Terre de l'homme

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Concert à Sagelat le 29 juin

 

sagelat

 

 

 

 

Organisé par le comité des fêtes de Sagelat
Dimanche 29 juin -17 h
Eglise Saint Victor de SAGELAT

Rencontre avec Marie ….
Découverte des chants slavons…
L’Ensemble vocal féminin «VOCES ANIMAE»

Entrée : 12 euros

Partage avec les choristes autour d’un verre de l’amitié

 


13/06/2025
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Rendez-vous musical à Belvès avec l'association Arcade

Schubert

 


Tarif : libre
Renseignements : 06 71 08 74 57

 


13/06/2025
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CHARLES-MAURICE de TALLEYRAND-PÉRIGORD par Françoise Maraval

 

SOUS LA GRANDE RÉVOLUTION    (suite)

 

 

Après la mort de Mirabeau, Talleyrand écrira :

« La monarchie est certainement descendue avec lui dans la tombe ; il faut maintenant que je ne me fasse pas enterrer avec elle. » Comme l’écrit son ami Gouverneur Morris, un homme politique américain, il est plus que jamais assis « entre deux tabourets et n’aura jamais un siège bien sûr. » Il va suivre une ligne modérée. L’ancien évêque d’Autun se consacre à des tâches aussi peu compromettantes que possible ; il défend les travaux du physicien Charles dont le cabinet est au Louvre et prépare le Salon annuel des arts qui s’ouvre également au Louvre, le 8 septembre 1791.
A l’Assemblée, il se réfugie dans un rôle de « spécialiste ». En 1790, il avait  déjà été l’un des initiateurs de l’uniformisation des unités de compte, de poids et de mesure, prêchant l’abandon des anciennes mesures du roi, « source d’erreur » pour « un modèle invariable » pris dans la nature afin que toutes les nations puissent y recourir. Il a toujours ce souci de simplicité, de logique et de raison, hérité des Lumières. Le système décimal comme le mètre-étalon, adopté en France en 1799, lui devront beaucoup. 

 

 

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Le décilitre, le gramme, le mètre se préparent à remplacer les anciennes mesures royales.
S' il siège discrètement en août 1791, au conseil de révision de la Constitution, avec l’arrière-pensée d’en renforcer le caractère monarchique, il se fait surtout remarquer par un volumineux Rapport sur l’instruction publique qu’il lira et fera lire, trois jours durant  à  la tribune de l’Assemblée. 

L’éducation nationale devient la marotte de l’évêque. L’« immense machine » de Charles-Maurice vise à remplacer l’ancien système d’éducation en ruine, depuis deux ans. Son plan est à la fois précis et pratique, logique et structuré, révolutionnaire et visionnaire dans certains de ses aspects. 
Pour lui, l’école primaire doit être gratuite, les enfants sont libres de choisir leurs études dans les collèges ; les spectacles, les fêtes et les arts font partie intégrante de l’éducation, les maîtres sont élus, chaque chef-lieu de département devra avoir une bibliothèque publique.
Au sommet d’un édifice fortement hiérarchisé et contrôlé par un corps permanent d’inspecteurs, Charles-Maurice propose de créer à Paris, un Institut national divisé en plusieurs classes. Daunou en 1795 puis Bonaparte en 1803 concrétiseront l’idée.
L’instruction doit être progressive, des écoles de cantons aux écoles de départements, et complète : « Physique, intellectuelle et morale. » Elle a pour but de perfectionner « l’imagination, la mémoire et la raison ».

Les femmes ne sont pas bien traitées. « La maison paternelle vaut mieux à l’éducation des femmes. »

Les 216 pages de son Rapport font de son travail sur l’éducation, l’un des plus importants qu’il ait jamais entrepris. Mirabeau l’a sans doute inspiré. Mme de Staël y aurait mis la main, Cabanis, Dupont de Nemours, Lagrange, Lavoisier, Condorcet, Monge, Laplace, Vicq d’Azir ont été consultés. 

Malheureusement, Charles-Maurice arrive trop tard. L’Assemblée nationale constituante ferme ses portes, le 30 septembre 1791. Le 25, les 35 articles du décret d’application de son projet sont ajournés par les députés et renvoyés à la prochaine législature. Talleyrand en sera irrité. 
Dans l’immédiat, il doit se contenter d’un succès d’estime. André Chénier lui écrit son admiration. Les journaux, le journal de Paris, la Chronique de Paris, accueillent avec transport ce sublime projet. Le club des Jacobins qui n’aime pourtant pas l’auteur, vote le 30 septembre, un hommage à l’ouvrage. Charles-Maurice est suffisamment content pour se faire représenter par Mme Adélaïde Labille-Guiard dans un portrait au pastel « tenant à la main des papiers sur lesquels, il est écrit : Liberté des cultes, et éducation nationale. Charles-Maurice veut laisser à la postérité, l’image du libéral et du modéré, alors que se ferme une page de la Révolution avec la dissolution de l’Assemblée constituante.

La roue tourne. 
En quittant l’Assemblée, Talleyrand est inquiet. 
Les derniers mois de la Constituante sont marqués par la tentative de fuite du roi, le 21 juin 1791.
C’est une période de scission entre les patriotes :
ceux qui restent monarchistes (Lafayette) et ceux qui estiment que la France doit devenir une République, notamment Robespierre.

Maintenant, les voies de l’influence et du pouvoir sont de plus en plus étroites. Cependant, Charles-Maurice pense à mettre un de ses vieux amis aux affaires. Qui de Choiseul, de Lauzun  ou de Narbonne l’emportera. C’est Narbonne qui devient ministre, le premier, grâce à Mme de Staël. 

 

 

 

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Louis de Narbonne

 

Tout réussit à celui qui passe pour être le fils naturel de Louis XV. Il a été grâce à sa mère, Françoise de Chalus, le chevalier d’honneur et le protégé de Madame Adélaïde, la sœur aînée du Bien Aimé.

 

 

 

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 Françoise de Chalus, maîtresse de Louis XV et mère de Louis de Narbonne

 

Il a commandé deux des plus beaux régiments de l’armée, Angoumois puis Piémont, avant même que n’éclate la Révolution. Sans être beau, il plaît aux femmes. La vicomtesse de Laval a été sa maîtresse, avant d’être celle de Charles-Maurice. Elle finira par vivre avec lui après la Révolution. Pour l’heure, Mme de Staël l’aime passionnément. Elle a déjà un enfant de lui et en aura bientôt un second. Elle rêve de faire de ce brillant général, libéral et fidèle au roi, un ministre et un héros. À force d’intrigues, elle le fait nommer ministre de la Guerre.
Avec Charles-Maurice, elle a pour lui un plan : sauver le roi, en fortifiant l’armée saignée par l’émigration.

En effet, l’émigration est importante : il faut réconcilier le roi et la noblesse : opération difficile. 
Dans les premiers mois de 1792, presque toute la famille Talleyrand a quitté la France.
Sa mère s’est réfugiée à Tournai. Son oncle l’archevêque a obtenu, non sans mal, dès le mois de juillet 1791, ses passeports pour Spa, où il dit vouloir prendre les eaux qu’exige son état de santé. Il réside successivement à Aix-la-Chapelle, Weimar, et Brunswick. Il sera à Bruxelles en août 1792 où il célébrera la messe  de la Saint-Louis, cinq jours après la prise des Tuileries. 
Ses frères et cousins  de la branche aînée, Élie, prince de Chalais, et Adalbert de Périgord  ont suivi. Boson, son cadet, est à Coblence. Archambaud  sera le dernier à partir, peu après Charles-Maurice. Seul, le demi-frère aîné de son père, l’autre pied-bot de la famille, le comte de Périgord, refusera de quitter Paris, estimant sa place auprès du roi.

En janvier 1792, les velléités guerrières de Narbonne contre l’empereur d’Allemagne, Léopold II, donnent à Talleyrand l’occasion de tenter, pour la première fois, sur le terrain, son rêve de toujours : un rapprochement avec l’Angleterre et la mise en œuvre d’une solide alliance politique et commerciale entre les deux royaumes. Il quitte Paris le 15 janvier 1792, muni d’une lettre de recommandation du  ministre des Affaires étrangères, Valdec de Lessart, pour Grenville, son homologue à Londres. Lauzun, qui porte le titre de duc de Biron, depuis la mort de son père, l’accompagne. Sa connaissance des milieux d’opposition à Londres lui sera utile. Biron qui vient d’être nommé lieutenant général, est chargé par Narbonne d’un achat de chevaux pour la remonte de l’armée. 
La France propose de céder Tobago ; mais, aussi, elle propose d’accorder aux Anglais, des « avantages considérables dans l’île Bourbon (aujourd’hui île de la Réunion). En échange, un prêt de 50 millions de livres entre l’Angleterre et la France, suivi d’un autre en Hollande, gagé sur la Caisse d’escomptes et sur celle de la Compagnie des Indes, mettrait un terme au déséquilibre des changes entre les deux pays, qui ne fait que s’accentuer depuis le début de la Révolution, gênant les industriels anglais et favorisant la contrebande. 

En outre, l’Angleterre et la France renonceraient d’un commun accord et par traité , pour la première à son alliance avec l’empereur, pour la seconde au vieux « pacte de famille » qui la lie à l’Espagne.

Le jour de son retour à Paris, le 10 mars 1792, Valdec de Lessart est mis en accusation à l’Assemblée, sur la pression des Girondins. Tout le ministère tombe, y compris Narbonne. L’accession aux Affaires étrangères de Dumouriez marque les débuts d’une nouvelle diplomatie en rupture avec celle de la cour. Dumouriez cherche l’alliance de l’Angleterre pour pouvoir porter ses coups contre l’empereur.
Charles-Maurice retourne à Londres, le 28 avril 1792. La cour de Saint-James, déjà très froide à son égard lors de sa première présentation en janvier, lui est hostile.
La dégradation de la situation, la chute du ministère girondin, le 13 juin, la journée du 20 juin et les violences exercées contre le roi aux Tuileries freinent toute la partie financière, coloniale et commerciale des discussions avec les ministres anglais.

Le remplacement de Dumouriez au ministère des Affaires étrangères ramène Charles-Maurice à Paris, dans les premiers jours de juillet 1792.
Au final, ses deux missions sont peu fructueuses.

Revenu à Paris, le 8 juillet , Charles-Maurice prend la mesure de la gravité de la situation. 
Depuis le 20 juin, le conseil et le directoire du département de la Seine sont en conflit ouvert avec la maire de Paris, Pétion, qui a couvert les émeutes. Les députés de la Législative demandent la suspension de Louis XVI.
Le roi de France, devenu roi des Français depuis la Constitution de 1791, perd ses pouvoirs lors de la journée du 10 août 1792, quand les patriotes fédérés, provenant de toutes les régions de France, donnèrent l’assaut sur le château des Tuileries, résidence royale depuis le retour du roi à la fin de l’année 1789.

Plus que le 14 juillet 1789, le 10 août 1792 est une date fondamentale dans l’histoire de France car elle marque véritablement la fin de la monarchie, confirmée légalement par  le 21 septembre 1792, date de l’avènement de la première République française. 

Trois jours plus tard, le roi déchu est emprisonné  avec sa famille dans la prison du Temple à Paris.

Alors que ses amis sont arrêtés comme Louis de Narbonne  et Liancourt, ou massacrés comme le duc de La Rochefoucauld, l’ex-évêque d’Autun multiplie les certificats de bonne conduite auprès des autorités qui comptent  et qui ont puissance de vie ou de mort.
Le 28 août, la commune de Paris lui délivre un sauf-conduit, signé de six administrateurs.
« Nous, administrateurs et commissaires de la commune de Paris, certifions qu’il n’y a eu en notre comité de surveillance, aucune déposition contre M. Talleyrand, ci-devant évêque d’Autun, ex-député de l’Assemblée constituante. Délivré par nous, administrateurs, pour servir et valoir ce que raison. »  

Charles-Maurice a peur… Il envoie au Conseil exécutif provisoire une note dans laquelle il plaide sa cause et manifeste le désir de servir « utilement, La République française à Londres.
Le 7 septembre , il quitte Paris avec son précieux « laissez-passer » en poche, signé par Danton.

 

 

Françoise Maraval


05/06/2025
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Le sentier de la Résistance inauguré

 

 

VEYRINES-de-DOMME

 

Inauguration du sentier de la Résistance

 

 

CLIQUEZ SUR LES IMAGES

 

 

Ce mardi 3 juin, Pascal Delpech, maire de Veyrines, a accueilli, dans le chemin qui relie le mémorial de la Raze au Canadier, diverses personnalités de la vie citoyenne. On reconnaissait là, Germinal Peiro, président du conseil départemental, Jean-Pierre Cassagnole, maire de Domme et président de la communauté de communes, Pascal Dussol, maire de Daglan, Daniel Boissy, maire-adjoint de Cladech, Jacques Ranoux, conseiller départemental de Saint Astier, Olivier Boudy, principal du collège de Belvès, Marie-Claire  Dardevet et Véronique Malaurie, professeures d'histoire, assistées de leur collègue, professeure de SVT, une bonne soixantaine d'élèves de 3ème de Belvès et diverses personnes attachées au devoir de mémoire dont Anne Finkler, fille de notre regretté Ralph.

Pascal Delpech

 

Pascal Delpech et son équipe municipale ont tenu à ce que cette sente, pour son inauguration, soit parfaitement nettoyée et superbement accessible.

 

Dans le bois du Canadier

 

À l'extrême droite de l'image, on reconnaît Jacques Ranoux et, de profil, Olivier Boudy.

 

Après les premiers contacts, Pascal salua les personnes présentes et revint sur ce devoir de mémoire. Il s'effaça pour donner la parole à Jean-Paul Bedoin, Président délégué de l'ANACR Dordogne, à Marie-Claire Dardevet et aussi à Gabrielle et Ranya, collégiennes du collège belvésois Pierre Fanlac. Germinal Peiro, à son tour, revint sur le thème historique du Canadier qu'il connaît parfaitement.  Il faut dire que le sentier est ponctué de rappels  des épisodes dramatiques de ce lieu mémoriel, par ailleurs des images ont été projetées sur un écran dans  cette escale forestière.

 

 

La délégation bugoise

 

On pouvait remarquer la présence de la délégation buguoise : de gauche à droite, Marie-Claude Ruaud, Jean-Marc Maury et Georges Labrousse.

 

 

M-Claire Dardevet et ses lectrices

 

Gabrielle, Rayna, collégiennes de Pierre Fanlac, ont lu un texte empreint de poésie. À droite de l'image, Marie-Claire Dardevet, leur professeur d'histoire, qui, depuis des années, travaille et a travaillé sur Le Canadier.

 

 

Au centre Anne Finkler

 

Germinal Peiro fut touché de rencontrer, là, lors de cette échappée mémorielle, Anne Finkler, la fille du regretté Ralph Finkler, unique survivant de cet affrontement du 16 mars 1944. Il s'était réfugié dans une soue veyrinoise en attendant le départ des barbares pétainistes.

 

N'oublions pas que la soldatesque du 3ème Reich demeure comptable de bien des atrocités. Celles-ci sont innombrables : Tulle, Oradour, Izieu, etc ; mais, la honteuse et lâche opération du Canadier avait pour auteurs de sinistres Français. Plus encore que leurs mentors germaniques, ils recherchaient dans un sadisme sans nom, comment déshonorer leur propre pays.

Cerise sur le gâteau, l'odieux capitaine Jean, dans la foulée  de la félonie, fut promu colonel.

 

Ensuite, ce fut la progression pédestre vers les ruines de la ferme du Canadier... aujourd'hui miraculeusement épargnée d'une destruction totale.

 

 

Anne Finkler

 

Véronique Malaurie, au milieu de l'image, depuis quelques mois, s'est largement impliquée dans cette mission éducative du devoir de mémoire. Le 8 mai dernier, elle fut, avec Marie-Claire Dardevet, passeuse de mémoire, pour le Collège Pierre Fanlac.

 

 

Devant les ruines du Canadier

 

Au pied des vestiges de la ferme du Canadier

 

 

Pascal Delpech a, ensuite, invité ses hôtes à un sympathique pot de l'amitié à la salle des fêtes.

 

On remarque, au centre de l'image, portant fièrement son béret de bûcheron du Villefranchois, notre ami Jean-Claude Sierra. Il est, à Veyrines, le porte-drapeau de la légitime République d'Espagne, République que les partisans abattus à Veyrines, plus celui qui fut exécuté à Limoges après les tortures sadiques de la Geheime Staatspolizei -dite Gestapo-, ont courageusement soutenue. Les valeureux partisans, venus "tras el Pirineo", apportaient leur ardeur républicaine et progressiste sur des chantiers forestiers ou miniers. Ils avaient dans leur parcours, soutenu fièrement la Seconde République d'Espagne. Les hordes cléricalo-fascistes des monarchistes, chantres de l'ignominie, ont assassiné, en 1939, cette éphémère démocratie.

 

Pascal Delpech, es qualité de premier magistrat veyrinois, depuis l'an dernier, est comptable de la garde de l'emblème républicain d'Espagne, étendard qui a été offert à Veyrines par José Santos-Dusser, auteur et éditeur dont l'enfance et la jeunesse étaient daglanaises.

 

 

P.F

 

Photos © "Terre de l'homme"


04/06/2025
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La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne.

 

Domme, joyau médiéval du Périgord, a fortement marqué A. Dubet, R. Cassagnac et  Pierre Flottes.

 

 

A. Dubet, inspecteur de l'enseignement primaire des années 30 et R. Cassagnac, un instituteur de la même époque, ont été fascinés par l'éperon de Domme. Ils ont dans leur ouvrage "Géographie du Périgord", 1938, rédigé un beau texte sur cette cité médiévale. Leur ouvrage a eu l'honneur d'être préfacé par Pierre Flottes, a priori, inspecteur d'académie, Correspondant de l'Institut, professeur honoraire de l'Université de Bordeaux.

 

Malgré de longues recherches, je n'ai pu trouver les prénoms de Dubet et de Cassagnac. Les élèves de ce dernier ont eu bien de la chance d'avoir pour enseignant, un pédagogue, hussard noir de la République, aussi convaincu de sa mission éducative.

L'ouvrage qu'ils ont fait éditer en 1938, Lafaysse, Édition sarladaise, ou à Toulouse, à l'Imprimerie régionale, pour Domme, comporte une lecture dithyrambique, voir ci-dessous, qui, en 1955/56, un peu avant l'examen d'entrée en sixième, me fascina.

 

Domme, comme Monpazier ou Vergt, pour bon nombre de mes condisciples, tout comme pour moi, étaient des localités dont on entendait parler, certes, mais où l'on n'avait jamais mis les pieds.  

 

En 1938, il restait encore beaucoup de villages et une kyrielle de hameaux qui n'étaient accessibles que par de vénérables chemins vicinaux, appelés alors routes blanches. On attendait le miracle des routes bitumées. Dubet et Cassagnac ont trouvé que la route malheureusement noire altérait le spectacle bucolique. " La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne...". Les auteurs parlaient de la RN 703, axe majeur de l'arrondissement qui, cependant, évitait Sarlat. La 703 ne fut nationale que de 1930 à 1973 ; depuis, elle est déclassée en R.D.

 

 

Domme 0

 

 

 

https://www.journee-mondiale.com/domme-village-medieval-dordogne-perigord-noir-panorama-2996.htm

 

 

LECTURE

 

La Vallée de la Dordogne à Domme.

 

Il n'est peut-être pas d'excursion capable de laisser un merveilleux souvenir qu'une promenade à Domme, par un beau jour de septembre. Après avoir franchi les remparts féodaux et monté les rues de la vieille ville, on se trouve sur une petite terrasse d'où l'on voit se creuser devant, un gouffre d'air bleu ; et l'homme, même habitué aux prestiges de la nature, sent alors son cœur se gonfler d'enthousiasme.

 

Lentement, comme à l'approche des merveilles entrevues, il avance au bord du rocher. Quelle surprise ! Quel ravissement ! Le regard avide court d'une beauté à l'autre et deux  choses, seulement,  émergent dans cette ivresse admirative : la vallée ouverte en parfait hémicycle au pied de la falaise et le merveilleux foisonnement de la verdure.

 

Après cet instant d'éblouissement, l'esprit s'apaise et contemple plus à l'aise le grandiose paysage. La vallée toute baignée de douce lumière automnale retentit de rythmes rustiques. La Dordogne arrive de l'est en se coulant entre les rochers de Montfort et de Caudon puis décrit un gracieux méandre et, enfin, s'enfuit à l'ouest entre les falaises de Saint Julien et Laroque qui, par un singulier effet de perspective, semblent se rejoindre pour fermer complètement la vallée. La rivière, large comme un fleuve, mais amaigrie par la sècheresse persistante, offre de véritables plages, et à travers l'eau merveilleusement claire, on distingue des lits de sable doré. Bientôt, elle se gonflera aux pluies d'automne et, alors, elle franchira sans doute les barrières flexibles des peupliers que les paysans ont élevées contre ses impétueux débordements. Tout le long de ses rives, se développe une frange de grasses prairies ponctuées, aujourd'hui, de meules  innombrables. Plus loin, c'étaient mille petits champs admirablement cultivés comme des jardins ; chaumes retournés, plantations symétriques de tabac, de maïs, de vignes et, dispersé au hasard, le peuple des noyers centenaires. La grande route malheureusement noire suit docilement la Dordogne et un réseau de petits chemins conduit aux  villages.  Avec leurs jardinets, leurs immenses séchoirs à tabac, leurs toits roses, les fermes ont un air d'aisance  et de coquetterie. Dans des parcs ombreux, de riches maisons bourgeoises s'épanouissent et règnent souvent sur des métairies d'alentour. Sur les falaises et sur les côtes recouvertes d'une étrange végétation de chênes-verts et d'acacias, se dressent d'orgueilleuses demeures aristocratiques, châteaux forts, manoirs, gentilhommières. Au loin, au fond clair de l'extrême horizon, on distingue les collines boisées du Périgord Noir.

 

Sur tout ce paysage riant et féodal, l'automne approchant  qui, déjà, meurtrit les feuillages, répand un souffle de mélancolie fiévreuse qui pénètre dans notre âme, délicieusement.

 

 

A.D   - R.C

 

 

 

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Et si l'on osait revenir aux routes blanches !

 

 

 

Bitume en blanc

 

Nos J.T., inlassablement, reviennent sur la montée des océans et le réchauffement de la planète. Ce constat a déclenché bien des initiatives positives. Aujourd'hui, on revitalise les espaces urbains, on se découvre de la sympathie pour les fleurs des champs. On s'est mis, un peu tard, certes, à penser que l'agriculture intensive a dévasté les haies, comblé les fossés, etc. Elle est à revoir, si l'on veut sauver la planète. 

 

Une originale initiative, au Pays de l'oncle Sam, s'est attaquée à reconsidérer le bitume en lui donnant un peu de blancheur, ce qui a pour but de faire baisser  la température urbaine et de réduire les coûts de maintenance des infrastructures.

 

https://www.linfodurable.fr/sante/etats-unis-los-angeles-le-bitume-repeint-en-blanc-pour-reduire-les-temperatures-3484

 

 

 

Si,  par miracle, notre R.D. 703, ex RN 703, redevenait blanche, le coup d'oeil de la Barre de Domme serait naturellement différent.

 

 

P.F

 


02/06/2025
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