Les aînés aujourd'hui observateurs des bornes et chemins de l'obsolescence.
Qu'est-ce-que l'obsolescence.
Fait de se périmer, de devenir désuet, de se casser après une certaine durée. Le problème n'est pas d'être "obsolète", c'est de ne pas l'admettre !
P-B F
Ce geste, considéré comme immuable, il y a peu de temps encore, aujourd'hui, à l'exception des rarissimes points d'arrêts généraux, fait partie du passé.
Photo © Pierre Fabre
Photo © Pierre Fabre
Patrick, le 4 juillet 2019, présenta son guidon de départ, pour autoriser le mouvement d'un T.E.R. Ce faisant, il a émis, à la gare de Siorac, l'un des derniers gestes de ce type, en invitant le conducteur d'un T.E.R. à poursuivre sa marche.
Jadis, les anciens avaient pour ce geste sécuritaire, une considération qui réunissait la vigilance et la permissivité. Les agents tirés à quatre épingles, émettaient un strident coup de sifflet et donnaient, avec panache, une certaine solennité à cet acte. J'ai la souvenance d'un "vieux" sous-chef de gare des années 60, du Landy, qui me disait le plus sérieusement du monde que c'était assimilable à un acte religieux... et il ne plaisantait pas.
Aujourd'hui, la technicité des postes de conduite permet de réunir toutes les conditions d'un parfait départ en se passant de cet acte.
Les plis, jadis, indiquaient la date et la provenance.
Ces joyeux compères élaborent leur eau de vie avec l'un des derniers alambics. Image France bleu
Le bouilleur de cru ne doit pas être confondu avec le bouilleur, ou distillateur, ambulant. En effet, le bouilleur ambulant est le distillateur qui procède à la fabrication de l'alcool, en déplaçant son alambic de commune en commune. En France, depuis 1959, ce privilège n'est plus transmissible par héritage, et s'éteindra donc au décès des derniers détenteurs. Depuis 2008, les bouilleurs de cru ne bénéficiant pas du privilège, sont taxés à 50 % sur les dix premiers litres d'alcool pur et ensuite à 100 %.
Le distillateur ambulant opérait dans les villages, en principe sur un espace public. Il travaillait surtout dans les mois d'hiver car il utilisait les subsides de "la vendange". La règlementation ne permettait pas de distiller sans limite. C'était de l'ordre de 9 litres par exploitant. En réalité, certains distillateurs, en prenant des précautions, s'affranchissaient de ce seuil. Les paysans veillaient à ce que le contrôleur des contributions indirectes, ironiquement désigné "rat de caves", ou les gendarmes ne soient pas spectateurs de ces dépassements irréguliers passibles de fortes amendes. Dans certains villages, "on" faisait le guet pour s'autoriser quelques "libertés". |
L'énoisage collectif donnait l'occasion d'échanger entre voisins, parents et amis. Dans les années où la télévision était très loin d'avoir franchi les portes des fermes, a fortiori celles qui n'avaient pas encore l'électricité, et où la T.S.F. n'était encore que dans les foyers les plus cossus, on énoisait à la veillée. Lors de ces soirées, il y avait toujours des personnes qui avaient quelques choses intéressantes à dire.
Image Jacques Joudineaud
La cabane de l'ancienne bascule du Petit Pouget.
Photo © Pierre Fabre
Ce point public de pesage a surtout servi pour la pesée du grain et des animaux.
Par miracle, le mécanisme n'a pas été pillé.
Photo © Pierre Fabre
Nous sommes là à Cassagne dans le Comminges.
Les points publics de pesage ont quasiment tous disparu.
La pesée sur un point public de pesage, en principe, était taxée par un employé municipal qui, souvent, était le garde-champêtre. À Belvès, le point public de pesage, au siècle dernier, était à la Croix des Frères. Après la guerre, il fut déplacé Sous la Brèche. Il y a maintenant plus d'un demi-siècle qu'il a été démonté. Pour échapper à cette taxe de pesage, quand les usagers le pouvaient, ils se rendaient dans les gares équipées [Sarlat, Belvès, etc] où une bascule permettait la pesée de plusieurs centaines de kilogrammes. Le pesage, là aussi, théoriquement, était normalement taxé mais les agents des gares "oubliaient" de faire payer. |
Brabant-en-Argonne, le tambour de ville, immortalisé par son sempiternel "Avis sss à la population". Ces braves tambours de ville sont devenus des personnages inoubliables grâce à Knock de Jules Romains avec le morceau d'anthologie "Ça vous chatouille ou ça vous gratouille".
https://www.youtube.com/watch?v=xwQ4Zt6Me9s
Ce personnage, souvent haut en couleur, était l'appariteur. En principe, il ne devait donner que les informations locales diligentées par l'autorité municipale. Parfois, il arrivait cependant qu'il annonce des particularités telles que "l'arrivage de la marée, exceptionnellement cette semaine, sera avancé à jeudi ou reporté à samedi". |
Image Ecriture Paris
Ce "diable" de tableau noir où les élèves appréhendaient les divisions à chiffres décimaux, où l'on découvrait les noms de Wissembourg ou Molsheim, sous-préfectures alsaciennes, insolites toponymes figurant au tableau avec l'écriture bâtarde du maître de céans.
Une forme d'écriture qui vacille, aujourd'hui, dans l'oubli général.
Fernand Latour, le dernier sonneur de cloches du Cuzoul (Tarn & Garonne). À 96 ans, cet ancien mineur à la retraite vient, chaque jour, au pied de l'église du bourg, pour faire retentir la cloche du village, à midi pile. Un exercice auquel il s'astreint depuis plus de quarante ans.
Chaque jour, à midi, Fernand vient sonner la cloche de l’église du Cuzoul, pendant quatre minutes très exactement.
Image Dépêche du Midi © Daniel Massip
Depuis toujours, en Occident, les cloches sont -ou ont été- des vigiles de notre culture. L'Angélus de Millet appelle au recueillement, à la réflexion, à la sérénité, à la paix, à l'humilité. Les cloches symbolisent l'allégresse ou la tristesse. Leur son dans la vallée pyrénéenne du Lavedan ne laisse aucun touriste insensible. Partons vers les Flandres, terres chères à Maxence van der Meersch. Le romancier nous plonge dans cette vibrante mélodie des cloches du beffroi de Bruges. Manipulées par Germain, un être en grande souffrance, cette complainte des cloches nous donne à penser que l'action des cloches électriques ne saurait nous faire vivre et partager ce que Germain incarne avec fougue et passion. |
P-B F
A découvrir aussi
- Un accident de cheval
- Un coup de gueule, en poésie, à la "p'tite salle de Carvès".
- En expédition contre le cancer
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 221 autres membres