Terre de l'homme

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Au sujet de l’article « En attendant 2024 » et des réactions suscitées

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 Septembre 1933 :  Le fameux Speakers' Corner à Hyde Park - Londres

cher à Pierre Merlhiot qui fut professeur d'anglais

(Photo J. A. Hampton/Topical Press Agency/Getty Images)

 

 

 Parler de thèmes d’actualité qui agitent notre époque, me semble justifié au regard du sentiment que, parmi les lecteurs du blog, l’envie de débattre de sujets qui agitent notre société, est une démarche naturelle, démocratique et enrichissante, si chacun y met du sien.

Peut-être, ai-je « ouvert une grande porte à un débat intéressant à propos des jeunes. »

En tout cas, vous avez bien fait de citer cet article de Michel Desmurget paru dans Libé du samedi 30, intitulé « La fabrique du crétin digital » :

- rien ne peut remplacer la lecture pour stimuler l’intelligence des enfants

- face à la place inquiétante que prennent les écrans dans leur vie et dans la nôtre, il donne des pistes pour leur redonner le goût des livres avec une clé fondamentale : le plaisir.

Un article de Sud-Ouest du 29 décembre relate la satisfaction de la librairie Mollat à Bordeaux se félicitant de l’institution du Pass-culture pour les jeunes qui « ont acheté d’abord des livres avant le cinéma et les concerts et d’avoir préféré des bouquins sur l’art, le cinéma, des collections au détriment des mangas. »

Tant mieux s’il en est ainsi ; mais, je crains que ce ne soit que passager car on n’abandonne pas aussi vite les anciennes habitudes et, peut-être, suis-je un peu catégorique mais l’adjectif « exigeant » me semble le plus approprié.

Car, vous n’ignorez pas que, depuis des années, le sujet de l’ECOLE est devenu très préoccupant quand on dit de façon récurrente que trop d’élèves passent en 6ème sans posséder les fondamentaux « LIRE- ECRIRE- COMPTER » ; et, leur faire poursuivre le cursus scolaire avec ce handicap, c’est tout simplement les dégoûter et les condamner à ne pas réussir, à avoir un sentiment d’infériorité.

Dans le Monde, début décembre, sont parus les résultats du « Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves » connu sous le sigle PISA, enquêtes réalisées auprès de jeunes de 15 ans et plus, dans 81 pays en maths, compréhension de la lecture et de l’écrit, sciences.

Les résultats 2022 montrent une baisse très importante des niveaux, depuis plusieurs années en France, plus que dans d’autres pays comparables, accentués par la période du Covid-19.

Difficile de passer à côté de telles enquêtes sans s’interroger. Vous le savez, aussi, l’ECOLE est devenue chez nous un enjeu sociétal : on n’a pas su la protéger des courants qui traversent notre société divisée.

Je ne reproche rien aux élèves et aux enseignants, sinon la faillite de ceux qui sont en charge de l’institution scolaire et universitaire, sans avoir fait face à cette dégradation. Des ministres successifs qui ont apporté le trouble avec des soi-disant réformes mal ficelées, sans l’écoute du milieu enseignant et des élèves, le chamboulement de programmes dans le seul but de se distinguer.

Nombre d’élèves se plaignent du désordre et du bruit qui règnent en cours, qui perturbent la tranquillité indispensable à la concentration, à la mémorisation, à la compréhension des explications données par le professeur ou l’enseignant. Si je parle d’exigence, c’est bien là qu’elle doit s’appliquer avec rigueur car l’enseignant est chargé d’une mission capitale, celle de transmettre les savoirs, de structurer, de développer les esprits, l’observation, la curiosité, apprendre à aimer la littérature, les grands textes..., analyser, synthétiser, la logique, la rigueur mathématique et non pas de perdre du temps précieux à faire la chasse aux perturbateurs professionnels ou à des jeunes en déshérence.

Je suis certain que la jeunesse d’aujourd’hui est aussi avide qu’autrefois, d’apprendre, de comprendre, de se former, afin d’acquérir les savoirs indispensables à son avenir.

Alors, au lieu de se triturer l’esprit, les dirigeants feraient bien de consacrer leur temps à redonner l’espoir aux jeunes et à leurs formateurs, leur redonner le goût de l’effort intellectuel et de l’effort physique. Il y a beaucoup à faire, les solutions sont évidentes mais il faut la volonté, entamer un vrai dialogue avec le corps enseignant, mettre fin aux trafics de drogue au sein même des établissements, au harcèlement, au bizutage, à l’agressivité envers les profs...Il y a du pain sur la planche ; mais, l’exigence, c’est d’aider la jeunesse à s’en sortir. C’est une noble cause.

 

 

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 Speakers' Corner   photo Philip Wolmuth

traduction : liberté d'expression - plateforme ouverte - chacun est le bienvenu dans nos discussions

 

Alors, si vous avez, certains d’entre vous, des sujets d’actualité sous le coude, profitez-en pour nous en faire part et enrichir les débats au sein du blog que nous partageons ensemble, en les communiquant à Catherine Merlhiot, en respectant la profession de foi à en-tête du blog sous la signature de Pierre Merlhiot.

Ultime remarque : « Si ça se trouve, un jour, on va se rendre compte que des lycéens sarladais achètent avec leur crédit « Au loin coule la rivière Espérance», un livre placé en tête de gondole à la maison de la presse de Saint-Cyprien. »

Adressons-nous à Françoise Maraval pour qu’elle ne prenne pas au pied de la lettre, des jugements intempestifs et de peu de portée. Qu’elle poursuive ce sujet entamé, pour nous faire vivre sa passion de l’Espagne et partager, ensemble, l’aventure de ses héros !

 

Bonne année 2024.

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 



04/01/2024
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