Terre de l'homme

Terre de l'homme

Dussac, le village d'escale de Guy Ducoloné

 

 

 

Guy Ducoloné (1920-2008) | Association Française Buchenwald Dora et  kommandos

 

Image Association française Buchenwald Dora er kommandos. 

 

Le 28 juin, le blog a proposé à son lectorat d'identifier un personnage qui, à mon humble sens, a priori, devait laisser peu de souvenirs dans le lectorat de Terre de l'homme.

À ma grande surprise, il fut spontanément reconnu par François qui a eu l'exquise délicatesse de ne pas le nommer pour laisser travailler les esprits.

 

Guy Ducoloné naquit aux confins du Périgord, du Quercy et de l'Agenais, le 14 mars 1920, il décéda à l'Hôpital Georges Pompidou à Paris, le 25 août 2008. C'est donc au pied de l'éperon calcaire de Monsempron-Libos que Guy vit le jour. Charles Ducoloné, son père, charpentier de profession, travaillait à l'usine de Fumel. Il avait épousé Honorine Delage, une courageuse travailleuse du Périgord vert, tâcheronne, qui était surtout, comme beaucoup de petites-mains, énoiseuse.

Peu après la naissance de Guy, les Ducoloné établirent leur foyer à Périgueux, rue Sully, puis, en 1929, à Paris dans le 14ème

 

La vie de Guy, résistant de première heure, lui valut de connaître bien des lieux sinistres dont Buchenwald. À la Libération, Guy unit sa destinée à celle d'une autre figure d'exception, Madeleine Vincent, une de ces vaillantes filles des terres picardes et flamandes, de son âge. Elle était aussi de condition modeste et elle connut, elle aussi, la Résistance spontanée et la captivité outre-Rhin.

Quand j'ai eu l'immense honneur de la rencontrer à Nice, à l'ultime fin de l'ère giscardienne, j'ai "osé" échanger en privé avec elle pour témoigner ma reconnaissance à ces profils d'exception qui me fascinaient ; et, je crois qu'elle m'a répondu, à un ou deux mots près, avec une parfaite modestie,  "il y en a eu tant d'autres". Dans la salle, il y avait Charles Caressa, conseiller général du Vieux-Port qui a été le suppléant d'un autre homme très largement hors du commun, Virgile Barel, l'inoubliable doyen de l'Assemblée nationale 1973/1978, père de Max Barel, polytechnicien X 1933, mort sous la torture à Lyon, le 11 juillet 1944, à 31 ans. C'est Charles qui me présenta à Madeleine. À l'époque, j'étais un tout jeune trentenaire et j'étais fort ému en face de cette "grande dame".

 

Les Ducoloné, toutes générations confondues, ont cependant toujours gardé un attachement avec le Périgord, la terre natale d'Honorine. Aujourd'hui, c'est Daniel,  le fils de Madeleine et de Guy, qui est devenu le gardien de ce "temple" familial. Dussac est donc ce joli village où les Ducoloné aimaient sceller un enracinement qui remonte aux Delage et où, pendant quelques années de l'après-guerre, Madeleine et Guy ont vécu.

 

Je ne vais pas revenir sur les mandats électoraux qu'obtint Guy… du Conseil général des Hauts-de-Seine à la vice-présidence de l'Assemblée nationale. Il échoua, sur le fil du rasoir, à Issy-les-Moulineaux pour l'écharpe tricolore au gland d'or car, comme pour tant d'autres, des épis manquaient dans la moisson des suffrages. Il connut l'imperfection arithmétique de l'addition des voix populaires qui, naturellement, auraient dû se porter sur lui mais manquèrent à l'appel. La victoire, d'un cheveu infinitésimal, fila vers l'autre camp. Être payé d'ingratitude, n'est-ce-pas le plus beau cadeau des honnêtes serviteurs d'un idéal privilégiant l'intérêt général écrasant le carriérisme !

 

P-B F

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Je confirme, il s'agit bien de Dussac et non de Bussac, comme je l'ai stupidement écrit hier par erreur. Erreur d'autant plus regrettable que Bussac existe dans le département.

 

 

À propos des personnages inconnussi possible à associer à un lieu, ce blog est tout naturellement preneur de billets sur ces passeurs de mémoire, avec une recherche plus particulière pour les profils féminins qui ont principalement œuvré pour l'intérêt général.

 

L'idéal étant de présenter des personnes qui se sont impliquées dans le bénévolat le plus désintéressé… mais cela peut être nuancé. Il n'est pas strictement nécessaire de pointer une recherche sur des personnages de la dimension de Joséphine Baker, elle serait trouvée au premier regard, mais des profils moins connus qui, dans la vie citoyenne, culturelle, sportive ou associative, font -ou ont fait- vivre une cause, le Téléthon par exemple, un lieu de handicapés, la Résistance, une délicate mission environnementale, ou qui ont relancé des savoir-faire ancestraux, suscité la renaissance d'un hameau, remis en chantier des vieux métiers, etc, etc.

 

Adresser textes et photo(s) à :

 

catherinemerlhiot@gmail.com

 

 

 

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Demain, en principe : Retour sur les travaux scéniques des enfants de l'école de Sagelat. 



02/07/2021
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