Terre de l'homme

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De belles gens, épisode n° 53. Saga de Françoise Maraval

 

DE BELLES GENS

 

 

Épisode 53

 

 

 

 

L’orage gronde !

 

 

 

Résumé des épisodes précédents :

Henri et Maria Destal habitent, maintenant, Chatou en Seine et Oise. Maria déprime, son désir non satisfait d’enfant l’obsède.

Arthur et Emma ont retrouvé leur fils, Jeantou, devenu tailleur d’habits à Saint-Cyprien, pendant que Fonfon, depuis la mort du père, veut partir travailler à Bordeaux.

Chez Achille et Yvonne Marchive, plane à jamais le décès de la petite Marthe.

Ce qui suit n’est pas un cours d’histoire mais j’ai besoin de situer mes personnages dans le contexte de l’époque.

 

A Saint-Cyprien, on a construit sur l’avenue de la gare, proche du centre ville, un grand cinéma. Trois fois par semaine, un film y est projeté et les Cypriotes font honneur à cette heureuse initiative. Jeantou Maraval fréquentait les salles obscures quand il habitait Bergerac ou Périgueux ; il a repris cette habitude, le mercredi soir, la séance la moins prisée. Les actualités cinématographiques même courtes donnent un aperçu de ce qui se passe dans le monde.

La planète est en plein bouleversement, surtout depuis la crise de 1929 mais un pays, en particulier, intrigue Jeantou et tous les spectateurs : c’est l’Allemagne.

 

Depuis la nomination  d’Hitler à la tête de la Chancellerie par le président Hindenburg, le 30 janvier 1933, tous les yeux sont braqués sur l’Allemagne. Il est le chef du parti nazi et ce parti national-socialiste va savoir s’imposer dans le pays.

Tout d’abord, il crée la Gestapo, la police secrète d’État,

puis, le 13 mars, le ministère de l’Instruction du peuple et de la Propagande, à la tête duquel il met Joseph Goebbels.

Ces deux organes vont jouer un rôle majeur par la suite...

 

Le 27 février de la même année, le Reichstag ( le parlement allemand) est incendié. Cet évènement donne l’occasion aux Nazis de prononcer, dès le lendemain, le décret pour «  la protection du peuple et de l’État » qui abolit tous les droits individuels pourtant garantis par la Constitution. Ce décret permet de suspendre les libertés de la presse, de réunion et d’association. Le Chancelier a donc les pleins pouvoirs : un régime totalitaire est né.

                                                                                                                                                        

Hitler peut gouverner en toute impunité. Les syndicats sont dissolus pour être remplacés par le Front allemand du travail et enfin le NSDAP devient parti unique ; ces deux dispositions marquent le renforcement de la dictature.

 

Au Front allemand du travail, sont progressivement rattachés les anciennes organisations patronales, ouvrières et syndicales, ainsi que les organismes de sécurité sociale mais aussi l’éducation et les loisirs.

La journée du 1er  mai est récupérée par le régime : devant un million d’ouvriers, Hitler prononce à Berlin, un grand discours à la gloire du travail et du renouveau de la classe ouvrière.

 

Le régime hitlérien s’attache aussi à obtenir l’appui des agriculteurs. Une loi sur la propriété héréditaire du 15 mai 1933 vise à créer des parcelles individuelles transmissibles par héritage. Seuls ceux qui répondent à des critères raciaux, sont considérés comme paysans. L’ensemble des  activités agricoles, de la semence à la distribution, sont coordonnées par Reichsnährstand ( armée, nourriture, ordre ).

Progressivement, l’antisémitisme du régime se radicalise. Tout est mis en œuvre pour empêcher les juifs de s’expatrier avec leurs biens et l’assassinat, à Paris, de l’ambassadeur Ernst von Rath, par un jeune juif réfugié, sert de prétexte à Goebbels pour déclencher le 9 novembre 1938, la « nuit de cristal ».

 

A l’occasion du 1er anniversaire de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, le 30 janvier 1934, la loi de reconstruction du Reich supprime les droits souverains des Länder, désormais subordonnés au gouvernement du Reich.

 

Il fallait aussi nettoyer, épurer, le NSDAP, de ses opposants internes. Durant la « nuit des longs couteaux » du 30 juin 1934, les principaux chefs SA (organe paramilitaire du parti national-socialiste  des travailleurs allemands dont est issue la SS) et les personnalités non nazies sont assassinés par les SS.

L’armée paiera cher sa participation à une prétendue victoire sur les SA, puisque complice d’un crime d’État. Maintenant, elle est contrainte de prêter serment d’obéissance à Hitler qui s’est arrogé les titres de Chancelier d’État et de président du Reich, fusionnés dans celui de Reichführer. Un des principaux protagonistes du régime est désormais Heinrich Himmler, nommé à la tête de la Gestapo et de la principale force d’intervention, la SS.

 

 

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Heinrich Himmler

 

                                                                                                                                                 

                                                                                                                                                        

La SS, conçue au départ pour être  la garde personnelle du Führer, ce corps d’élite qui rassemble 50 000 hommes, va devenir la police politique de l’État nazi dotée d’un puissant centre de renseignements.

 

Sa terreur s’accompagne d’une propagande implacable, responsable de la mise au pas de la culture et de la mise en place d’un enseignement vidé de toute réflexion. Devenu le nouveau chancelier du Reich, le 11 mars 1933, Hitler nomme Joseph Goebbels à la tête du ministère de l’Instruction du peuple et de la Propagande. Le chancelier avait précédemment appris à connaître le nouveau ministre et il l’a choisi pour ses talents d’orateur et de rhétoricien. Ce ministère va être en expansion toute son existence et sera divisé en départements spécialisés et, surtout, il va contrôler tous les médias. Lui aussi va mettre au pas la société allemande.

 

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Joseph Goebbels

 

                                                                                          

Ce ministère régente et censure la presse écrite, la radio, le cinéma, l’art. Sous l’impulsion de Goebbels, les moyens modernes de communication sont considérablement développés : radios, informations cinématographiques et même la télévision dès 1935.

Partisan de la violence physique, il organise le boycott général de tous les magasins juifs, dès le 1er mai 1933. Le 10 mai de la même année, 20 000 livres sont brûlés lors de l’autodafé organisé par les Nazis sur la place de l’opéra de Berlin. Dès septembre 1933, une loi oblige à adhérer à une Chambre de la Culture du Reich pour pouvoir exercer une profession artistique ou celle de rédacteur en chef d’un journal ; cette adhésion est interdite aux « non-Aryens ». L’émigration de nombreux intellectuels commence.

 

Joseph Goebbels est décrit comme de type méditerranéen, de taille moyenne (1, 65 m), la jambe droite déformée par une ostéomyélite, squelettique, d’allure maladive , disposant d’un nez proéminent et pointu. Joseph Goebbels avait l’apparence la plus éloignée du canon esthétique nazi, du grand blond athlétique aux yeux bleus. Il cherchait à compenser ses défauts physiques par une dévotion complète au Nazisme.

 

En France, aussi, un mouvement antisémite se développe. Le 9 avril 1935, l’Action française, par la voix de Charles Mauras, appelle au meurtre sur la personne de Léon Blum : « ce juif allemand naturalisé ou fils de naturalisé […] n’est pas à traiter comme une personne naturelle. C’est un monstre de la République démocratique. Détritus, à traiter comme tel [ …] c’est un homme à fusiller, mais dans le dos ».                                                                                                                                                     

 

Le 18 février 1935, l’Allemagne et la France signent à Naples, des accords sur le retour de la Sarre à l’Allemagne, à la suite du référendum du 13 janvier.

 

Le 16 mars de la même année, le Reich rétablit le service militaire obligatoire en violation des clauses du traité de Versailles et cela en prévision d’une guerre qui, dès le début, s’inscrit dans une  "politique de conquête".

Le 21 mars, la France et L’Italie saisissent le Conseil de la SDN au sujet de cette violation. Sur le champ, la SDN condamne l’Allemagne susceptible de compromettre la paix en Europe.

 

En Allemagne, le 13 avril 1935, un arrêté du Ministère de la Justice autorise la Gestapo à interner en détention préventive, dans des camps de concentration, toute personne « suspecte ».

 

Par une politique de grands travaux, Hitler procède, en quelques années, à la  "remise en ordre de l’économie". Le plan de 4 ans avait été présenté au congrès de Nuremberg de septembre 1935 ; ce plan vise à instaurer une autarcie complète en prévision d’une guerre qui, dès le début, s’inscrit dans  la   "politique ..."

 

 

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                                                              Congrès de Nuremberg                                                     

                                                                                                                                                        

                                                                                                                                                        

Dès 1936, L’Allemagne commence à produire des produits de remplacement, les ersatz, qui permettront de mieux résister à un blocus. Cette mobilisation de l’économie en vue de la guerre est facilitée par la concentration industrielle. Trois immenses Konzern contrôlent la production industrielle de l’Allemagne et, plus tard, de l’Autriche qui sera annexée le 13 mars 1938. Les chefs d’entreprise sont glorifiés par le régime et associés à son organisation.

 

Sur le plan international, Hitler conclut avec le Japon le pacte antikomintern auquel se joindra l’Italie. Ayant annoncé, en novembre 1937, ses projets d’expansion territoriale, Hitler élimine les principaux chefs militaires pour prendre, lui-même, la tête du commandement suprême des forces armées.

Joachim von Ribbentrop  est nommé à la direction du ministère des Affaires étrangères.

 

Certain de la neutralité du Duce, Hitler va mettre la main sur l’Autriche. Le 13 mars 1938, une loi autrichienne et une loi allemande consacrent l’union entre les deux pays, confirmée par un plébiscite.

 

Puis, Hitler s’en prend à la Tchécoslovaquie contrainte de céder les Sudètes, sous prétexte que cette région tchécoslovaque est de langue allemande.

 

Les puissances occidentales n’ont pas bougé. Donc, Hitler continue ; il instaure un protectorat en Bohême-Moravie et attaque, en toute impunité, la Pologne. L’invasion est déclenchée le 1er septembre 1939. Dès le 3, la Grande-Bretagne et la France décident d’intervenir et déclarent la guerre à l’Allemagne.

 

C’est le début de la deuxième guerre mondiale.

 

 

Françoise Maraval

 

 

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Bordure enlevée

 

  

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Demain : Retour à Siorac où le petit patrimoine est entre de bonnes mains.

Après-demain : Un petit regard sur l'onomastique des lieux avec "La Robertie". 

 

 

 

 



23/01/2023
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