Le festival aoûtien des étoiles sur l'éperon belvésois
PAYS de BELVÈS
La micro-folie s'est invitée en Périgord noir par la volonté des élus communautaires de la Vallée de la Dordogne et Forêt Bessède, intercommunalité pilotée par Serge Orhand. Christian Léothier, maire de Pays de Belvès, a su saisir la balle au vol et a trouvé ce réseau Micro-Folie pertinent. Il favorisa alors son implant avec la Nuit des étoiles. Cette longue, très longue nuit, de 14 heures, de 10 h à minuit, fut un moment intense dans la vie culturelle du bassin de vie nauzérois... et bien au-delà.
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Véritable plateforme culturelle de proximité, le réseau Micro-Folie permet de rendre la culture accessible à tous en réunissant plusieurs milliers de chefs-d’œuvre de nombreuses institutions et musées régionaux, nationaux et internationaux.
Qu’est-ce qu’une Micro-Folie ? Une Micro-Folie est un espace modulable offrant un accès ludique aux œuvres des plus grands musées nationaux grâce au Musée numérique, cœur du dispositif, qui présente plus de 3 200 œuvres numérisées, issues du réseau de 205 établissements culturels partenaires, qu’ils soient nationaux, régionaux et internationaux. La Micro-Folie propose également des activités complémentaires au Musée numérique, comme un FabLab, un espace de Réalité Virtuelle, une scène ou un Café Folie (café, bibliothèque, ludothèque). Elle est conçue comme une structure culturelle de proximité, largeme. |
https://www.lavillette.com/micro-folie/
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Julia Babylon, Image © Pierre Fabre
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Pour assembler le tout, c’est Julia Babylon qui coordonne dans le bassin de vie cyprio-belvésois, l'activité culturelle portée par les chemins de Francofolies. Julia, au cursus plus qu'éloquent d'une brillante universitaire, qui, auparavant, fut chargée de communication au Pôle d’interprétation de la préhistoire aux Eyzies, apporte sa note, ô combien éblouissante, dans cette entité qui est désormais la sienne. Née un peu loin du Périgord dans l'étirement du Rhône, là où chantent les cigales et l'on respire à pleins poumons le parfum de la lavande, Julia, au prénom d'une franche sonorité romaine, fait du Périgord noir son havre d'accueil. Elle a accueilli, individuellement, chacune et chacun des visiteurs après le passage au planétarium afin de poursuivre ce cheminement dans l'atelier céleste qui, ce 17 août, émerveilla plus de 100 personnes dans l'enceinte culturelle de Paul Crampel. |
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Avant de se jeter à l'eau, les programmateurs ont longuement et minutieusement examiné tous les points du déroulé.
Jacques Eutrope, au centre, et la fratrie Dufour veillent à écarter les points faibles.
Image © Pierre Fabre
Pierre Granger, pointilleux comme jamais, tint à éviter la moindre fausse note.
Image © Pierre Fabre
Pour Jérôme Rudelle, à gauche, la vigilance est, naturellement, de mise. Alexandre Gamerof suit avec une attention toute particulère les travaux de son hôte prestigieux.
Image © Pierre Fabre
Le planétarium itinérant
Image © François Lachal Astronomie
La magie des images avec les photographies fantastiques de Nicolas Escurat. Il passe des nuits à observer et à photographier car si un paysage nocturne, en pleine lune, peut être saisissant, que dire des farfadets et des Elfes qu'il faut absolument savoir intercepter dans le ciel. Pensons un instant à nos ancêtres pétris de craintes et de superstitions lorsqu'ils apercevaient ces phénomènes... pour le moins insolites et troublants. Nicolas, homme des plaines de Gascogne, s'applique à donner aux sites du Périgord toute leur place dans la nuit, Nuit des étoiles, bien sûr !
Image © Pierre Fabre
Image © Pierre Fabre
Julia Babylon a su conter de fort belles histoires des arts. Elle fit revivre Van Gogh, Dali ou Vermeer et on s'est rendu compte que, dans le public, ces artistes occupent, par leurs œuvres, des places incontournables.
Image © Pierre Fabre
Jérôme Rudelle fut le "grand prêtre" de cette "Nuit des étoiles". Pendant 45 minutes, il fouilla notre système solaire. Il expliqua sa complexité. Il plaça notre planète "la Terre" dans son sillon idéal, celui qui lui permet d'être vivable avec des écarts de température qui n'ont strictement rien à voir avec celui de ses sœurs ou "cousines" où toute présence humaine paraît totalement impensable. La voûte céleste s'éclaira de figures mythiques illustrant, depuis l'Antiquité, les calages géométriques de l'espace.
Quand on rentre dans le planétarium, on est pénétré par une respectueuse déférence au regard de l'immensité totalement immesurable et infinie. Quand on ressort, on ne peut que penser à la réflexion d'Hubert Reeves qui s'est plu à dire que nous ne sommes que des poussières d'étoiles, mortes depuis des milliards d'années.
Image © Pierre Fabre
Le télescope mis en place par le Club d'Astronomie Capelain de Lacapelle-Biron, fut très sollicité par les observateurs des étoiles qui ne savaient quitter l'esplanade des sapeurs-pompiers où, jusqu'à minuit, le ciel relativement clair constitua le toit du théâtre. Ils observaient la Voie lactée par le truchement du télescope mis en place. Ils s'approchaient ainsi de la galaxie la plus voisine.
La découverte de la galaxie la plus proche de la Terre est une aubaine pour les astronomes, car ils pourront observer ses étoiles avec une précision inégalée. A la clé, une meilleure compréhension de la formation et de l'évolution des galaxies. Sans compter le trou noir, en son centre, qui pourrait bien être le chaînon manquant que les scientifiques attendaient pour mieux cerner ces astres obscurs.
Lors de ce dernier arrêt, Jérôme pointa son axe de lumière un peu partout sur la voûte céleste et eut une attention particulière pour l'étoile polaire, celle que Daudet, dans les Lettres de mon moulin, désigna comme étant l'étoile du berger. En écoutant Jérôme, homme de science, on croyait réentendre le récit Les étoiles, d'Alphonse Daudet. Le berger provençal, parlant à sa jeune maîtresse, confiait "sa" connaissance du ciel à celle qu'il n'osait et ne pouvait aimer.
Tenez ! juste au-dessus de nous, voilà le Chemin de saint Jacques (la voie lactée). Il va de France droit sur l’Espagne. C’est saint Jacques de Galice qui l’a tracé pour montrer sa route au brave Charlemagne lorsqu’il faisait la guerre aux Sarrasins. Plus loin, vous avez le Char des âmes (la grande Ourse) avec ses quatre essieux resplendissants. Les trois étoiles qui vont devant, sont les Trois bêtes, et cette toute petite contre la troisième, c’est le Charretier. Voyez-vous tout autour cette pluie d’étoiles qui tombent ? ce sont les âmes dont le bon Dieu ne veut pas chez lui… Un peu plus bas, voici le Râteau ou les Trois rois (Orion). C’est ce qui nous sert d’horloge, à nous autres. Rien qu’en les regardant, je sais maintenant qu’il est minuit passé. Un peu plus bas, toujours vers le midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette étoile-là, voici ce que les bergers racontent. Il paraît qu’une nuit, Jean de Milan, avec les Trois rois et la Poussinière (la Pléiade), furent invités à la noce d’une étoile de leurs amies. La Poussinière, plus pressée, partit, dit-on, la première, et prit le chemin haut. Regardez-la, là-haut, tout au fond du ciel. Les Trois rois coupèrent plus bas et la rattrapèrent ; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, resta tout à fait derrière, et furieux, pour les arrêter, leur jeta son bâton. C’est pourquoi les Trois rois s’appellent aussi le Bâton de Jean de Milan… Mais la plus belle de toutes les étoiles, maîtresse, c’est la nôtre, c’est l’Étoile du berger, qui nous éclaire à l’aube quand nous sortons le troupeau, et aussi le soir quand nous le rentrons. Nous la nommons encore Maguelonne, la belle Maguelonne qui court après Pierre de Provence (Saturne) et se marie avec lui, tous les sept ans.
Au cours de cette Nuit des étoiles, une interrogation majeure tarabuste les prétentieux que nous sommes "Sommes-nous seuls dans l'espace".
Ce qu'il faut retenir de cette Nuit des étoiles. Nous étions tous, dans un calme olympien, à l'écoute de brillants intervenants. Ils étaient armés de solides connaissances mais tous humbles devant l'immensité et les inconnues qui nous entourent. Je voudrais retenir non seulement leur connaissance encyclopédique mais surtout remarquer leur volonté hétérarchique de partager leur savoir.
Grand merci à eux et, indirectement, merci au courant de la micro-folie qui vient jusqu'à nous.
Pierre Fabre
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