Terre de l'homme

Terre de l'homme

Eugène Le Roy, tout de même, a été reconnu !

 

 

Château de Hautefort — Wikipédia

 

C'est dans l'appartement du régisseur de ce  superbe château d'Hautefort qu'Eugène Le Roy vit le jour le 29 novembre 1836.

Image Wikipédia opérateur Père Igor.

 

À ma grande surprise, la recherche du personnage d'Eugène Le Roy n'a pratiquement intéressé que trois personnes sur ce blog.

Ce romancier, à la plume féconde, nous laisse cependant une œuvre considérable.  Beaucoup de nos concitoyens connaissent le nom de ce grand romancier. Hélas, pour beaucoup, c'est l'auteur de Jacquou le Croquant, point barre. Certains sont allés plus loin avec "Le moulin du Frau", une histoire meunière dont Coulaures est le décor, pour d'autres c'est "L'ennemi de la mort", forme d'autobiographie déguisée et largement retouchée, où d'aucuns devineraient, dans le Dr Charbonnière, Eugène Le Roy en proie à ses dilemmes.

 

Eugène Le Roy, c'est bien plus que cette trilogie. Sa trame trouve quelques accents comparables à la finesse de plume de George Sand qui a ému bien des lecteurs avec "La mare au diable" ou "François le champi".

 

Écrivain taxé de régionaliste... peut être, même certainement. Son œuvre ne s'écarte guère du Périgord mais son travail littéraire, à mon sens, est beaucoup plus qu'une analyse et une synthèse de personnages du cru. Il fouille la société et ses paradoxes. Écorché vif, notre fine plume partage dans Jacquou, le ressentiment d'un fils de régisseur, Notons que l'infect personnage de Laborie incarne un odieux valet à la solde de son maître. Il veut se dédouaner de la vassalité complice de thuriféraires auxiliaires de l'injustice sociétale. Emmanuel Leroy Ladurie dans sa préface de "Jacquou le croquant", imagine qu'Eugène Le Roy, là, avec son héros paysan frondeur, régla probablement quelque compte avec son géniteur.

 

Laissons-nous porter par son œuvre. Elle charme toutes celles et tous ceux qui aiment nos vieilles pierres du Périgord, ceux qui les ont assemblées et, dans les sentes de ces terres chargées d'histoires tumultueuses, ont, souvent sans espoir, cherché l'amour d'êtres inaccessibles. Mademoiselle de la Ralphie en est la vibrante expression.

Décryptez Auberoque en Hautefort et vous vivrez l'existencee simple des gens, au pied du château natal d'Eugène Le Roy. La plume du romancier va toujours du côté des humbles. C'est pour cela qu'il fut si populaire.

 

Eugène Le Roy, à Montignac, quitta la Terre de l'homme le 6 mai 1907.

 

Pierre-Bernard Fabre

 

En bas de la page de recherche du personnage, La maison d'Eugène Le Roy, à Montignac, est rue de juillet, tout un symbole pour un preux républicain.  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Le_Roy

 

________________________

 

  • Le Moulin du Frau (1891), paru en feuilleton dans L'Avenir de la Dordogne du 2 avril au 21 août 1891 puis chez Fasquelle en 1905.
  • Jacquou le Croquant (1899), paru en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 mars au 15 mai 1899 puis chez Calmann-Lévy en 1900. — Édition numérique disponible sur Wikisource en trois formats : ePub, PDF, MOBI.
  • La Damnation de Saint-Guynefort  (1937), composé en 1901, édité en 1937 chez Sedrowski.
  • Nicette et Milou (1901) : La petite Nicette, écrit en "août et septembre 1900" paru dans le N° de mars 1901 de la Revue de Paris (livraison du 15 mars). Le grand Milou fut écrit en novembre et décembre 1900". Les deux nouvelles sont réunies sous le titre "Nicette et Milou" chez Calmann-Lévy en 1901.
  • L'Année rustique en Périgord (1903), articles parus du 21 novembre 1903 au 7 juin 1904 dans Le petit centre de Limoges, puis publié à Bergerac en 1906.
  • Roquejoffre (paru sous forme de roman-feuilleton dans Le Temps du 10 décembre 1903 au 20 décembre 1903)
  • La Belle Coutelière (1905), nouvelle publiée dans le Temps, en juin 1905, puis reprise avec trois autres nouvelles dans Au Pays des Pierres en mai 1906. Réédition avec fac-similé du manuscrit en 2012.
  • Au Pays des pierres (1906), Fasquelle.
  • Les Gens d'Auberoque (1906), paru dans la Revue de Paris du 1er mai au 1er juillet 1906, puis chez Calmann-Lévy en 1906.
  • Mademoiselle de la Ralphie (1906), paru en feuilleton dans La petite République du 25 février au 26 avril 1906, puis chez F. Rieder en 1921.
  • L'Ennemi de la mort  (1912), paru dans la Revue des deux Mondes à partir du 15 juillet 1912, puis par Calmann-Lévy en 1912.
  • Études critiques sur le christianisme (trad. Guy Penaud, Richard Bordes et Jean Page), Périgueux, La Lauze, coll. « Études sur le Christianisme », 2007, 640 p., 17 x 24 cm (ISBN 978-2-35249-015-9)

 



13/10/2021
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