Terre de l'homme

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Le 2 novembre est le jour des défunts

 

Le chrysanthème d'automne, fleur de Toussaint

 

Image France 3

 

Le Jour des morts est un devoir de recueillement ou de commémoration qui se perd dans la nuit des temps et est antérieur à la chrétienté. Les historiens estiment qu'il existe sous des formes diverses depuis 3 000 ans. 

Les usages, depuis longtemps, ont fait que cette journée des défunts est avancée dans les faits au .

C'est donc  pour le que les familles et amis consacrent la journée à la visite des tombes de leurs proches, d'où une confusion fréquente entre la Toussaint et la Commémoration des fidèles Défunts.

 

 

 

Marthoue 4

 

 

Depuis plus d'un siècle, le chrysanthème envahit chaque début novembre, les cimetières. Cette très belle fleur, à l'époque où elle nous parvint de Chine, n'était nullement affectée au fleurissement de nos disparus. Plus tard, les chrysanthèmes venus du Japon, rapidement, ont supplanté les premiers pour devenir les fleurs des sépultures... mais pas seulement. 

 

Pour évoquer cette journée des morts, je vous suggère la lecture d'une belle-fille au pied de la sépulture de sa belle-mère emportée par l'âge, le 5 octobre dernier. Ce bel hommage, plutôt singulier et inhabituel, dit combien le départ de nos êtres chers crée un vide dans notre conscient et notre subconscient.

Ne cherchez pas le nom de la défunte ni celui de sa belle-fille. Elles sont inconnues du lectorat de ce blog.

 

P-B F

 

 

Quelques pensées d'adieu.

 

Tout d'abord, merci à toutes les personnes venues ici, aujourd'hui, pour accompagner Marthoue -mais aussi à tous ceux qui sont avec nous par la pensée.

Vous tous qui êtes ici, savez plus ou moins combien la vie ne l'avait pas épargnée, donc je ne vais pas énoncer les terribles pertes* auxquelles elle avait dû faire face, plus cruelles les unes que les autres, toute sa vie durant.

Elle était admirable par son courage et sa grande détermination. Elle se battait bec et ongles pour elle-même, pour sa famille, et tant pis si elle n'était pas toujours "réglo"  pour atteindre son but. Se battre, s'accommoder des défis que la vie lui avait imposés, elle en avait fait sa force.

Elle savourait certaines de ses victoires et n'hésitait pas à nous rappeler : toute sa vie, se débrouiller seule au quotidien et surtout avoir obtenu son permis de conduire "haut la main"**, comme elle disait.

Que l'on croise simplement son chemin ou qu'on la côtoie au quotidien, elle ne laissait personne indifférent, tant par sa grande beauté que par sa façon d'être et par son caractère "bien trempé".

Elle adorait la langue française et n'ayant pu poursuivre ses études, malgré des résultats scolaires excellents, elle a dévoré des centaines de livres pour continuer à s'instruire. Elle avait une grande facilité à manier la langue française, elle jouait avec les mots, savait agacer, ridiculiser, voire plus, et s'en tirer avec une révérence.

Elle adorait communiquer, s'imposer mais ne supportait pas les groupes, là il y a des règles, parfois même de la concurrence. Elle n'avait pas que des amis car il faut dire qu'elle aimait  les conflits et, croyez-moi, j'ai à ce sujet des souvenirs des plus  croustillants que je n'évoquerai pas aujourd'hui... mais...

Elle avait aussi un grand coeur et aimait aider. Ayant un regard perçant, elle détectait le moindre changement, elle savait lire à travers l'autre et, lorsqu'elle percevait une ombre sur un visage, aussitôt elle avait peu d'égal pour réconforter, voire ramener un sourire sur celui-ci.

C'était aussi un boute-en-train hors norme qui avait, juste dans ces moments-là, des difficultés à accepter les limites.

Ces dernières années, la maladie la faisait souvent déraisonner et, comme on dit, "elle n'était pas toujours commode, cependant les soignants qui l'accompagnaient au quotidien, m'ont souvent dit combien elle était attachante : c'était un personnage, pour d'autres leur rayon de soleil, alors comment ne pas lui pardonner ses sautes d'humeur.

Marie-Louise de Toulouse -la ville rose, les violettes, la place du Capitole et le rugby.

Agen pour son papa et le rugby

 

Marthoue, pour sa famille, ses deux petits-fils (mes enfants) qu'elle adorait depuis toujours et Mélodie, son arrière-petite-fille, qu'elle adulait.

 

Marie-Louise, comme l'impératrice, pour les autres.

 

Je sais que, pendant longtemps, un seul de ces mots vous ramènera vers elle.

 

Merci.  

 

La lectrice de cet hommage, à plusieurs moments, s'interrompit pour rajouter de petits détails et précisions.

 

* Marie-Louise a connu bien des deuils dont trois terribles et largement prématurés, celui de son jeune frère, celui de son époux et, le plus douloureux, celui de son fils.

** Marie-Louise, amputée, à 20 ans, de son bras droit lors d'un terrible accident du travail, a déployé bien des efforts pour obtenir son permis de conduire. Elle fit là un pied de nez à l'adversité.

 

Les anthropologues et les généalogistes remarquent que, chaque année, des centaines de patronymes disparaissent. Marthoue, cadette d'une fratrie de trois filles et d'un garçon plus jeune, qui n'a pas vécu une année entière, a vu le patronyme de son lignage disparaître.

 

Quelques mots sur ses parents, des gens inoubliables au grand cœur. En 1926, sa mère, ma tante Jeanne, belle jeune fille, voit passer devant sa maison natale monplaisanaise, un superbe jeune homme, natif de Siorac qu'il avait quitté alors qu'il n'était qu'un tout jeune garçonnet. Ce sympathique passant, Abel de son prénom authentique, mais appelé Paul, venait de Siorac d'où il était arrivé par le train. Il n'avait comme bagage qu'un modeste balluchon d'effets personnels qu'il portait au bout d'un bâton. Ce jeune homme recherchait une parcelle de terrain, sans valeur agricole, qui lui revenait en héritage et dont il ne savait rien.

 

Tante Jeanne

 

 

Cette rencontre de recherche déboucha sur une heureuse idylle. Paul avait passé sa jeunesse à Agen, puis à Toulouse. Il revint en Périgord avec la guerre et, sa vie durant, fut marbrier à Périgueux.





02/11/2021
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