Nos petits ruisseaux passeurs de mémoire
BASSIN de la NAUZE |
Avec nos élus,
Ouvrons une mission patrimoniale
Mardi 13 mai à 16h30
à la petite salle de la mairie de Belvès
Le bien modeste sillon de la Nauze cisaille ses reliefs sur un étirement de 17,2 km. Si l'on rajoute à son creuset, les talwegs adjacents, on tourne autour de 60 km de vaux, de combes, de gorges et de ravins où s'écoulent des rus souvent intermittents. Certains de ces petits ruisseaux ont eu un hydronyme passant de génération en génération. D'autres ont été identifiés avec des hydronymes qui, au fil des siècles, ont été remaniés par les usages locaux ou, parfois, par une transcription manuscrite. La Nauze, ainsi, en s'appuyant sur l'occitan, adopta pour une courte période, l'hydronyme de Nauge, le, ou la, Vallech ou Valech devint, après la Révolution, la Vallée, le Raunel devenu le Ruisseau de Monplaisant retrouva son hydronyme au cours du siècle précédent.
Nos petits ruisseaux passeurs de mémoire
Le 22 janvier, à Siorac-en-Périgord, Patricia Lafon, conseillère départementale, et Benjamin Delrieux, conseiller régional, ont accepté de parrainer une démarche citoyenne dont le fil rouge est un regard actif sur nos petits ruisseaux. Les noms de ces hydronymes, parfois, sont venus jusqu'à nous par la seule transmission orale. Certains se sont perdus dans la transmission de ces legs patrimoniaux. Pour quelques-uns, nos ancêtres ont adopté au cours des siècles, des hydronymes différents ; c'est, par exemple, le cas pour la Vallée, humble petite rivière dont le sillon s'invite de Saint Laurent à Siorac. On retrouve, avec des nuances, son nom sur la carte de Pierre de Belleyme, ingénieur géographe du roi Louis XV. Sa remarquable Carte de Guyenne fut publiée à partir de 1785. Elle est plus connue sous le nom de Carte de Belleyme. Alexis de Gourgues, en 1861, lui, s'est consacré à son dictionnaire topographique de la France, œuvre hélas inachevée. Leurs travaux sont venus jusqu'à nous avec leur saisissante richesse de connaissances et, aussi, avec les évolutions qui ont signé leur temps.
Aujourd'hui, l'I.G.N. fédère les contributeurs à l'infrastructure, diffuse et archive l'ensemble des données collectées. Il met en référence les stations composant le réseau. L'aboutissement de ses travaux se concrétise avec ses fascinants documents géographiques.
Le fil rouge de la démarche citoyenne chapeautée par Patricia et Benjamin a pour but de réunir les petits ruisseaux qui, autour du creuset de la Nauze, se glissent dans nos collines en faisant que les hydronymes qui n'ont eu comme vecteur que la transmission orale, soient pérennisés sur la carte IGN.
On ne peut pas parler de ces cours d'eau sans aborder leur environnement, ces reliefs qui n'ont pas toujours de noms fixés sur les cartes mais qui méritent pour les marcheurs, randonneurs et promeneurs, de figurer. Aujourd'hui -et c'est heureux- beaucoup d'adeptes de la ruralité parcourent les chemins pédestres et sont à la recherche de ces détails qu'il faudrait éviter de négliger. Nos ponts ont des noms, nos collines et nos lieudits, aussi. Il peut être difficile de tout inclure dans nos cartes, surtout dans les zones semi-urbaines. Essayons d'obtenir que les apports récents complètent la foule d'éléments de nos toponymes et complètent la base de données, un chemin ornithologique par exemple.
C'est un peu de tout cela que les "observateurs-accrocheurs" de cette démarche citoyenne osent s'emparer en sollicitant des autorités locales, un appui, afin d'enrichir ce merveilleux lien qu'est cette ardente passeuse de vie et de mémoire de nos territoires, la cartographie.
Faisons le point sur une idée reçue. Le fait de nommer ou renommer un cours d'eau est, à tort, interprété comme une modification des paramètres fiscaux immanente au déroulé linéaire de ces liens hydrographiques. Renseignement pris au SMETAP, il n'en est, heureusement, rien. Que les cours d'eau soient nommés ou non, cela ne change rien ni à la fiscalité ni aux droits et devoirs des riverains et de la collectivité. |
Les Nauzérois invités à cette rencontre patrimoniale feront le point sur les hydronymes, ceux qui sont mémorisés par la tradition orale et ceux qui seront en instance de validation par les conseils municipaux et, bien entendu, ceux qui émaneront des propositions citoyennes pour combler des lacunes géographiques.
Pierre Fabre
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 224 autres membres