Mois de mai 2022
Un rendez-vous reporté
Le 4 juin, les amis des oiseaux comptaient, guidés par Michel Ribette, suivre une échappée nocturne de l'A.B.C., pour découvrir " LA CHOUETTE AUX YEUX D’OR ".
Ce rendez-vous n'est pas annulé mais reporté à l'année prochaine.
La chevêche d'Athéna, ou chouette chevêche, est une espèce d'oiseau de la famille des strigidés, de petite taille à l'aspect trapu. C'est le plus diurne des strigidés, malgré son nom latin. Dans l'Antiquité grecque, elle était l'attribut d'Athéna, déesse de la sagesse. Wikipédia
De belles gens. Suite n° 25. Saga de Françoise Maraval
DE BELLES GENS
Épisode n° 25
Résumé de l'épisode précédent
La fin de l’année 17
En Russie, le parti bolchévik s’organise sous l’impulsion de Lénine et de Trotski.
En France, la guerre piétine et des mutineries se développent contre l’autorité militaire.
Jeantou junior échappe à la surveillance de ses parents : son amour des copains et son intrépidité le conduisent à une succession de fractures de la jambe gauche. A 9 ans, il a perdu l’articulation du genou gauche et il boitera toute sa vie durant.
Arthur trahit l’amour d’Emma, un soir de moisson, pendant que Marcel et Alice vivent sur un nuage.
Emma se sent accablée de tous côtés et pourtant elle fait face. Elle fait face à la trahison d’Arthur, son mari, et rien ne sera comme avant ; elle fait face à l’état de santé préoccupant de Marcel, son frère, elle fait face à l’éloignement d’Henri, son autre frère, prisonnier en Allemagne, et lui remonte le moral grâce à ses lettres et ses colis ; elle va faire face désormais au handicap de son fils, elle fait face à la gestion des deux petites entreprises, celle de roulier et celle de la forge. Elle voudrait pouvoir se reposer, mais non ! Il faut avancer et régler les problèmes au fur et à mesure.
Pendant ce temps, nous sommes toujours en guerre. Emma a perdu le fil de l’histoire car, depuis quelques mois, elle ne lit plus les journaux et elle n’assiste plus aux repas dominicaux de la rue de la mairie. Jeantou junior vient de rentrer de l’hôpital de Bordeaux, en cette fin octobre 1917.
En France, les Alliés gagnent du terrain par petites avancées mais de façon constante dans les Flandres et à Verdun.
Emma n’a pas suivi les nouvelles venues de Russie : à Petrograd, des slogans pacifistes et antigouvernementaux se multiplient : « la paix, le pain et la terre », « tout le pouvoir aux Soviets ». Des unités de la garnison de cette ville ont pris la tête d’une insurrection . Le Gouvernement provisoire décide de prendre des mesures répressives contre les manifestants. Trotski est arrêté et Lénine s’enfuit en Finlande.
Peu de temps après, Trotski libéré est élu président du Soviet de Petrograd alors que de la Finlande, Lénine lance un appel aux Bolcheviks pour qu’ils s’emparent du pouvoir par la force. Il est de retour, le 16 octobre.
L’Autriche-Hongrie a amnistié 700 prisonniers tchèques et slovaques .
En France, l’impôt sur le revenu est instauré et les « vieilles taxes » : portes et fenêtres, personnelle, mobilière et patente sont supprimées.
Le 27 juillet, la France crée le statut de pupille de la nation : les enfants mineurs privés par la guerre de leur soutien naturel, deviennent les enfants adoptifs de la Patrie.
Pour les familles nombreuses, les allocations familiales entrent en vigueur à partir du 9 octobre.
Par contre, le 1er septembre, une carte de rationnement sur le charbon est mise en place.
Le 15 novembre, Georges Clemenceau est chargé de former le nouveau gouvernement.
Aux États-Unis d’Amérique, le Congrès américain a voté, le 6 avril 1917 « la reconnaissance d’état de guerre entre les États-Unis et l’Allemagne ». Le 2 avril, le président Woodrow Wilson avait précédemment déclaré : « l’Amérique doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître... »
Les U.S.A ,d’abord neutres, changent de position face aux menaces personnelles que l’empire allemand porte à leur encontre.
En effet, depuis la guerre sous-marine à outrance décrétée par l’Allemagne, les bateaux de commerce américains, bien que neutres, sont souvent coulés. Ils venaient près de nos côtes pour nous ravitailler et ravitailler aussi la Grande-Bretagne. En outre, un télégramme envoyé par le ministre des Affaires Étrangères allemand, Arthur Zimmermann, est intercepté. Celui-ci demandait à son ambassadeur à Mexico de négocier une alliance avec le Mexique contre les U.S.A.
Le 28 juin 1917, la 1ère division américaine débarque à Saint-Nazaire. Le 21 octobre, 59 divisions d’infanterie américaines sont sur le front : à leur tête, le général Pershing.
Le général Pershing débarque à Boulogne-sur-mer
Jeantou junior est donc de retour chez lui. Après avoir été durement sermonné, au départ de l’hôpital de Bordeaux, par le chirurgien et le chef de clinique, Jeantou a eu droit à une avalanche de reproches et de mises en garde de la part de son père : - Que va-t-on faire de toi ?
On tire un trait sur l’année scolaire 1917-1918. Pour autant, l’enfant n’est pas intellectuellement au repos.
Emma lui fait faire 3 dictées par semaine ; le couple Parat, instituteurs à Saint-Cyprien et amis de marraine Angélique, passent à tour de rôle prodiguer des conseils de grammaire. Des problèmes d’arithmétique conseillés par les maîtres d’école sont programmés, on révise les tables de multiplication connues et on en apprend de nouvelles. A la rentrée 1918, il aura de nouveaux copains mais rien ne sera pareil…
Quand Emma doit s’absenter, il y a toujours quelqu’un avec Jeantou : soit tonton Marcel quand il est là, soit marraine qui vient souvent aux nouvelles, soit la voisine Mathilde Souletis, heureuse de se faire « quatre sous ». Jeantou est sous haute surveillance et, cette fois, il a compris, mais hélas trop tard !
La belle Nini vient le voir le jeudi ; ils jouent aux jeux de société offerts par Angélique.
A la consolidation complète du genou, il aura des chaussures orthopédiques pour lui éviter de boiter, ce qui pourrait entraîner une déformation de la colonne vertébrale.
Dans le haut de la ville, les dames des familles Marchive et Lamaurelle attendent, tous les jours, le passage du facteur. Henri L est toujours dans le secteur de Verdun où les territoriaux, inlassablement, restaurent, chaque jour, les routes bombardées.
Achille débarqué à Salonique le 3 avril, fait partie de la 16ème division coloniale qui a pris position dans les pitons rocheux au ravin d’Orlé, entre les divisions italiennes et les divisions russes, divisions alliées. En mai 17, lors de l’attaque du « piton rouge » contre les Allemands et les Bulgares, les Français sont repoussés par les Allemands, après un combat corps-à-corps très meurtrier.
En été 17, le paludisme, fléau de la Macédoine, éprouve durement la 16ème division, malgré l ‘absorption quotidienne de quinine. Achille est évacué car malade du paludisme.
Le 20 septembre, il part pour la France : il a une permission de 30 jours.
Les enfants Lamaurelle, Henriette, Jeanne et Michel sont heureux de faire part de la naissance de leur petit frère Paul, Louis, le 16 septembre. Le bébé et la maman vont bien. On espère une nouvelle permission pour Henri L.
Début novembre 17, les journaux français connaissent un fort tirage : tous les yeux sont braqués sur la Russie.
Dans la nuit du 25 octobre 1917 (selon le calendrier Julien), ou du 7 novembre ( selon le calendrier grégorien), la 2ème phase de la Révolution russe est actée. Lénine et Trotski lancent leurs partisans dans un soulèvement armé, à Petrograd, contre le Gouvernement provisoire. Le lendemain, Trotski annonce officiellement la dissolution du Gouvernement provisoire.
Vladimir Ilitch Lénine, le Russe
Léon Trotski, l’Ukrainien
Lors de l’ouverture, le même jour, du Congrès pan-russe des soviets, des députés ouvriers et paysans qui comptent 649 députés dont 390 bolcheviks, leurs représentants approuvent l’insurrection. Le Congrès adopte des décrets transférant tous les pouvoirs aux soviets et adopte également un décret sur la terre, sur la paix, sur les nationalités et sur le contrôle ouvrier sur la production.
Au lendemain de la révolution d’octobre, la Russie devient le premier pays socialiste de l’Histoire- au sens marxiste du terme.
Le 20 novembre, la Rada, le parlement ukrainien, proclame la République démocratique ukrainienne.
La Russie signe l’armistice avec les Empires centraux, le 15 décembre 17. Des négociations s’engagent à Brest-Litovsk qui aboutiront à un traité en mars 1918.
Le 18 décembre, la Russie signe un armistice avec les Turcs.
Le 20 décembre, la Russie crée la Tchéka, la police secrète soviétique.
Le 27 décembre, à Kharkov, un comité central exécutif composé essentiellement de bolcheviks et reconnu par Petrograd, se proclame seul gouvernement légal de l’Ukraine. Les bolcheviks s’emparent d’Odessa , d’Ekaterinoslav et de plusieurs autres villes d’Ukraine.
Le 7 janvier 1918, les bolcheviks lancent une offensive contre Kiev.
Plus d’un siècle plus tard, l’Histoire se répétera...
Nous avons perdu un allié : la Russie. Heureusement, les Américains sont là !!!
Françoise Maraval
Jean-Pierre Curat est décédé.
SAINT CERNIN-de-l'HERM
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Jean-Pierre Curat est décédé, à Sarlat, ce vendredi 27 mai.
Il naquit à St Cernin le 7 avril 1946. Aux élections municipales de mars 1977, il mena une liste consensuelle, qui, implicitement, fut apparentable à la mouvance réformiste de la gauche. Ses élus défirent l'équipe sortante, tout aussi consensuelle, conduite par Armand Belledent, mais qui, tacitement, fut considérée libérale. J-Pierre Curat remporta l'écharpe au gland d'or. Il la conservera pendant 37 ans, soit jusqu'en 2014, sans avoir connu de franche adversité structurée.
Ses obsèques auront lieu ce mardi 31 mai à 10 h 30 à St Cernin-de-l'Herm. |
Un devoir de mémoire sobre mais bien rempli
VAL de NAUZE
&
VALLÉE de la DORDOGNE
En 2020 et 2021 la cérémonie anniversaire de la Fondation du Conseil national de la Résistance s'est limitée à un simple dépôt de gerbe.
Cette année l'assouplissement des mesures sanitaire a fait que l'A.N.A.C.R a voulu renouer avec le cérémonial du 27 mai au pied du Mémorial de la Résistance. Il est, depuis une dizaine d'années, la seule manifestation du devoir de mémoire de cette période dans le limbe de la Nauze et dans le creuset de la Vallée de la Dordogne inhérent à notre bassin de vie.
La renaissance de cette manifestation s'est parfaitement concrétisée au pied de Belvès où de nombreux élus ont répondu présents.
Le mémorial s'est enrichi d'une tablette situant les dates et les lieux historiques où 11 partisans ont donné leurs jeunes vies.
La prise de parole de Manon Desplain-Bossenmeyer avait pour but de situer la Résistance dans ses strates historiques. La diction plus que parfaite de la lectrice impressionna par sa tonalité juvénile. Christian Léothier, maire du Pays de Belvès, la relaya au micro. Chaque année l'ANACR choisit un nouveau maire pour que tous les villages qui ont contribué à cette épopée historique soient associés à cette transmission mémorielle. L'intervention de Christian fut très fouillée. Il mit en relief la féminité dans la Résistance en partant des figures nationales pour arriver dans nos villages où beaucoup de femmes ont pris part à cette épopée frondeuse. Jacqueline Dubois, députée de la Dordogne, s'est focalisée sur l'actualité et a noté que le cortège fut ouvert par une adolescente et un adolescent, l'un et l'autre tutoient les 18 ans ce qui est excellent pour l'avenir.
L'Ensemble vocal de Belvès, sous la houlette d'Andrée Westeel, son chef de chœur, fut comme d'habitude, émouvante avec "Le chant des partisans". Elle surprit agréablement en terminant "La Marseillaise" du sixième couplet "Amour sacré de la patrie".
P-B F
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Yannis et Maylis ont ouvert le cortège.
Photo © Alain Eymet
Le secrétaire de l'ANACR a souhaité que l'on recouvre la tablette du mémorial, en attendant que celle-ci soit accessible aux passants. C'est le drapeau européen qui fut choisi en hommage à tous les résistants de nationalités différentes.
Photo © Alain Eymet
Claude Hélion et Muriel Delmas lors du dévoilement de la plaquette
Photo © Alain Eymet
Manon, avec brio, fut l'ordonnatrice de cette cérémonie.
Photo © Alain Eymet
Mesdames, Messieurs,
Amis de la Résistance,
Aujourd'hui 27 mai, 79 ans après la fondation du C.N.R nous voici réunis au pied du Mémorial de la Résistance.
Pendant l'appel de nos valeureux partisans, après chaque nom, vous serez invités à dire "mort pour la liberté". Rappelons l'étymologie de résistance terminologie empruntée au latin resistentia, dérivant du verbe resistere, se tenir en faisant face, faire volte-face, résister à, tenir bon contre, tenir tête à, s'opposer à. La résistance est donc l'action de résister.
La résistance nous vient de loin dans l'histoire. C'est une forme de rébellion qui s'oppose à ceux qui veulent imposer une stupide et présumée supériorité de valeurs, de culture et de civilisation. La résistance est une action d'opposition, une attitude courageuse qui conteste la primauté de la force sur le droit. Les peuples oppressés d'Amérique, d'Afrique ou d'Asie ont résisté face aux envahisseurs occidentaux. Pensons aussi aux Magrébins qui, à Sétif, le 8 mai 1945 par une résistance honteusement écrasée par les armes ont résisté pour que leur pays devienne une nation légitime. Plus de dix ans après les Tchèques en 1956, ont résisté à l'envahisseur soviétique qui entendait faire fi de la souveraineté des Républiques satellites. Aujourd'hui les Ukrainiens par une ténacité et un courage hors du commun refusent l'ingérence de sordides hordes d'un dictateur étranger.
La résistance peut être interne au pays. Marie Durand, huguenote cévenole, plutôt qu'abjurer sa foi préféra une captivité de 38 ans, elle fut libérée le 14 avril 1768. Cette conduite sans faille lui fit graver "résistérer" dans la pierre de Tour de la Reine Constance à Aigues-Mortes.
N'oublions pas que tous les Allemands n'étaient pas nazis. Sous le nom la Rose blanche, deux étudiants munichois se constituèrent à partir du printemps 1942, en groupe de résistance contre le régime du führer. Ils s’appelaient Hans Scholl et Alexander Schmorell. Ils furent rejoints par Sophie Scholl, l'un des piliers du réseau. C'est leur histoire qu'il ne faut pas oublier.
Si tous les Allemands n'étaient pas nazis tous les Russes ne suivent pas leur ignoble et tyrannique "tsar". Alexeï Navalny et Marina Ovsiannikova, aujourd'hui, démontreraient, si besoin était, que la dictature est non seulement insupportable et inadmissible mais aussi qu'elle peut être mise en échec là où les forces vives la combattent avec dignité et fermeté.
Soyons encore et toujours des passeurs de mémoire de ces héros pour qui la liberté n'a pas de prix au point qu'ils ont offert leur vie pour elle.
Christian Léothier a voulu féminiser sa longue intervention.
Photo © Alain Eymet
Pour Jacqueline Dubois ce fut l'actualité qui prima avec un clin d'oeil à cette jeunesse qui a pris part à ce devoir de mémoire.
Photo © Alain Eymet
Muriel Delmas et Claude Hélion vont fleurir le mémorial...
Photo © Alain Eymet
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... ils sont suivis de Jacqueline Dubois et de Christian Léothier.
Photo © Alain Eymet
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La chorale impressionna l'assistance.
Photo © Alain Eymet
Les personnalités sont allées saluer les familles des partisans honorés.
Photo © Alain Eymet
Les élus après la cérémonie. Henri Bouchard, maire Castels ne s'était pas éclipsé mais était un peu plus loin. Daniel Déjean, maire de Castelnaud, pris par d'autres obligations, avait du partir.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Les remerciements de l'ANACR. vont à :
-toutes les personnes qui ont participé ce 27 mai au devoir de mémoire
Des remerciements plus particuliers à :
- aux élu(e)s qui ont honoré cette cérémonie.
- aux porte-drapeaux avec une mention spéciale pour les deux jeunes
- à Paul-Marie Chaumel, dépêché par l'exécutif municipal sioracois, pour sonoriser la manifestation
- aux jeunes gendarmes présents à ce rendez-vous
- aux sapeurs-pompiers, actifs, honoraires et jeunes qui ont ouvert le cortège..
- à la chorale qui s'est surpassée
- au personnel de la communauté de commune qui a soigné l'environnement du mémorial
- au secrétaire de l'ANACR qui a lancé les courriels
- à Manon la jeune lectrice qui prend son rôle à coeur
- à la commune de Pays de Belvès qui a offert le vin d'honneur et son micro raout.
- aux petites mains qui l'ont préparé.
- au personnel de Périgord Granit qui a mis avec soin la tablette en place
En espérant n'avoir oublié personne !
Bon anniversaire Madeleine
Photo © Pierre-Bernard Fabre |
Aujourd'hui, 27 mai 2022, Madeleine Andrieux-Destruel vient de dépasser de 2 ans, le cap du siècle.
C'est en effet le 27 mai 1920, qu'elle vit le jour dans l'humble demeure paysanne des Champs de la Renardie, à Monplaisant.
Son mari Jacques Destruel décéda à Périgueux, le 4 août 2006. La majeure partie de leur vie fut astérienne. Jacques, après quelques années de professorat, devint directeur du Collège d'enseignement général de Saint Astier.
Quand Madeleine noua son idylle avec Jacques, à l'époque instituteur communiste et lieutenant de la Résistance, elle fut naturellement acquise à l'idéal libertaire.
C'est certainement un hasard calendaire qui fit que le 27 mai 1943, dans la clandestinité, dans l'appartement cossu de René Corbin, au premier étage du 48 rue du Four à Paris, fut fondé le Comité national de la Résistance.
Hasard, certes, mais tout un symbole !
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