Terre de l'homme

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Les édiles carvésois ont fait bloc

 

 

CARVES

 

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Édiles carvésois

 

Non, le cercle des édiles carvésois n'a pas réduit son périmètre de l'hendécagone à celui de l'ennéagone, même si [photo © Pierre Fabre] on ne voit que 9 élus. Deux absents avaient donné pouvoir à leur premier magistrat pour la réunion du conseil municipal de ce 14 avril.

Le thème majeur, temps fort de la vie municipale, était le budget.

 

Avant même que Maryvonne Chaumel, la maire de cette sympathique commune, n'ouvre officiellement la séance, Guillaume Saphary et moi-même sommes allés à la rencontre des élus carvésois pour disserter sur la suggestion citoyenne d'examiner la "re-nomination" du cours d'eau la Vallée.

 

Qui est Guillaume Saphary, photo SMETAP.

 

Ce jeune, tonique et sympathique technicien de rivière, travaille au SMETAP : Syndicat mixte d'études et de travaux pour l'aménagement et la protection de la rivière Dordogne.

 

Présent sur le terrain, il met en œuvre le programme d’actions défini sur le territoire. Il assure également l’accompagnement des projets des riverains. Il effectue des missions d’animation et de sensibilisation à la gestion des cours d’eau et des milieux aquatiques. Guillaume a suivi et fait partie de Odyssée Dordonha qui fut un aquatique temps fort de ce printemps.

 

Guillaume, dans la vie citoyenne, depuis 3 ans, est maire-adjoint de Saint Laurent-la-Vallée.

Il est venu à Carves, non pour saper ou démolir une suggestion citoyenne mais pour affirmer son attachement à l'hydronyme de la Vallée qui, depuis 1903, fait partie du toponyme de sa commune et, à son point de vue, solidarise le toponyme et l'hydronyme.

 

Un petit retour en arrière et rappel.

Le cours d'eau s'appelle la Vallée depuis des lustres. Comment "lexicographiquement" a-t-il été formé... L'hydronyme se perd dans la nuit des temps et dérive de Valech, objet de la suggestion citoyenne de "re-nomination", et est passé par d'autres terminologies, Valuech, Valueoil, dérivant de l'occitan Val et issues du latin vallis.

On notera que les hydronymes épousent, en général, les noms occitans de leur sillon, lo Dordonha est devenue la Dordogne, lo Nauza s'est transformée en Nauze, Caudou s'est francisé en Caudeau et lo Cosa a évolué en Couze. Pour la Vallée, il n'y a pas d'hydronyme occitan car "lo valat" s'applique au fossé et non au cours d'eau.  La Vallée n'a pas eu d'hydronyme en occitan.

Il n'est pas inutile de rappeler qu'un cours d'eau, pour les géographes, doit réunir trois critères, avoir une ou plusieurs source(s), un écoulement qui peut être intermittent et un lit.

 

Un débat post-mortem entre Belleyme et Gourgues.

 

Ces deux remarquables géographes et historiens, disparus depuis longtemps, ont, dans la nuance, donné au cours d'eau, un sens sensiblement différent. Le Dictionnaire d'Alexis de Gourges recherche les vieilles antériorités du XVème tandis que Pierre de Belleyme qui, lui, a fait un travail remarquable avec sa carte de Guyenne publiée en 1785, épousa le glissement lexicographique vers la Vallée.

Le ressourcement historique de la Vallée, au-delà de cette réappropriation initiale, aurait permis de sortir de l'anonymat de sa désignation qui, pour le moins, manque totalement d'originalité. 

Les élus n'avaient cure de ce ressourcement et ont préféré -et c'est  le plus évident de leurs droits- souligner leur attachement à l'hydronyme qu'ils ont toujours connu.  

 

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La réunion publique pouvait commencer ; néanmoins, pour laisser les élus réfléchir à la question posée et pour qu'il n'y ait pas la moindre once de pression, Guillaume et moi-même avons quitté, dans les meilleures relations cordiales, la salle de réunion pour laisser les édiles travailler et prendre leur décision.

 

Une décision démocratique sans appel.

Les élus, à l'unanimité, ont rejeté la "re-nomination". Maryvonne Chaumel a tenu à ce que la décision ne soit pas sujette à polémique et a proposé le vote à bulletins secrets. Les élus ne l'ont pas estimé nécessaire.

 

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Un flop sans appel.

 

La suggestion citoyenne, faut-il le préciser, fut un flop. Deux communes l'ont rejetée à  l'unanimité, en se répétant, ce qui naturellement est leur droit, et Saint Laurent n'a échappé à cette unanimité que par l'abstention de neutralité de Lilian Gilet, son maire.

Ne  "jetons pas le bébé avec l'eau du bain", Siorac, Sagelat et Grives, à l'unanimité, l'ont approuvée et, numériquement, en nombre, cela donne une légère majorité.

 

On ne peut, néanmoins, aller au-delà car il aurait fallu une majorité consistante pour  envisager de se tourner vers l'I.G.N. pour chercher l'itinéraire de la "re-nomination".

 

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Un petit point qui peut faire débat.

Qui est plus légitime que d'autres pour le nom d'un cours d'eau, les instances élues du lieu de ses sources ou l'ensemble des riverains ? Les élus ardéchois de Saint Martial, commune de 210 habitants du Mont Gerbier des Joncs, où sourd la Loire, ont-ils préséance sur Moulins, Nevers, Orléans, Nantes ou Saint Nazaire, ceux du glacier de la Furka dans le Valais ont-ils plus de droits sur l'hydronyme du Rhône  que ceux de Lyon, Le Péage-du-Roussillon ou Arles... Pourquoi pas ?

 

Un grand merci aux 70 élus municipaux de Saint Laurent, Grives, Carves, Sagelat, Saint Germain et Siorac qui, en se prononçant d'un côté ou de l'autre, ont bien voulu donner à la suggestion qui leur était proposée, une forme de savoir-vivre civique et de permissivité citoyenne.

Il faut savoir renoncer et s'incliner devant l'échec et ne pas ergoter sur un résultat qui n'est pas démonstratif pour aller plus loin. 

 

Pierre Fabre

 

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Trois conseils municipaux avaient, à l'unanimité, retenu et admis l'idée de rétablir l'odonyme historique de Valech.

 

Didier Roque SEP.jpg Olivier Merlhiot.jpg

Dominique Franc,

maire de Grives,

mandature 2014/2020

Didier Roques,

maire de Siorac-en-Prg

Olivier Merlhiot,

maire de Sagelat

 

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Leurs conseils municipaux ont, à l'unanimité, estimé qu'il ne fallait pas envisager de modifier quoi que ce soit dans l'hydronyme de la Vallée.

 

J-P Passerieux.jpg Jean-Pierre Passerieux, maire de Saint Germain-de-Belvès et Maryvonne Chaumel, maire de Carves, n'ont pas estimé devoir s'inscrire dans une démarche de "re-nomination" de la Vallée.  Maryvonne Chaumel.jpg
   

 

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Un maire ne souhaita pas influencer les choix, il  a voulu rester neutre.

 

Lilan Gillet

 

Lilian Gilet,

maire  de Saint Laurent-la-Vallée

 

Le Conseil municipal saint-laurentais, à l'unanimité à l'exception du maire, a tenu à garder et à valider l'hydronyme La Vallée.

 

Le prochain billet sur Carves abordera son "orthographie". Oublions Carvès qui est un patronyme et non un toponyme.


17/04/2023
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