Agnès Rebuffel-Pinault attendue à Belvès pour parler de l'Europe.
Photo La Montagne
Dans 10 semaines, nous serons appelés à voter pour apporter nos suffrages aux candidats qui entendent entrer au Parlement européen.
L'Europe, pour l'écrasante majorité d'entre nous… c'est loin.
Si l'on a envie de voter pour les élections locales, même lorsque l'élection n'est que la farce grotesque d'une validation pure et simple de l'appareil existant, c'est en général parce que les candidats sont connus de nous. Les " globe-trotters " des institutions européennes, pour la quasi-totalité d'entre nous, nous sont totalement inconnus... qu'ils soient Bruxellois ou Strasbourgeois.
Que font-ils et à quoi servent-ils, voilà un débat, intéressant certes, mais qui nous semble bien ésotérique. Pour une quantité non négligeable de nos concitoyens, cet appareil européen est une véritable sangsue qui pille et pompe les deniers de la communauté et impose des points de vue que l'on est loin d'approuver et de comprendre.
Les sondages sont là pour rebattre les cartes et, déjà, pour nous dire qu'à priori, la "proportionnelle", vision européenne, tronquée comme il se doit, dont un des premiers objectifs, si ce n'est le premier, est d'écarter au moins 10 % des suffrages de citoyens qui n'ont aucune probabilité d'être représentés. Je crains bien de devoir figurer dans cette grande liste d'écartés de la souveraineté populaire. Tant de citoyens vont aller voter par strict civisme, tout en sachant que bien des bulletins ne compteront que pour les statistiques.
Depuis la nuit des temps, le chantier européen est en cours. Depuis l'Antiquité, une kyrielle de conquérants, de tyrans et de visionnaires s'y sont frottés avec plus ou moins de dégâts idéologiques, culturels et sociétaux. Les Grecs, qui admettaient aisément que leur société compte un nombre impressionnant d'esclaves qui, bien entendu, n'avaient pas voix au chapitre, ont su promouvoir une esquisse de démocratie pour leurs citoyens, les Romains, qui ont tracé l'assise de leurs voies qui demeurent encore aujourd'hui des fondateurs de notre Europe ; l'Homme du 18 Brumaire, comptable d'un génocide édifiant, qui, par ailleurs, a fait reculer le français comme langue diplomatique et ruiné la France, et l'immonde et terrifiant caporal autrichien qui fut le plus répugnant des dictateurs, avaient tous une vue d'ensemble où ils pensaient être le maillon fort incontournable et indispensable, voire détenir le droit d'être le, les titulaire(s) des plus hauts piédestaux, mais aucun n'a réussi à faire l'Europe.
Enfin, depuis les derniers siècles, " on " envisage de faire l'Europe avec des moyens pacifiques dont celui du suffrage universel. Ne crachons pas dans la soupe, pour dire sans avoir voulu la goûter, qu'elle est trop… épicée. Gardons-nous de jeter le bébé avec l'eau du bain.
L'Europe, un chantier qui a su impulser des normes.
Quand les décideurs ont su faire litière de leur égocentrisme, la communauté a bénéficié d'avancées. Ce fut le cas en adoptant le système métrique et, quoi qu'en disent les esprits revêches, l'euro, monnaie internationale. Ils sont des fruits d'une civilisation qui, parfois, heureusement, sait être transverse.
Notons pour la toute petite micro histoire, que l'écartement de 1 435 mm des voies normales de chemin de fer est l'héritage... de la largeur des chars romains.
Quand nous regardons la navette spatiale américaine sur son pas de tir, nous pouvons remarquer les deux réservoirs additionnels attachés au réservoir principal. La société Thiokol fabrique ces réservoirs dans son usine de l'Utah. Elle aurait aimé les faire plus larges, mais ces réservoirs sont expédiés par train jusqu'au site de lancement. La ligne de chemin de fer entre l'usine et Cap Canaveral emprunte un tunnel sous les montagnes Rocheuses. Ce tunnel limite la taille des réservoirs à la même largeur que deux arrière-trains de chevaux. Ainsi, le moyen de transport le plus avancé au monde, la navette spatiale dépend de la largeur d'un cul de cheval. Les spécifications et la bureaucratie vivront pour toujours... Aussi, la prochaine fois que vous avez des normes entre les mains et que vous vous demandez quel cul de cheval les a inventées, vous vous serez, peut-être, posé la bonne question. https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:%C3%89cartement_des_rails |
Pierre Fabre
Pour assister à la conférence d'Agnès Rebuffel, rendez-vous à la salle de l'ABC, ancienne école maternelle, ce samedi à 17 h.
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