Terre de l'homme

Terre de l'homme

En attendant 2024

 

cop 28 2

 

                      Dessin Hermann (Suisse) dans la Tribune de Genève (site Cartooning for Peace)

 

 

 

Faut-il se lamenter ou se réjouir : un accord surprise est venu conclure les palabres interminables à Dubaï, de la COP28, dans cette péninsule devenue la plaque tournante de l’énergie pétrolière « après, nous dit-on, une nuit blanche actant une transition énergétique hors des énergies fossiles », l’engagement précise qu’elle sera effective pour 2050. « Tous les gouvernements et toutes les entreprises doivent maintenant transformer ces engagements en résultats économiques concrets, sans délais. »

Normalement, une grande politique à l’échelle planétaire devrait se mettre en place sous l’égide de l’ONU avec signature de contrat d’exécution par tous les Etats présents, on en est loin. Limiter le réchauffement climatique à 1°5 alors qu’on se dirige, actuellement, vers une tendance de 2°5 à 3° d’ici la fin du siècle, aider les pays pauvres à s’en sortir, sans prévoir ou mentionner d’aide indispensable, c’est émettre des vœux pieux.

En marge de cela, charbon, gaz, pétrole ont, sans doute, encore gagné « mais en luttant plus durement pour y parvenir », selon des avis éclairés. Donc, ne nous faisons pas d’illusions, la marche est encore longue avant que les énergies renouvelables remplacent les énergies fossiles à l’échelle planétaire ; mais, chez nous, comme dans les pays limitrophes, cet objectif doit devenir impératif.

La poursuite de conflits meurtriers à nos portes, d’une sauvagerie insoutenable, vont sans doute remettre en question l’ordre mondial résultant de l’entente des nations alliées après leur victoire sur l’Allemagne nazie.

Ce retour de réalités et de vieux souvenirs qu’on croyait abolis où le pays a dû affronter des guerres sans précédent, nous devons en prendre conscience après cette longue période de paix, émaillée de conflits circonscrits, à laquelle nous nous étions accoutumés comme d’un état naturel, comme si la guerre n’avait plus aucun sens pour nos sociétés, comme si de l’histoire de nos peuples, nous n’avions plus retenu aucune leçon.

Gardons-nous d’un pacifisme qui a tendance à nous faire oublier qu’un pays doit se doter des moyens pour se faire respecter car les autocrates, eux, ne respectent ni la démocratie ni les droits de l’homme. Ils rêvent d’infliger aux nations que nous sommes, une leçon au « relâchement » général de nos sociétés qu’ils honnissent pour leur libéralité de mœurs, leur hyperconsommation, leur appropriation et exploitation de biens d’autrui, en l’occurrence des anciennes colonies. C’est un argument qui fait tilt.

Mais, dans nos sociétés modernes voire avant-gardistes, comblées et relâchées, faut-il se soucier de notre mode de vie, cesser de dépenser, de gaspiller, ne pas s’inquiéter de ces conflits si proches qui nous révèlent que la barbarie, la sauvagerie menacent notre civilisation ?

Les générations d’aujourd’hui appelées à prendre les commandes, ont-elles une vision du futur ? Ils ont embrassé, tout naturellement, cette civilisation de l’électronique et de l’informatique mais sont-ils préparés à ce monde brutal ? Certains pensent qu’on devrait rétablir une forme de service militaire d’environ 9 mois pour compléter leur formation et leur faire prendre conscience des devoirs d’un citoyen envers son pays.

Beaucoup de jeunes gens sont accros aux jeux vidéo qu’ils préfèrent à l’activité physique et aux sorties festives en groupe. Souvent absorbés par l’écran de leur smartphone, discutant ou riant, ils semblent ignorer ce qui se passe autour d’eux. L’homme ou la femme d’aujourd’hui ne raisonnent plus en termes d’avenir sauf en ce qui les concerne personnellement et à court terme mais livres, encyclopédies sont, souvent, relégués, prenant de plus en plus la poussière sur les étagères ; poètes ou grands auteurs ont trop souvent laissé la place à une littérature de science-fiction, fantastique ou bandes dessinées…leur apprentissage de la langue est moins scolaire que bricolée d’onomatopées ou syllabiques, compréhensible des seuls initiés.

Toutefois, le citoyen à venir ne sera-t-il pas plus sensible et ouvert sur le monde, cultivant les contacts et la mixité et, peut-être, une sorte de multiculturalisme qui s’impose sans en avoir l’air, susceptible d’envahir notre culture, si ce n’est déjà fait. Nos dictionnaires s’enrichissent de nouveaux mots utilisés couramment, d’origine souvent anglo-saxonne et avalisés par l’Académie Française. Quant aux musiques, elles ont intégré depuis longtemps, les influences africaines, antillaises, anglaises, américaines etc...

Nos concepts artistiques évoluent comme nos mœurs et le fossé s’est accru avec ces sociétés renfermées sur elles-mêmes, sur leurs traditions et leurs modes de vie séculaires, leur obscurantisme. Deux mondes qui se font face et dont les embrasements peuvent dégénérer.

Le moment se présente-t-il après cette mondialisation sauvage, l’ouverture des frontières qui a favorisé le commerce et l’inondation par des produits à bas prix, avec les conséquences dramatiques d’ordre social et économique ; le moment n’est-il pas venu d’imposer des règles à cet ordre mondial anarchique. Avouons qu’on est là devant un vaste problème qui mine notre économie et dont l’envers du décor est l’introduction au travers de ces containers que l’on débarque sur les quais de nos ports ou par d’autres voies connues, ces paquets de drogue qui génèrent une économie souterraine incontrôlée et dont on sait parfaitement la provenance. Quand prendra-t-on les initiatives nécessaires pour endiguer ces trafics et mettre au pas ces pays producteurs ?

 

 

 

borne 3

 

 

                     André Breton et Man Ray inaugurant la 1ère borne  de la route mondiale 

 

 

Souvenons-nous d’un temps où André Breton, le père du surréalisme, inaugurait en grande pompe, la première borne de la route mondiale n°1, reliant Cahors à Saint-Cirq-Lapopie, aux sons de L’hymne à la Joie de Beethoven, aux côtés des élus locaux de plusieurs communes du Lot et d’Orson Welles. Dans ce contexte d’après-guerre, il s’agissait de lancer un appel aux peuples du monde entier en faveur d’un internationalisme de l’esprit afin de concurrencer l’internationalisme militant du communisme stalinien et les menaces qui pesaient d’un conflit nucléaire relancé par les essais répétés des Américains pour élaborer la bombe H. (voir article de Pierre Merlhiot de juin 2021 sur le mouvement des citoyens du monde)

 

Il n’est plus question, aujourd’hui, de mobiliser la jeunesse actuelle sur les raisons qui motivaient les jeunes soldats de 1914 se précipitant dans les gares pour s’engouffrer dans le train pour reprendre l’Alsace- Lorraine aux Allemands, la fleur au fusil.

Alors, formulons des vœux pour rechercher des solutions qui existent, à ces grands problèmes car tant les peuples que la planète doivent être protégés.

 

Meilleurs vœux à vous tous, lecteurs du blog et bonnes fêtes de fin d’année.

 

Jacques Lannaud

 

 

 

 

 

 

 



24/12/2023
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