Terre de l'homme

MONPLAISANT & SAINT POMPON

Gilbert Henry, fervent et dynamique adepte local et national du VTT, a été terrassé à Périgueux, le 23 septembre.

Photo © Jean-Claude Ballion

Gilbert vit le jour le 8 mars 1947 à Navenne, un bourg du très ancien Baillage d'Amont, dans la ceinture de Vesoul. Ces reliefs vosgiens francs-comtois sont devenus la Haute-Saône. Les Navennois, proches de la belle radiale ferroviaire internationale, lien reliant notre capitale au " point trigonométrique " réunissant l'Alsace, la Forêt Noire et les Terres helvétiques, entendaient siffler l'Arbalète. Elle était la fierté des Francs-Comtois. Ce prestigieux rapide, allégorie de l'arme terrible de Guillaume Tell, fut promu T.E.E. Il avait de quoi fasciner les jeunes candidats du concours d'élèves de la S.N.C.F, promotion 1964/65. Ces jeunes gens, alors en  mission de consolidation d'un patrimoine d'exception altéré par la guerre, ouvrirent leur carrière dans ce corridor européen. Ce faisant, ils travaillaient à balayer de graves dommages de l'histoire.

Gilbert fut de ce petit groupe débordant de vivacité constructive pour prendre à bras le corps les aspirations nouvelles. Celle de la grande vitesse attendait encore dans les tiroirs de théoriciens futuristes. Gilbert fut parmi les lauréats du concours de 1964. Il amorça alors son attractif parcours ferroviaire, rêvant, peut-être, à l'accomplissement d'un futur saut de la France pour apporter son expérience et son savoir-faire dans le Périgord.

La cérémonie d'adieu de Gilbert fut impressionnante par le nombre des personnes présentes. Le 27 septembre, nous étions bien plus de 200 amis, sous un soleil de plomb, à nous recueillir dans ce petit cimetière monplaisanais. C'est une voix sportive qui donna le la à la suite d'hommages. Pour quitter Gilbert, l'orateur demanda un témoignage d'amitié avec un chaleureux applaudissement sportif.  Ensuite, Thierry Auroy-Peytou, un chef de service de la gare de Bergerac, ami et collègue de Gilbert, prit la parole pour rappeler les qualités du défunt. Il plaça son sens de la rigueur sécuritaire ferroviaire. Celle-ci ne supporte, bien sûr, aucune échappatoire. Thierry a poursuivi en parlant de l'idéal des opérateurs ferroviaires. Il cita aussi la résistance au démantèlement et rappela que Gilbert fut de ceux qui ont tout tenté pour l'éviter. On notera que Thierry sait de quoi il parle. Il est maire de Lamonzie-Saint-Martin, une grosse commune rurale, qui, depuis plus de 20 ans, ne fait que voir passer les trains.

Plus émouvante, encore, fut la prise de parole de Carole, la fille de Gilbert. Elle intervint pour toute la famille. Cette  agente de la SNCF est, par ailleurs, maire de Saint-Pompon, village où Gilbert a beaucoup donné pour ses valeurs sportives.

Les obsèques de Gilbert furent néanmoins tout à la fois sobres, strictement laïques, civiles et républicaines. La famille a respecté ses affinités progressistes et, pour quitter Gilbert, chacun a été invité à se manifester, selon ses convictions, par un geste d'adieu.

Les Collègues et amis -actifs et retraités- de l'E.Ex de Périgueux