Terre de l'homme

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Bienvenue Monsieur le majoral

Cartes_Occitanie

 

Occitanie en 1009

 

 

croix occitane

 

 

 

Nous avons salué, il y a peu, l'adhésion du majoral Jean-Claude Dugros  à notre blog.

Ardent défenseur de la langue occitane, il nous fera partager sa passion et profiter de son érudition. 

J'ai personnellement retenu le vif intérêt qu'il porte au catharisme. Si l'Occitanie ne se réduit pas à ce courant de pensée, à cette religion, elle ne peut en faire l'économie.

2002 et 2003 furent des années fastes pour cette thématique en Dordogne : le Conseil général, à travers l'association "Mémoires vives", fait une animation dans les écoles, participe à la préparation du colloque de Novellum intitulé "L'Occitanie médiévale des troubadours et des Cathares" et décide, avec l'aide des mêmes partenaires, d'élaborer une exposition qui a pour ambition de faire le point sur ce mouvement religieux. Son titre : "Le Catharisme, Christianisme des Bons Hommes". Un an de réunions fut nécessaire pour la rédaction de neuf panneaux historiques et de sept panneaux thématiques.

 

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Sceau de Raymond-VII (revers)

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Simon de Montfort

 

 

La liste des conseillers techniques est trop longue pour citer tout le monde. Quelques noms et le majoral reconnaîtra les siens : Anne Brenon, Gwendoline Handke, le pasteur Poupin, Richard Bordes, José Dupré, Bernard Lesfargues, Julien Roche, Maïthé Etchéchoury et les autres.

Pourquoi avoir choisi un tel sujet apparemment éloigné des préoccupations de nos contemporains ? J'y ai vu un double intérêt : connaître les volontés de ce renouveau spirituel et retrouver la vérité historique de ces " Parfaits" détachés du monde matériel et de ces forteresses au bord de l'abîme, victimes d'une interprétation ésotérique et romantique.

Enfin, il n'était pas inintéressant de souligner le paradoxe dont l'histoire a le secret : la connivence entre deux mondes que tout aurait dû séparer : une population en quête d'austérité et de salut et cette civilisation du Sud avec ses cours d'amour, ses troubadours, réputée par son raffinement et son art de vivre.

La bienveillance des seigneurs occitans et le crédit populaire obtenu de la pauvreté évangélique ne purent, en fin de compte, assurer le maintien de cette pensée singulière qui soutenait que le monde terrestre, matériel avait été créé par Satan et exonérait ainsi Dieu du Mal.

 

montsegur

Château de Montségur

chateau-peyrepertuse

château de Peyrepertuse

bucher tragédie

Hérétiques  sur le bûcher 

 

 

Occitanie et Catharisme eurent le même destin : il a fallu la conjonction de trois forces pour que cette Occitanie et sa cohabitation paradoxale avec le Catharisme, cette langue, soient à la veille de disparaître :  une papauté intraitable sur le plan de l'orthodoxie, un pouvoir royal désireux de s'étendre jusqu'aux Pyrénées, des armées de mercenaires à l'affût de saccages et de rapines.

C'est ainsi que se succédèrent la première  Croisade des barons (1009 - 1221) et la Croisade royale (1226 - 1229). En 1233, avec l'installation du Tribunal de l'inquisition à Toulouse, le sort de l'Occitanie était scellé. Le temps des bûchers commençait (Montségur 1244 : 200 hérétiques brûlés vifs pour avoir refusé d'abjurer leur foi).

Mais le Catharisme ne fut pas la seule cible de la répression, la tolérance qui caractérisait la société occitane, son mode de vie non conformiste, sa langue furent pourchassés et condamnés.

Depuis Frédéric Mistral, prix nobel de littérature pour "Miréio", confondateur du félibrige (1854), nombreux furent ceux qui s'employèrent à réhabiliter et à restaurer la langue occitane. Le Majoral Dugros est de ceux-là.

Jean Duvernoy, mainteneur de l'académie des jeux floraux de Toulouse, n'avait-il pas dit : "Il y a dans le Catharisme,  quelque chose qui ne s'est pas éteint avec les bûchers.

Connaissez-vous une langue qui, avec plus de naturel, d'élégance et de poésie, vous permette, à chaque matin du monde éternellement recommencé, d'aborder ainsi autrui  :"Sètz noscut ?" (= Tu es né ?) ?

PS : En 1975, l'historien Emmanuel Leroy Ladurie écrivit :"Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 ". Succès spectaculaire : 2 millions d'exemplaires vendus, traductions comprises. Il s'appuie sur les registres d'inquisition de J. Fournier qui retracent la vie des habitants de ce village de Haute-Ariège, " infesté " dit-il, par le Catharisme. Cet évêque de Pamiers, grand inquisiteur, devint pape en Avignon en 1334.

 

Pierre Merlhiot 



02/01/2021
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