Si la Lémance m'était contée, volet n° 1, partons de ses plus hautes sources
Ce premier segment concerne Les Hauts de Lémance avec Prats-du-Périgord, Besse, Saint-Cernin de l'Herm, Villefranche-du-Périgord, Loubéjac et Lavaur.
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Prats s'honore d'avoir dans son creuset la niche natale de la Lémance.
Image © Jean-Michel Gueugnot
Image libre de droit Wikipédia. Travail personnel.
Prats est un village qui se blottit au pied de son église fortifiée.
Les Pradois, lors de la grande Révolution, ont été partagés pour choisir leur toponyme. D'aucuns auraient voulu y voir figurer l'hydronyme de la Lémance, comme ce fut le cas à Sauveterre ou à Saint front, d'autres auraient aimé Prats-d'Orliac pour rappeler l'éphèmère passé d'Orliac comme chef lieu de canton.
Le premier affluent rencontré par la Lémance, sur sa rive gauche, est le Ruisseau de la Mer. Dans un précédent billet, année olympique oblige, nous nous sommes interrogés sur l'hydronyme de la Vieille Mer.
Force est d'admettre que l'origine du nom de ce cours d'eau reste mystérieuse. Elle pourrait provenir de Matrona, la Marne, dont un bras ancien constituerait le bassin de la Vieille Mer. Selon d'autres, les anciens marais qui l'entouraient, faisaient penser à de véritables mers.
Il paraîtrait hautement singulier de vouloir rapprocher dans l'étymologie, le Ruisseau de la Mer, 2 km, de la Vieille Mer, ruisseau oublié du nord de Paris. Les hauts de Lémance, eux aussi, dans un lointain passé, étaient d'anciens marais. Relativement proche des Hauts de la Lémance, à une trentaine de kilomètres, on trouve au Buisson, le Chemin de la Mer. Il est dirigé, comme il se doit, vers l'Atlantique.
Toujours sur la rive gauche, le deuxième affluent, la Bessoulière, environ 3 km de cours, semble porter le nom de Besse, unique village qu'il arrose. L'étymologie nous ramène à un lieu de bouleaux.
Le Cavérieux, ruisseau de 7 km, toujours sur la rive gauche, semble bien devoir son nom à l'assemblage de caves, on trouve de nombreux cours d'eau s'appuyant sur cette terminologie de cave ou de cavée, et de rieux qui, inévitablement, nous renvoient au ruisseau.
L'image © de Jacques Mossot, nous présente la fontaine de Villefranche-du-Périgord, source du ruisselet du Thouron.
Ici, sous la vieille bastide française villefranchoise, la Lémance, bien humble encore, a reçu son adjacent le Tourtillou et file à la rencontre de la Ménaurie.
Le Tourtillou, qui sourd dans les reliefs loubéjacois, s'étire sur 5 km. Il reçoit, sur sa rive droite, le Ruisseau de l'Abîme, un ru de 1 200 m, puis, sous la bastide de Villefranche, l'écoulement du ruisselet du Thouron. Notons que les thourons ou tourons, terminologies occitanes, sont des épanchements de sources.
Le premier adjacent de la rive droite vient du Peyret, écart mazeyrollais, à portée de voix du Got.
Le Tourtillou s'étire sur 5 km. Il vient des reliefs loubéjacois et a reçu, sur sa rive droite, le ruisselet de 1 200 m dénommé le Ruisseau de l'Abîme. Le Tourtillou, manifestement, se tord dans ses collines. À Villefranche, il reçoit l'écoulement du Thouron.
La Lémance poursuit sa descente et se glisse sous le Francou où Sylvie, la correctrice de "Terre de l'homme", contemple de sa cour, sa vallée.
Gilbert Batut, Mazeyrolles 1945, Gueugnon 2015 Image © F.C. Gueugnon
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En passant sur la rive droite, la Lémance trouve son premier adjuvant. Il vient du Peyret, écart mazeyrollais tout proche du Got. Rivière meunière, la Ménaurie a salué le Moulin du Greffier, demeure natale du regretté Gilbert Batut, journaliste sportif qui, dans l'Équipe, a fait vibrer les partisans du ballon rond de Gueugnon. |
Non ce n'est pas l'Amazone en Amérique mais la bien humble Ménaurie à Saint-Cernin. Image © Sylvie Borie
Sans une conviction profonde et fiable, la Ménaurie pourrait être rapprochée de manne ou monne, ruisseaux auvergnats. Le suffixe rie a toutes les probabilités de désigner le ruisseau.
En revenant sur la rive gauche, la rencontre Lémance-Griffouillères, dans le goulet sous Jougla et le château de Sermet, s'approche du pivot Quercy – Haut-Agenais et Périgord. Le Ruisseau de Griffouillères, a priori, ne viendrait pas de figures métaphoriques crachouiller, ou gratouiller, mais serait plutôt le cours d'eau du houx.
Avant de s'échapper du Périgord, sur la rive droite de la Lémance, au niveau de Lavaur, celle-ci reçoit un spectaculaire fossé de 4 km. Il ne porte pas de nom, ou son hydronyme a été balayé des mémoires humaines.
La Lémance, on l'aperçoit sur la droite de l'image, quitte le Périgord pour le Haut-Agenais. Il lui reste encore 2/3 de son cours à effectuer pour atteindre le Lot. La borne historique de cette limite, sur l'ex RN 710 départementalisée en 1973, comme tant d'autres bornes, a disparu. La nouvelle affiche le point 0 du Lot & Garonne.
Pierre Fabre
Ces billets sur les cours d'eau peuvent agacer. D'aucuns pourraient dire : qu'on les laisse couler en paix. N'hésitez pas à dire en commentaire, quelles sont vos attentes. |
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