Terre de l'homme

Terre de l'homme

Ces cités ont perdu le rang de chef lieu d'arrondissement. Volet n° 1 Trévoux, pivot des Dombes.

 

 

 

Passerelle_de_Trévoux_en_août_2013

 

La passerelle de Trévoux. Image © Benoit Prieur.

 

Cet ouvrage remarquable, œuvre de 1851 réalisée sous la conduite de l'ingénieur Paul-Léon Lehaître, enjambe la Saône pour relier Trévoux à la localité rhodanienne de Quincieux.

 

Paul-Léon Lehaître conçoit plusieurs ouvrages de génie civil, notamment des ponts suspendus : pont de la Caille à Allonzier (Haute-Savoie) (1839), pont de Trévoux (Ain) (1851), et il élabore le premier projet de pont suspendu en fil de fer entre la Croix Rousse et Fourvière, à Lyon, ainsi qu'un projet pour la vallée de la Toccia.
Il présente un projet de moulin à la Société d'émulation de l'Ain en 1834.
Il réside à Bourg-en-Bresse (Ain).

 

Société d'émulation du Jura : membre correspondant (1879-1891)

 

 

Passerelle_de_Trévoux_Gros_plan Yves Tennevin

 

La passerelle. Image © Yves Tennevin

 

 

 

 

Nathalie Barde

 

Nathalie Barde,

image © Linkedin

"Terre de l'homme"  salue la forte personnalité de Nathalie Barde, conseillère départementale de Trévoux. Nathalie, dans cette Principauté de Dombes, affirme ses racines périgourdines. Elle sait, avec brio, mêler dans son verbe une pointe d'occitan. Belvésoise par sa naissance et Nauzéroise de coeur, elle unit ses racines maternelles soulauraises et larzacoises par son lignage paternel. 

Son billet sait s'appuyer sur ces provinces, ô combien différentes, mais qui savent nous dire combien  l'histoire et, parfois, la petite histoire sont une admirable leçon de lente et laborieuse construction humaine. Pour l'heure, c'est une prouesse d'assemblage par la diversité de nos terroirs.

 

Pierre Fabre

 

Les hommes ont façonné l'histoire et les contrées de notre pays, mais quand on vit en Périgord, c'est l'histoire qui nous façonne dès notre enfance.
Née dans l'ancienne maternité, aujourd'hui hôpital, au coeur du castrum de Belvès, cité pétrie de médiévalisme, je ne pouvais qu'être sensible à la vibration patrimoniale des lieux où j'ai eu la chance de vivre par la suite : une dizaine d'années à La Rochelle, fortifiée par Vauban ; puis, depuis plus de 20 ans dans le canton de Trévoux, dûment gratifié du label très prisé Pays d'Art et d'Histoire. Bercée pendant mon enfance par l'engagement d'élus locaux de mes deux parents, René Barde et Francine Lafargue, j'ai suivi leurs traces en m'engageant d'abord dans la vie municipale, comme conseillère municipale et communautaire en 2014 dans un village du canton puis, depuis 2015, nous avons formé un binôme pour les élections départementales avec le maire de Trévoux, Marc Péchoux. Nous avons été réélus conseillers départementaux en 2021, et c'est une fierté de représenter les intérêts des habitants de l'ancienne capitale de la Principauté de la Dombes, mais également de tous les Aindinois.
Représentante de l'Ain, je reste Belvésoise de coeur, bien sûr. Le département n°1 a donc droit au privilège d'ouvrir votre série d'articles, et nous en sommes très honorés.
 
 
Nathalie Barde
 

 

Binôme Trévoux

 
Nathalie Barde et son binôme Marc Péchoux, maire de Trévoux, lors de la dernière session du conseil départemental. Image © du conseil départemental.
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Ouvrons le tour de France historique des villes qui regrettent que les vicissitudes les aient dépossédées de leur rang de chef lieu d'arrondissement.
 
Le département de l'Ain, par son ordre alphabétique, ouvre le listage. Ce département a perdu une sous-préfecture en 1926. Trévoux, lors de cette réforme, comptait 3 122 âmes. Léon-Marie Pey en était le premier magistrat, il ne déclina pas de tendance partisane. On a, probablement, peu apprécié que le couperet tombe sur Trévoux sensiblement plus peuplé que Nantua qui avait 2 865 habitants et moins encore à Gex qui n'en dénombrait que 2 065. Le positionnement géographique a prévalu.
C'est Gaston de Lacour, sous-préfet de Baugé, Maine & Loire, qui vint en poste à Trévoux, le 11 octobre 1924. Il lui reviendra de clore la vie sous-préfectorale de l'ancienne principauté des Dombes, le 22 septembre 1926.
 
 
Aujourd'hui, la France compte 244 villes qui ont rang de chef lieu d'arrondissement. C'est là que se situe l'hôtel de la sous-préfecture dont le rôle est parfois imparfaitement connu.

En France, une sous-préfecture est le chef-lieu d'un arrondissement départemental. Le mot sous-préfecture désigne, également, l'immeuble qui abrite les bureaux de l'administration préfectorale, placée sous l'autorité d'un sous-préfet et assisté d'un secrétaire général. De Barcelonnette, la plus modeste d'entre elle, à Reims, la plus importante, par le nombre d'habitants, toutes ces villes sont fières du rang qui leur a été donné  par la loi du 28 Pluviôse an VIII (17 février 1800). Cette loi divisa le territoire français.

Les sous-préfectures d'arrondissement ont donc été créées au XIXe siècle par le Premier consul Napoléon Bonaparte, un an après son coup d'état du 18 Brumaire, avec la Loi du 28 Pluviôse an VIII (17 février 1800) concernant la division du territoire français et l'administration.

 

Depuis la grande Révolution, notre pays cherche un équilibre territorial et ne cesse de remanier. Ainsi, Les districts disparaissent de la législation en 1795. Ils sont remplacés par les arrondissements, le 17 février 1800.

 

Le plus important "coup de balai" dans le listage de nos arrondissements remonte à l'application du décret-loi du 10 septembre 1926. Il supprima, ainsi, 106 arrondissements en justifiant l'économie réalisée par l'évolution des communications : " partout où les communes possédaient le moyen convenable d'établir leur liaison avec l'administration centrale, la sous-préfecture a été supprimée… ".

Aujourd'hui, "Terre de l'homme" qui, le 28 juin, s'attarda sur la route de la Combe-aux-Fées avec la délicieuse échappée, contée par Daudet, d'un sous-préfet qui renvoya tout le protocole pour composer des vers. TDH ne reparlera pas aujourd'hui de la Combe-aux-Fées, localité surgie de l'imaginaire de l'auteur des Lettres de mon moulin, mais jetera un regard sur ces villes qui, au mois de septembre de l'an prochain, se souviendront qu'elles ont perdu leur rang de chef lieu d'arrondissement.

 

En partant du département qui ouvre le listage avec le numéro 1, nous allons avec ce billet saluer Trévoux. Cette belle cité est la plus importante de cet ancien territoire de la Dombes. Cette contrée, probablement, imparfaitement connue, dans la Gaule préromaine, appartenait au peuple des Ambarres, mentionnés par César dans La Guerre des Gaules. Dans l'Empire romain, il fait partie de la province de Lyonnaise (capitale : Lyon). 

Nous sommes donc là, tout près de Lyon qui fut la capitale de la Gaule lyonnaise et non, contrairement à un mythe tenace, la "capitale des Gaules". Trévoux à 31 km de Lyon s'approche donc de la métropole rhodanienne et se situe, aussi, à 31 km de Vaux-en-Beaujolais, village qui est associé, depuis 1934, à la prose satirique de Gabriel Chevalier. Elle le popularisa dès sa publication de 1934.

 

 

Chiffres-clés

7 108 habitants (au 1er janvier 2020)

Superficie :  571 hectares

 

 

Trévoux, lors de la grande Révolution, en 1790, est  devenue une commune du département de l'Ain et le chef-lieu d'un district comptant quatre cantons. Le rang de sous-préfecture lui revint  en 1800. La réforme de 1926 remit en cause cet alignement.

L'arrondissement enchâssait, naturellement, Trévoux et les cantons de Chalamont, Chatillon-sur-Chalaronne, Meximieux, Montluel, Saint-Trivier-en-Dombes (aujourd'hui Saint-Trivier-sur-Moignans) et Thoissey. L'arrondissement comptait 111 communes.

La France pittoresque nous révèle que l’ancien arrondissement de Trévoux  comprenait une partie des anciennes provinces de Dombes et de Bresse et une partie du petit état connu sous le nom de Franc-Lyonnais. Cent onze communes gravitaient, donc, autour de ce pôle.

La ville de Trévoux peut, légitimement, être fière de son passé.

 

Péage fluvial et seigneurie des Sires de Thoire et Villars, Trévoux connaît un essor important au Moyen-Age. Le château fort, la porte de Villars et la vieille ville constituent des témoignages de ce passé médiéval.

Au XVème siècle, les Ducs de Bourbon prennent possession du Pays de Dombes. Trévoux devient la capitale de la Principauté de Dombes. Elle acquiert progressivement l’indépendance politique, malgré une annexion au royaume de France entre 1523 et 1560.

Les privilèges liés à l’indépendance favorisent le développement économique, technique et culturel de Trévoux. Le droit de battre monnaie et de rendre justice, le tirage de l’or et de l’argent, l’imprimerie et l’orfèvrerie sont autant d’activités qui contribuent au rayonnement de Trévoux.

Dès le XVIIe siècle, Trévoux accueille des imprimeurs-libraires. Parmi les nombreux ouvrages imprimés : les Mémoires de Trévoux (ou Journal de Trévoux ) et le Dictionnaire de Trévoux , célèbres dans l’Europe des Lumières.

La Principauté de Dombes est rattachée à la France en 1762. De ce passé prestigieux, Trévoux conserve de véritables savoir-faire exposés au Musée « Trévoux et ses Trésors ».

Au XIXe siècle, se développe à Trévoux, l’industrie de la filière. Elle rayonnera dans le monde entier. La filière est un outil percé par où l’on tire et fait passer le métal pour le réduire en fils. L’acquisition des brevets par des pays asiatiques et la Seconde Guerre mondiale portent un coup terrible à l’industrie de la filière. L’entreprise Brussin perpétue, aujourd’hui, cette tradition.

 

 

Laissons la marche du temps se poursuivre. Le  joyau des Dombes vous attend pour une visite qui, sans aucun doute,  vous charmera.

 

La prochaine étape sera bourbonnaise avec Gannat.



11/07/2025
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