La leçon du 9 juin
Image RTL
Le 9 juin, nos concitoyennes et concitoyens, enfin celles et ceux qui ont répondu à l'appel civique, ont déposé leur bulletin dans l'urne.
Rassurez-vous, je n'ai nullement l'intention de dire qui a bien ou mal fait. L'histoire se chargera sans doute de rappeler cette version inédite.
Ce qui, à mon humble sens, est une leçon de cette journée, c'est la démonstration que notre pays s'appuie sur trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Ces pouvoirs, dans les manuels scolaires, sont présumés distincts. Dans le grand cercle du commun des mortels, nombreux sont ceux qui pensent que, depuis que notre République en est à sa cinquième version, seul le pouvoir exécutif est déterminant et beaucoup doutent de l'étanchéité de ces trois domaines.
Ce 9 juin, en rebattant les cartes -et en interpellant pour un second tour aussi inédit qu'indécis- on prend conscience que le pouvoir législatif n'est pas, comme certains le pensent, un "hochet" mais un outil incontournable.
Il faudra, pour que le pouvoir directionnel ne vacille pas, en étant la transpiration des emportements de la rue, que les citoyennes et les citoyens puissent, tout en manipulant des "dés pipés", dégager une majorité qui soit suffisamment cohérente, pragmatique et responsable, en sachant écouter les attentes citoyennes, en prenant en compte les dissonances de puissantes voix qui ne composent pas forcément avec la lucidité, la logique et la mesure. Difficile sera la démonstration d'être en symbiose avec l'intérêt général car celui-ci ne sait admettre les moindres faiblesses et accommodements.
C'est, hélas, quasiment aussi difficile que s'aventurer sur la quadrature du cercle.
Pierre Fabre
Rappelons tout de même que l'article 8 de la Constitution est clair. Le président de la République nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. La nomination du Premier ministre, prérogative exclusive du président de la République, n'est pas seulement une tradition mais une mission présidentielle fondamentale. Dans les faits, elle est logiquement "guidée" en fonction de la majorité parlementaire qui se dessine mais... il n'y a rien d'écrit dans le marbre.
Notons, par ailleurs, qu'une vieille expression populaire, empruntée à La Fontaine, met en garde les "hardis" qui ont tendance à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. |
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