Biron, un des plus beaux sites castraux d'Occident
En Périgord, tout le monde sait que l'ancien comté se répartissait dans quatre baronnies Beynac, Biron, Bourdeilles et Mareuil. Toutes ont leur histoire et celle-ci fut riche en revirements. Aujourd'hui, c'est à Biron, en lisière du Périgord et de l'Agenais, que nous allons flâner pour nous laisser impressionner par cette butte qui scrute l'horizon et recherche sa ligne d'horizon vers les Pyrénées.
Le 28 mars, "Terre de l'homme", profitant du 25ème anniversaire de Marqueyssac, a concentré son regard sur les magnifiques jardins marqueyssacois et sur la citadelle castelnaudézienne. Là, nous étions à portée d'arquebuse de la voie fluviale qui, d'Auvergne au Bec d'Ambès, a connu bien des épisodes. À Biron, nous sommes dans les derniers reliefs forestiers du Bois de Capdrot.
À Biron, il n'y a pas de fleuve ni même de ruisseau et si, du flanc collinaire méridional, s'épanche une fragile source, c'est celle de l'humble Laussou, modeste affluent de la Lède, phonétiquement bien mal nommée. Quand l'été aquitain ouvre les beaux jours, il faut aller bien en aval de Biron pour suivre un écoulement sensible de ce cours d'eau.
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Photo © Jacques Mossot
Où est Biron ?
Cette butte calcaire d'où sourd le premier épanchement, très intermittent du Laussou, affluent de la Lède, qui recherche sa jonction avec le Lot, impose son éperon rocheux à 203 mètres d'altitude dans le Monpaziérois. Le Haut-Agenais rase presque le mamelon et, au loin, le Dropt s'élance vers La Réole tandis que la Lède serpente dans le Villeneuvois.
À Biron, à condition de faire le tour du château, on obtient une vue à 360°. Côté nord, ce sont les bois capdrotiens, ils prolongent la Bessède et le Bois de Salles, qui donnent cette majestueuse vue sylvestre.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
À Biron, les hôtesses et hôtes, tous du pays, maîtrisent parfaitement la thématique et savent donner à leurs visites, le côté pédagogique qui séduit toutes les tranches d'âge.
À l'accueil, hors saison, vous pourrez trouver 5 permanents et, en saison, ils sont une dizaine pour recevoir les visiteurs. Que dis-je, ils sont 11 car une superbe créature qui répond au nom d'Arya est la coqueluche des visiteurs. Quand elle avait son chapelet de jeunes chiots, nombreux étaient les touristes qui voulaient repartir avec une de ces adorables figures bironnaises.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
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Non, l'objet de ce billet n'est, bien entendu, pas de plagier un quelconque support sur Biron. Vous pouvez découvrir ceux superbement élaborés de cette merveille des collines sylvestres du sud du Périgord, en cliquant sur les liens ci-dessous.
Château de Biron (chateau-biron.fr)
Château de Biron — Wikipédia (wikipedia.org)
"Terre de l'homme" compte bien, au fur et à mesure de l'avancée du calendrier, passer d'un site à l'autre de notre Périgord, pour donner aux hôtes de ces lieux, l'envie de promouvoir mieux encore les bijoux qu'ils ont à présenter aux touristes, vacanciers, étudiants, scolaires et séniors qui vont vers ces merveilles patrimoniales que l'on a plaisir à découvrir ou redécouvrir.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
De cette cour, l'hiver quand les Pyrénées sont enneigées, on aperçoit la barrière montagnarde. C'est surtout les après-midi de février, par temps clair, que l'on peut découvrir ces lointaines montagnes. Du Château de Biron au Pic d'Aneto, il y a, tout de même, 223,45 km.
La "basilique" bironnaise.
Photo © Robert Reperant
La tombe de Pons de Gontaud dans la chapelle.
Photo © Robert Reperant
La tombe de Pons et Armand de Gontaud dans la chapelle.
Photo © Robert Reperant
La cuisine.
Photo © Robert Reperant
Aujourd'hui, à Biron comme un peu partout dans les demeures du pays, pour avoir de l'eau, on ouvre le robinet. Ce n'était pas le cas quand les partisans de la religion catholique-romaine et les réformés s'étripaient au nom de leur foi. On connaissait le prix de l'eau et le puits avait pour la quiétude des châtelains, une valeur majeure et vitale, surtout en cas de siège.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
Mille ans d'histoire.
L'histoire des maîtres de Biron fut bien tumultueuse. Nous sommes là sur un éperon où le vent de la Réforme a sérieusement secoué les portes. Les revirements firent de ces seigneurs, des alliés qui savaient se retourner, ce qui a fait dire que Biron avait trahi son roi.
Le maréchal de Biron était un vieil ami et compagnon d'armes d'Henri IV, mais était éternellement insatisfait des bienfaits dont le roi le comblait. Dès 1595, Biron s'était laissé débaucher par Picoté, ancien ligueur, et avait commencé à comploter avec les Espagnols.
L'histoire apparaît fort trouble. Le maréchal, duc et pair du royaume, Charles de Gontaut-Biron, va s'enferrer dans son mensonge. Ce qui lui vaudra d'être décapité le 31 juillet 1602, à la Bastille, pour crime de haute trahison.
En Périgord, beaucoup ont imaginé un bref dialogue entre Biron et Henri IV. Il relève de la pure imagination. Henri IV n'a pas dû dire à Biron "Qui t'a fait comte" et ce dernier n'a donc pas répliqué "Et toi, qui t'a fait roi". Cet arrangement avec l'histoire serait bien antérieur. Le chroniqueur du Moyen Âge, Adémar de Chabannes, rapporte cet échange entre le roi Hugues Capet et Aldebert Ier : lorsque ce dernier refuse de lever le siège de Tours, le roi le rappelle à l'ordre en lui demandant " Qui t'a fait comte ? ", Aldebert répondit alors avec insolence " Qui t'a fait roi ? ".
Sortons de l'histoire et de la petite histoire. Revenons à Biron avec l'anecdote d'une hyperbole aujourd'hui largement oubliée. "Je préfèrerais que le Château de Biron se démolisse". Quand un paysan de cette forêt de Capdrot voulait que le destin écarte une mauvaise hypothèse, il disait "Je préfèrerais que le château de Biron se démolisse". L'hyperbole, là, n'a rien de la courbe géométrique plane ouverte formée des points d'un plan dont la différence des distances à deux points fixes de ce plan (foyers) est constante. L'hyperbole du verbe exprime une figure de style consistant à exagérer l'expression pour mettre en relief une idée. Untel va acheter la propriété de Richard. Je préfèrerais que le Château de Biron se démolisse ! |
Le Périgord a souvent servi pour les scènes de films : Sébastien Cailler devant les affiches de certains de ces films tournés dans ce lieu. Sébastien se plaît à raconter que pour "Le capitan", film qui a fait fureur dans le pays, Jean Marais a refusé d'être doublé dans une scène fort risquée à Bort-les-Orgues. Grrr.
Photo © Pierre-Bernard Fabre
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