Terre de l'homme

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Mois de mai 2024


Et si les maires ne présidaient pas les bureaux de vote, ce 9 juin

 

De nombreux maires des sillons de Lémance et de la Nauze, accompagnés par d'autres des bassins de vie de la Dordogne et du Lot, le 17 avril, ont émis des signaux d'inquiétude au regard des menaces d'abandon de leur ligne TER. C'était à Saint Front-sur-Lémance où ils étaient accueillis par Marie Costes, la maire de ce village. J-Louis Costes, le maire de Fumel, seul maire urbain présent à cette manifestation, susurra de se servir du vecteur des élections européennes pour interpeller les décideurs régionaux. 

 

 

Maires ruraux

 

De gauche à droite : Thierry Auroy-Peytout, maire de Lamonzie-Saint-Martin, Jean-Jacques Brouillet, maire de Monsempron-Libos, Alain Castang, maire de Rouffignac-de-Sigoulès, président des maires ruraux de Dordogne et  Gilbert Guerin, maire de Sausse, président des maires ruraux du Lot & Garonne. De profil, Marie Costes, maire de Saint Front et, en arrière-plan, Christian Léothier, maire de Belvès.

 

 

Menace... le mot est excessif, d'autant plus que tous les élus aiment leur mission. Non, tous ces élus ne voudraient pas perturber le civisme républicain. Ils ont tout simplement demandé que l'inquiétude qui est la leur -et celle de leurs mandants- soi(en)t prise(s) au sérieux avant d'ouvrir les bureaux de vote.

 

Il attendent une  prise en compte de leur requête... d'ici 8 jours.

 

Pierre Fabre


31/05/2024
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A-t-il été oublié ? par Françoise Maraval

 

 

Comme de nombreuses personnes, je regarde l’émission: « Affaire conclue » sur France 2 au milieu de l’après-midi.

 

Un jour de la semaine passée, Guy, le vendeur, a présenté à la vente, un poudrier signé Laure Vautrin, sur lequel est gravé un poème illustre à son époque, dont l’auteur est, pour moi, inconnu. Cette découverte m’intrigue !

 

Félix Arvers en est l’auteur.

 

Le commissaire-priseur présente succinctement le personnage mort en 1850. J’aime tout particulièrement les auteurs-poètes du XIXe siècle ; je n’ai jamais entendu parler de ce poète. Je vais donc chercher.

 

C’est un auteur, poète et dramaturge très prisé à son époque surtout par la petite bourgeoisie.

 

 

 

 

 

Félix Arvers

 

Il a fait jouer une douzaine de ses comédies « légères », mais il est devenu célèbre grâce à un sonnet :

le sonnet d’Arvers

 

« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :

Un amour éternel en un moment conçu.

Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,

Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.

 

Hélas ! J’aurai passé près d’elle inaperçu,

Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,

Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,

N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.

 

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,

Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre

ce murmure d’amour élevé sur ses pas ;

 

A l’austère devoir pieusement fidèle,

Elle dira, lisant ses vers tout remplis d’elle :

Quelle est donc cette femme, et ne comprendra pas.»

 

Oui, qui est donc cette femme ?

La recherche de l’identité de la destinataire de ce poème a donné lieu à de nombreuses suppositions…

Félix Arvers fréquentait « le Cénacle de l’Arsenal » ainsi nommé par Victor Hugo, lui-même, comme au temps de Jésus quand il réunissait ses douze apôtres.

 

C’était la rencontre du monde littéraire où les écrivains et poètes débutants pouvaient y côtoyer les plus confirmés, tels que Lamartine, Victor Hugo, Sainte-Beuve… L’auteur y retrouvait notamment Alfred Tattet et surtout Alfred de Musset dont il a été très proche.

Les soirées de l’Arsenal étaient organisées par Charles Nodier et c’est sur le cahier de sa fille Marie, devenue madame Mennessier, que Félix Arvers écrivit les quatorze vers qui devaient assurer sa gloire.

 

 

 

Marie Nodier fit partie des suppositions. On fouillait dans la vie de l’auteur. D’autres furent soupçonnées et, ainsi, on osa penser à madame Victor Hugo, Adèle, à cause des deux rimes du dernier tercet : « fidèle » et « d’elle » qui semblaient faire écho au prénom Adèle.

D’autres, cependant, pensaient qu’il s’agissait d’une allégorie pure et simple.

 

Le succès de ce sonnet fut, bien sûr, de se voir pasticher au-delà du possible.

 

J’ai choisi pour vous le pastiche qu’aurait pu écrire une femme un peu dévergondée, peut-être demi-mondaine, en réponse au sonnet d’Arvers :

 

« Montre enfin au grand jour, loin d’en faire mystère,

Ce désir d’être aimé par tout homme conçu !

Mal d’amour, mon chéri, ne devrait pas se taire :

Pouvais-je le guérir avant de l’avoir su ?

 

Jamais un beau garçon ne passe inaperçu…

Tu n’es pas né pour vivre et languir solitaire.

Viens trouver dans mes bras le bonheur sur la terre,

Et ne t’en prends qu’à toi si tu n’as rien reçu.

 

Tu verras que je suis bien faite, ardente et tendre,

Ni prude, ni bégueule et prête à tout entendre,

Sachant par le menu ce que c’est qu’un faux pas.

 

Elle ne jure point de rester fidèle,

Cette folle amoureuse ! Un jour, tu diras d’elle :

« je connais cette femme » et n’insistera pas.

 

Félix Arvers est décédé en 1850, d’une maladie de la moelle épinière.

 

Il a publié un recueil de poèmes intitulé :

« Mes heures perdues » dans lequel on trouve le fameux sonnet d’Arvers.

 

Ce sonnet a été mis en musique par Charles-Marie Widor, Martial Caillebotte, Émile Pessart, Joseph Darcier, Georges Bizet en 1868 (You Tube), Jean-Baptiste Faure en 1878, et Serge Gainsbourg au début des années 1960.

 

 

Françoise Maraval

 


30/05/2024
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Gustave Magimel et Louis Hoorens honorés dans leur village d'enfance

 

 

La Braude, Lavergne et La Tute

 

 

Le devoir de mémoire, ce lundi 27 mai, a été un double moment de recueillement. À 11 heures, devant les familles d'Évariste-Gustave Magimel et de Camille-Louis Hoorens, la plaque, fraîchement scellée dans le Monument aux morts, honorant leur mémoire, a été dévoilée par Siobahn, descendante de la quatrième génération de Gustave. Ce moment  fut, faut-il le dire, très émouvant pour les deux familles, il fut largement partagé par l'assistance.

 

Famille Magimel

 

La famille de Gustave Magimel. Jeanine Magimel-Weill, au premier plan, troisième en partant de la droite, et son arrière-petite-fille, toujours au premier plan en partant de la gauche.

Photo © Lydie Garrigue

 

 

Gustave, Évariste Magimel, cadet né du foyer Magimel de La Braude, naquit le 1er février 1909, dans la liesse du foyer Élia et Jean, dit Louis. Les Magimel avaient fondé leur maisonnée sur cette crête nauzéro-valechoise, le 2 mai 1905. Gustave devint le probable successeur de son père dans cette ferme bien assise qui signait le décor de La Braude. Gustave noua une idylle, au début des années 30, avec Denise Bergue, la belle meunière de La Tute. La minoterie Bergue, à la jonction de Monplaisant, de Sagelat et de Siorac, se prêtait à la création d'une scierie qui, sous la houlette d'une très jeune maîtresse des lieux et chef d'entreprise, avait besoin de bras virils pour avancer. Louis Bergue, meunier et sabotier, fut maire de Monplaisant après la Guerre de 14. Il décéda avant la fin de sa seconde mandature, en 1930. Il  revint à Denise très tôt de prendre en main la succession de Louis Bergue.

Une terrible page de l'histoire allait mettre le feu sur les deux berges du Rhin et cet incendie se propagea au monde. Gustave, le cœur brisé, vit cette tragédie l'interpeller, il émit des signaux prémonitoires  de ne pouvoir revenir de cette guerre. Il fut affecté au 250ème Régiment d'Infanterie, unité de réserve bergeracoise, et entra en captivité au stalag d'Hohenstein où il décéda le 7 février 1943.

Son père, bien entendu, a souffert de la captivité de son fils mais, en décédant le 25 novembre 1942, n'en connut pas l'issue. Élia, sa mère, ne se remit jamais de ce deuil terrible et survécut, dans un volontaire isolement sociétal, à ce moment douloureux jusqu'au 28 juillet 1967.

 

 

Famille Hoorens

 

Second, en partant de la gauche, Jean-Louis Hoorens, fils de Pierre Hoorens, puis Régine, sa soeur. Les enfants de Jean-Louis sont  à droite de l'image.

Photo ©  prise par la famille

 

Camille, Louis Hoorens naquit à Saint Cyprien le 15 février 1922. Ce sont les vicissitudes de l'histoire qui  ont fait rencontrer, au début du siècle précédent, Marie Chanvrit, une Vendéenne, native dans le Haut Poitou, à Saint André le 30-11-1894, et Auguste Hoorens, un Flamand, ancien combattant de l'héroïque armée Belge, qui fit face aux assauts prussiens de Guillaume II. Marie, après une escale à Journiac, vint à Sagelat où les Chanvrit avaient pris place sur la colline de Lavergne. Marie et Auguste, d'ardents travailleurs, ont  acquis, grâce à un labeur sans répit, un petit patrimoine qu'ils embellissaient et étayaient quand, dans les années d'occupation, la sinistre police de l'occupant, dans des conditions obscures, leur enleva Louis, leur plus jeune fils. Celui-ci, après de brillantes études secondaires à l'École primaire supérieure de Belvès, qui souffrait d'un handicap, obtint un emploi réservé à l'Éducation nationale, pour les derniers mois de sa courte existence. Il était employé au Lycée d'Arcachon et, naturellement, venait, pour le plus grand plaisir de ses parents, de Marie-Jeanne, sa sœur, de Pierre et de Lucien, ses frères, chez lui, à Lavergne quand il fut happé par la police du Reich. Il ne revint jamais du stalag de Breslau où il décéda le 15 mars 1944.

C'est dans une dignité hors du commun que Marie et Auguste ont vécu ce drame. Jamais, ils n'en parlaient. Marie, qui était si vive et accueillante, perdit définitivement son sourire et s'éteignit le 25 août 1959 sans jamais avoir su mettre un bémol à son deuil. Auguste, bourreau de travail, lui,  chercha, sa vie durant, un apaisement à son immense chagrin. Il s'effaça, 24 ans après son fils, le 16 décembre 1968.

 

Gustave et Louis avaient 13 ans de différence d'âge mais, naturellement, se connaissaient. Ils étaient d'une petite commune rurale où la civilité était une constante. Tous les deux avaient pris, avec quelques années d'écart, le chemin de la même école.

 

Plaque

 

 

Une vibrante et toujours émouvante sonnerie "Aux morts" les a réunis lors du dévoilement de leur plaque commémorative, ce 27 mai 2024, à 11 heures, dans ce sillon nauzérois qu'ils ont tant aimé.

 

Gustave et Louis ont perdu leur jeune vie dans ce couloir que les géographes et historiens, après les accords de Potsdam, ont intitulé la ligne Oder-Nice.   

Du 17 juillet au 1er août 1945, à Potsdam, la Grande-Bretagne et les États-Unis acceptèrent que l'ensemble des territoires à l'est de l'Oder et de la Neisse occidentale soit administré, provisoirement, par la Pologne, à laquelle ils avaient été remis en fait par l'Armée rouge, la frontière ne devant être fixée qu'au moment du futur traité de paix.  Source Universalis.

 

https://www.universalis.fr/encyclopedie/accords-de-potsdam/

 

 

Pierre Fabre


28/05/2024
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Écolôme festival

 

BORREZE

 

 

Sans titre 2

 

 

 

Le  FESTIVAL ÉCOLÔME des 31 MAI-01 JUIN à BORREZE

 

 

Mesdames, Messieurs, 

 

L'association Sarladaise ECOLÒME a le plaisir de vous annoncer qu'elle organise, les vendredi 31 mai et samedi 1er juin, son tout premier évènement sur la commune de Borrèze, l'ECOLÒME FESTIVAL. Un grand festival de l'écologie, du climat et de la biodiversité. 

L'association ECOLOME est un groupe de bénévoles qui ont  pour but de faire tout leur possible pour protéger la nature et garder cette planète habitable et vivable pour la et les générations à venir. Comment ? en essayant de faire passer le message que la situation est grave mais surtout pas désespérée. En réunissant sur deux jours, scientifiques, associations, professionnels pour débattre des problèmes , et surtout parler des solutions,  sans oublier des moments de détente et festifs. 

Nous aimerions que vous puissiez relayer l'information  à vos amis et réseaux.  Ci-dessous,  l'affiche et le programme  et le lien facebook

http///facebook.com/profile.php?id=61558058739201

 

Si vous avez besoin de documentation supplémentaire , n'hésitez pas à me contacter. 

 

Périgordialement

 

 

Isabelle Petifils 

 

Voici nos coordonnées :

 

Pascal Michel, président de l'association  0668224707

Philippe Thomas,  responsable des conférences  0782120304

Isabelle Petitfils,  responsable communication 0681879911   

  

25/05/2024
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Le boudoir

 

 

 

Clément V

 

Le Clément V au début de ce siècle.

 

 

Amies lectrices et amis lecteurs, de grâce, ne cherchez pas un embryon de cohérence dans ce billet. C'est un gerbage de souvenirs qui m'est venu à l'esprit en partant du boudoir, simple et vieux mot. J'ai trouvé cette terminologie, peu employée dans sa forme surannée, intéressante à glisser sur ce blog.

 

Je me répète, dans ce billet, il n'y a ni chronologie ni cohérence. Seul un rebond, que d'aucunes et d'aucuns trouveront stupide, parti d'un emmêlement désordonné de souvenirs, m'a amené à parler du boudoir.

 

Grand merci à celles et à ceux qui auront eu la patience et la générosité de s'attarder sur ce billet.

 

P.F

 

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE

 

 

Mathieu et Nathalie - blog

 

Le Boudoir, aujourd'hui. Mathieu et Nathalie Fraboulet, les exploitants de l'Hôtel.

Photo  © Bruno Marty 

 

 

Qu'est-ce qu'un boudoir ?  Écartons tout d'abord le second sens de ce terme. Il s'applique à ces biscuits qui, lors d'un apéritif ou d'un raout, accompagnent les vins et petits-fours.

 

Pour l'encyclopédie Wikipédia, un boudoir est une petite pièce dans un logement aménagée entre la salle à manger et la chambre à coucher, un salon élégant à l’usage particulier des dames et dans lequel, elles se retirent lorsqu’elles veulent être seules ou s’entretenir avec des personnes intimes. 

Certes, cette définition, aussi exacte qu'elle soit, à l'ère du numérique et des réseaux sociaux, peut passer pour ringarde.

 

Sans livrer un secret de la sémantique, disons tout naturellement que cette terminologie vient du verbe bouder. Est-il besoin de définir ce que bouder veut dire. De l’onomatopée bod désignant quelque chose d’enflé, comme l’est la lèvre du boudeur ou de la boudeuse. Se détourner de quelqu'un, de quelque chose, montrer à leur égard de la réserve ou de l'hostilité : bouder un fournisseur. Les électeurs ont boudé le scrutin. Les enfants boudent quand ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent et là, on peut parler de caprices. Plus sérieusement, on boude quand on apprécie diversement une réalisation. Les jeunes artistes ont boudé la cérémonie de l'inauguration de la Galerie francilienne où leurs œuvres n'ont été mises en relief qu'imparfaitement.

 

Au cours des siècles précédents, le boudoir, petit salon féminin mondain, vient de loin dans l'histoire. Il remonte à l'époque de la Renaissance quand les châtelaines voulaient prendre leurs distances de la puissance masculine et s'isolaient dans  une pièce proche de la pièce d'honneur de leur gentilhommière, pour s'évader dans le calme, écrire, réfléchir ou disserter en comité restreint.

 

J'ai le lointain souvenir de mon service militaire, en 1964, à Toul, à l'Hôpital militaire Gama, devenu le Centre d'instruction du Service de Santé, n° 6, de petits carrés, en marge des chambrées, qui avaient été agencés pour permettre aux stagiaires de s'isoler pour travailler. Il y avait, parmi eux, bon nombre d'appelés qui avaient des cursus universitaires inachevés et interrompus ou des concours à préparer. Je n'ai cependant pas souvenance de précipitations en nombre vers ces boudoirs. Un des nôtres qui était, je crois, chercheur, avait baptisé ces kystes, avec un délicieux humour malicieux, des boudoirs.

 

https://terre-de-l-homme.blog4ever.com/les-volets-memoriels

 

Portail de Gama

 

Voilà ce qu'il restait de la porte d'honneur en août 2004. Depuis, il ne reste plus rien et personne n'a su dire à Pierre Labrude où est partie cette ultime pièce de souvenir. A-t-elle été soustraite par un processus peu orthodoxe, il ne saurait le dire !

Photo © Pierre Fabre

 

J'ai le net, mais lointain, souvenir, loin des boudoirs, du franchissement de cette porte par les postulants, tous du contingent, de l'École militaire de Mourmelon-le-Grand qui, dans les pas de leur chef de section, l'aspirant Herbert Mischler, devaient entonner "La Marche de la Deuxième D.B. ". L'aspirant Mischler, de 5 ans mon aîné,  après avoir apporté son écoute, son enseignement et ses préconisations dans les universités, des deux côtés du Rhin, est devenu un sympathique jardinier alsacien du côté de Bischoffsheim. Un homme fascinant comme Herbert ne s'oublie pas. Dans un billet ultérieur, je reviendrai vers lui.

https://www.youtube.com/watch?v=VoXK8aXMBQ8

 


24/05/2024
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