Terre de l'homme

PAYS de BELVÈS

Isabelle Barde-Ricerne, personnage-clé de la Fête médiévale, répond à 10 questions posées par "Terre de l'homme". Isabelle, dans sa vie active, prend, à bras-le-corps, la vie de l'enfance en difficulté, en qualité d'éducatrice spécialisée.

1. Isabelle, vos racines, par votre mère native de Soulaures, et par votre père dont l'enfance est larzacoise, font que, sans contestation, vous êtes une fille de ce terroir du Périgord. Est-ce pour affirmer ces liens que vous vous êtes investie dans cette mission culturelle de valorisation de legs séculaires ?

En effet, fière d'être née à Belvès et désireuse d'agir pour ma cité ! Attachée à mon terroir et à mon promontoire !

2. Après avoir repris le flambeau de la fête médiévale, vous avez opté pour le rétablissement de la gratuité de son accès. Disposez-vous d'un trésor antérieur qui vous permet de vous passer de ces contributions du public ?

Eh bien, je comptais sur un coup de pouce des acteurs de l'économie locale, à savoir les commerçants et table sur le concert du samedi soir avec la rentrée financière par la restauration rapide, ainsi que l'organisation de nos autres manifestations (brocantes, marchés gourmands et marché artisanal du vendredi). Douce rêveuse, naïve ou trop utopiste ? 

3. Belvès, cité médiévale, certes reconnue, subit de plein fouet la concurrence de bastides qui l'enserrent. Belvès, implantée à l'écart du creuset de la Dordogne, qui favorise Saint Cyprien, n'a pas les atouts maîtres de Domme ou Monpazier. Injustement, Belvès est décriée pour son accès routier intra-muros. Comment, selon vous, peut-on tenter les pros médiévaux, notamment les séniors, à faire quelques efforts de mobilité pour joindre le castrum ?

Par l'aménagement de parkings vastes et proches, par l'organisation sur deux jours de cette manifestation.

4. Belvès compte une longue histoire. René Barde, votre père, quand il fut aux commandes de l'éperon belvésois, fut l'éclaireur des abris troglodytiques. Bon nombre de ses concitoyens l'ont oublié… ou feignent de ne plus s'en souvenir. Pensez-vous que ce chantier multiséculaire, en cours de remaniement, à l'avenir, puisse être le vecteur de permanence touristique d'une cité qui, hors saison, est d'un calme olympien ?

Les sites, oui, mais cela ne suffit pas à faire résider plusieurs heures, les visiteurs sur la cité. Et l'intérêt est que l'économie locale, hors tourisme, se développe pour attirer davantage d'habitants !

5. Plusieurs éclaireurs ont vigoureusement voulu insuffler une renaissance locale. Pensez-vous qu'il existe encore des ressources en réserve dans la cité qui peine à trouver une pleine utilisation touristique, commerciale et culturelle ?

Que chacun entretienne façades et trottoirs pour permettre aux visiteurs de le souligner !

6. Si Belvès a connu des personnages hauts en couleur, tant réels, avec le Dr Léopold Murat et Georges Rebière, qu'imaginaires, avec Anaïs Monribot, Belvès recherche toujours la perle rare qui donnerait à sa place, une résonance bien au-delà de son bassin de vie… une Joséphine Baker du XXI^ème siècle qui cristalliserait cette attente. À votre connaissance, y aurait-il un profil d'une dimension extraordinaire qui pourrait surgir ?

Je pense que non, surtout pour les nouvelles générations qui recherchent du ludique !

7. Belvès, cité pluri-séculaire, il y a quelques années, s'est transformée en "Pays de Belvès", au grand dam de citoyens qui, d'une part, ne l'admettaient pas et, d'autre part, trouvaient choquant qu'il n'y ait pas eu une consultation citoyenne pour valider ce changement. Les cendres sont encore chaudes. Pensez-vous qu'elles vont totalement s'éteindre ou, a contrario, qu'elles vont perdurer ?

Les nouveaux habitants connaissent peu l'histoire du Castrum et/ou s'intéressent peu à la cité ; donc, je maintiens Belvès dans ce terme mais applique " Pays de Belvès" pour mon adressage postal !

8. Belvès aurait besoin d'une rénovation en profondeur pour redonner du panache aux quartiers qui n'ont pas le champ visuel quasi-magique de la rue Jacques Manchotte. Sans avoir la prétention d'atteindre le cliché idéal de Saint Paul-de-Vence ou de Saint Cirq-Lapopie, pensez-vous qu'au cours de ce siècle, déjà bien entamé, on pourrait aller dans ce sens ?

Pour poursuivre et encourager, que certains représentants (commune, communauté de communes) nous "rendent visite" ! Les agents techniques municipaux sont à louer pour leur investissement et leur volontariat, au-delà du matériel !

  9. Travailler pour une fête médiévale, manifestement, c'est bien. Travailler pour inciter les forces vives à se tourner vers l'avenir, c'est mieux.

      Avez-vous l'intention de coordonner ces deux pistes ?

Tentative de cohésion avec le Club de Football (un échange de bons procédés) mais cela reste infime et les manifestations en place  (organisation, anticipation) n'attirent pas la jeunesse !

10. Vous êtes d'une famille où la "chose publique" a passionné. Vos parents ont ceint l'écharpe tricolore au gland d'or, votre sœur Nathalie est l'élue départementale de Trévoux. Est-il probable, possible ou exclu, de vous voir en 2026, concourir pour prendre en mains la vie citoyenne de votre commune ?

Manque de temps, manque de compétences en la matière, déception, abattement ? Sans moi, la vie citoyenne !

Questions posées par Pierre Fabre