À Belvès, les jeunes ont boudé la conférence sur l'Europe
Venir, à l'invitation commune de Gilles Heyraud et de Claudine Le Barbier, afin de s'atteler à l'architecture des structures européennes qui, pour le commun des mortels, sont des cercles bien éloignés de leurs préoccupations, fut presque osé.
L'ONU, "ce machin", disait le général de Gaulle. Force est de constater que l'Europe mérite, elle aussi, ce sobriquet... face à la débandade actuelle !
C'est ainsi que s'exprima, le 12 octobre 2020, Jean da Luz
Jean da Luz-Figueiredo, journaliste économique et correspondant de médias nationaux et régionaux, a débuté sa carrière dans l'économie du tourisme ...
Pourquoi prendre un intervenant du tourisme comme piste pour parler de l'Europe, c'est, peut-être, parce que c'est celle qui est la moins contestée.
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Parler pendant une grosse heure de cet appareil gigantesque, de ses avancées dans un monde complexe où les résistances et les incompréhensions s'ajoutent, cela relève de l'exploit.
L'Europe, c'est un continent qui est "assailli" de flux migratoires, une problématique interne des prix qui oppose les producteurs des trois péninsules aux nôtres, et tant d'autres domaines confus. Il faut se mouvoir dans cet espace où chacun veut garder ses atouts, ses habitudes et n'entend pas reculer.
Samedi, on a parlé de compétences des états, de majorité simple, de majorité qualifiée, on a aussi parlé de frontières. Rappelons que l'Europe n'est pas un état, chaque état souverain demeure maître de ses frontières.
L'Europe dont les fonts baptismaux n'ont que 70 ans, aura certainement besoin de plusieurs siècles pour aboutir. Les plus anciens se rappellent des pionniers Jean Monnet, homme politique français qui, avec Robert Schuman, est considéré comme l'architecte du projet d'intégration européenne.
Jean Monnet, à gauche, image Wikipédia, et Robert Schuman, à droite. Crédits : European Communities, 1958 / EC - Audiovisual Service |
Ils sont considérés comme étant les "pères " de l'Europe.
L'aphorisme de Jean Monnet, 1976, " Rien n'est possible sans les hommes, rien n'est durable sans les institutions " conserve tout son sens.
Interpellée par un citoyen qui, d'une part, a regretté que l'Europe n'ait pas commencé son chantier par le côté culturel et, d'autre part, par le "vide du socle européen", Agnès Rebuffel lâcha, presque à regret, mais si c'est le fondement d'une culture judéo-chrétienne.
E pur si muove! «Et pourtant elle tourne !» Acculé par les inquisiteurs, Galilée aurait, selon la légende, prononcé cette phrase pour lui-même, après avoir été forcé d'abjurer sa théorie mettant le soleil au cœur de notre Système solaire. Abjuration qui, si elle lui a sauvé la vie, n'aura pas suffi à lui éviter le châtiment.
Depuis 1633, l'Europe a tout de même avancé, avec bien des péripéties douloureuses. On pourrait dire, aujourd'hui, en répliquant aux adversaires de l'Europe " Et pourtant elle avance ".
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Réunir une grosse trentaine de citoyens pour s'intéresser à l'Europe, par une belle journée printanière, c'est déjà un exploit.
Plus que des questions, les citoyens présents ont formulé, toujours dans un calme olympien, quelques remarques. Le fil rouge d'un échange apolitique ne fut pas rompu.
Gilles Heyraud fut le "maître de cérémonie" de cette rencontre citoyenne qui s'inscrivit dans les animations portées par l'ABC qu'il préside. Gilles Heyraud, au solide et riche cursus militaire, rappela bien des points dans ce vaste débat.
Claudine Le Barbier, qui connaît bien la conférencière, fit remarquer que les états gardent la compétence dans le domaine social.
Michel Ribatet, très à l'aise sur le dossier migratoire, maîtrise parfaitement les règles de l'immatriculation consulaire. Cette formalité administrative concerne les citoyens qui entendent résider dans un pays étranger. Elle constitue un préalable pour bénéficier de la protection et des différentes prestations fournies par les représentations consulaires.
Pour le lieutenant Olivier Reynal, assimiler les sapeurs-pompiers volontaires aux règles communes des travailleurs européens, c'est une interprétation. Les sapeurs-pompiers, certes, sont des travailleurs qui peuvent intervenir avant ou après leur journée dans l'entreprise.
Pierre Fabre
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