Rétrospective affective d'une historienne revenant sur de lointains souvenirs d'écolière.
PAYS de BELVÈS
⇓
Les VERSANNES
Photo © Bruno Marty
Anne-Marie Vaillières-Cocula, Pétrocorienne par sa naissance, en 1938, ce samedi 9 novembre, vint à Belvès pour nous conter ses souvenirs d'enfance.
Gilles Heyraud, président de l'A.B.C, en accueillant son hôte, précisa qu'il n'avait nul besoin de la présenter tant elle est connue et reconnue dans cette vieille cité. En effet, l'historienne, à plusieurs reprises, est venue pour disserter sur son ouvrage "Les femmes en Périgord" où elle fit un grand saut, partant des figures mythiques des merveilleuses Vénus préhistoriques et de la divinité gallo-romaine Vesunna pour arriver à Joséphine Baker.
Témoin littéraire de cette vieille terre aux racines occitanes, l'historienne a donné du relief à Montaigne, 1582.
La conférencière, fille de normalien, qui ne fut pas un successeur des Hussards noirs de la République, mais un fonctionnaire de l'administration préfectorale, insista sur l'exclusivité féminine de son éducation, mère et grand-mère ; car, dès son plus jeune âge, son père fut captif dans le Reich. Elle souligna le rôle de sa mère institutrice après avoir obtenu son brevet supérieur.
L'historienne s'est plu, dans ses souvenirs, à parler des lycées de Périgueux aux noms évocateurs de Laure Gatet, de Bertran de Born et d'Albert Claveille. Elle rappela les anciennes terminologies d'écoles primaires supérieures et de cours complémentaires, établissements qui ont façonné bien des cursus d'enseignants.
C'est cependant aux Versannes, hameau de la commune de La Douze, qu'elle mit en relief le côté nostalgique d'une éducation laïque rurale.
À l'écouter, on croyait retrouver la prose culte d'Henri-Alban Alain-Fournier qui, dans le Grand Meaulnes, nous fit partager la vie d'un jeune écolier, confié à ses parents dans une école de campagne, ou à La guerre des boutons, œuvre de Louis Pergaud de 1912 portée à l'écran, 50 ans après, par Yves Robert, ou, enfin, "Les souvenirs d'enfance" de Marcel Pagnol. Tous ces moments façonnant de l'école laïque et républicaine d'antan sont des passages mémoriels plutôt masculins. Anne-Marie Cocula, dans ses souvenirs, entend nous rappeler que les modestes écoles publiques étaient souvent mixtes et accueillaient des écoliers, dès 4 ans ½, pour aller au certificat d'études, l'année des 14 ans.
Ses souvenirs scellent -et c'est ô combien naturel- l'empreinte de sa mère économe de tout, qui savait guider ses élèves. Elle nous parle de l'humble gare des Versannes, pivot du hameau qui voisine avec quelques commerces et des demeures d'artisans.
Ces années 1942, 1943, 1945 furent des années d'occupation. La zone libre était défaite. Il fallait, sans rien abdiquer, louvoyer en face des hommes du Reich qui se croyaient maîtres de l'histoire.
La route fut un axe de repères et de fascination. On l'empruntait avec des bicyclettes équipées de remorques... mais la circulation n'était en rien comparable à celle de notre temps.
L'historienne s'est plu à raconter que la photo du sinistre maréchal s'effondra quand l'heure tant attendue arriva.
Pour clore, la fille de l'institutrice dit, avec une pensée émue, qu'après, elle a quitté les Versannes pour aller en classe à l'école du quartier Saint Georges de Périgueux. Là, elle eut pour enseignante, une institutrice qui n'était pas sa mère.
Pierre Fabre
Un auditoire pris par l'histoire
Photo © Bruno Marty
Une conférencière captivante
Photo © Bruno Marty
Première dédicace...
Photo © Bruno Marty
... suivie d'une autre
Photo © Bruno Marty
Quelques ouvrages de l'historienne
Photo © Bernard Malhache
A découvrir aussi
- Petits fours et revolver
- "Terre en vert" vole au secours de nos amies les abeilles
- Anne-Marie Cocula dissertera sur trois années d'enfance.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 221 autres membres