il le concevait. Il disait :

-          Hein, Fabienne ! Pense, l'homme disparaîtra du monde, la dernière conscience, le dernier témoin lucide s'éteindra,  sur la terre. Mais ces milliards de petites bêtes, au flanc de leur montagne, n'en continueront pas moins  leur musique, leurs accouplements, leur absurde aventure répétée sans progrès, sans changement et sans but, depuis les débuts de la  terre. As-tu déjà vu au musée d'Aix, l'empreinte de cette libellule de l'âge tertiaire, emprisonnée dans un morceau de roc ? Une libellule tout à fait pareille à celles  qui passent autour de nous à présent même, avec leurs ailes bleues. Pourquoi donc ont-elles aussi obstinément tenu à vivre, les libellules, depuis le commencement du monde, au milieu du massacre et de l'horreur perpétuels qu'est la vie ? Elles qui sont plus vieilles que l'homme, combien de millions de siècles  lui survivront-elles, avant l'extinction de toute vie sur la croûte terrestre ? La vie, jeu horrible, invention de cauchemar.

-          Et dans la splendeur de l'après-midi, toute bruissante, Doutreval évoquait pour Fabienne les carnages, les massacres, les égorgements, les tortures, tout l'épouvantable drame qui se cache au fond de l'herbe où, allongés, nous goûtons ce qu'on appelle la douceur de la nature. La mante religieuse qui dévore son mâle tandis qu'il la féconde, l'araignée qui capte la mouche, et le pompile qui poignarde l'araignée ; le cercéris qui d'un triple coup d'aiguillon, détruit scientifiquement les trois centres nerveux du bupreste et l'emporte, pour que plus tard sa  larve puisse consommer vivant tout frais,  le malheureux insecte paralysé, en choisissant les bouchées, en ménageant avec une science atroce les centres vitaux, en gardant la vie jusqu'à la dernière particule de chair chez sa victime. Le leucospis, l'anthrax, dont le ver s'applique tout simplement au flanc de la larve du chalicodome et la suce à travers la peau, aspire, pompe cette bouillie vivante qu'est la larve, et la dessèche savamment, elle aussi, pour la tuer, en la gardant fraîche, vivante et qui ne naîtra pas, l'inimaginable gaspillage de vie condamnée à mort avant d'avoir vécu. Une horreur emportait Doutreval, lui faisant oublier tous les principes de foi, menteurs et salutaires à ses yeux, qu'il avait voulu voir inculquer à Fabienne.

-          Un Dieu ! disait-il à Fabienne. Un Dieu ! Quel monstre serait-il donc s'il existait ! Quel tableau que sa création !  Un massacre général ! Les lois les plus féroces, les plus barbares, les plus horriblement inhumaines : lutte pour la vie, élimination des faibles, la vie se nourrissant de la mort, l'être mangeant l'être et mangé par l'être, la douleur, le sangle crime, tout au long du cycle infernal. Une sélection sans pitié, sans justice, les descendants expiant les erreurs des ancêtres, les mêmes châtiments frappant les mêmes fautes matérielles, quelles qu'aient été les intentions, les faibles éliminés par la souffrance, l'équilibre universel maintenu par la plus farouche inter-destruction des espèces… Si Dieu existe, il ne peut être qu'une intelligence sans cœur, une machine à calculer, un esprit mathématique, puissant et monstrueux, pour qui la douleur ne compte pas, et dont le plan gigantesque et inhumain n'avait pas été fait pour être contemplé et compris par un être doué d'une sensibilité. Le plan de Dieu, un plan sauvage et grandiose, ne devait pas avoir prévu l'éveil de la conscience humaine. L'homme, ce témoin, avec son cœur et ses rêves de justice, a dû être un accident dans cette évolution.

-          " Non, vois-tu, petite, je préfère encore le nier, Dieu, lui refuser l'existence. Plutôt qu'à une telle intelligence divine souverainement indifférente, impitoyable et mauvaise, il  vaut mieux croire au néant, au hasard, à une nature absurde et brute, énorme bête stupide qui porterait l'homme à son flanc comme une punaise et ne le sentirait même pas. Un monstre obtus, tâtonnant, sourd et aveugle, l'absurde depuis le plésiosaure jusqu'au microbe, massacrant, torturant, égorgeant, s'obstinant en efforts incohérents et sans but, mais avec, du moins, l'excuse de l'inconscience. Oui, mieux vaut encore ce néant. Tu ne trouves pas ?

Fabienne ne répondait pas. Les paroles de son père lui brûlaient l'âme comme un alcool amer et sauvage. Tout se fût éclairé sans doute si elle avait pu se dire : " Mais en face de tout cela, il y a ma révolte, à moi, la conscience que j'ai de cette injustice. Et c'est peut-être cela qui est Dieu. "  

 

Maxence Van der Meersch, "Corps et âmes" tome II, [1943] Page 39 à 42

 

 

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE

 

sépulture

 

La sépulture des Van der Meersch au cimetière de Mouvaux, dans la couronne lilloise.


30/01/2022
3 Poster un commentaire

" Au temps des hérétiques en Périgord".

 

Samedi 29 janvier, à 17h,

grande salle de la mairie de Belvès

 

Jean-François Gareyte sera le conférencier qui ouvrira les animations de l'A.B.C.

 

 

 

" AU TEMPS DES HERETIQUES EN PERIGORD "

 

L'écrivain Jean-François Gareyte nous dévoile son dernier livre « Le rêve  du sorcier » Avec Jean-François Gareyte, conférencier à l’agence culturelle départementale Dordogne / Périgord, découvrons une période mal connue de notre histoire.

 

Il est couramment admis que la terrible histoire de la Croisade contre les Albigeois fut d'une barbarie sans nom ; mais, probablement à cause de la place de son nom qui s'appuie sur Albi, on a, plutôt, tendance à croire qu'elle n'eut que peu, voire pas, d'incidence en Périgord.

 

On situe habituellement les hérétiques surnommés les " cathares ", dans le pays de Toulouse. Cependant, les chevaliers de la croisade contre les Albigeois affirmaient que le Périgord abritait "le siège de Satan", le long de la vallée de la Dordogne. Cette conférence présentera l'histoire de l'hérésie en Périgord, de ses origines jusqu'à l'installation de l'Inquisition à Périgueux.

 
Respectez les gestes barrières.

29/01/2022
1 Poster un commentaire

Deux rendez-vous historiques un 28 janvier.

 

 

 

28 janvier 1077 : L'empereur d'Allemagne à Canossa

 

 

Nous avons tous entendu l'expression "aller à Canossa" mais sans trop savoir, historiquement, ce qui a valu à ce village montagnard de Reggio d'Émilie en Émilie-Romagne, d'être connu pour son histoire médiévale. Son toponyme venant du château de Mathilde de Toscane 

 

Canossa est une commune italienne escarpée dans la province d'Émilie-Romagne. 

 

 

 

Otto von Bismarck (1815 - 1898) - Le « chancelier de fer » - Herodote.net

 

Otto von Bismarck,

dit le chancelier de fer

Image Herodote.net

Quand on va à Canossa, on se soumet aux injonctions de l'adversaire. C'est, semble-t-il au XIXème siècle, lorsque le chancelier allemand Bismarck, en conflit avec l'Église catholique, lança : "Nous n'irons pas à Canossa !" que l'expression prit toute sa résonance..

 

 

Le chancelier, brutal sans doute, ne passe pas pour avoir été particulièrement francophile, mais il fut très cultivé et d'une grande érudition, rappelait de la sorte une fameuse querelle entre le pape et l'empereur d'Allemagne qui se dénoua le 28 janvier 1077 par une humiliation feinte de ce dernier.

 

 

 

Château de Canossa.


28/01/2022
0 Poster un commentaire

De l’avenir de l’homme et de son dépassement

 

 

 

james

 

Illustration du télescope James Webb en orbite Crédits : ESA

 

Le décollage, il y a deux semaines environ, de l’engin spatial James Webb, depuis la base de lancement de Kourou en Guyane française, ne me paraît pas relever d’un événement devenu banal.

Il faut savoir que ce télescope spatial qui a atteint la somme astronomique de 11 milliards de dollars financés essentiellement par l’agence américaine de l’espace, la NASA, est l’aboutissement d’un travail de plusieurs années, mené à bien par des équipes d’ingénieurs des deux côtés de l’Atlantique.

Ce n’est donc pas sans une certaine appréhension que ces équipes réunies dans la salle de réunion de lancement et le public, venu assister à l’événement, ont assisté à l’envol imposant de la fusée Ariane 5 dans le déchaînement d’un vacarme assourdissant, d’éclairs, de souffles et d’épaisses vapeurs dégagées par les moteurs. Lancement ayant atteint son but avec une précision plus que parfaite.

Au grand soulagement de tous ces techniciens et ingénieurs car cet engin destiné à remplacer le télescope spatial Hubble surexploité mais dont les résultats ont permis des découvertes de galaxies lointaines jamais appréhendées jusqu’alors, ainsi que d’exoplanètes, est le résultat du travail de centaines d’ingénieurs, un outil d’un perfectionnement technique et d’une complexité jamais atteinte.

 Replié sous la coiffe de la fusée d’un volume équivalent à celui d’un autobus, son déploiement très risqué dans l’espace, alors qu’il n’a pas atteint son point géostationnaire, s’est parfaitement déroulé : à présent, il est haut comme une maison de deux étages, muni d’un écran solaire multicouches en forme de cerf-volant de la grandeur d’un terrain de tennis. Cette étape a été suivie d’un autre exploit, le déploiement de son gigantesque miroir primaire, auquel s’ajoutent ses pétales extérieurs qui ont pour mission de renvoyer la lumière vers les instruments optiques au cœur du télescope.

 

 

330px-The_James_Webb_Space_Telescope_in_the_Cleanroom_at_the_Launch_Site_(51604442070)

 

 

 

                                          télescope James Webb sur la base de lancement

 

C’est, alors, qu’il aura la capacité de recueillir des photons, c’est-à-dire les particules élémentaires qui composent la lumière, venus des confins de l’univers permettant, ainsi, de s’approcher au plus près du fameux big-bang. Des avancées exceptionnelles sur l’origine des étoiles, la composition des exoplanètes, l’évolution des galaxies et de nous envoyer des images d’une grande netteté, images recomposées et déchiffrées à partir de codages numériques.

Une fois les réglages terminés et grâce à la réussite précise du lancement ayant économisé une grande partie de son carburant, ses moteurs permettront au télescope de se placer autour d’un point d’équilibre gravitationnel, à 1 million et demi de km de la Terre. Reste que la température qui se situe, théoriquement, au niveau du zéro absolu soit -273,15° Celsius dans l’espace intersidéral, soit -459,67°F, doit être ramenée autour de -200°C sur les instruments d’optique, afin d’éviter qu’une condensation de la vapeur émise par les moteurs, ne vienne se déposer sur ces optiques lisses et limpides. Ainsi, vers la fin juin, commencera l’exploitation du télescope.

 

 

large_000_M76_LX_e5e7f5e6c4

 

 

 

Réussite technique et scientifique de grande ampleur, que rejoint cette autre tout aussi grandiose dont il m’a semblé intéressant de vous parler.

 

Le 7 janvier dernier, un homme de 57 ans a bénéficié aux Etats-Unis, de ce qu’on appelle une xénogreffe humanisée, c’est-à-dire la greffe d’un cœur venant d’un animal, un porc, une première. Les chances de survie de ce patient étaient très minces, en raison d’une insuffisance cardiaque au stade quasi terminal et d’une arythmie mortelle ; et, « vu le manque chronique de donneurs, priorité est donnée aux patients les plus compatibles et qui ont le plus de chances de s’en sortir. » déclare Bernard Vanhove, directeur de Xenothera, entreprise française développant des traitements médicaux issus de l’exploitation animale. Il y a en France, pénurie de greffons et des patients meurent trop souvent du fait d’une attente trop longue.

 En gros, l’opération est la suivante : on produit une cellule embryonnaire de porc génétiquement modifiée, 3 gènes porcins qui induisent le rejet rapide du greffon par le receveur, sont inactivés ; 6 gènes humains favorisant l’acceptation du greffon, sont insérés ; 1 gène responsable  de la croissance du cœur, est inactivé afin de limiter sa taille finale ; la cellule modifiée est implantée dans une truie porteuse qui donne naissance à une lignée de cochons dont on récupère le cœur, lequel peut être, dès lors, greffé sur un malade.

« En tout, ce ne sont que 10 gènes qui ont été modifiés sur les quelques 20000 gènes que compte un cochon. Ces modifications se font au stade embryonnaire et sont héréditaires…Depuis le développement de la technologie, ces modifications génétiques deviennent beaucoup plus simples à effectuer. La discipline a connu une très forte accélération. » déclare le professeur John de Vos du CHU de Montpellier.

« Nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle aventure. Les premières greffes humaines remontent aux années 1950 et ce n’est qu’à partir des années 1980, qu’a abouti une réelle amélioration des conditions de vie. » dit le directeur de l’institut de transplantation urologie-néphrologie du CHU de Nantes, Gilles Blancho.

 

 

don_organes

 

 

 

                                                                             Don d'organe

 

Des fermes consacrées à l’élevage des animaux à de telles fins, sont envisagées, de telles réussites techniques pourraient sauver des milliers de vies, chaque année.

Des progrès d’un tel niveau peuvent heurter les consciences de certains, peu familiers des évolutions scientifiques, ou peu au courant des capacités de la médecine à réparer des fonctions vitales défaillantes. Il existe un vieux fond de préjugés religieux qui réveille, toujours, des inquiétudes, des peurs devant la supplantation d’organes par des greffes humaines ou animales.

 Les biotechnologies font appel aux cellules-souches capables de réparer tissus et organes, l’intelligence artificielle offre des possibilités mémorielles infinies et des capacités de calcul qui sont autant de performances du cerveau humain ; les neurosciences pourraient avoir une influence sur le fonctionnement du cerveau lui-même.

Prométhée rêvait que l’homme devienne l’égal des dieux quant à Gilgamesh, de la civilisation sumérienne, il fixait comme objectif l’immortalité. Patrice Debré, dans son livre "Les révolutions de la biologie et la condition humaine", rappelle le rite de l’anthropophagie ayant pour but de se nourrir de celui que l’on a sacrifié pour en acquérir les qualités. Francis Bacon fixe à l’homme de : « prolonger la vie, guérir les maladies incurables, amoindrir la douleur, augmenter la force de l’activité, transformer la stature et développer le cérébral. »

On comprend, facilement, que l’humanité est en train de franchir des étapes extraordinaires dans les domaines des sciences et de la biotechnologie appliquée aux humains.

Des problèmes d’éthique se posent, particulièrement complexes, aux scientifiques comme aux médecins, quant aux limites que l’on doit se fixer ou ne pas franchir, ainsi que l’évaluation des réticences aux avancées de la science. Autrefois, on a intenté des procès retentissants à des savants prétendant que la terre tournait autour du soleil, à des astronomes partisans de la révolution copernicienne. Peut-on estimer que, de nos jours, ces appréhensions, ces résistances ont disparu ? On se doit d’avancer prudemment.

Restent des questions sur l’acharnement thérapeutique illustré, il y a peu, par la prolongation d’un patient hospitalisé en état végétatif, auquel la science elle-même préconisait la fin de la prise en charge, au grand dam de sa famille : cette question lancinante de l’euthanasie revient, de temps en temps, au-devant de la scène, les procédures ne satisfont guère la majorité des gens et, chaque fois, des polémiques prolongées se déclenchent.

 

On a mesuré jusqu’où l’on était allé en matière d’eugénisme, de génocide et d’expériences sur des prisonniers ou déportés …C’est la raison pour laquelle la science et les sciences humaines doivent se plier à une éthique qui recueille un consensus le plus large possible.

 Car, souvenons-nous, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

             

Jacques Lannaud

 


27/01/2022
3 Poster un commentaire