Terre de l'homme

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Fish no kill

 

 

 

et au milieu 2Et au milieu coule une rivière

 

 

Fish no kill.

Ce slogan, né il y a plusieurs années, a tout pour séduire un public respectueux de la nature.

On pêche, on ne tue pas, on ne mange pas, on prend la photo, on remet à l'eau.

Ce conseil est-il judicieux ?

C'est désormais la course au "poisson trophée". Je pense en particulier au silure, prédateur vorace qui a sa place dans le Rhin et le Danube mais pas dans nos rivières où il a été introduit inconsidérément ou frauduleusement. Il réduit  nos poissons autochtones à l'état de poisson fourrage.

En outre l'engouement excessif pour ce type de pêche peut être de nature à détourner les pêcheurs des pêches traditionnelles : la friture a une valeur gustative bien supérieure et elle nous invite à nous assurer de la qualité des eaux.

Il y a, en Dordogne, un projet de régulation des populations de silures. Il était temps. Une dizaine ont été capturés prés de la passe à poisson du barrage de Mauzac ou de celui de Tuilières. Ils étaient à l'affût des poissons migrateurs (aloses, lamproies...).

En aucun cas je ne fais le procès des pêcheurs mais de ceux qui ont introduit cette espèce prédatrice qui réduit la biodiversité de nos cours d'eau.

Le silure n'est pas de trop, il n'est pas à sa place.

Pendant longtemps la pêche a été mon loisir favori, loisir supérieur à tout autre aux yeux d'Izaak Walton dans son livre "Le parfait pêcheur ou le divertisselent du contemplatif" 1653.

Cet ouvrage eut un immense succès mélant philosophie de la nature et techniques de pêche. On peut sourire de certains conseils vieux de 4 siècles : "Prenez dans une cornue de l'huile puante extraite de la polypodie du chêne en la mélant de térébenthine et de miel de ruche et oignez vote appât avec ce produit. Il n'est pas de doute qu'il attirera le poisson".

Miguel de Unamuno, grand philosophe espagnol, recteur de l'université de Salamanque écrivait en 1904 un important essai où il considérait cet ouvrage digne d'entrer dans le trésor de la littérature universelle.

Mais si la pêche s'ouvre sur la philosophie, elle s'ouvre aussi sur le rêve.

J'avais un ami passionné qui, avant chaque ouverture, inventait dans ses rêves des ruisseaux fabuleux, mais avouait, que trop impatient, il y avait des nuits où il ne pouvait pêcher.

 

Pierre Merlhiot



21/10/2020
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