Terre de l'homme

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De belles gens. Suite n° 27. Saga de Françoise Maraval

 

 

DE BELLES GENS

 

 

Épisode 27

 

 

 

L’armistice : 11 novembre 1918

 

 

 

Résumé de l’épisode précédent :

 

Après le traité de Brest-Litovsk, les Allemands affluent sur le front français. Les Américains, nos nouveaux alliés, débarqués en France depuis peu, arrivent à temps pour faire face à une éventuelle invasion allemande.

Marcel est de plus en plus souvent à Saint-Cyprien et accepte son lourd handicap. Henri, prisonnier en Allemagne, donne régulièrement de ses nouvelles. Achille en Macédoine, au sein de la 16ème division coloniale, se prépare  à une nouvelle offensive.

Jeantou junior patiente sur sa chaise longue : il espère pouvoir marcher bientôt…

 

 

 

 

Au cours de la visite de la fin juin, à l’hôpital Saint-André, les médecins ont conclu à la consolidation définitive de la jambe gauche du jeune Maraval. Les chaussures orthopédiques prescrites sont prêtes et il faut maintenant que Jeantou accepte sa nouvelle démarche : désormais, il va devoir composer avec la raideur d’une de ses jambes. Dans le village, les regards de compassion le dérangent et il aime autant les sarcasmes de certains familiers qui lui rappellent ses multiples imprudences et qui semblent lui dire :

                        -Tu l’as bien cherché, petit c…

 

La belle Nini vient toujours le voir ! Aura-t-elle autant d’amour à donner que tante Alice ?

 

Le patriarche a du mal à accepter la démarche de son petit-fils. Il est prêt à donner les années qui lui restent à vivre, à condition que son petit-fils retrouve une jambe gauche parfaitement saine.

Un Maraval aussi beau, aussi grand, au regard noir si doux et si enjôleur, à la crinière de lion . La pilule a du mal à passer… Que faire sinon accepter ?

 

 

Dans le haut de la ville, une lettre d’Achille inquiète Yvonne. Après l’occupation de la boucle de la Cerna, Achille Marchive a participé le 3 juin, à la bataille de Verria. Il y a été blessé et il se trouve, au moment où il écrit, au dépôt des éclopés de Mévolani pour une convalescence d’un mois.

Remis sur pied en août, il retrouve  sa place au sein de la 16ème division coloniale qui arrive à rompre le front bulgare et occupe Stroumitsa, alors en Bulgarie.

 

 

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Les déjeuners du dimanche chez le patriarche, rue de la mairie, sont toujours l’occasion d’échanger les points de vue résultant de la lecture des journaux et l’on retrouve certaines informations dans « le cahier de guerre » de Fonfon.

 

« Les forces allemandes ont enfoncé le ligne défendue par la VIème armée française sur le Chemin des Dames, à l’ouest de Reims : sept obus tirés par « la grosse Bertha » tombent sur Paris.

    Les armées allemandes atteignent la Marne, à Château-Thierry : 9 obus sont lancés sur la capitale. "                                                                                                                                                    

« Puis, les Allemands déclenchent une série de très puissantes offensives entre l’Oise et la Marne . Des combats très violents éclatent sur l’Ourcq. Les alliés contre-attaquent au nord de Reims : 50 avions allemands sont abattus.

Pendant ce temps, la 1ère division américaine enlève le village de Cantigny dans le cadre de la contre-offensive alliée lors de la 2ème Bataille de Picardie.

Mais, les Allemands progressent toujours. On attend de nouveaux renforts américains.

En l’honneur de nos alliés américains, la fête de l’Indépendance américaine est célébrée à Paris. L’avenue du Trocadéro est rebaptisée : Avenue du Président Wilson. »

 

« En Russie, dans la nuit du 16 au 17 juillet, le Tsar déchu, Nicolas II, et la famille impériale sont  assassinés par les bolcheviks à Ekaterinbourg. »

 

« En France, les divisions alliées françaises et américaines percent les lignes allemandes, le 18 juillet. Les Allemands reculent.

  102 divisions françaises, 60 britanniques, 29 américaines, 12 belges, 6 italiennes, sous le commandement suprême de Foch, lancent une offensive entre Soissons, Château-Thierry et Reims. Un millier de chars Renault sont engagés dans la bataille.

    En août, les Allemands battent en retraite. Le Général Foch est élevé à la dignité de Maréchal de France. »

« Tirant des leçons des dernières offensives, l’état-major allemand et le gouvernement allemand décident d’ouvrir des négociations pour obtenir une paix sans cession de territoire.

   Le 17 août 1918, nouvelles offensives alliées au nord de la Somme et à l’est de l’Oise.

    La retraite allemande s’étend à l’ensemble des positions. »

 

L’espoir renaît, la bonne nouvelle se répand et si c’était le bout du tunnel !!!

 

« Sur le front balkanique, les troupes françaises et serbes lancent une offensive dans les massifs de la Mogléna entre le Varda et la Cerna, en Macédoine. Les Alliés atteignent Gradsko : les Bulgares demandent l’armistice et acceptent les conditions imposées par le général Franchet d’Esperey, général à la tête de la 16ème division coloniale. »

 

« Le 3 octobre 1918, le gouvernement allemand demande l’armistice. »

 

L’armistice! Enfin, l’armistice ! Mais à quel prix … au prix d’une Europe complètement dévastée, au prix de tous ces morts, de tous ces blessés, de tous ces prisonniers, de toutes ces veuves, de tous ces orphelins et  personnes âgées sans soutien. Il est trop tôt pour faire un bilan : les combats ne sont pas terminés et l’armée d’Orient n’est pas prête à revenir.

 

En France, les dirigeants de l’Entente et le colonel House, représentant les États-Unis, se réunissent à Paris, le 29 octobre 1918, pour se mettre d’accord sur les conditions de l’armistice. Le maréchal Foch propose à Georges Clemenceau, la liste des conditions militaires à adresser à l’Allemagne :

 

            - évacuation des régions envahies et de l’Alsace-Lorraine, dans les 14 jours,

            - évacuation de la rive gauche du Rhin, dans les 11 jours suivants,

            - création sur la rive droite, de 4 têtes de pont et d’une zone neutre de 40 kilomètres,

            - livraison par l’Allemagne de 8000 canons, de 30 000 mitrailleuses, de 5 000 locomotives, de 150  000 wagons.

            - maintien du blocus.

 

6 février 1919 - Naissance de la République de Weimar - Herodote.net

 

Friedrich Ebert, le premier président de la République. D'origine modeste, Ebert, largement oublié par l'histoire, se situait sur l'aile droite du S.P.D. et était viscéralement anticommuniste. En raison des circonstances exceptionnelles, il est désigné par l'Assemblée et ne sera jamais légitimé par le suffrage universel direct comme l'avait prévu la Constitution de Weimar.

 

En Allemagne, le Conseil des Ministres se prononce pour l’abdication de l’Empereur Guillaume II, qui devient effective le 9 novembre. La République est proclamée. 

 

 

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A Rethondes, dans l’Oise, l’armistice est signé le 11 novembre 1918. Selon les injonctions de Foch, les Allemands doivent évacuer dans les 15 jours, les territoires occupés en France, en Belgique, au Luxembourg et dans les 15 jours suivants, la rive gauche du Rhin, ainsi qu’une zone de 10 kilomètres sur la rive droite. Ils doivent également livrer aux Alliés, une partie de leur matériel de guerre et tous leurs sous-marins. Les traités de Brest-Litovsk et de Bucarest sont annulés et le blocus est maintenu.

 

 

Les signataires sont, côté alliés : le Maréchal Foch, commandant suprême des forces alliées, l’amiral Wemyss, représentant britannique, le général Weyand, chef de l’État-major du maréchal Foch.

Et côté allemand, l’homme politique Matthias Erzberger.

Les alliés de l ‘Allemagne ont cessé le combat, le 29 septembre pour les Bulgares, le 30 octobre pour la Turquie, le 4 novembre pour l’Autriche-Hongrie.

 

En Autriche, l’empereur Charles Ier renonce au trône sans abdiquer, avant de s’exiler en Suisse.

En Hongrie, la République est proclamée.

 

En France, le 8 décembre, célébrant la restitution de la Lorraine au pays, le président Raymond Poincaré remet à Metz, le bâton de maréchal, au général Philippe Pétain ; le 9 à Strasbourg, le président de la République, Raymond Poincaré, le président du Conseil, Georges Clemenceau, et trois cents parlementaires fêtent la restitution de l’Alsace à la France.

Le 10 du même mois, la Banque de France reçoit 320 millions d’or donnés à l’ Allemagne par les Russes, en vertu du traité de Brest-Litovsk et restitués aux Alliés, à la suite de l’armistice.

 

Le 14 décembre, le président Wilson arrive à Paris, afin de participer à la conférence de la Paix.

 

A Saint-Cyprien, dans le bas de la ville, Arthur est démobilisé et l’on attend le retour d’Henri Destal.

 Au pied de Montmartre, on espère également le retour d’Henri Lamaurelle et d’Achille Marchive.

 

 

 

Françoise Maraval

 

 

 

 

 

 

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14/06/2022
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