Le 10 mai : Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition - par Claudine Courtel
Le cri, l’écrit, monument créé par Fabrice Hyber pour commémorer l’esclavage dans le jardin du Palais du Luxembourg
Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition
La Journée nationale du 10 mai est une date symbolique, choisie pour commémorer l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de son abolition et pour honorer la mémoire des millions de victimes de ces crimes contre l’humanité.
Cette journée a été instaurée par la députée Christiane Taubira. La « loi Taubira » a été adoptée le 21 mai 2021, elle constitue un tournant dans la reconnaissance officielle de l’esclavage par la République française. Elle établit que :
« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’Océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes, constituent un crime contre l’humanité. »
Le décret du 31 mai 2006 fixe le 10 mai comme date officielle de commémoration nationale.
Pendant plus de quatre siècles, entre le XVe et le XIXe, la traite négrière et l’esclavage ont été des systèmes organisés et encouragés par les États et les puissances économiques européennes, notamment la France.
Plus de 12 millions d’Africains furent déportés dans le cadre de la traite atlantique, vendus comme marchandises, arrachés à leurs familles et à leurs terres.
Les ports français de Nantes, Bordeaux, La Rochelle, Le Havre sont devenus très prospères grâce à ce commerce d’êtres humains. Les esclaves étaient réduits à l’état de biens meubles, sans droits, soumis à des conditions inhumaines dans les plantations des Antilles, de Guyane, de l’île de la Réunion et d’autres territoires coloniaux.
L’histoire de l’esclavage est aussi une histoire de résistance. Partout, des esclaves ont lutté pour leur dignité, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie. Des figures historiques incarnent ces luttes : Toussaint Louverture, leader de la révolution haïtienne, Louis Delgrès, résistant en Guadeloupe, Solitude, figure de la lutte contre l’oppression, Victor Schoelcher, homme politique français, qui a joué un rôle décisif dans l’abolition de l’esclavage en 1848.
L’esclavage fut aboli définitivement le 27 avril 1848 en France, par décret du gouvernement provisoire de la Deuxième République.
Chaque 10 mai, une cérémonie solennelle est organisée dans le jardin du Luxembourg à Paris, devant le monument en mémoire à l’esclavage, érigé dans le jardin du Sénat. Des représentants de l’Etat, des élèves, des associations, des élèves, des survivants des Outre-mer et des chercheurs s’y retrouvent pour lire des textes littéraires ou historiques ou personnels ; écouter des chants ou musiques des cultures afro-caribéennes ; rendre hommage par des dépôts de gerbes. C’est un lieu de mémoire dans le recueillement et la dignité.
De nombreux événements sont également organisés dans les écoles, les collectivités locales , les territoires d’Outre-mer et les institutions culturelles : expositions, débats, pièces de théâtre , projections de films, lectures publiques.
Le 10 mai ne se limite pas à une simple commémoration historique, cette journée appelle à une réflexion profonde sur la persistance de formes modernes de l’esclavage et de traite humaine dans le monde, les discriminations toujours présentes dans la société, le besoin d’une éducation à l’égalité, à la tolérance, au respect de l’histoire et des cultures des peuples.
Ce 10 mai est un temps citoyen, un acte d’unité nationale autour des valeurs: LIBERTÉ, ÉGALITÉ,FRATERNITÉ.
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