Après la rencontre de Niversac
Les rencontres.
Qu'est ce qu'une rencontre. On peut rencontrer quelqu'un, parfois en se trouvant en sa présence sans l'avoir cherché et là c'est le cas d'une rencontre inattendue. Quand on parle de rencontre dans le domaine de l'histoire on pense spontanément à ces rendez-vous qui prirent date dans les chroniques par leur succès et souvent aussi par leur échec.
Les rencontres historiques. Citons L’entrevue du Camp du Drap d’or, ou deux souverains désireux de s'affirmer se sont affrontés. Beaucoup plus proche de nous la rencontre de Montoire laisse la désastreuse, humiliante et douloureuse image de la vassalité du maréchal félon admettant et validant la dictature du terrible et répugnant "petit caporal autrichien".
Les rencontres constructives.Une rencontre c'est heureusement -et beaucoup plus souvent- une recherche positive dans bien des domaines philosophique, littéraire, artistique, associatif, culturel, technique… Ce fut le cas, le 2 mai dernier, à Niversac, quand Bernard Chubilleau échangea avec Bruno Marty. Bien des affinités les réunissent ces personnages hors du commun dont, au premier plan, l'image. La capture par la photographie des messages de la vie de nos vieilles pierres, des splendeurs de la nature ou des furies des éléments interpelle les chasseurs d'image.
cf "Terre de l'homme" du 2 mai 2024.
Une riche complicité de communicants. La rencontre de Bernard Chubilleau et de Bruno Marty.
Photo © Bernard Chubilleau
Bruno Marty, photographe, reporter indépendant, vient de faire paraître son livre intitulé Ouvrages d’art et paysages périgordins (Éditions BMTIK). Il est originaire de Sagelat en Dordogne comme l’est aussi Pierre Fabre, cadre honoraire de la SNCF, qui a signé les textes et les légendes accompagnant les images de l’ouvrage. Depuis une quinzaine d’années, Bruno Marty vit et travaille dans les îles des Tuamotu (Pacifique Sud) et ses travaux ont été publiés entre autres par Météo France, l’Office de la recherche scientifique et technique d’Outremer et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). « Je vis en Polynésie mais cela ne m’empêche pas de revenir souvent à Sagelat. C’est mon port d’attache », dit le photographe. Lorsqu’il était enfant, Bruno Marty admirait les ouvrages d’art de la Dordogne. Devenu adulte, il s’est fixé comme challenge de les immortaliser.
En quinze années et aux quatre saisons, suivant la disponibilité que lui laissaient ses travaux polynésiens, il a parcouru quelque 5000 km sur les deux lignes TER traversant le département de la Dordogne, à savoir la radiale allant d’Agen à Périgueux et la transversale de Sarlat à Bordeaux. Il a effectué de nombreux repérages pour choisir le meilleur angle de prise de vue, tenir compte de l’heure du passage du train et de la lumière à ce moment précis. « Dans le livre, chaque photo montre un train circulant sur un ouvrage d’art avec, pour décor, les paysages périgordins qui sont fantastiques », commente Bruno. « J’ai souhaité que cette succession d’images et leur agencement chronologique, délibérément choisi, donnent au lecteur “itinérant” le sens d’un voyage de rêve. » Pierre Fabre, cadre honoraire de la SNCF et fin lettré, a enrichi les photos de ses commentaires érudits.
Entré à la SNCF à Paris-Nord en 1963, « au temps de la vapeur » comme il aime à dire, il a poursuivi sa carrière professionnelle au sein de l’entreprise ferroviaire. Après Paris, il a travaillé à Bordeaux, Limoges, Nice, Tarbes, Pau (pendant dix-huit ans) et Périgueux, où il a pris sa retraite en 2000, au terme de trente sept années durant lesquelles il a connu la généralisation de l’électrification et la grande vitesse. « Ma vie de cheminot a été des plus enrichissantes qu’il soit. J’ai même eu l’honneur d’être invité dans le train inaugural de service de la liaison ferroviaire transmanche, l’Eurostar, en 1994 », explique-t-il. « Le livre est pour moi un hommage rendu à mes ancêtres cheminots, mais aussi à mon petit-fils, qui représente la quatrième génération des chemins de fer dans notre famille. »
Bernard Chubilleau, Vie du rail, article du 18 juillet 2024
Bernard et Bruno, dans ce "temple" ferroviaire atypique ont partagé au printemps un bon moment de préhension de l'histoire et se sont fait les artisans de la sauvegarde de cette passerelle, aujourd'hui biséculaire, de l'avancée de ce mouvement par le témoignage d'Ouvrages d'art et Paysages périgordins.
https://www.laviedurail.com/actualites/les-ouvrages-dart-de-la-dordogne-mis-en-lumiere/
Cet automne Bernard et Bruno vont à nouveau se rencontrer à Niversac où Bruno présentera et dédicacera son ouvrage sur ces patrimoines d'exceptions que sont les itinéraires ferroviaires en Périgord et ce lien fluvial qui les réunit.
"Terre de l'homme" reviendra sur cette rencontre automnale.
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