Terre de l'homme

BASSIN de la NAUZE

Une rencontre patrimoniale des amis du limbe de la Nauze

La source-fontaine des Marroux, lieudit carveso-grivois. Photo © "Terres de Nauze".

Parmi les idées reçues, on relève que nos ancêtres avaient les cheveux blonds et qu'ils adoraient les sources.

Quand Christian Chevillot parle des Gaulois, il nuance l'idée couramment attribuée à ces valeureux observateurs de la nature et il relativise leur fascination pour les sources.

Pour Anne Chevée, avant Alésia,  la religion gauloise, bien que mal connue, a légué de nombreux témoignages de ses croyances spirituelles.  Les Gaulois adoraient visiblement les forces de la nature - rochers, arbres, sources, fleuves - mais ils ne représentaient guère leurs dieux, se moquant même des Romains qui donnaient aux leurs des formes humaines.

Dans notre tissu rural, on trouve souvent des toponymes qui ne sont que "remotivations" dont l'origine celtique, voire indo-européenne, bien avant que nos ancêtres soient les Gaulois ou les Celtes, est si lointaine que l'on en a perdu le sens initial.

Pour Généanet, la Nauze, nom de famille, est surtout porté dans le Sud-Ouest,  avec ses variantes Nauzes et Nause. C'est au départ, un toponyme désignant en occitan, "nausa", une mare, une lagune, une prairie marécageuse. Le nom vient du gaulois nauda et a pour équivalents noue, noë, dans d'autres régions de France.

La Nauze, pas plus que les Nauves, n'est donc pas une exclusivité périgordine ; nous partageons, donc, cet hydronyme avec d'autres contrées, là où les racines occitanes sont solidement implantées.

Ce mardi 13 mai, à 16h30, à la mairie de Belvès, en présence de Patricia-Lafon Gauthier, conseillère départementale et de Benjamin Delrieux, conseiller régional, les Amis de la Nauze viendront échanger pour un embryon d'aventure sur l'onomastique des lieux mais surtout pour parler de nos tout petits cours d'eau dont les hydronymes sont venus jusqu'à nous, avec leurs trébuchements, par la transmission orale. Avant de lancer une démarche vers l'I.G.N. pour les graver dans la matrice cartographique, il convient de faire un point avec les conseils municipaux du bassin nauzérois et les forces vives qui ont des remarques à formuler.

Faut-il rappeler que cette réunion, purement informelle, n'a, bien entendu, pas pour intention de forcer la main aux édiles souverains de leurs entités mais est plutôt une réunion amicale d'affirmation de nos tout petits cours d'eau et des reliefs qui les enchâssent.

P.F

Christian Chevillot, Docteur en Histoire, Langues et Littérature ancienne de l’Université de Bordeaux III, Chercheur associé CReAA 6566 du CNRS, Université de Rennes I Président de l'ADRAHP, est né à Limoges en 1948. Passionné d’archéologie depuis l’âge de 10 ans, il s'est spécialisé dans l’étude de la Protohistoire.

Anne Chevée est diplômée de l'Ecole du Louvre - Master d'iconographie médiévale à la Sorbonne - Titulaire d'une carte de guide-conférencière professionnelle.