Terre de l'homme

La fête de Monplaisant, dans le calendrier festif, échoit le 24 juin… ou le dimanche qui suit si le 24 est un jour de semaine. Depuis des années, ce repère supporte des ajustements et les organisateurs sont tentés de l'avancer pour des raisons diverses. Les populations, jadis attachées à la constance de l'observation de ce rite, se sont émues de ces ajustements. S'affranchir de la date fut fatal aux fêtes de Belvès qui, au début des années 60, se sont effondrées. Les fêtes constantes comme Pâques à Siorac ou la Saint Louis au Bugue, retenant depuis des lustres, le dimanche le plus proche du 25 août, par leur immuabilité, ont scellé leur place dans le calendrier festif.

Cette année, le 30 juin sera une journée électorale et les salles des fêtes, un peu partout, serviront pour la logistique citoyenne. Le 23, pour cette raison ou par choix, a été retenu pour la fête du village.

Revenons un peu sur les traditions des fêtes de village jadis appelées fêtes patronales ou fêtes votives.

La fête votive est celle du saint auquel est vouée une paroisse. Pour Monplaisant, lors des siècles antérieurs, les Monplaisanais avaient retenu le 24 juin, date calendaire de Saint Jean Baptiste.

Les évolutions républicaines et laïques n'ont jamais remis en cause ces estampilles remontant à l'Ancien Régime.

Pourquoi Saint Jean fut-il le personnage retenu par les Monplaisanais.

Il paraît permis de penser que, sur ce belvédère, personne n'a de raison historique fiable à avancer. Les érudits d'antan dont les Delpeyrat, Chaumel, Viellescot, Bouyssou… et autres ne sont plus là pour nous le dire.

Qui connaît le déoronyme oublié, la Colline Saint Jean.

Tout à fait par hasard, un opuscule s'intéressant à l'historicité du castrum belvésois, cita la Colline Saint Jean. Celle-ci domine la rive gauche de la Nauze et par sa crête, coiffe l'espace belvésois de Bel Air, Tourneguil, le flanc occidental de Fleurat et le flanc occidental de Bosredon. Le ru, très intermittent, de la Brèche et le Raunel drainent leurs eaux vers la Nauze. Des hauteurs de la Croix de Coly qui, en altitude, font jeu égal avec Capelou, le relief de la Colline Saint Jean signait à merveille le déoronyme de Montplaisant. Celui-ci chahuté par l'orthographie du siècle précédent, fut, à la demande du protagoniste monplaisanais de l'époque, révisé par le Conseil d'État pour devenir Monplaisant.

Et la croix de Saint Jean.

Dans notre ruralité profonde, il existait et il existe encore des coutumes dont l'origine remonte loin, très loin, dans la vie sociétale. La croix de Saint Jean fait partie de ces héritages antérieurs à nos derniers millénaires d'histoire. D'aucuns y voyaient un formalisme païen tant pour la protection des maisons, de leurs habitants, des granges, du cheptel et des récoltes. Les millénaires sont passés et il y a encore d'adroites petites mains qui, chaque 24 juin, savent concevoir de ces chefs d'œuvre floraux sans lier cette gestuelle à une quelconque croyance.

À la fête de Monplaisant, il y a quelques années, on a pu admirer quelques compositions florales du meilleur goût.

P.F

______________________________________

Le repas de midi, prix par convive 20 €

Salade de gésiers Entrecôte frites Fromage Dessert Café

Réservation sur place ou 06 83 34 99 07 - 06 77 38 07 05

______________________________________

Des souvenirs de la fête de 2017

À 14 km de Saint Laurent, village qui a promu le rampeau au plus haut niveau, Monplaisant tient à  entretenir cette saine tradition. Elle s'enracine dans nos provinces où, Boudu*, les anciens comprennent l'occitan... et entendent le préserver.

* Bon dieu

De populaires personnages monplaisanais autour du rampeau

Notre regretté ami Jean-Claude fit, cette année-là, sa dernière expertise de rampelayre * .

* La terminologie de "rampelayre" s'applique aux adeptes du rampeau.

Non, ce n'est pas une table "huileuse" de notables mais un rectangle bien plébéien où  l'on reconnaît  les animateurs de cette festivité.

Non, il n'y a, bien entendu, pas de querelle de partage des eaux du Raunel mais le bailli de la cité voisine de Siorac sait profiter de la fête de la Saint Jean pour rendre visite à ses riverains et amis.

Photos © Pierre Fabre " Terres de Nauze ".