Terre de l'homme

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Denise Eutrope a profondément marqué la vie citoyenne belvésoise

 

Les Belvésois, sur le marché du samedi 21 janvier, apprirent le décès de Denise -dite ArletteLagréou-Eutrope.

Denise, native de Lavardac  en pays d'Albret, a profondément marqué la vie belvésoise par près de 70 ans de constante fidélité. 

 

 

Avec Jean Eutrope, son mari qui nous a quittés le 23 mars 2018, elle prit racine sur ce belvédère, peu après leur union qui fut  célébrée en 1954 dans l'Agenais.

 

 

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Ils étaient jeunes, toniques, sympathiques et superbement séduisants quand ils ont adopté cet éperon du pays nauzérois.

 

Ils donnèrent alors au Cinéma Rex, une notoriété qui dépassait Belvès et les cantons voisins. Pendant une quinzaine d'années, ils ont fait vibrer les cinéphiles en promouvant le 7ème Art.  Notons que Le cinéma naquit en 1895. Si on l'appelle le 7ème Art, c'est parce que Hegel, un penseur allemand du XIXe siècle, a proposé un classement pour les différentes formes d'art : architecture, sculpture, arts visuels (peinture, dessin, etc.), musique, littérature (poésie ou dramaturgie), arts de la scène (théâtre, danse, mime, cirque, humour) et, enfin, le cinéma.

 

Dans la cité aux sept clochers, le cinéma gagna rapidement le public qui se retrouvait au Rex, chaque semaine. Les grandes œuvres cinématographiques allant de l'avant-guerre avec Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) est un film américain de Victor Fleming, sorti en 1939, adapté du roman du même nom de Margaret Mitchell paru en 1936, aux inoubliables  films français, avec Gabin en tête d'affiche. Citons  La Grande Illusion (1937), film de Jean Renoir, La Bête humaine (1938), film de Jean Renoir, La Traversée de Paris (1956), film de Claude Autant-Lara, Le Quai des brumes (1938), film de Marcel Carné et Le Président (1961), film d'Henri Verneuil.

Quand passent les cigognes, bouleversant film réalisé, en 1957, par Mikhail Kalatozov avec Tatiana Samoilova, hélas, vacille dans l'oubli.

 

N'oublions pas non plus Si Versailles m'était conté,  film français écrit et réalisé par Sacha Guitry, sorti en 1954. Si Paris nous était conté, autre film français réalisé par Sacha Guitry en 1955. Il compléta le succès du précédent.

Tant d'autres grands films ont rempli le Rex, que l'on ne peut oublier. 

Le Salaire de la peur, le film franco-italien d'Henri-Georges Clouzot, sorti en 1953. C'est l'adaptation du roman du même nom de Georges Arnaud (1949).

 

Pendant une quinzaine d'années, les ruraux affluaient au Rex où ils appréciaient, entre autres, l'œuvre de Giono et de Pagnol, le charme de la jeune Romy Schneider, de Gina Lollobrigida, de Sophia Loren et l'excellence de Gérard Philipe dans Le Rouge et le noir, film de Claude Autant-Lara, 1954.

 

Le Rex était superbement tenu et managé par les Eutrope qui ont su s'entourer de sympathiques collaborateurs, des Belvésois de longue date. Ils faisaient vivre le 7ème Art  dans cette citadelle médiévale.

N'oublions pas que là, avec des moyens de fortune, on a assisté à des séances théâtrales, on a vu intervenir des conférenciers… jusqu'à l'Armée qui vint pendant la Guerre d'Algérie pour communiquer sur cette dramatique période.

 

Denise faisait confiance à ses collaboratrices mais n'hésitait pas à venir rappeler à l'ordre les fumeurs qui se permettaient des licences intempestives dans la salle.

 

Jean Eutrope me confia, il y a quelques années, que son plus grand succès fut Le capitan,  film franco-italien réalisé par André Hunebelle, sorti en 1960. Il fut passé au Rex une quinzaine de fois. Les gens du pays se plaisaient à voir les figurants qu'ils connaissaient et les sites qu'ils identifiaient, Biron, Monpazier, Veyrines et Castelnaud.

 

Signe des temps, le petit écran vint chahuter le grand écran et Jean Eutrope se tourna vers une autre activité commerciale.

 

Denise se révéla dans la vie citoyenne locale. Elle fut une pionnière dans la mission des parents d'élèves. À l'époque, nous étions à peine sortis du frémissement du dialogue ouvert entre enseignants et représentants des familles. Denise avait la fibre citoyenne en éveil. Jamais, elle n'importunait ses mandants avec ses convictions. Elles ont néanmoins fait d'elle, une élue municipale de 5 mandatures dont plusieurs en qualité de première maire-adjointe. Discrète mais profondément assidue dans le suivi et la conduite des dossiers municipaux, les Belvésois savaient qu'ils avaient une échevine parfaitement compétente dans ce temple républicain qu'est la maison commune.

 

Denise appréciait la vie rugbystique et, bien sûr, fut une compagne d'équipée sportive des Sangliers de Belvès.

 

Denise repose au funérarium de Belvès jusqu'à mercredi 14 h.

Ses obsèques auront lieu à Belvès, ce mercredi 25 janvier. Départ du funérarium à 14 h15.

 

Toutes celles et ceux qui ont connu et apprécié Denise, tiendront à assurer leur sympathie à Jacques, son fils, Françoise, sa belle-fille, Julie et Claire, ses petites-filles, lors de cet adieu.

 

Pierre Fabre

 

  



22/01/2023
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