Terre de l'homme

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Billet pour une marraine

Ne cherchez pas qui peut bien être cette marraine. Elle est inconnue du lectorat de Terre de l'Homme. Ce billet est seulement l'épanchement d'un filleul anonyme qui, dans ce lien, dit combien nos marraines ont une place privilégiée dans nos cœurs. 

 

Marie-Louise Delmas

 

 

Marie-Louise

 

29/1/1931, Toulouse

2/10/2021, Trélissac

 

 

Nous allons demain nous réunir, à Coulounieix, au pied de la sépulture des Delmas qui s'ouvre pour accueillir Marie-Louise qui vient, le 2 octobre, de franchir le Styx.

 

Ma marraine, en famille, était affectueusement appelée Marthoue, à tel point qu'enfant, j'ai longtemps cru  qu'elle s'appelait Marthe. Ce diminutif lui venait de sa marraine.

 

En 1945, dans le pays fraîchement libéré, elle fut choisie pour être ma marraine. Cette timide adolescente, lors de cette réunion de famille, apporta sa juvénile note féminine avec une retenue empreinte de discrétion tandis que le parrain, jeune opérateur cinématographique, boute-en-train et enjôleur, insufflait l'optimisme avec fougue, pour emprunter le chemin heureusement ouvert par les libérateurs.

 

Mariage

 

C'était en 1950, un moment de joie qui réunit Pierre, un sympathique employé des chemins de fer et Marie-Louise, une ouvrière pétrocorienne.

 

Le parcours de Marie-Louise ne fut pas, hélas, l'écoulement d'un long fleuve tranquille. Marquée dans sa jeunesse par le décès, de son cadet, le 7 mars 1950, elle avait pris place très tôt dans la vie active. À à 21 ans, un terrible accident du travail la mutila. C'était au début de 1951. Marie-Louise se préparait  à devenir mère. Elle dut avec Pierre, son mari, affronter cette cruelle situation. La joie, malgré tout, vint dans le foyer avec la naissance d'Alain, le 18 septembre 1951.

Le malheur, une fois encore, en 1964, frappa à la porte avec le deuil largement prématuré de Pierre. Le désarroi s'invita à nouveau le 7 octobre 2000 avec le fort douloureux départ d'Alain. A-t-on besoin de dire que rien n'est plus terrible pour une mère que de voir s'échapper son fils.

Marie-Louise, à nouveau, fait face, non pour elle, mais pour Yohann et Damien, ses petits-enfants, qu'elle a su combler d'affection.

 

Marie-Louise, dans la tradition laïque de la famille Delmas, voulait que son adieu soit strictement sobre et civil. Bien entendu, ce désir se devait d'être respecté à la lettre.

 

Avant de nous quitter, Marie-Louise aura connu, il y a deux ans, une dernière joie avec l'arrivée de Mélodie. Cette adorable petite fée, dans le futur, aura la délicate charge d'être la conservatrice du souvenir d'une bisaïeule qui, sa vie durant, fut une battante.

 

En souvenir de sa vie, ses proches ont choisi pour elle, trois musiques : "Toulouse" de Nougaro, pour la rattacher à sa cité natale, "Sous le ciel de Paris", une musique qu'elle adorait, et enfin "Good bye Marie-Lou".



04/10/2021
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